Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

Parce que chaque note que mon cœur tisse ne trompe pas, parce qu’elle touche le fond de mon âme, parce qu’elle dessine les pensées qui me dévorent, parce qu’elle me transporte jusqu’au firmament, où je m’égare parmi les étoiles en pensant à toi. Une semaine. Une longue semaine que je trouve plus le repos, parce que le goût de tes lèvres hante mes pensées. J’en rêve la nuit, dans mes songes les plus secrets. Tu ne quittes plus mon esprit. Tu inspires mes mélodies. Parfois, j’ai la sensation de sombrer dans la folie. Chaque jour qui s’égrène depuis, mes yeux te cherchent, te trouvent puis te fuient. Mon cœur lui, se renverse chaque fois un peu plus.

Ce soir encore, tandis que la chaleur pesante de cette journée se dissipe, je ne trouve pas le sommeil. Ce soir encore, mon esprit t’appelle. Ce soir encore, mon bel archer, glissant sur les cordes de mon violon boisé, tisse cette mélodie que tu m’inspires. Les paupières closes, je joue, je m’évade puis je m’égare inlassablement, jusqu’à la dernière note. Un sourire comblé se dessine sur mes lèvres tandis que j’ouvre doucement les yeux qui, tout à coup rencontrent les tiens. Mon cœur, à nouveau se renverse et j’en demeure totalement interdite.
Est-ce un rêve ? Me suis-je tellement languis au point de voir le fruit de mes désirs devant mes yeux ébahis ?

Ivan? que je me vois murmurer sans la certitude que tu sois bien réel. qu’est-ce que tu fais ici?

Ton regard me transperce, je sens mon cœur s’emballer. Je déglutis un instant : tu es venu finir ce que tu as commencé?

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

On n'a jamais eu le temps de finir notre conversation.   oh ? C’est vrai. Je suis pourtant surprise que tu t’en souviennes. Les jours se sont écoulés dans le silence le plus complet. Pas un regard. Pas un mot à mon égard. Juste la distance et le silence, jusqu’à ce baiser...Et ce soir, contre toute attente, alors que tu m’inspirais cette douce mélodie que je tissais de mon archer, tu te faufiles dans ma chambre sans que je t’y ai invité. Mes pensées t’appelaient en silence et maintenant tu es là...Tu es venu finir ce que tu as commencé?


« Tu aimerais ?    Étrange chaleur qui s’empare de mon être et qui se répand comme le poison d’un serpent. Trouver la mort entre tes doigts ou achever ce que nous avons initié dans cette salle ?  La mort ne m’a jamais effrayée et encore moins si se sont tes mains qui se glissent sur moi. J’ai sans doute perdu l’esprit et je ne comprends toujours pas ce que tu éveilles chez moi ni pourquoi je brûle autant de désir pour toi, alors que tu n’as eu de cesse de me couvrir de ta colère et de ta froideur. C’est étrange car...tes ténèbres ne m’effraient pas, au contraire, elle m’ensorcellent.

Ça dépend...ce que tu as en tête... j’ai bien du mal à contrôler les assauts répétés de mon cœur. Dis-moi Ivan ce qui tourmente ton esprit. Eclaire-moi sur ce chemin nébuleux.

Tu as peut-être réussi à duper les autres, mais pas moi. »  Nous y voilà. Le doute n’a guère quitté ton esprit. Tu persistes à croire que le mensonge est mon seul langage, et pourtant, je suis un livre ouvert dont la couverture est effritée, plus transparente que le cristal de roche, incolore comme l’eau de pluie et malheureuse comme les blés. Qu’attends-tu de moi Ivan ? Dois-je me mettre à nue devant toi pour que cette vérité t’apparaisse enfin comme une évidence ? Pourquoi t’es t-elle si difficile à accepter ? Je ne suis qu’une jeune violoniste esseulée et ma musique est tout ce qu’il me reste. Ne vois-tu pas qui je suis ? Regarde-moi Ivan, regarde-moi dans le blanc des yeux et dis-moi ce que tu vois...

Tu avances lentement, les yeux rivés sur ma personne. À chaque pas qui te rapproche de moi, mon cœur se renverse un peu plus puis s’électrise lorsque mon prénom franchit le seuil de tes lèvres. Ce courant enfiévré déferle dans mes veines, foisonne jusque dans ma tête et le bout de les doigts. Déroutée, je m’égare dans la contemplation de tes iris obscures tandis mes lèvres incrédules s’entrouvrent et mon souffle coupé susurre : Ivan...

Je m’avance lentement, les yeux rivés sur ta personne. À quelques centimètres désormais, je me retourne pour doucement enlever la soie qui couvre mon dos pour te révéler ce lourd secret, le fruit d’années de torture ancré sur ma peau. Je prends le risque de me mettre à nue devant toi en te dévoilant ma vulnérabilité...Fais en ce qui te plaît : l’autre jour, tu m’as demandé si je n’aimerais pas réécrire l’histoire. Si je le pouvais, je gommerais le passé et ma plume dessinerait un avenir où le nom de Shevchenko serait gravé sur un mausolée et tomberait dans l’oubli. Mes paupières se closent un instant alors que le silence nous sépare.

tu m’as aussi demandé à quel point je serai prête à faire tomber mon père, je la sens, cette infâme boule au fond de la gorge qui m’oppresse à la pensée de ce tortionnaire. Je déglutis péniblement. la désobéissance a un prix que j’ai payé durant ces vingt-trois années de ma vie toujours ce silence qui pèse entre nous, et mon cœur qui se sert à la douleur des souvenirs, alors, je donnerais mon âme pour le voir brûler en enfer... Mes paupières s'ouvrent alors, et lentement je me retourne, me perdant de nouveau dans la contemplation de tes iris obscures, si bien...qu'à nue devant toi, j'en oublie de me recouvrir de ma soie...

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

« À ton avis ? »   mon avis importe peu quand mon esprit est si nébuleux. Je suis emplie de doutes, d’espoirs et de désirs interdits que tu m’inspires par ta seule présence ici ce soir, par le mystère que soulèvent tes paroles. Tu me troubles Ivan, tant par ton regard de glace que par ton silence. Pourquoi ai-je le sentiment étrange que tu cherches quelque chose, sans réellement savoir ce que c’est ? Même si l’accalmie envahit cette pièce, nos pensées nos bousculent et nos prunelles en disent bien plus que des mots. Nous sommes là, l’un en face de l’autre, tous deux plongés dans la brume et tu me demandes de chasser cette nébuleuse. Il n’y a que deux portes sur ma route. Je sais laquelle je voudrais emprunter, mais j’ignore celle que tu m’autorises à prendre ou encore celle que tu laisseras simplement ouverte... Je l’ignore... je soupire, égarée. Eclaire-moi...

Ton esprit semble parsemé de doutes à mon sujet. La vérité que je t’ai soufflé ne te sied guère et je sens comme un écho de cet interrogatoire resurgir. Qu’attends-tu de moi Ivan ? Je n’ai jamais été douée pour le mensonge, une des raisons pour laquelle mon père m’a toujours méprisée. Dois-je réellement abattre toutes les cartes, me mettre à nue pour te convaincre de mon intégrité ? Il fait pourtant très chaud, mais un vent d’air froid me saisit la peau lorsque je dévoile les stigmates de mon passé. Je me sens fébrile, fragile, vulnérable et d’autant plus lorsque ce sont tes yeux qui se pose sur moi...

 « Qu’est-ce que tu as fait ? Pourquoi ne pas être partie plus tôt ? » Ecrasée. Broyée. Je me sens froissée comme un vulgaire bout de papier qu’on jette à la poubelle. Insinues-tu que l’enfant, l’adolescente et la femme que je suis a mérité ce châtiment ?  Tu ne vois que le nom de Shevchenko et non la femme brisée, torturée, bafouée. Peut-être que mon nom n’est pas simplement un nom à tes yeux...mais un secret enfoui dans tes ténèbres. Un secret qui inspire ta colère, anime ta fureur et nourrit ta haine. Que diable a bien pu te faire ma famille ? Je te l’ai dit...j’étais...prisonnière...esclave de sa volonté...

Puisque tu tiens tant à revenir sur cet interrogatoire, je n’ai pas oublié ces questions personnelles que tu m’as posées avant que Milo n’entre dans la pièce. Et j’ose secrètement espérer que mes réponses te siéront Ivan...car je n’ai que ça à t’offrir. Sauf peut-être si tu attends autre chose de moi ? Dis-moi...dis-moi ce que je peux faire pour que tu me crois ? Quelles montagnes dois-je braver ? Quels océans dois-je traverser ? Quelles étoiles dois-je toucher pour te convaincre ? sans vraiment réfléchir parce que mes pensées se bousculent, je me retourne, à nue devant toi, fragile, fébrile, vulnérable, oubliant de couvrir ce que ma longue chevelure ne voile que partiellement, pour me perdre de nouveau dans la noirceur de tes iris endiablés. Je suis content de voir que nous sommes d’accord sur ce point. Mais c’est trop facile, trop facile pour y arriver d’un seul coup. Quoi qu’il en soit, mets-toi dans la tête qu’il va mourir et je compte bien faire en sorte que ça arrive et comme toutes les personnes de ce groupe.  Je t’écoute, sans te perdre un seul instant de mon sillage. Bien...

S’ensuit alors un silence. Un silence pesant. Silence durant lequel tu prends une profonde inspiration…puis lentement, tu te rapproches et lentement, la distance entre nous s’amenuise. Tu laisses un petit raclement de gorge t’échapper quand à nouveau mon prénom effleure tes lèvres:  Svetlana.  Une douce caresse à mes oreilles quand mon corps lui s’électrise de la tête au pieds. Ce frisson incontrôlé enfièvre tout mon être. Je me sens faiblir, j’en ai le souffle coupé et mon cœur tombe à la renverse. Qu’est-ce que tu fais… ?

J’ai beau me plonger au fond de tes prunelles obscures pour déceler ce que tu veux, ce que cherches et ce que tu attends de moi, je me perds...quand ton regard froid et détaché me méprise en silence, ton corps et tes gestes eux m’appellent. N’avance pas plus. Reste où tu es. À chaque pas que inities, à chaque pas qui te rapprochent de moi, je perds l’esprit. Cette distance entre nous encore, doucement s’amenuise, parce qu’il y a cette force irrépressible qui m’attire vers toi, et je m’entends soudain soupirer ton prénom dans un murmure qui s’essouffle: Ivan...

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

« Tu as vraiment besoin que je t’éclaire ? »  

Ivan...si tu savais comme mon existence n’est qu’un désert aride où chaque fleur se flétrit, où mon âme se dépérit face aux ténèbres qui composent ma vie. Parce que Mort et Désespoir se conjuguent aux atrocités que je subis, à cette violence, cette torture qu’au nom de la famille j’endure. Esclave du roi des Enfers, j’erre parmi ces âmes en peine emportée dans le courant du Styx. Je me noie parmi les morts, je me flétris comme une fleur en hiver, et lentement je me meurs dans un désert de glace. Quelle que soit l’issue de ce chemin, quelle que soit la porte que nous emprunterons chacun, à mes yeux, il n’en sera qu'un havre de paix.

Je n’ai jamais connu le bonheur, je n’ai fait qu’en imaginer les prémices dans mes rêves. Certains pensent qu’il est éternel, d’autres qu’il est éphémère. Ma mère disait que c’est une chose fragile dont il faut profiter sans compter tant qu’il est à notre portée. Mais, je pense qu’il est comme un papillon, il vole sans jamais regarder en arrière. Et moi Ivan, ce soir, je voudrais m’envoler avec toi sans penser à hier ni à demain...alors...Oui...


Tu es si sombre, si mystérieux...tu songes dans le plus grand des silences, comme égaré parmi tes pensées les plus secrètes, les plus lointaines. Ton regard est si intense...il me transcende, il m’étreint il m’emprisonne dans cette bulle où le temps n’existe plus, où les contours peu à peu s’estompent, où l’horizon se voile puis lentement s’efface. Je ne vois que toi, plus rien n’a d’importance. Et tu avances, tu te rapproches. Encore. Bien plus près. Ne fais pas ça...j’en t’en prie Ivan...arrête...arrête tant que tu le peux, parce je suis incapable de faire marche arrière...parce que je sais que c’est un voyage dont je ne reviendrais pas…parce que tu m’attires tant. Et plus la distance entre nous s’amenuise, plus je perds pied. Mon cœur s’affole, mon souffle s’épuise et un courant chaud frémit dans mes veines. J’ai chaud...terriblement chaud...

Depuis notre baiser, je n’arrive plus à te sortir de mes pensées. Tu y es ancrée et tu me tourmentes sans arrêt. Que fais-tu de moi… ? À quelques centimètres désormais, tu sembles si loin, et pourtant tu es très près. Ton souffle chaud s’échoue sur mon visage comme la douceur d’une vague sur le sable tandis que le mien s’accélère, se saccade et s’achève au creux de tes lèvres. Il y a quelques jours, tu me foudroyais, et si tu avais pu me rompre le cou, tu l’aurais fait. Pourtant, regarde-nous, si près l’un de l’autre...c’est ce que tu veux ?

Tes mains répondent en se glissant doucement sur ma taille, et mon dieu que j’en frissonne...cette enivrante sensation qui me parcourt l’échine et foisonne jusque dans les bout de mes doigts lorsque, lentement tu viens me plaquer contre le mur froid de ma chambre. Si désarçonnée, j’exhale un soupire qui me trahit tandis que nos lèvres elles, se frôlent. Mon dieu Ivan...si tu savais ce que tu fais de moi, si tu savais comme je brûle de désir pour toi. C’est à m’en rendre folle.

À notre rencontre, je n’étais qu’une petite étincelle. Et lorsque tes lèvres se sont posées sur les miennes, je suis devenue cette flamme qui ne cesse de s’embraser, sous ton regard, sous ton toucher. Le souffle coupé, ma respiration s’accélère et mon cœur chavire. Nos prunelles se cherchent, s’apprivoisent et se questionnent. Je jurerais voir soudain cette noirceur disparaître de ton regard et ça me fait quelque chose. C’est comme te découvrir pour la toute première fois...

Et puis, contre tout attente, tu scelles cette exquise proximité d’un baiser sur mes lèvres quand ensuite la chaleur de tes doigts glissent sur ma nuque pour m’attirer encore plus près. Je retrouve cette même béatitude, cette douce accalmie, cette magnifique utopie. Mes yeux lentement se closent, je m’enivre de cette tendresse, délicate comme une caresse, sensuelle, langoureuse et j’y réponds avec délice. Lenteur. Douceur. Délicatesse. Je ne me retiens plus, j’y vais sans retenue et t’enlace de mes bras pour t’attirer tout contre moi, toujours plus près, parce que tu es encore trop loin. Désireuse. J’en veux plus. Tellement plus. Je ne peux pas m’arrêter. Je suis ivre. Ivre de toi. Je veux goûter chaque centimètre de ta peau, la sentir frémir sous mes doigts, t’entendre soupirer, exhaler les mêmes soupires que moi. Je te veux toi Ivan. Ici et maintenant.

Je t’embrasse, encore et encore, sans jamais m’arrêter, me délectant du goût sucré de tes lèvres qui me font totalement perdre le contrôle. J’en ai des frissons, des papillons dans le ventre, et cette sensation d’ivresse qui me prend jusqu’aux tripes. Insatiable et affamée, ma bouche quitte la tienne pour se perdre au creux de ton cou. Mes mains délicates et brûlantes s’engouffrent sous ton tee-shirt pour te toucher. Mon corps enfiévré s’embrase d’un désir que je ne connaissais pas. Je me sens exaltée, dans un tel état d’excitation que je n’en saisis pas encore le sens. Je n’avais jamais encore ressenti ça. C’est si fort, si intense, si bon, que je ne peux pas m’en passer… En cet instant Ivan, tu es tout ce que je veux, tout ce dont j’ai besoin.

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

«Laisse-moi te montrer » que de mystère sur tes lèvres alors que ton regard énigmatique lui me met à l’épreuve. Tu poses tes yeux sur moi comme personne ne l’avais jamais fait avant. Ils voyagent jusqu’aux tréfonds cristallins de mes iris, y explorent chaque nuance de bleu, chaque courant azur, comme s’ils cherchaient une réponse à toutes ces questions qui se bousculent dans ta tête. Ils me traversent comme l’eau de pluie abreuve la Terre. Ils me submergent comme la rivière qui déborde de son lit. Ils me transcendent comme une vague qui déferle sur le sable. Ils me bouleversent comme le vent qui ravagent les cités. Interdite, je suis prisonnière des abysses nébuleuses de tes prunelles qui m’appellent, m’attirent et me retiennent. Elles sont le trou noir de notre voix lactée, obsidiennes célestes, dans lesquelles une fois ancrée, rien ni personne ne peux s’en échapper. Et malgré cette colère qui s’y reflète, au-delà de ce miroir sinistre, je peux voir la brume enfin se dissiper et te révéler pour la première fois.

Je n’arrive pas à bouger, ni même à respirer. Tu éveilles tous ces sentiments que je ne peux pas expliquer, ni même contrôler. Je brûle de désir et je me consume à chaque centimètre qui te sépare de moi. Tu es ce doux printemps qui arrive après un triste hiver, cette lumière au bout du tunnel...et je tends la main pour l’atteindre, la frôler, la chérir de mes doigts pour enfin, chasser cette nuit éternelle.. J’ai ce besoin inexpliqué, ce besoin viscéral de te toucher, de te sentir, de m’imprégner de toi. Alors que tu avances, je devrais reculer. Alors que tu t’approches je devrais te repousser. Mais cette flamme que tu avives en moi, je ne peux pas contrôler. Elle ne cesse de croître et embrase l’essence même de mon être. Je ne peux te résister Ivan, bien me ma tête m’ordonne de le faire, mon cœur lui hurle le contraire. Je te veux comme la terre asséchée qui désire la pluie. Je t’appelle comme un écho répété qui ne trouve jamais le bout de son chemin, mais cette porte que tu as laissée entrouverte. Il n’est pas trop tard pour faire marche arrière tu le sais...et pourtant, ni toi, ni moi ne revenons sur nos pas. On s’attire comme protons et électrons, on se rejoint comme courant chaud et froid, sans penser à l’orage. On s’assemble comme le ying et le yang.

Tu prends d’exquises initiatives. Tu poses tes mains sur ma taille tandis que mon corps s’enfièvre sur la chaleur de leur paume. Et puis, lorsque tu inities ce baiser, lorsque nos lèvres se frôlent, s’effleurent puis se caressent, mon sang frémit agréablement dans mes veines et un frisson vivifiant me transcende. Mon être tout entier est exalté. Je me sens vivante. J’ai déjà embrassé. J’ai déjà offert ce corps meurtri, jamais personne ne m’a fait ressentir une telle sérénité, une telle quiétude. Je me sens si bien que je pourrais en perdre mon âme. C’est comme goûter à l’interdit, au fruit défendu. On ne veut jamais s’en défaire et perpétuellement s’en délecter.

Mes mains se glissent vivement sur ta taille et t’attirent encore plus près tandis que je t’embrasse sans aucune retenue, avec toute la douceur, la délicatesse et la tendresse qui vivent dans mon cœur. Je veux t’offrir le nirvana, te rendre ivre, te procurer autant de bien que tu suscites chez moi.

Nos baisers se veulent lents, langoureux et l’espace d’un instant, tes lèvres m’échappent et ton regard me retrouve. Le souffle saccadé, je respire fort et te regarde toute troublée, alors que mon cœur lui, semble sur le point d’imploser. Puis comme deux évidences, nos bouches se retrouvent, et cette fois nos baisers plus prononcés, se prolongent puis s’intensifient. Nos souffles chauds se mêlent et s’entremêlent. J’ai terriblement chaud. Chaque parcelle de mon corps réagit à tes caresses tandis que ma respiration s’accélère, si bien qu’en émoi, je laisse échapper quelques soupires exaltés. Sans jamais rompre notre étreinte buccale, tu me guides jusqu’à mon lit. Je sais alors comment nous écrirons cette histoire. Je ne sais pas comment tu envisages la fin, mais ce soir, Ivan, je te veux rien que pour moi.


Allongée sur ma couette froide et esseulée, tes mains découvrent et apprivoisent mon corps qui frissonne et frémit sous tes caresses. Je me sens si bien avec toi, si libre, si vivante, que je ne retiens pas ces quelques soupires. Je ne veux pas que ça s’arrête. Je veux m’envoler avec toi, t’emmener jusqu’au firmament et nous égarer parmi les étoiles. Juste toi et moi…


Je t’embrasse, tantôt avec lenteur, tantôt avec plus de vigueur. Puis, mes mains descendent jusqu’au creux de tes reins pour te retirer ton tee-shirt. Je m’arrête un instant, excitée, haletante laissant mon regard découvrir avec délice ton corps qui en cet instant est mien. Ma main gourmande, quitte ton cou pour glisser lentement sur ton torse que je dévore des yeux. Je mords ma lèvre inférieure en sentant l’excitation grimper en flèche, puis viens perdre de nouveau mon regard dans le tien. Mon cœur tombe à la renverse, une fois de plus, et, je reste ainsi, égarée dans la contemplation de tes iris noisette. Quand ensuite, l’une de mes mains vient s’égarer sur ta joue et la chérit, l’autre dérive dans tes cheveux puis sur ta nuque pour lentement t’attirer contre mes lèvres. Désireuse, j'ai tellement envie de toi que mes cuisses t'appellent en glissant sur tes hanches.

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

Mes mains délicates découvrent avec délice la douceur de ton épiderme, ta peau de velours, si exquise que je me complais à toucher, à chérir de mes doigts. C’est une sensation très agréable, comme frôler la surface de l’eau sans jamais y plonger, comme tenir en équilibre sur un fil sans jamais tomber, comme planer sous l’effet de l’héroïne dans jamais consommer.  Mes lèvres suaves apprivoisent tendrement la saveur de tes baisers, tes lèvres sucrées, si désirables que je me complais à embrasser avec langueur. Et mon dieu...ce sentiment indescriptible qui me traverse lorsqu’on s’embrasse. Je perds pied. Je ne suis plus maître de mon corps. Je suis comme projetée dans une dimension astrale où le fil de mes sombres souvenirs se rompt par la force de ta lumière. Tu es cette lueur d’espoir dans la sombreur de mon existence, cette bouffée d’oxygène qui me permet à nouveau d’exister. Je suis le phœnix que par un simple regard, une douce caresse et un tendre baiser, tu fais renaître de ses cendres. Je n’arrive pas à expliquer l’effet que tu as sur moi, c’est enivrant et terrifiant à la fois. C’est fort. Intense. Ardent. Et ça me dévore jusqu’aux tripes.

Je ne veux pas que ça s’arrête. Non. Continue. Je veux que tu explores chaque parcelle de mon corps, chaque centimètre carré de ma peau, chaque soupire que j’exhale sous tes caresses. Je te veux ici et maintenant, toute la nuit durant, ne faire qu’un avec toi, sentir ton corps frémir en moi, partager les souffles chauds et saccadés de nos baisers. Mes cuisses désireuses t’appellent et tu réponds simplement en venant déboutonner et m’ôter mon pantalon tandis que mon corps enfiévré, lui ondule doucement contre le tien. Ton pouce frôle alors mon épiderme frissonnante et je soupire en transe entre deux baisers: Oh...Ivan... mes mains ardentes se pressent au creux de tes reins et mes doigts se resserrent contre ta peau bouillante.

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

Ivre d’excitation, je sombre dans la folie et j’en oublie la réalité. Mes pensées s’effacent, mon esprit trépasse, et cette force torrentielle qui s’embrase dans mes veines, foisonne dans chaque cellule de mon corps en fusion. Je frisonne agréablement, je frémis inlassablement et je soupire allègrement tandis que mes lèvres exaltées soufflent ton prénom. Ce soir, tu es ma seule source de bonheur, l’ataraxie qui manquait à mon existence. J’ai besoin de toi comme la lumière de l’obscurité. Sans quoi, elle ne peut exister. Je n’ai pas de mot pour exprimer ce que tu m’offres. C’est la première fois que je vis un tel conte de fées. Tu es le rêve de toutes les femmes, mais surtout, ce soir, tu es le mien. Tu éveilles mes sens comme personne, tu fais battre mon cœur comme jamais, tu me bouleverses entièrement. Et ta voix. Ta voix doucereuse en émoi, susurre joliment mon prénom dans un soupire suave et délicat. Mon dieu...j’en ai des papillons dans le ventre. Ivan...est-ce que tu aussi tu les ressens ? C’est comme un courant électrique qui me traverse, si puissant, que ma tête s’engourdit. Qu’est-ce qui m’arrive ? Je me sens dépassée...c’est tellement agréable que ça m’effraie. Mais je ne peux pas m’arrêter. Et je ne le veux pas. J’en veux plus. Je te veux rien que pour moi ce soir, t’emmener au Nirvana t’emporter là-haut parmi les étoiles et t’offrir le monde.

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

Je pourrais fermer les yeux, mais je ne veux pas perdre un seul instant tes iris bruns de mon sillage. J’aime les contempler, y trouver toutes les nuances de clairs enfouies dans leur sombreur, m’y égarer le temps d’une étreinte, parce que les ténèbres qui les composent sont aussi les miennes. C’est comme y redécouvrir mon propre reflet. Sommes-nous si différents Ivan? Je vois la mort dans tes yeux ainsi que les maux qui l’accompagnent, mais je vois aussi cette lumière esseulée que le malheur a isolé derrière un mur obscur. Elle est si belle...si douce...laisse-moi briser ce mur et te libérer…

Cette lueur fébrile coule dans la douceur de tes gestes, dans la tendresse de tes caresses, la langueur de tes baisers et la chaleur de ton toucher. Je sens ma chair frissonner fébrilement, mon corps s’enflammer allègrement. Personne jusque maintenant n’a su me procurer un tel effet. Je perds pieds, comme si je planais au dessus du vide. C’est excitant et terrifiant à la fois. Ce que tu éveilles chez moi me comble comme jamais, et pourtant m’effraie terriblement. Je n’ai plus aucun contrôle. Mon corps ne réponds plus, mon esprit s’est tu.

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, Août 2014

Les minutes s’égrènent dans l’accalmie d’un doux soir d’été, ponctuées de nos soupirs suaves qui se confondent dans la pénombre nocturne de ma chambre. Pourtant, le temps semble figé, je me sens en équilibre, emportée par la volupté de nos corps en action. Tu m’offres tout ce dont on m’a toujours privée. Tu m’octroies des sensations nouvelles dont je ressens déjà l’accoutumance et je me délecte du goût de ta chair, de la saveur unique de tes baisers et de la douceur de tes lèvres. Tu me fais du bien. Beaucoup de bien. Tu me sors des ténèbres, tu me permets de respirer, tu me donnes des ailes. Avec toi, je découvre la clarté, je découvre la vie, j’explore l’inconnu. Avec toi, je suis simplement...heureuse. Je ne veux pas me soucier de l’après, je veux juste profiter de l’instant présent. Je te donne tout. Mon corps. Ma tendresse. Ma douceur et probablement, sans le savoir...mon cœur. Je ne veux pas que ça s’arrête. Je veux faire durer cet instant, toute la nuit durant. L’idée même qu’elle touche à sa fin m’afflige, car, ce que tu éveilles chez moi est unique. C’est puissant, enivrant, l’essence même du bonheur, de l’utopie, de la béatitude. Je ne reviendrai jamais indemne de ce voyage. Cette nuit, tu as touché mon âme, tu as conquis mon cœur, tu as posé bien plus que ton corps en moi, ton y laisses ton emprunte. Elle est ancrée en moi et je sais que je ne pourrais jamais m’en passer, parce que je t’ai dans la peau Ivan.



Et comme une bulle qui soudain éclate, la réalité reprend le dessus. Je sens l’étreinte de tes mains lentement se desserrer et je te copie car je ne voudrais pas jouer les égoïstes. Je me résous à te laisser m’échapper. Tu bascules alors sur le côté pour reprendre visiblement toi aussi tes esprits. Je te vois alors porter ta main sur ta poitrine. Est-ce que toi aussi tu le sens t’échapper ? Mais ce ne sont pas tes lèvres qui répondent mais ton regard qui se pose à nouveau sur moi. Et c’est la douceur d’un sourire comblé qui s’esquisse sur mes lèvres tandis que je me perds à nouveau dans la beauté de ton regard. Puis, je me tourne doucement sur le côté, sans te quitter des yeux, venant poser ma main sur ton torse en dessinant de petits cercles sur ta peau: Reste avec moi cette nuit...

Douce nuit...

Ivan & Svetlana

Moscou, 17 Août 2014

Tu sembles tout à coup préoccupé, rongé par tes pensées, je les vois se bousculer dans ta tête lorsque ton regard me sonde dans le silence. Nous avons brisé la glace entre nous alors, pourquoi ai-je tout à coup cette froideur qui me parcourt l’échine ? Tu n’es pas loquace contrairement à tout ceux qui ont goûté ma chair. Tu es tout le contraire. J’aimerais savoir. J’aimerais comprendre...il y a quelques semaines, tu voulais ma mort et aujourd’hui, tu es étendu dans mon lit. J’aimerais savoir. J’aimerais comprendre. Qu’est-ce que cela signifie ? Est-ce l’histoire d’une douce nuit que tu veux oublier ou le début d’une histoire que tu voudrais que nous écrivions ensemble ? Il y a tant de questions qui se bousculent dans ma tête et je n’y trouve guère de réponse. Pourtant, je suis certaine d’une chose, je ne veux pas que tu partes. Non. Je te veux cette nuit à mes côtés, dans mes draps, près de moi. Je veux m’endormir au creux de tes bras, parce qu’avec toi, je me sens en sécurité. Je peux fermer les yeux dans la quiétude. On se connaît à peine et pourtant j’ai la sensation de te connaître depuis toujours. Tu es le premier à qui je donne, le premier qui me fait perdre pied. C’est pour cette raison que j’espère égoïstement te garder encore un peu : C’est pas une bonne idée.

Oh...comme un ouragan chassant mes illusions, tu te redresses, laissant ma main choir sur le matelas esseulée de ta présence, tandis que je sens cette petite torsion au fond de mon cœur. Tu récupères tes affaires et me dépose les miennes sur le lit et je les regarde avec cette pointe de déception sur les traits de mon visage. À tes yeux donc...ce n’était que l’histoire d’une douce nuit...Je ne devrais pas m’en formaliser, j’ai déjà eu des aventures. Alors pourquoi est-ce que ça m’atteint ? Sans doute parce qu’elles n’en avait pas la même saveur. Je vais devoir me contenter de ton souvenir désormais et oublier ce que tu m’as fait ressentir. Ce n’est pas ce que je veux. Mais, c’est ce qu’il y a de mieux non ?

Tu sembles absorbé vers quelques vieilles photographies situées sur mon étagère de livres avant de porter à nouveau ton attention sur moi. Tu te rhabilles pendant que moi, je me délecte une dernière fois de ton corps qui me manque déjà. Je reste un instant figée sur toi, pantoise, pensive, puis je t’adresse la douceur d’un sourire en repoussant mes affaires sur le sol : Je ne dors jamais habillée.

Doucement, je me glisse sous la couette qui recouvre le haut de mon corps et m’assois un instant pour te regarder finir. J’humecte un peu mes lèvres tout en regrettant de ne plus t’avoir nu devant moi. Puis, d’une voix douce et délicate je te souffle : Ivan...si jamais tu changes d’avis, mes draps seront les tiens... je te regarde ainsi longuement et intensément, avant que tu ne finisses par sortir. Je reste un moment fixé sur ma porte avant de me laisser tomber en arrière, la tête sur l'oreiller en soupirant. Mon regard vient se perdre au plafond tandis que mes pensées se mélangent, jusqu'à ce que mes yeux se closent et je sombre alors, dans un profond sommeil...