Dirty little business

Matt & Ivan & Svetlana

Miami, 3 Janvier 2024

Un silence implacable règne dans la voiture. Ivan, comme à son habitude n’est pas loquace et s’enterre dans ses pensées. Je songe à notre nouvel agent, au plaisir exquis que je vais prendre à l’attendrir tel un petit agneau. Notre rencontre ne pouvait pas tomber mieux. Cette collaboration semble prometteuse et je parie que notre futur petit poulet sera très très coopératif. Personne ne connaît encore mes intentions, pas même Andreï. Jo s’interrogea tout de même sur ce soudain intérêt pour un flic de bas étage. J’ai prétexté un nouveau client du Corner. Heureusement pour elle, cette idiote a gobé mon histoire puis m’a dégoté toutes ces précieuses infos sur Carlson. Ivan pense à une simple visite de courtoisie avec le futur locataire. Il ne se doute de rien.

Nous arrivons. Le chauffeur gare la voiture devant l’appartement. Je sors un petit miroir de mon sac pour me regarder un instant et vérifier que je sois présentable. Avec de petits gestes délicats de mes doigts, j’arrange un peu mes cheveux. Un petit regard sur ma pommette gauche, puis sur la droite et je referme la petite glace qui claque d’un geste vif dans ma main. Je me tourne vers mon homme de main toujours aussi jovial : comment je suis ?

Comme d’habitude, une réponse fade et son regard inexpressif. Je lève les yeux au ciel en soufflant : Non, en fait, je me passerais de réponse. Je serai à son goût. J’ouvre la portière, puis descends, le visage claqué par une petite rafale de vent, faisant allègrement virevolter mes cheveux. Je tourne mon regard céleste vers l’océan, et observe l’écume formées par les vagues qui s’échouent sur la plage. Un instant, rien qu’un tout petit instant, je nous revois chahutant sur la plage et les rires enfantins de Nikolaï et Marko en voyant Ivan se rétamer dans le sable. Le bruit d’un moteur qui vrombit tout à coup, m’extirpe de mes lointains souvenirs. Une voiture, justement arrive. Sans doute, notre agent. Il me tarde de faire sa connaissance.

(c) princessecapricieuse

À toi @Ivan Gorbatchev

Dirty Little Business

 @Matt Carlson ,  @Svetlana Shevchenko   & Ivan

« Ma présence était fantomatique. » - Amandine Sepulchre.
♫ Musique ♫

Je me terre dans mon silence, mes yeux sont vides et pensifs, comme d’habitude, mes yeux te fuis encore et encore, ils sont rivés sur le paysage qui défile à travers le fenêtre glacée. Je me demande ce que je fais dans cette voiture, tout ça pour une simple visite auprès d’un potentiel futur locataire, je sais que je ne dois pas te quitter d’une semelle, mais certains jours, j'ai envie de fuir cette réalité et te fuir aussi au passage. J’admire le feu qui est passé au rouge, il scintille dans le paysage et reflète à travers la pare-brise qui nous sépare. J’observe avec silence le chauffeur qui ne dit pas un mot et qui ne fait que se contenter de faire ce que tu lui as demandé, on se dirige en ville, enfin, dans les appartements que tu as achetés afin de les louer.

Je laisse échapper un souffle de ma fosse nasale, mon visage est toujours aussi inexpressif, fermé, froid, comme j’ai l’habitude de porter depuis toutes ces années, j’entends que tu m’adresses la parole, s’il te plaît, ne me fait pas poser les yeux sur toi, je reste marbre et tourne quand même le visage dans ta direction, mes yeux se posent sur le bas de ton visage, je n’arrive même pas à te regarder. Comment tu es ? Tu veux réellement que je réponde à cette question, ou tu veux que je réponde quelque chose qui t’éloignera davantage ?

Tu ne me laisses pas répondre et ce n’est pas plus mal, quand tu précises que tu seras à son goût, je ne peux pas m’empêcher de serrer la mâchoire, je ne l'aime pas et ce commentaire ne me fera pas plus l’apprécier. Je préfère rester silencieux, c’est ce que je fais de mieux, c’est ce que j’ai appris à faire de mieux depuis qu’on est venu sur Miami.
Je pousse la porte et sors à l’extérieur quand la voiture s’arrête à notre lieu de rendez-vous, un vent se lève et nous souffle dessus, je trouve qu’il fait frais et je ne peux pas m’empêcher de penser que Moscou me manque un peu et que je n'aime pas ces Américains. Quand je me retourne je te vois fixer l’horizon, je déplace mon regard ailleurs et le rive au ciel, les nuages commencent à griser, peut-être pleuvra-t-il dans la journée, il y a comme une odeur de pluie qui annonce le début d’une potentielle averse, elle est musquée et fraîche, ça sent l’humidité. Le bruit d’un moteur me fait sortir de mes pensées, je m’avance lentement et observe l’homme qui descend de sa voiture, il a intérêt à rien faire, sinon je le bute sur place. Je garde mon masque glacial sur mon visage, tu peux voir que je ne suis pas là pour discuter, contrairement à vous deux.

(c) DΛNDELION

à toi @Matt Carlson

Le réveil sonne déjà pour la troisième fois quand Matt ouvre les paupières, un filet de bave frais à la commissure des lèvres... Le regard bovin, il commence à émerger de sa soirée et commence doucement à se rappeler...

- Merde, l'appart... J'suis à la bourre...

Il se lève en trombe, allume la cafetière  et passe sous la douche. Il voulait quand même faire bonne impression aux petits vieux qui louent le studio. Les apparts étaient horriblement chers dans le coin par rapport à Détroit. Mais par chance, il avait dégoté une annonce dans un quartier populaire contre un loyer abordable et en échange de quelques services. Matt se voyait déjà les aider à descendre leurs poubelles ou à leurs faire des courses pour les aider dans leur grand âge...
Il était sûr qu'ils allaient adorer le chien...

D'ailleurs en parlant du cleps, ce dernier aboyait déjà en poussant sa gamelle du bout du museau. Le chien avait rempli sa part du contrat et lui avait déjà posé ses baskets à la sortie de la douche.

- Merci le chien! Tu verras avec un peu de chance c'est la dernière fois qu'on dort à "l'hôtel

Matt en avait vraiment ras le cul de ce boui-boui humide et malodorant mais en même temps, y a pas des masses d'établissement qui acceptait les animaux... Il fit le plein de croquettes, mis son T-shirt blanc du dimanche, celui qui n'a pas de tâche, enfile sa veste de cuir et avale son café.

Pas le temps de faire une longue sortie pipi, aussi il embarqua son toutou dans la voiture. Son Shiba aimait bien mettre la tête au-dessus de la vitre pour respirer l'air iodé. Le jour était aussi gris que Matt et il allait sans doute flotter dans pas longtemps. Il s'en foutait, ici il trouvait la pluie chaude par rapport à Détroit, c'était pas forcément désagréable...

Sa vieille caisse l’emmène au lieu du rendez-vous, mais pas la trace de petit vieux. Juste une belle voiture avec un jeune couple qui semblait attendre quelque chose sur le trottoir. Bizarre. Matt haussa les épaules, peut-être que c'était le fils du petit vieux qui faisait la visite ?
Il se tourna vers son chien.

- "Bon, je reviens dans pas longtemps, alors:", il planta son regard noir dans celui du Shiba, "cette fois tu ne me bouffe pas les sièges sinon, c'est à la SPA de Miami que t'ira dormir.."

Le chien aboya pour lui dire "cause toujours". Il avait raison, Matt ne l'abandonnerai jamais.

Le flic sortit de la voiture et se dirigea vers le couple. il cru distinguer la silhouette d'un chauffeur. on dirait que le petit couple avait les moyens... Mais peut-être qu'il préférait avoir quelqu'un de confiance pour s'occuper de leurs parents...

La fille était jolie malgré son petit nez retroussé, mais ça lui donnait du caractère. Le type semblait froid et clairement, il ne semblait pas vouloir être là. Son regard était même inamical. L'instinct macho de Matt lui faisait esquisser un mouvement de main vers l'homme, mais finalement, sa raison lui fit bifurquer son geste vers la demoiselle. Il plongea son regard dans le sien et lui lança un regard charmeur.

- Bonjour, je m'appelle Matt Carlson, je viens pour l'appartement. C'est celui de vos parents ?

Il en avait déduit que l'homme à côté était son compagnon et comme il faisait la gueule, l'appart ne devait pas appartenir à sa famille. C'était donc elle qui prendrait la décision sur le futur locataire...

"Heureusement que j'ai mon instinct de flic..." se disait-il en son for intérieur.


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@Svetlana Shevchenko , @Ivan Gorbatchev
Désolé pour le temps de réponse, j'ai pas eu des semaines faciles dernièrement, mais je suis content de revenir parmi vous :)

Dirty little business

Matt & Ivan & Svetlana

Miami, 3 Janvier 2024

Notre invité finit par se montrer dans une vieille épave d’où une tête de chien émerge de la vitre passager. Amusée, un sourire en coin fugace étire la commissure de mes lèvres. Est-il le genre de poulet à jouer la carte de l’intimidation avec son sac à puces ? Pour le bien de son fidèle compagnon, il a plutôt intérêt à le laisser bien sagement dans son véhicule. Je n’aurais aucun scrupule à le descendre. Notre agent, dont la plaisante corpulence attire mon attention, sort enfin de son véhicule. Ivan, noyé dans son silence, semble déjà le mépriser. Son regard acéré en dit déjà long sur ce qui se trotte dans sa tête. Il y a des jours, comme aujourd’hui, où je n’arrive vraiment pas à le cerner.

Carlson s’avance dans notre direction, dévoilant un homme plutôt charmant, à qui j’adresse mon plus ravissant sourire. De nature visiblement taquine, il provoque ouvertement Ivan en feignant de lui tendre une main pour le saluer. Mais très vite, il dévie son geste dans ma direction et me jette un regard des plus charmeur :  Bonjour, je m'appelle Matt Carlson, je viens pour l'appartement. C'est celui de vos parents ? Sourire aux lèvres, je laisse un petit silence s’installer pour regarder de plus près le policier, prenant bien soin d’analyser chaque trait qui façonne son visage. Puis, d’une voix douce, suave et assurée, je lui réponds :

Bonjour Monsieur Carlson. Ma main vient se fondre dans la sienne pour le saluer. Et, j’ajoute sans m’en délier. Ravie de vous rencontrer. Je suis Svetlana Schevchenko. Silence, mes prunelles ne lâchant pas les siennes : Mais vous pouvez m’appeler Svetlana. Je retire doucement ma main, sans pour autant me départir de mon sourire enjôleur puis arque un sourcil lorsque ce dernier s’imagine que l’appartement appartient à mes parents. Je sais. J’ai bien reçu votre message. Mes parents ? j’humecte mes lèvres amusée, Oh Monsieur Carlson. Ils se seraient réjouis de compter parmi leurs locataires un charmant policier. Nouveau sourire enjôleur. mais, navrée de vous décevoir, j’en suis la propriétaire. Silence. C’est donc avec moi que vous...ferez affaire. Si vous voulez bien me suivre Monsieur Carlson, nous allons procéder à la visite. Je lâche un dernier sourire avant de prendre les devants en direction du palier. Doucement, j’insère la clef dans la serrure puis ouvre la porte. L’entrée donne directement dans la cuisine. Je dépose les clefs sur le grand comptoir puis me tourne vers l’agent pour observer les expressions de son visage découvrant le petit bijou dans lequel il va s’installer : Je vous en prie. Faites comme chez vous.

Et tandis que je le laisse visiter les différentes pièces du logement, je me tourne vers Ivan pour venir me placer devant lui : en russe tu pourrais être plus aimable nan ? J’ai besoin de lui, alors si tu pouvais sourire un peu. Je ne sais pas ce qui t’arrives, mais, putain, prends un peu sur toi.

(c) princessecapricieuse

À toi @Ivan Gorbatchev

Dirty Little Business

 @Matt Carlson ,  @Svetlana Shevchenko   & Ivan

« Ma présence était fantomatique. » - Amandine Sepulchre.
♫ Musique ♫

Mon visage demeure et reste aussi froid qu’une porte de prison, quand je vois cet abruti descendre de la voiture, je me demande vraiment pourquoi je suis là, tu peux m’entendre lâcher un souffle nasal de mécontentement quand je le vois arriver auprès de nous, ses pas résonnent dans l’allée et ses chaussures claquent à cause de la pluie semer sur le sol Américain. L’homme a voulu me tendre une main pour me dire bonjour, qu’il essaye et je lui fais bouffer la mienne en signe de salutation. Il se prend pour qui celui-là ? Il a cru qu’on allait être meilleur ami ? Si ça tenait qu’à moi, je te renverrais dans ta voiture pour voir si j’y suis.
Quand je le vois s’approcher de toi, je fais un pas en avant et le regarde très sombrement, si mes yeux pouvaient parler pour moi, ils le feraient probablement, je te cible du regard pour qu’il prenne ses distances avec toi. Je n’aime pas la façon qu’il a de te regarder et d’essayer de te brancher devant moi, je crois que je vais me le faire avant l’heure celui-là.
Je n'arrive pas à croire que tu veux lui louer un appartement, si je peux te faire fuir et te dissuader de le prendre, je le ferais, comme ça je suis sûr que tu ne reposeras pas tes sales pattes en face de mon chemin.

En russe « Espèce de connard, je t’ai à l’œil, fais très attention à ce que tu fais. »

Je n’ai pas envie de perdre mon temps à parler Anglais et je sais qu’il ne me comprend pas, alors je peux l’insulter comme bon me semble. Un pas de travers et je le plante dans le décor ce merdeux. Je ne l'aime pas. Alors que je reste à proximité de toi, je t’écoute reprendre la parole, je n’aime pas ta façon de lui parler non plus, putain, je déteste cette foutue journée à la con. Mon mécontentement, ma colère se voit probablement sur mon visage inamical et inanimé par les sentiments, aucun effort ne sera fait pour que je lui adresse la parole. Je reste silencieux tout le long de la conversation et me retrouve à devoir rentrer à l’intérieur de l’appartement, je le suis de très près, il a intérêt à se tenir à carreau, je suis sérieux.

Je profite de la visite de l’appartement, mes pas se font entendre derrière vous et je laisse des traces de chaussures bien évidentes dans le sens de la visite, mais aussitôt, tu te tournes vers moi, ne fais pas ça, ne me parle pas et ne me force pas à te regarder. Tu ne sais pas à quel point c’est dur et à quel point je prends sur moi. Je suis là pour te protéger et non pour être aimable avec les mecs qui te tournent autour, je suis sûr que ce débile bave et rêve déjà de ton postérieur.

« Mh. »

(c) DΛNDELION

à toi @Matt Carlson