Bonjour, Miami ! Une matinée bien longue à se mettre en place, alors que je traînais dans mon lit et que je n'avais pas vraiment la foi de me lever. Après tout, j'avais tout mon temps, alors pourquoi me précipiter ? Rien ni personne ne m'attendait, je n'avais absolument aucune raison de me lever tôt ! Je ne travaillais même pas ! Pourtant, il fallait bien le faire à un moment donné, rester au lit n'était pas une option. Aussi, péniblement, je sortis de mon pieu pour aller prendre mon petit déjeuner: Un bol de céréales tout simplement. Une fois celui-ci terminé, je me dirigeai vers ma salle de bain, afin de prendre une douche rapide. Une fois propre et nourrie, je m'habillai, simplement.

J'ignorais encore ce que je ferais de ma journée. C'était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle, car je n'avais aucune pression, mais c'était un peu chiant de ne pas savoir à l'avance comment cela allait se passer. Une fois mes cheveux secs et coiffés, je me décidais enfin à sortir. Même si je n'avais aucun objectif, autant profiter du beau temps ! Et puis, c'était rare que je me promène le matin, alors changer de mes habitudes ne pourrait que me faire du bien !

Me promenant tranquillement, je quittai rapidement mon quartier d'Overtown et pénétrai sur le territoire de celui de Coconut Grove. Le beau temps était présent, comme prévu, le soleil m'éblouissait même de temps à autres, lorsque je marchais en sa direction. Mais à force de me promener, douze heures arrivèrent bien vite, et avec elles la faim liée au déjeuner. Aussi décidai-je de faire une pause. Une brasserie se situait justement dans le coin: le Taurus. J'allais manger ici. Je rentrai dans le bâtiment et pris une table. Mes yeux de voleuse observèrent tout ce qui se passait aux alentours. Pour l'instant, rien ne retenait mon attention. Je reçus bien vite ma commande, et je commençai à manger. Je pris mon temps, regardant les gens aller et venir. Finalement, mon repas se termina. J'attendis encore un peu, histoire de digérer un peu, et je partis payer. Sur le chemin, je vis un portefeuille posé sur une table, dont le propriétaire était occupé juste à côté par un coup de téléphone. Ni une ni deux, j'agrippais l'objet et le fourrai dans ma poche. Aprèès avoir payé, je sortis du Taurus. Une fois assez loin, je sortis le portefeuille pour commencer à en compter l'argent...

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Pour une fois dans cette ville, je pouvais profiter d'un butin bien mérité. Après tout, personne ne m'avait vue faire, n'est-ce pas ? Personne, j'en étais sûre, et je comptais victorieusement les billets que j'allais empocher aujourd'hui. Peut-être que je paierais un bon repas avec une partie, je commençais à avoir faim. En même temps, la mi-journée approchait à grands pas. Mais tous mes projets tombèrent à l'eau lorsque j'entendis cette voix derrière moi. Une voix... Encore quelqu'un qui regardait là où il ne devrait pas ? Heureusement pour lui que je n'étais pas du genre à éliminer les témoins gênants, mais il s'agissait encore une fois d'un vol foiré. Je commençai alors intérieurement à maudire cette ville. A Miami, les gens semblaient visiblement être attentifs les uns aux autres, pour un mal ou pour un bien. Quoi qu'il en soit, j'allais devoir prendre ça en compte pour mes prochains larcins. Bref, je me retournais vers ce fameux témoin gênant, tout en prenant soin de réenfoncer les billets et le portefeuille au fond de ma poche.

- Je ne crois pas que ça te regarde.


Ce type m'avait vue, il était donc inutile de nier, mais clairement: Il valait mieux qu'il trace sa route et me laisse tranquille. Après tout, c'était mon butin, et peu importe d'où il venait, il resterait en ma possession. Alors c'était inutile de me demander de rendre ce que j'avais pris ou quoi que ce soit d'autre, il se heurterait à un mur. Donc autant qu'il ne perde pas de temps et retourne d'où il venait. Ah ! Ces gens qui se mêlaient de ce qui ne les regardait pas... D'un autre côté, ce que je le voyais faire n'était pas très légal, à savoir fumer ce qui semblait être un joint, alors qu'il ne vienne pas me faire la morale sur le fait de voler ! Mais j'étais peut-être à côté de la plaque, si ça se trouvait il ne venait pas du tout me pousser à rendre ce qui m'appartenait désormais, juste signaler qu'il m'avait vue... Je soupirais.

- Qu'est-ce que tu veux ?

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J'étais blasée, encore une fois dans cette ville je me faisais remarquer et ça commençait à me gaver sec. Les gens étaient sans doute trop vigilants ici, à croire qu'ils en avaient l'habitude. La criminalité était-elle si élevée dans ce taudis nommé Miami ? J'étais bien tombée sur quelques cas, mais dans l'ensemble les gens semblaient honnêtes, plus que moi. Quoi qu'il en soit, ça tuait mes habitudes, et je devais changer de méthode.

Mais là, il se passa un moment avant que je ne me rende compte que j'avais été vue. J'avais eu le temps de partir du lieu de mon méfait avant qu'on ne vienne m'interpeller. Mais là ce mec se mêlait carrément de ce qui ne le regardait pas ! J'avais bien envie de l'envoyer balader, mais s'il m'avait vue faire c'était inutile, d'autant que je n'agissais qu'à visage découvert, aussi mon visage était connu et fuir serait inutile.

- Comme si t'étais irréprochable, on est pas à ça près.

Il ne m'avait pas directement dénoncée, il voulait donc quelque chose de précis. Je commençais à me méfier de ses intentions,  Et il me traita d'idiote, pas directement mais en me disant que ce que je faisais n'était pas très intelligent, je ne pouvais que le prendre comme tel. Pourquoi je n'avais pas tenté de fuir ? Je lâchais un petit rire.

- De un, tu as vu mon visage. De deux, je n'ai pas envie de courir.

Dans une autre situation, j'aurais au moins nié avoir empoché le portefeuille de quelqu'un d'autre, mais pour le coup, je ne savais pas vraiment pourquoi je ne l'avais pas fait. Peut-être en avais-je marre de me faire choper, mais ça je ne l'avouerais jamais, ça ne ferait pas très pro. C'est comme avouer qu'on ne sait rien faire ! Mais mon interlocuteur fit finalement apparaître ses véritables intentions, lorsqu'il commença à me faire chanter. Je lâchai un petit rire.

- C'est une blague ? Du chantage, vraiment ? Tu n'es pas mieux que moi.

Je sortis les billets de ma poche, comptant combien de sous j'avais. Je soupirais, avant de lui tendre la moitié des précieux sésames.

- Tiens, prends les avant que je ne change d'avis.

Cela me faisait mal, mais si je pouvais partir avec une partie du butin, c'était toujours mieux que rien.

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