Dans mon halo de ténèbres, je me sens seul et j’ai perdu tous mes repères, impossible de trouver mon chemin à présent, tout semble si compliqué. Le bateau est entrain de couler, tout le monde doit penser que je suis fou, mais toute cette noirceur m’entoure et m’implore de plier genou, de me rendre. Ils ne peuvent pas me briser, je le suis déjà, pourtant… Je suis dans cette tornade et je ne peux m’en défaire. Je n'arrive pas à l’arrêter, c’est tellement violent et prenant à la fois, que ma cage thoracique pourrait imploser sur place.

Mais te voila, resplendissante et brillante à la fois, tu es belle et merveilleuse, comme toujours.
J’ai besoin de toi et je ne sais pas pourquoi je t’ai fait partir. Je n'aurais jamais dû faire ça et je le regrette bien trop, maintenant que je te vois, que je te regarde réellement, il y a toutes ces petites choses que je détestais et qu’aujourd’hui, j'aime.
J’aime toujours autant tes yeux, ton odeur, ton sourire manquant, le bleu est une couleur que je convoite agréablement et ça m’a terriblement manqué.
J’ai besoin de vider un poids ce soir, je ne veux pas être seul et par pitié, je ne veux pas revivre ça.
Pas encore, je ne veux pas. C’est pourquoi, je veux que tu restes avec moi et que jamais, tu ne partes.

« Svetlana... »

Je dis avec une pointe de faiblesse dont jamais, tu n’as été témoin jusqu’à aujourd’hui, tes mains sur mon visage sont d’une chaleur réconfortante, toujours aussi douce, par automatisme mes mains viennent te chercher pour se réconforter contre ta taille et t’attirer contre moi.
Je sais que c’est toi, tu es la fille dont je suis tombé am… enfin où j’ai développé tout ce que je n’aurais pas dû avec toi. Je te laisse poser ta main sur mon torse dans lequel mon cœur est à deux doigts de rompre avec l’angoisse et le stress, et cette putain de mise en scène qui m’a projeté à des années de lumière d’ici, je ne veux plus jamais revivre ça, non.

En russe : « Je t’en prie, ne me laisse pas…
Ne t’en va pas comme ça. Tu es tout ce que j’ai. Tout ce qu'il me reste. »

J’observe ton visage se diriger auprès du mien et penche légèrement la tête pour que tu puisses accéder à mes lèvres plus facilement, je te maintiens dans l’idée de te garder près de moi, où ton baiser calme doucement mes craintes et mes peurs.
Doucement et lentement, je viens répondre et prolonger plus longtemps notre échange.
Tu peux sentir que j’y prends un certain plaisir à le faire et ça m’avait vraiment manqué tout ça, jamais, je ne pensais pouvoir goutter à ces lèvres exquises, dont le goût légèrement sucré serait synonyme à l’extase la plus totale.

J’ai l’impression que mon corps se remplit de toutes ces choses qu’on a bâties ensemble, tous ces souvenirs reviennent au galop et j’aime l’effet que ça me donne, à moi ou à mon corps. Je ne remarque pas cette étincelle dans tes yeux, pour moi, tu l’as toujours eu.
Tu es l’étoile qui brille le plus dans l’obscurité de la nuit.

En russe : « Tu m’as manqué. »

Encore déboussolé et perdu dans mes pensées par rapport à ce qui m’a mis dans cet état, je ne cache plus mes émotions, tu peux me lire comme un livre ouvert, ce soir, je n’ai plus envie de faire semblant, je suis fatigué et épuisé et tout ce que je veux, c’est être avec toi.
Putain, je le réalise seulement maintenant.
Je le sais à présent, tu es la femme de ma vie.
Le cœur tremblant par cette découverte, je me sens submerger par ce que j’ai appris avec toi. C’est comme si le marbre commençait à tomber et que la pierre luisante finissait par se révéler, qu’est-ce que ça fait du bien.

En russe : « Promets-moi.
Promets-moi, que tu ne partiras pas, jamais. »

Je ne suis jamais partie...

Je me rappelle, c'était toi qui disais que tu serais toujours là...
Dans mes rêves, on est deux. Toi, tu mens, t'es plus là, tu as du mal, je le vois.
Y'a dix secondes avant que tout ça dégénère, tu mets ma photo quand tu tires à l'arme.
On s'abandonne, et c'est trop tard, on se condamne à vivre un truc infernal, il y a tout qui est fermé, si tu penses à toquer fais-le, je parie qu'il faudra qu'une brique pour entrer. S’il y a des bleus sur ton cœur, moi, je m'en souviens plus.
C'est encore le double moi, qui te regarde sous la pluie. J'ai beau te voir partout, je suis encore seul, les mots n'effacent pas tout, je t’accorde ça.
Je veux plus te voir partir, mais j'adore ça.

Ivan...

Bientôt j'arriverai pas loin de chez nous, je ne fais que de t'imaginer : toute seule avec une fausse image de moi.
Tu penses que je suis mort peut-être ou que je me rappelle plus de toi, la prochaine fois que je te verrai, je te dirais que je t’a…..
J’ai dû traverser un lac gelé. Je sais même pas comment j'en suis arrivé là, peut être que j'ai dormi et que je suis pas réveillé.
Les souvenirs reviendront quand tu seras là.

Je ne partirai pas...sans toi...

Mais c’est trop tard, tu m'abandonnes.
Mais pourquoi je t'ai.... autant dans la peau ? J'ai le cœur brisé, tu contre-attaques,  je vais pas faire demi-tour, moi dans mes yeux y'a que les tiens. Tu me vois quand je tombe, mais c'est toi qui m'efface, j'ai tout fait pour t'emmener, mais tu laisses aucune trace.
Tu sais je ne dors plus, moi, je sais que toi t'as plus mal…
Je le vois dans tes yeux, mais les miens deviennent plus noirs.


Mes yeux sont braqués sur toi, malgré la pénombre… J’ai du mal à séparer mes lèvres des tiennes. J’ai envie de le prolonger encore et encore, encore et encore.
Mais cette putain de lumière m’éblouit quand elle se met à scintiller à nouveau dans la salle. Je te rattrape quand tu tombes, je maintiens ta tête pour que tu ne te fasses pas mal et te garde auprès de moi.

« Svetlana ?... »

Quand je vois le corps un peu plus loin, mon premier réflexe et de te porter.
Pour une fois… C’est pas moi qui suis à l’origine de ce sang qui jonche au sol…

« Je te ramène à la maison. »

Je n’ai que faire de cette personne, de ce meurtre. Ouais, j’en ai rien à foutre.
Je m’attelle à traverser la salle pour me rendre jusqu’à la porte, alors que tous les yeux sont portés sur le cadavre. J’ignore si on pourra sortir aussi facilement… Mais hors de question qu’on reste et qu’on croise ces putains de flic.