Toi. Je ne sais pas comment tu as fait, mais tu as réussi à berner notre boss.
Je ne t’aime pas et je ne te fais pas confiance. Je t’ai observé pendant le repas, Joana est venu te parler, quelle audace. À croire que toutes ces personnes sont fausses, ils ont tous voté contre toi et viennent te parler comme si tu faisais partie de l’une des nôtres, la seule personne fidèle à ses paroles n’est que… Mon cher Ivan.
Il a la tête sur les épaules, il sait ce qu’il dit, j’ai confiance en lui et moi aussi, je crois que tu vas finir par nous nuire. Je n’aime pas ta façon de le regarder, tu n’as pas arrêté de jeter des œillades à son égard, tu as peut-être eu ce que tu voulais en venant ici, mais il est hors de question que je te laisse Ivan, il est à moi, je l’ai vu en première, dégage parce que j’arrive et je vais te détruire si tu oses le toucher.

Ta première soirée avec nous, j’ai vu et j’ai observé les autres, je suis la prochaine à aller t’adresser la parole et ça ne sera pas une visite de courtoisie, si tu crois que je suis comme Joana ou Georgina, tu te fourres le doigt dans l’œil ma petite.
J’entre dans la salle commune où quelques personnes s’y trouvaient, mais surtout toi.
Tiens la personne que je cherchais, sûrement même qu’ils t’ont déjà tenus au courant de mon caractère de merde, tu sais quoi ? Je m’en fiche complètement de ce qu’ils pensent du moment qu’Ivan m’apprécie, j’avance plutôt joyeusement jusqu’à ton profil, d’un faux sourire, radieux, mais complètement faux, que je ne tente pas de cacher, j’engage finalement la conversation.

« Joli coup de théâtre. »

Je balance mes cheveux blond, soyeux et brillant derrière mon épaule, mon regard calculateur se pose sur toi, oui, bien jouer, tu as posé tes valises ici, tu vas nous squatter tel un rat, j’espère qu’ils feront venir très rapidement le dératiseur.

« Tu comptes rester combien de temps au juste ? Non parce que tu sais, la porte n'est pas très loin. »
J’en oublie presque la politesse.
« Oh, tu peux m’appeler Eryna. Mais entre nous, tu risques de ne pas faire assez long feu pour le prononcer plus longtemps. »
Un nouveau sourire s’afficha sur son visage, bah quoi ? Je n’ai jamais dit que j’allais être sympa.

Non seulement tu joues les petites filles perdues, mais tu joues aussi les petites filles pas très futées. N’es-tu donc pas assez cultivé pour savoir ce qu’est un coup de théâtre ? Pauvre fille va. Tu n’es pas digne de moi, je gaspille ma salive pour un vieux rat moisi qui va bientôt crever dans un piège à souris. Aussitôt arrivé, aussitôt sortie, je vais m’assurer que tu connaisses le chemin de sortie, enfin si tu ne sors pas entre quatre planches entre-temps.

« Hello… Coup de théâtre ! Moi qui pensais que tu en avais dans la cervelle.
Je voulais dire que tu as bien joué ton coup pour t’incruster. »

Ma petite, dégage-moi ce sourire ridicule et grotesque de ton visage si affreux, cela ne te va pas du tout, crois-moi je suis ici depuis bien plus longtemps que toi, tu ne me prendras pas ma place, ni mon Ivan. Je hausse les épaules avec un sourire radieux, tu ne me fais pas peur, juste parce que tu es une Shevchenko, ne veux pas dire que tu peux tout te permettre, la plupart des personnes te méprisent dans ton dos sans que tu ne le saches, ce n’est qu’une question de temps en effet, avant que tu ne partes.

« Je crois que ça va arriver plus tôt que prévu…
Attends... Tu n'es pas au courant ? »

Je demande avec un air audacieux. J’ai envie de te piquer là où ça fait mal, te montrer que tu n’es pas la bienvenue ici et qu’ils finiront par te jeter tôt ou tard.

« Il n’y a que deux… Seulement deux petites personnes qui ont voté pour toi, tout le reste n’avait qu’une seule envie : toi voir dégager. »

D’une voix paisible et très sereine, voire avec confidence. Moi aussi d’ailleurs, j’ai envie de te voir dégager, je rêverai même de voir le boss le faire lui-même, serait aussi plaisant que voir Andreï se faire plaquer par l’une de ses nombreuses conquêtes. Je lève mes mains pour réajuster mes mèches blondes et splendidement soyeux, comparé au tien, on dirait que tu as dormi dans un établi pour vaches, heureusement que ton odeur corporelle est plutôt acceptable.
Oh oui, Svetlana, je te menace, avec audace et confiance, car je n’ai pas peur de toi, encore une fois, tu ne fais que prétendre ce que tu n’es pas, tu ne feras jamais partie de ce groupe, je veillerai à ce que ça n’arrive pas surtout avec notre cher Ivan.
Si tu as envie de rester en vie, éloigne-toi bien de lui, ne me sous-estime davantage pas.
Tu ne me connais pas et tu ne sais pas de quoi je suis capable pour obtenir ce que je désire. Tu risquerais de te brûler sur place en essayant de frôler ce qui m’appartient.
Je t’adresse un sourire élégant, mes lèvres s’étirent doucement sur mon doux visage, je plonge mon regard dans le tien, je ne trouve rien d’intéressant à regarder, je te trouve même ton regard froid et sans vie, qui s’intéresserait à ce genre de yeux ?

« À toi d’interpréter ce que bon te semble. »

Je dis d’une façon les plus innocents, venant recourber mes deux épaules comme pour ne pas comprendre ce que tu venais de m’accuser.
Moi ? Te menacer ? Absolument.
Je peux être beaucoup de chose, mais je suis loin d’être idiote ou encore inconsciente, je sais pleinement ce que je fais, mes actes sont prémédités, bien que tu ne risques pas de le croire, je préfère que tu gardes de moi une image de la petite fille idiote que la petite fille à redouter, car je te surprendrai quand tu ne le verras pas.

« La question m’était destinée ou elle était pour toi ? »

Je me mets à rire face à sa question, moi ? Jalouse ? De cette vieille face de rate ? Elle a de la merde dans les yeux ou quoi ? Un sourire amusé s’afficha sur mes lèvres, je n’ai pas envie de me retenir, mais j’ai envie de lui dire tout ce que je pense, s’il y a bien quelqu’un de jaloux ici ma belle, c’est bien toi, et non moi. Moi, j’ai tout ce que je désire, j’ai la protection de ces personnes depuis des années, alors qui défendraient-ils ? Moi, de toute évidence.

« Jalouse ? Regarde-toi, on dirait que tu sors tout droit de la petite maison dans la prairie. Tu sais comment on appelle ça ? Un fashion faux-pas.
Ensuite pour le physique… Peut-être qu’Igor pourra contribuer à ta chirurgie esthétique. »

Comment être jalouse de ce que tu portes ? Rien ne va ensemble. Sois en colère, je veux que tu pètes un plomb devant tout le monde, oui, je veux qu’ils voient tous à quel point tu es horrible, que tu ne peux pas rester ici, crois-moi, je feindrai devant eux, ils prendront mon parti, tandis que toi… Tu seras déjà bien loin à faire, je ne sais quoi avec ton père, en réalité, je m’en fiche de ce que tu pourrais faire tant que tu nous laisses en paix.

Sourit tant que tu veux, je sais que tu le perdras tôt ou tard, je ferais en sorte que ça soit le cas, qu’importe ce que cela implique, tant que tes grosses fesses ne squattent plus notre beau canapé de la salle commune, grossièrement, je t’affiche un sourire de plus belle, oui, l’espoir fait vivre, là-dessus, je veux bien te rejoindre, la roue tournera pour moi, j’ai hâte de la voir t’écraser comme une sale mouche.

« N’espère pas trop non plus, tu vas finir par être déçue. »

Soit, tu es encore là, tu es comme le papier de toilette qui reste collé sous la chaussure, tu nous colles, mais ce papier finira par céder, j’en suis persuadée, l’espoir faire vivre non ? J’ai vraiment envie de jouer le rôle de la fille écervelée avec toi, alors je vais prétendre que cette question était pour toi ; la réponse ne pourrait être autre que chose qu’un simple oui. Tu n’es pas digne d’être ici, mis à part nous mettre sur la route de Volcov, tu es insignifiante, tu n’es que le rond-point, une fois que nous aurons ce que nous souhaitons, Igor ne te gardera pas, comme jeter aux oubliettes.

« J’imagine que tu parles pour toi, je pense que la réponse est oui.
Mais tu sais, je pourrais t’aider à moins l’être… Tu n’as qu’à dire mon nom et j’apparaîtrai. »

Qu’est-ce que j’aimerais t’écraser comme une mouche, une grosse mouche à merde. Je sais ce que tu es venue faire ici, tu vas nous tisser ta toile d’araignée et tu vas nous tuer petit à petit comme des petits moucherons, je ne laisserai pas ça arriver, t’as peut-être berné tous ces abrutis, mais pas moi, ce qu’il me conforte, c'est qu’Ivan est totalement de mon avis. Tu n’es pas à ta place ici, tu ne mérites pas qu’on soit aussi sympa, à te mettre un toit sous la tête, tout ça pour fuir de ton père, je suis sûr que tu abuses et qu’il n'est pas aussi méchant que tu l’as laissé croire dans l’interrogatoire.

Comme la plupart des autres, on a tous été curieux, même si la colère de notre cher Ivan a fait sortir Stan et Milo pour aller le calmer. Si tu penses qu’on te laissera faire, tu te fous le doigt dans l’œil. Tu prétends que je vais tomber de haut, mais j’aimerais vraiment voir ce que tu as dans le ventre, oui, comme ça, je pourrais montrer à quel point tu es horrible avec moi, pour que tout le monde puisse te jeter, comme tu le mérites. Je serais celle qui te tend la boite à mouchoir et crois-moi, je te balancerai même la boîte en pleine tronche pour que tu les gardes vers toi, ça te fera un joli souvenir.
Je fis semblant d’être presque choquée et vexée, posant ma main sur sa poitrine quand j’entends la porte de la salle commune s’ouvrir.

« Voyons, Svetlana…. J’essaye juste d’être sympa. »

J’affiche un sourire sur mes lèvres, j’espère que t’es prête à te préparer à ta chute, car tu ne tomberas pas sur tes quatre pattes, elle sera violente et sanglante, j’ai déjà si hâte de te voir passer la porte, que je te fasse un grand coucou d’adieu et que je ne vois plus jamais ta sale tronche. Je te déteste, si jamais tu n’avais pas compris, tu ne prendrais pas ma place, ni Ivan, ni qui que ce soit de ce groupe, j’ai l’impression que tu ne vas nous attirer que des problèmes. En tout cas… Je ferai en sorte que ça se retourne contre toi.

Je hausse les épaules quand tu me dis que t’as été à la bonne, école, je lève les yeux au ciel, comme lasse par cette discussion stérile, je m’attendais à un peu de rebondissement, mais ne t'en fais pas, je n’ai pas dit mon dernier moment, tu me reverras très bientôt, après tout, on vit sous le même toit, et tu risques de me voir très souvent, accroché au bras de MON Ivan. Je te souris et te dévisage de bas en haut comme pour noter la dégaine que tu nous portes actuellement.

« Tu veux une médaille ? »

Je lâche un rire face à ta jolie menace, nous y voila… Qu’est-ce que tu es mignonne, j’aurais presque peur, mais c’est toi ma jolie, qui devrais me craindre, car tu n’as pas idée, aucune idée, je te ferais tomber d’un immeuble pour t’écarter de mon chemin et je n’ai aucun remord à ressentir autant de haine pour toi. Moi qui pensais que je ne pourrais pas détester quelqu’un autant que Joana, je me suis trompée.

« Ooouh, j’ai peur. Aidez-moi par pitié… Ah !
Tu sais… J’aimerais vraiment, mais alors… Vraiment voir ça. »

Visiblement, tu te lasses toi aussi et je te vois passé à côté de moi avec ton parfum horrible et tu t’éloignes, c’est ça, rigole et souris pendant que tu peux encore, ça ne va pas continuer longtemps, tant que je serais là, je vais m’assurer qu’il s’efface.