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 Mine. Yours. [Jill] 

Spade
Oswald Novák
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MessageMine. Yours. [Jill] écrit Sam 9 Sep - 7:46
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30 avril 2023 – soirée

Le Raven n'est plus.
Débris et cendres.
Les corbeaux ne sont pas comparables aux phénix. Ils ne renaissent pas de leurs cendres. Mais les corbeaux ont une excellente mémoire. Ils n'oublient jamais. Je ne déplore pas tant la perte de mon établissement. Ce n'est que matériel. Et si je le désirais, je pourrais en ouvrir un autre, ailleurs, sans que mes finances n'en soient altérée. Je pourrais même rebâtir celui-ci, mais quel intérêt ? Il devait demeurer secret.

Le Raven n'est plus.
Il a emmené ses secrets avec lui, dans les flammes. J'ai récupéré ce qui devait l'être, j'ai pris mes dispositions pour qu'un homme de paille s'attire l'intérêt public plutôt que moi. Mon très cher cousin, ou plutôt sa dépouille, tiendra à merveille ce rôle. Quant à moi, je me retire de la scène. Un temps, tout du moins.

Le Raven n'est plus.
Et sans lui, le Corbeau en est-il toujours un ? Svetlana a répondu présente à mon appel. Malgré nos divergences, elle s'est présentée pour m'aider à refermer le tombeau du Raven. Je sais à qui graisser la patte pour que cette enquête ne mène nulle part.

Et Miss Valentine... Mon regard acéré quitte les papiers sur mon bureau pour s'arrêter sur la porte derrière laquelle elle se repose depuis maintenant trop de jours. Le médecin personnel de Svetlana s'est occupé de l'acte chirurgical et s'est offert d'en continuer la veille médicale. Svetlana a toute ma reconnaissance, et je saurais lui rendre la pareille, le moment venu, mais je ne la laisserai pas s'immiscer dans mon intimité ou celle de Miss Valentine par le biais de son médecin. Les yeux et les oreilles de Svetlana resteront en dehors de chez moi. Miss Moore s'occupe très bien de ces soins.

Je range mes documents après un regard agacé et sans doute soucieux à la porte de la chambre, puis me redresse, reboutonnant ma veste et la disciplinant du plat de ma main. Miss Anita ressort de la chambre et s'attire mon regard interrogatif et sévère. Elle s'approche timidement et m'annonce que Miss Valentine ne s'est pas réveillée encore, pour le repas. Un coup d'œil à la grande horloge me fait réaliser que j'ai moi-même sauté le dîner. Je soupire et la congédie d'un mouvement de menton. Alors qu'elle s'en va, je me dirige jusqu'à la chambre pour en passer la porte. Comme à chaque fois, je la trouve allongée là, dans un sommeil parfois profond, parfois agité. Je m'approche de son chevet, sans la quitter du regard.

Miss Anita s'occupe de sa toilette. Elle veille à répondre à ses besoins. Veille à son confort. Mon regard glisse sur son visage endormi et le cuir de mes gants s'aventure à effleurer son front, sa tempe, sa joue. Une caresse pour mes yeux.

▬ Il est temps de se réveiller, Miss Valentine...

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MessageRe: Mine. Yours. [Jill] écrit Dim 8 Oct - 16:12



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30 avril 2023
Ô larmes éternelles, celles qui assèchent nos prunelles et inondent nos pommettes, que la Mort éveille, que le chagrin égaye et que la douleur étaye. Si longtemps que vous me désertiez tandis que la Triade me guette : Mort, Chagrin, Douleur, toutes font parti de mon quotidien. Ancrés, scellés, prisonniers de mon cœur depuis tant d’années, sans pourvoir s’y échapper. Un nouveau monde s’est ouvert sous mes pieds. Mensonge. Vérité. Je ne connais plus la frontière entre ces opposés. Mon esprit est troublé. Mes pensées nébuleuses. J’ai embrassé l’obscurité et je me complais dans ses abysses, parce que cet enfer aujourd’hui a un sens depuis que je t’ai rencontré.

Le sommeil m’a emportée et pourtant, du plus profond de mes songes, j’ai cette perpétuelle sensation que tu es là, quelques part. J’entends tes pas, je sens ton regard, je reconnais ton odeur, tout de toi plane dans l’air, dans cette lumière tamisée, et pourtant, je ne te vois pas et ne perçois pas ta voix. Est-ce le prix à payer pour t’avoir donné ma vie ? Condamnée à errer dans une obscurité morose, à me languir, sans comprendre pourquoi tu as cet effet sur moi, toi, qui depuis bien longtemps déjà, tourmentes mes pensées. Vais-je un jour me réveiller ?

J’ai la sensation de sombrer toujours un peu plus vers le bas, comme aspirée dans un vide sans fin, comme si mon corps en suspension, était entraîné dans une chute vertigineuse et infinie. L’atterrissage semble imminent mais jamais il ne vient. J’ai beau regarder vers les cieux, tendre la main pour atteindre un semblant de lumière, mes doigts fins n’y trouvent que des ténèbres. Et pourtant, une force invisible, douce et délicate glisse sur mon visage, tandis que ta voix m’appelle depuis un monde qui me semble tellement lointain :  Il est temps de se réveiller, Miss Valentine... Valentine ?

Oswald ? que je m’entends souffler sans savoir si tu es de l’autre côté. La brume disparaît, l’obscurité ploie. La chute s’arrête enfin et la lumière m’éblouit soudain….

Lourdes, très lourdes, mes paupières lentement se meuvent puis s’ouvrent. Je ne vois pas très bien, c’est un peu flou. Il y a cette silhouette penchée au-dessus de ma tête, entourée de lumière solaire. Il me faut un petit temps pour que ces traits se distinguent plus clairement. Et c’est que lorsque nos yeux se rencontrent de nouveau que mon cœur s’emballe…

Je ne réalise pas encore. J’ai du mal à discerner le vrai du faux. Je reste interdite, désarçonnée, groggy, fébrile et bien que la douleur à mon abdomen se fasse lancinante et pressante, mon désir parle pour moi...est-ce...un rêve?
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MessageRe: Mine. Yours. [Jill] écrit Mar 5 Déc - 22:51
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30 avril 2023 – soirée

Comme mue par ma volonté, voilà que sa voix prononce mon prénom faiblement. Je fronce les sourcils, observant plus attentivement ses lèvres, son visage : est-ce mon esprit qui me joue des tours ? J'ai tant attendu son réveil, qu'il me semble parfois me l'imaginer distinctement... Mon pouce vient effleurer ses lèvres, à travers le cuir du gant, me renvoyant à cet instant où ses lèvres sont venues trouver les miennes.

▬ Je suis là... je m'entends lui répondre dans un murmure, en même temps que mon regard cherche à accueillir le sien.

Je reste ici, penché sur elle comme un oiseau de mauvaises augures sur le berceau d'un condamné. Ses paupières peinent à s'ouvrir et pourtant derrière leur rideaux de peau, je distingue ses prunelles qui me cherchent. Je n'ai jamais été expansif. Je n'ai de souvenir de tendresse que les gestes doux et maternels de celle qui m'a mis au monde. Il y a eu des femmes, pourtant. Celles qui ont partagé les mêmes draps seulement pour une poignée d'heures avant d'être congédiées. Mais ces plaisirs et désirs assouvis n'ont rien de comparables avec cette obsession là. Ce n'était que des caprices, que des exutoires à mon bon et seul plaisir. Il n'y avait pas de tendresse. Pas de ma part. Et je n'en attendais pas en retour. C'était une parenthèse factice pour répondre à des besoins, à des pulsions. Aussi troublante fut celle partagée avec Svetlana, elle a autant de valeur que toutes les autres avant.

Mais l'avoir, elle, ici, à moi... Je sens quelque chose brûler à l'intérieur de moi au souvenir incandescent de son baiser.

▬ Est-ce...un rêve? souffle-t-elle, toujours incrédule, comme si ma présence à son chevet relevait de l'onirique. La réflexion prêterait presque à sourire, mais ce n'est pas quelque chose qui me vient naturellement. Les sourcils froncés, l'air toujours sévère, je laisse ma main venir souligner son menton quand je lui réponds simplement :

▬ Je vous ai interdit de mourir, comme si cela suffisait à expliquer qu'elle se retrouve ici, à s'extirper des griffes de la mort.

Un silence s'installe durant lequel mon regard perçant s'arrête sur les stigmates qui marquent sa peau. Mon pouce cesse cette caresse qu'il ne maîtrise pas et mes doigts quittent son visage pour rejoindre mon autre main sur le pommeau de ma canne.

▬ Vous allez diner, dis-je aussi durement que j'ordonne habituellement à Hans d'aller rappeler à l'ordre un mauvais partenaire financier. Incontestable. Parce que je n'attends aucune résistance, aucune négociation. Je voudrais lui dire qu'elle doit reprendre des forces. Qu'elle a perdu beaucoup de sang. Mais les seuls mots qui franchissent mes lèvres sont : Ce que vous avez fait là-bas... C'était idiot.

Mon regard capture le sien, sévèrement, pour ne pas tomber une fois de plus sur le pansement de son ventre. Mes doigts se crispent, laissant grincer le cuir, comme bien souvent. Agacé. Oui je suis passablement contrarié de savoir que ce coup là m'était destiné. Pas de remerciement, non. Je quitte son regard pour indiquer le plateau repas à son chevet.

▬ Mangez.

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MessageRe: Mine. Yours. [Jill] écrit Ven 15 Mar - 13:19



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30 avril 2023
Et comme la nature qui a ployé sous la tempête, je reprends vie. Il y a pourtant cette lourdeur, comme si mon corps était fait de plomb, et cette douleur, comme si tous mes os s’étaient broyés en même temps. Prostrée dans des draps de soie, sous tes sombres prunelles qui me sondent dans le plus profond des silences, je reprends peu à peu mes esprits quand ton pouce de cuir ganté frôle délicatement mes lèvres : Je suis là... souffles-tu dans un murmure.

Est-ce au moins réel ? Mon esprit nébuleux peine à discerner l’illusion de la réalité. Tu as si souvent tourmenté mon esprit...Je t’ai-je rêvé si fort dans mon imaginaire que je saurais esquisser le moindre de tes traits par mes simples pensées. Tu sembles pourtant si réel, clair comme le cristal, sombre comme la nuit, froid comme l’hiver, doux comme une chaude brise d’été. Tu n'es pas le genre à octroyer de la tendresse et pourtant, j’aurais juré sentir le frôlement de tes doigts sur mes lèvres. C’est comme dans un rêve, pourtant je m’éveille d’un long sommeil où la douleur est Reine et me ronge à petit feu. Elle me rappelle qu’il y a peu, la Mort m’emportait dans les limbes.

Je me souviens maintenant...cette attaque au Raven. Ils sont tous arrivés en masse pour te réduire au silence. Tandis que tu me sommais de déserter, je ne pus me résoudre à t’abandonner. J’ai choisi de combattre à tes côtés. Il y avait cette vermine qui, quelques mois plus tôt, m’avait dérobé mon téléphone. De ta famille semblerait-il. Je me souviens l’avoir sacrément amoché, jusqu’à que ce que le métal froid et tranchant de sa lame me foudroie. J’ai alors compris que je n’étais ni plus ni moins qu’une vie de plus qui allait s’éteindre. J’ai senti mes forces peu à peu s’amenuiser. Mais, je ne pouvais pas sombrer dans l’oublie sans connaître le goût de tes lèvres. Plus rien ne me retenait. Je mourrais. Et, le dernier souvenir qu’il me reste désormais, est la douceur de ce baiser que tu me rendais.

Incrédule, je réalise que tu es là, à mon chevet, tout près. Tu me dévisages sévèrement, l’expression si contrariée que je sens à peine tes doigts me saisir doucement le menton : Je vous ai interdit de mourir. Je reste interdite face à  tes paroles Oswald. Elles me semblent si irréelles. Serait-ce de la peur ? Me considères-tu désormais ?

Je peux sentir ton regard glacial serpenter sur ma personne, faire quelques haltes sur mes diverses blessures avant que tu reprennes place sur ce fichu piédestal invisible sur lequel tu n'as eu de cesse de rester depuis qu’on s’est rencontré. Tu m’incites à manger. Non. Tu exiges que je m’alimente, avec cette voix obscure et ce ton très injonctif, comme si je n’étais qu’une enfant. Oswald. Je n’ai pas d’appétit. J’ai cette affreuse lourdeur dans l’estomac, et si, je m’aventure, là tout de suite à avaler quelque chose, je ne pense pas que ça restera bien longtemps à l’intérieur. Lentement et non sans difficulté, je me redresse, sans cacher la douleur que ce mouvement suscite : Je n’ai pas faim.

Ce que vous avez fait là-bas... C'était idiot. que tu me siffles de ton regard perçant avec froideur. Je le soutiens un moment puis baisse la tête, fixant la couverture de soie. Même dans un tel moment, tu gardes ta fierté. Et si tu la mettais de côté juste quelques minutes ? un simple merci aurait suffi. Je déglutis : De rien.

Et lorsque je relève la tête et que nos prunelles se rencontrent, tu me désignes le plateau sur la table de chevet. Je te dévisage alors presque suppliante et soupire : Oswald, je n’ai pas faim pour le moment. Je découvre peu à peu la pièce dans laquelle je me trouve, observant avec intérêt décoration intérieure : Où sommes-nous?

Puis, le souvenirs des récents évènement me reviennent par bribes en mémoire. Qu’en est-il du Raven ? Et de ce gang ? Y-a-t-il des survivants ? mon instinct de flic reprend peu à peu le dessus, et je réalise alors que je suis restée bien trop longtemps sans donner de nouvelle à Alaric. D’un geste vif, je tente de me relever : Je dois... ma la douleur me rattrape et m’empêcher d’aller jusqu’au bout de mon initiative. J’essaie de reprendre mon souffle.

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Dernière édition par Jill Z. Valentine le Dim 17 Mar - 3:57, édité 2 fois
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MessageRe: Mine. Yours. [Jill] écrit Dim 17 Mar - 0:32
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30 avril 2023 – soirée

Du coin de l'oeil, par en-dessous, les mains toujours jointes sur le pommeau de ma canne, je l'observe tandis qu'elle cherche à se redresser. Mes lèvres se pincent, mes doigts se crispent alors que je retiens imperceptiblement un élan qui me pousse vers son chevet. Elle grimace de douleur mais cela ne l'empêche pas d'être égale à elle-même. Je pousse un soupire nasal en lui adressant mon regard aussi désapprobateur que consterné. Bien sûr, qu'elle décline. Vais-je devoir la ligoter à ce lit et la gaver de force de nutriments pour que cette mule guérisse ?

Alors qu'elle plaide ne pas avoir d'appétit, mon regard se fait insistant avant de glisser une seconde sur son ventre légèrement couvert par les draps satinés. Il demeure en moi ce sentiment amer, cette désagréable sensation de culpabilité dont je ne suis pourtant jamais la cible. Les mots me font défaut, une ironie, en soi, quand pourtant je ne pense pas en manquer. Derrière mon reproche se cachent l'inquiétude et la culpabilité. Elle y entend du dédain, sans doute. Elle me le fait savoir en me soufflant son de rien. Je l'observe sévèrement baisser la tête sur la soie de la couverture. Elle ne comprend pas. Ce ne sont certainement pas des remerciements, encore moins de la fierté mal placée mais une réelle désapprobation. Maladroitement, certes, je n'arrive pas à lui exprimer autrement ces émotions nouvelles qui m'assaillent.

Mon regard perçant et sévère la dévisage quand elle relève finalement les yeux pour croiser les miens. Je lui désigne, insistant, le plateau sur sa table de chevet et lui intime de manger de manière autoritaire. Elle soupire de nouveau mais, le ton presque suppliant m'intrigue, bien différent de celui revêche auquel elle m'a habitué. Alors, je n'insiste pas plus. Pas immédiatement en tout cas.

Je profite de son intérêt pour la décoration de ce qui est sa chambre depuis quelques jours. Son regard curieux glisse autour d'elle alors que le mien ne la lâche pas, guettant malgré moi ses réactions, attentif à ce qui pourrait lui déplaire.

▬ Où sommes-nous ? demande-t-elle, alors que je la dévisage toujours silencieusement.

▬ Il s'agit de votre chambre dis-je, en observant à mon tour les décorations comme si je les découvrais pour la première fois. A vrai dire, c'est en quelques sortes le cas. Cette villa est une de mes dernières acquisitions et je n'y ai pas vraiment séjourné avant ces derniers jours. Si quelque chose vous déplait, faites-le moi savoir.

Je ne peux réprimer un léger raclement de gorge, conscient que la décoration n'est sans doute pas une priorité. Mais l'idée qu'elle puisse être inconfortable me déplait. Quand elle s'agite subitement, je fronce les sourcils en plaçant ma canne en face d'elle comme pour lui barrer le chemin.

▬ Qu’en est-il du Raven ? Et de ce gang ? Y-a-t-il des survivants ?

Naturellement, le sujet est encore sensible, et l'évocation du Raven me fait froncer les sourcils. Je comprends que ses pensées sont aussi agitées qu'elle. Elle cherche à se redresser vivement, mais se fait interrompre par la fulgurante d'une douleur, sous mon regard réprobateur.

▬ Je dois...

▬ ...m'écouter et vous taire.

D'un pas lent, je m'approche d'elle sans me précipiter tout de suite à son chevet, bien que je perçoive l'agitation et la crispation de mes doigts sur ma canne comme une impatience.

▬ Le Raven n'est plus, dis-je avec une certaine amertume dans la voix. Le responsable de cette blessure non plus j'ajoute, en pointant du regard son abdomen. Mes doigts se contractent une nouvelle fois, au souvenir de la suffocation de mon très cher cousin entre mes doigts. Vous auriez pu mourir... je m'entends lui souffler un peu sèchement, approchant ma main gantée de son visage sans toutefois aller jusqu'à toucher sa peau. Comme perdu dans la contemplation du velours de son épiderme, je m'entends poursuivre sur un ton plus bas cette confession : J'aurais plongé mes mains dans les eaux tourmentées du Styx pour arracher ton âme à la Mort...

Est-ce notre soudaine proximité qui me fait perdre les bons usages, oubliant le vouvoiement au profit d'un pronom plus familier ? Est-ce le parfum de ses cheveux, ou la nudité de son cou ? Est-ce le souvenir chaud de ses lèvres ou la soif que je peux lire au fond de ses yeux ? Ma main attrape son menton alors que je me penche sur elle, mes lèvres si proches des siennes.

Mais je me ravise et recule d'un pas, m'obligeant à retrouver un peu de bienséance.

▬ Dînez avec moi. Un raclement de gorge alors que je laisse mon regard s'enfuir en bougonnant une formule de politesse dans l'espoir qu'elle cèdera, avant de lui glisser un coup d'oeil. Je vous prie...

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