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Jeu de loup - Siham écrit Ven 24 Fév - 11:54
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
Après les événements terribles du psychopathe d'Halloween, dont la presse et autres médias se sont emparés, nos captifs se sont finalement remis physiquement de cette épreuve. Pouvons-nous en dire autant de leur santé mentale ? Après tout, une telle expérience laisse des séquelles, même si à priori le danger n'existe plus, grâce au Sergent Jackson... Pourtant, il a bien fallu reprendre le travail, pour tout ce petit monde, car la vie suit son cours sans attendre personne...
C'est le cas de notre cher psychologue @Siham Arodaky qui a retrouvé le chemin de son cabinet. Nombreux ont été les patients qui se sont retrouvés démunis, sans son oreille attentive durant ces jours, ces semaines d'absence, certains plus que d'autres. A son retour, le répondeur téléphonique était saturé de messages vocaux, plus ou moins loin, plus ou moins désespérés. Il fallut bien toute une matinée pour traiter tous ces messages, convenir de rendez-vous, rassurer les patients qui venaient simplement aux nouvelles de ce qu'ils avaient pu apprendre par la presse.
Le premier rendez-vous de l'après-midi n'allait pas tarder à se présenter, du moins, s'il avait écouté le message laissé par le psychologue, plus tôt dans la matinée. Il était selon lui le plus urgent de sa patientèle car le plus fragile et instable. Graham Powell était un jeune homme qui avait besoin de garder ses habitudes et un schéma de routines imperturbées. Ces deux semaines avaient sans doute étaient très difficiles à vivre pour lui...
Quand @Siham Arodaky entendit la clochette d'entrée tinter, signalant l'arrivée d'un patient, il aurait pu croire qu'il s'agirait de Graham. Mais quand il arriva dans la salle d'attente, il remarqua la présence d'un homme d'une quarantaine, peut-être cinquantaine d'années, faisant le tour de la salle d'attente...
Et c'est parti !
- Avec un peu de retard, voici un petit RP pour toi, @Siham Arodaky.
- Graham Powell n'a pas répondu ni rappelé depuis ton appel du matin, mais tu espères sa venue. Tu sais tout de même qu'il avait tendance à préférer des créneaux de fin de journée...
- Il y a cet inconnu dans la salle d'attente et tu as peut-être du temps à lui accorder...
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Siham Arodaky
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 10 Mar - 1:07
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
▬ Imagine... dis-je en laissant le reste des mots mourir au fond de ma gorge. À l'autre bout de la ligne, j'entends le souffle hésitant de Mohammed. Cela fait tellement longtemps que je ne l'ai pas eu au téléphone que c'est à peine si je l'ai reconnu. Et je crois qu'il a pensé la même chose, le silence a été intense puis brisé par son rire amusé, presque forcé, quand il a semblé se rappeler à voix haute qu'il parlait à son neveu. J'ai esquissé un sourire silencieux alors qu'il se faisait la réflexion, il grossit exprès sa voix en s'inquiétant que la mienne soit plus grave. J'entends son rire se calmer un peu et un grincement léger, peut-être sa chaise, peut-être son fauteuil, je ne sais pas. Sans transition ni introduction, il me répond : « Ah je t'aime, mon neveu. » Tes mots, mon oncle, me réchauffent le cœur. ▬ Merci mon oncle. Tes mots sont précieux, pour moi.
«Imagine mon oncle, mon désarroi face à ce que je pensais avoir laissé assez loin derrière moi. Je ne suis plus un homme de la mort, mon oncle. J'ai laissé la guerre derrière moi. Je suis désolé de n'avoir pas su l'aider. Cet homme, le sais-tu, malade, est mort sous nos yeux voyeurs après que nos esprits d'enfants effrayés ont cédé à la panique. Je n'ai pas attendu pour sortir de nouveau, j'ai refusé de laisser cette crainte, cette menace latente, avoir du pouvoir sur moi. J'aurais dû en parler, c'est ce que j'ai conseillé aux personnes présentes d'ailleurs. Le sang n'a pas qu'une odeur, tu le sais. Les portes fermées dégagent des relents d'humidité, de la poussière dans l'air. Je me souviens avoir un jour eu mal au bras. Je me souviens avoir tenu moi aussi cette arme, le bras tendu droit devant moi. Nour était blessée, certaines de mes sœurs courraient, d'autres patientaient avec moi. Perdu seul, déguisé, en laissant les grains de sable me grignoter la cornée sans pouvoir cligner des yeux.
«Imagine mon oncle, imagine ce désespoir qu'il faut ressentir pour pouvoir prendre le temps de décider. De décider : tuer, ou ne pas tuer. Mère m'a écrit une longue lettre, m'a-t-elle dit, elle attend de savoir où me l'envoyer. Je n'ai pas donné l'adresse. Je me lève, contourne le bureau et ouvre la porte qui donne vers la salle d'attente. Graham n'est pas encore là, à la place, un homme tourne. Ils sont nombreux, ceux qui ne veulent pas s'asseoir. Je fais un pas dans sa direction : ▬ Bonjour Monsieur, est-ce que je peux vous aider ?
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 17 Mar - 10:17
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
▬ Bonjour Monsieur, est-ce que je peux vous aider ?
L'homme abandonne sa contemplation des murs pour faire face à son interlocuteur, ses mains toujours jointes dans son dos. Après un échange de regard durant lequel les iris céruléens de cet hypothétique patient semblent sonder ceux de M. Arodaky, l'homme esquisse un sourire qui se veut sympathique et gêné. Sortant enfin les mains de son dos pour écarter légèrement les bras et hausser les épaules, le voilà qui confesse :
▬ C'est sans doute le plus difficile à faire, admettre qu'on a besoin d'aide, pas vrai ?
Il semble se mordre l'intérieur de la joue, sans quitter le psychologue des yeux, puis, humectant brièvement ses lèvres, il reprend :
▬ Demander de l'aide, quelque part, c'est refuser d'abandonner, non ?... Le voilà qui enfile une de ses mains dans sa poche de veste, l'autre passant sur son visage où une nouvelle esquisse de sourire vient se dessiner au coin de ses lèvres. Je sais que ça se fait pas, de débarquer sans rendez-vous, mais... vous pouvez m'aider ?
Et c'est parti !
- Avec un peu de retard, voici un petit RP pour toi, @Siham Arodaky.
- Graham Powell n'a pas répondu ni rappelé depuis ton appel du matin, mais tu espères sa venue. Tu sais tout de même qu'il avait tendance à préférer des créneaux de fin de journée...
- Il y a cet inconnu dans la salle d'attente et tu as peut-être du temps à lui accorder...
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 7 Avr - 11:53
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
« Imagine toutes ces fois où le silence est devenu réconfort. Un sentiment de sécurité et maintenant, je le crains. Les silences, les obscurités sans espoirs me sont devenus difficiles à supporter, comme une privation de mes sens, comme un premier pas vers la mort. Je ne sais plus où me réfugier, je ne sais pas me sentir en sécurité plus loin que près de Charlie à vrai dire, et quant à elle, elle semble craindre l'extérieur. Courez vers votre quête de bonheur, nagez vers votre quête de bonheur, et si vous ne pouvez plus ni courir ni nager, rampez vers votre quête du bonheur. Je ne m'avouerai jamais vaincu. C'est difficile, tu sais, mon oncle, de parvenir à accepter ce qu'on ne peut changer. Tu le sais toi-même, tu connais la fatalité et tu en mesures le poids et la douleur plus que je ne saurai jamais le faire.
« Imagine. Les âmes qui cherchent, qui ne comprennent pas le pouvoir de la résilience. Je joins les mains devant moi alors que l'homme se tourne dans ma direction. Il écarte les mains, manifestement quelque peu gêné face à la raison de sa venue ici. Je m'approche de lui et lui rétorque que c'est le premier pas sur un chemin qui comporte plusieurs virages. Je tends la main dans sa direction pour le saluer, s'il le souhaite.
▬ Mon rendez-vous n'est pas encore là, est-ce que vous voulez entrer et vous asseoir quelques instants avant qu'il n'arrive ? On pourra parler un peu et prendre votre rendez-vous ? propose-je en le laissant me devancer. Je lui indique le siège où il peut prendre place et contourne mon bureau pour m'installer en face de lui. Je ferme mon ordinateur portable et prends un bloc-note en lui demandant si ça ne le dérange pas que nous fassions connaissance ? Ayant son accord, j'écris -en arabe- le jour et la date en haut de ma page.
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Mer 12 Avr - 14:34
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
L'homme glisse un regard vers la main que le psychologue lui tend et puis, après un instant, il sort finalement la sienne de sa poche pour la serrer. Il a cette poigne un peu ferme mais franche, et sur sa main, il est maintenant facile de remarquer quelques tatouages imbriqués, dont celui d'un trèfle à trois feuilles.
▬ Mon rendez-vous n'est pas encore là, est-ce que vous voulez entrer et vous asseoir quelques instants avant qu'il n'arrive ? On pourra parler un peu et prendre votre rendez-vous ?
L'homme relâche finalement la main du psychologue et acquiesce à son invitation, abandonnant la salle d'attente pour rejoindre le bureau sans vraiment prendre la peine d'observer plus que cela la pièce dans laquelle il vient d'entrer. Il prend le siège qu'on lui a indiqué et son regard quelque peu perçant s'attarde essentiellement sur Siham, qu'il dévisage avec une esquisse de sourire.
▬ Vous avez l'air d'être un bon type. Le genre qui est à l'écoute. lâche-t-il finalement en l'observant refermer son ordinateur pour s'armer d'un bloc-note et d'un stylo. L'invitation à faire connaissance semble est acceptée d'un hochement de tête, et déjà le stylo gratte le papier sous le regard attentif de ce patient impromptu.
▬ Vous écrivez de droite à gauche, fait-il remarquer, sans paraître pour autant surpris, en s'installant un peu plus confortablement dans son siège et en joignant ses mains, un sourire au coin des lèvres.
▬ Que voulez-vous savoir ?
Et c'est parti !
- Avec un peu de retard, voici un petit RP pour toi, @Siham Arodaky.
- Graham Powell n'a pas répondu ni rappelé depuis ton appel du matin, mais tu espères sa venue. Tu sais tout de même qu'il avait tendance à préférer des créneaux de fin de journée...
- L'inconnu a accepté ta proposition et est entré dans ton bureau pour échanger.
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Lun 17 Avr - 0:01
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
« Imagine. Trois feuilles, ce n'est pas commun. Je n'ai jamais eu envie, pour ma part, que les aiguilles n'écrivent sur ou sous ma peau. Toutes les écritures qui me marquèrent en leur temps me furent imposées, je ne souhaite pas porter mes messages. Mes yeux ne s'attardent pas, à cet instant. J'invite l'inconnu à me suivre au bureau et alors qu'il prend la parole, un sensible rictus caresse le coin droit de mes lèvres. "un bon type. Le genre qui est à l'écoute." Je le découvre là comme s'il arrivait par hasard, et à l'inverse comme s'il m'avait cherché. J'imagine que l'un de mes patients lui a recommandé le cabinet, je ne suis pas présent sur les annuaires mais uniquement sur quelques canaux spécialisés, par mesure de sécurité principalement. Je sais bien que ma famille ne sillonnera pas le pays à ma recherche mais je préfère ne pas leur tracer un sillage jusqu'à mon foyer. Enfin, il est facile de trouver un psychologue qui s'appelle Arodaky, après tout.
« Imagine. Mon regard quitte une nouvelle fois son objet pour s'élever vers l'homme, observateur, qui commente à voix haute le sens de mon écriture. Ce n'est pas un véritable secret que je pourrais livrer quand je lui réponds d'un hochement de tête. « C'est exact ». Je l'observe, surpris par la question. Je vérifie rapidement qu'aucune ombre ne se dessine dans l'embrasure de la première porte, qu'aucun bruit ne se fait entendre, mon patient qui attendrait d'être reçu...
▬ Vous m'avez laissé entendre que vous aviez besoin d'aide. Est-ce que vous pouvez me dire en quelques mots qui vous êtes, et de quelle aide vous avez besoin ?
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Mar 25 Avr - 19:04
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
▬ Vous m'avez laissé entendre que vous aviez besoin d'aide. Est-ce que vous pouvez me dire en quelques mots qui vous êtes, et de quelle aide vous avez besoin ? demande le psychologue, en veillant à ne pas rater la venue de son patient.
Installé dans le fauteuil, les mains jointent, l'homme l'observe toujours. Il lui faut un petit instant pour répondre, peut-être pour choisir ses mots le plus justement possible, ou bien pour les organiser de façon la plus logique... Peut-être aussi se montre-t-il simplement prudent en choisissant soigneusement les informations qu'il livrerait au psychologue durant cette séance qui n'en est pas vraiment une.
▬ Je suis un homme tiraillé, admet-il finalement, avec un demi-rire, avant d'humecter ses lèvres et se pencher un peu plus vers son interlocuteur. Le psychologue aura sans doute remarqué cet accent si caractéristique, dans la voix de ce potentiel patient.
▬ Vous êtes père, M. Arodaky ? il reprend, en saisissant le regard brun en face de lui. Moi, oui. Je l’ai senti. J’y ai vraiment cru au début, que je pourrais le faire. Mais… Il laisse ses doigts pianoter sur l'accoudoir du fauteuil et hausse finalement les épaules. J’me suis pas assez accroché. Pas assez battu. Et maintenant… ça fait tellement longtemps que… Je suppose qu'elle ne me laissera jamais entrer dans sa vie.
Et c'est parti !
- Avec un peu de retard, voici un petit RP pour toi, @Siham Arodaky.
- Graham Powell n'a pas répondu ni rappelé depuis ton appel du matin, mais tu espères sa venue. Tu sais tout de même qu'il avait tendance à préférer des créneaux de fin de journée...
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Jeu 11 Mai - 0:59
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
▬ Je suis un homme tiraillé
« Imagine. Imagine combien il est difficile de marcher dans la neige mon oncle, quand chaque pas devient plus dur que le précédent. Tes jambes ont froid, tes pieds ont froid, tes jambes deviennent douloureuses, tes pieds sont douloureux. Il y a des coups qui ne laissent pas de trace. Je me rappelle le fouet humide d'une averse contre mon dos, je me rappelle avoir levé les yeux sur une foule compacte et en même temps mouvante, une foule dont les regards furent des blessures profondes que je peinai à soigner. Tiraillé. Longtemps j'ai tenu en gardant les yeux fermés mon oncle, je pensais à Allah, je pensais à mes amis, et surtout je pensais à toi, je demeurais les yeux fermés comme une statue en espérant que les statues ne puissent pas ressentir, je me suis dit que ce serait plus simple d'espérer que les choses changeraient, cette fois. Un départ, un départ, un départ, un espoir.
▬ Vous êtes père, M. Arodaky ?
« Imagine. Combien c'est étrange. Je n'ai jamais songé l'être. Il me fut trop difficile d'être homme, il me fut trop impossible d'être fils pour souhaiter être père un jour. Je porte en moi une blessure inscrite dans mon être, une dépression lointaine dont je sais pertinemment qu'elle ne sera jamais vraiment complètement effacée, comme un doute enseveli sous les débris de l'effort et de la persévérance. Je porte une blessure que je ne veux pas transmettre, elle me grandit et m'affaiblit, elle m'a élevé comme elle me met parfois à genoux. Mais je continue d'avancer, même à genoux, je continuerai toujours d'avancer.
▬ Moi, oui. Je l’ai senti. J’y ai vraiment cru au début, que je pourrais le faire. Mais… J’me suis pas assez accroché. Pas assez battu. Et maintenant… ça fait tellement longtemps que… Je suppose qu'elle ne me laissera jamais entrer dans sa vie.
« Imagine. Toi qui sais le faire, si bien depuis des années, imagine. Imagine les soupirs, les doutes et le temps qui passe, sans enfiler le costume mortifère de celui qui essaie de retenir les émotions larmoyantes. Les hommes n'aient pas pleurer, c'est ouvrir une brèche à laquelle ils ne savent pas se confronter. Je continue de prendre quelques notes puis m'arrête pour l'observer quelques secondes.
▬ Qu'est-ce que vous souhaitez, actuellement ? Entrer dans sa vie ?
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Lun 15 Mai - 23:03
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
▬ Qu'est-ce que vous souhaitez, actuellement ? Entrer dans sa vie ? demande le psychologue, après avoir pris le temps de griffonner quelques mots sur le papier. Son regard brun a quitté le calepin pour venir observer l’individu dont il ignore encore le nom mais dont il découvre pourtant le trouble.
Il ignore son nom, c’est vrai, mais à en juger par quelques détails, comme par exemple son accent, le psychologue pourrait deviner ses origines irlandaises. L’Irlandais, quant à lui, n’a pas songé qu’un nom soit essentiel à donner pour le moment. Il laisse ses doigts pianoter une nouvelle fois sur le bras du fauteuil avant de passer une main sur sa mâchoire, laissant un sourire emprunt d’une malice guère inconnue, presque familière finalement.
▬ J’sais pas si elle sera aussi gagnante que moi dans l’histoire, admet-il de nouveau, avec ce même très léger ricanement, gardant pour lui l’ironie de sa remarque, mais ouais, bien sûr.
Un jeu d’observation s’installe entre les deux hommes alors que l’Irlandais se gratte légèrement la barbe avant de reprendre :
▬ On peut parler franchement ? J’ai failli, une fois. Mais je me suis ravisé, il explique dans un fatal haussement d’épaules. J’me contente de l’observer vivre, de loin. J’apprends ses habitudes. Il cherche à sonder le regard de celui qui se trouve en face de lui. Charlotte se rend régulièrement dans un café, pour dessiner. Elle se débrouille très bien d’ailleurs. J’ai essayé d’engager la conversation mais je me suis débiné… Et puis, c’est là que j’l’ai remarqué. Le type qui la suit.
Et c'est parti !
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 2 Juin - 12:38
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
▬ J’sais pas si elle sera aussi gagnante que moi dans l’histoire, mais ouais, bien sûr.
« Imagine. Représente-toi les mains tendues dans l'attente d'une richesse qui n'a pas de poids, qui n'a pas de valeur, qui n'a pas de couleur. La première marche dans la construction de ce lien absolument extraordinaire de la parentalité n'est-elle pas la présence ? Je me rappelle les journées où je m'asseyais sur les premières marches du petit escalier vers la maison, ces journées où tu venais t'asseoir aussi près de moi sans rien dire. Quand le soleil me brûlait le visage, me serrait le cou et faisait ployer mes genoux, tu étais l'ombre qui venait me couvrir, tu étais le bras protecteur qui paralysait ses rayons accablants. Ô mon oncle, je ne veux pas priver cette "fille", cette enfant de son père parce que tout ce que j'ai souhaité pendant des années, c'est bien être le fils du mien. Mais imagine, imagine mon oncle chéri, que je pousse un père tortionnaire sur le chemin de cette enfant, qui serai-je ? Mon coeur se serre, je ne suis pas en place pour donner des conseils et même hors ces murs, je ne saurais le faire. Mes mots ne sont pas faits pour orienter la route des uns ou des autres, mes mots sont pour agir sur le présent, pas sur l'avenir. Je ne saurai construire l'avenir sans essayer de réparer ce présent, entends-tu ? Entends-tu cette imposture mon oncle, quand je parle sans mesurer la puissance d'Allah ? Ne devrais-je pas simplement me réfugier dans Son jugement tout puissant ?
▬ On peut parler franchement ? J’ai failli, une fois. Mais je me suis ravisé. Je l'écoute, prends quelques notes très courtes. J’me contente de l’observer vivre, de loin. J’apprends ses habitudes. Mon regard se lève un peu trop vite sur le sien. Est-il en train de m'expliquer qu'il la suit et essaie de... a-t-il dit qu'il apprend ses habitudes ? La révélation me surprend, autant qu'elle m'inquiète à vrai dire. Peut-être l'intention n'est-elle pas foncièrement pas mauvaise mais le procédé me semble menaçant parce qu'il impose un rapport de force, une sorte de domination à avoir ces informations, ce pouvoir de décision, cette sorte de contrôle sur une autre personne qui ne sait pas ce qui se trame. Charlotte se rend régulièrement dans un café, pour dessiner. Elle se débrouille très bien d’ailleurs. J’ai essayé d’engager la conversation mais je me suis débiné… Et puis, c’est là que j’l’ai remarqué. Le type qui la suit. Comme vous. Du moins, c'est ce que je pourrais lui dire si je craignais pas le jugement trop brutal. Je continue de l'observer, mon crayon écrit machinalement Charlotte sur le coin. Charlotte.
▬ J'ignore si vous avez déjà été suivi par un psychologue ou un thérapeute... Je ne suis pas là pour vous dire comment agir vis-à-vis de votre fille... Je marque quelques secondes de pause puis me surprends à demander tout de même : Qu'entendez-vous par quelqu'un qui la suit ?
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Jeu 6 Juil - 18:41
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
Il est surpris, le psy. Il le regarde comme s'il avait été un de ces prédateurs dérangés qui trainent autour des parcs et des collèges. L'Irlandais fronce légèrement les sourcils mais garde cette esquisse de sourire incisif aux lèvres. Le psychologue n'ouvre peut-être pas la bouche, mais il peut sentir tout le poids de son jugement dans ses prunelles noires. L'Irlandais attend, se penchant vers le bureau en joignant les mains, comme s'il l'invitait à poursuivre sa pensée. Mais il n'en est rien. Il regarde Siham griffonner quelque chose sur la feuille et se décrispe sans même avoir remarqué qu'il s'était subitement raidi.
▬ J'ignore si vous avez déjà été suivi par un psychologue ou un thérapeute... Je ne suis pas là pour vous dire comment agir vis-à-vis de votre fille... Qu'entendez-vous par quelqu'un qui la suit ?
▬ Un type. J'le vois graviter pas loin d'elle. Il fait pas ça qu'avec elle, j'l'ai déjà vu rôder ailleurs. Mais la dernière nana que j'ai vu en sa compagnie, elle a fait la une dans le journal. La fille, sur la plage, vous savez ?
Ses doigts pianotent sur l'accoudoir du fauteuil tandis que ceux de son autre main soulignent son propre menton. Il hausse les épaules et reprend :
▬ J'dis pas que c'est lui. Mais j'ai pas envie de voir le visage de ma fille dans le journal, vous voyez ? Elle peut pas se méfier de quelque chose qu'elle voit pas. Mais vous... Toi...
Il laisse un silence passer, sans quitter le psychologue des yeux, attendant de croiser son regard pour continuer :
▬ Toi, tu peux faire en sorte qu'elle soit pas toute seule. Tu comprends ?
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- Qui est ce mystérieux inconnu ? N'a-t-il finalement pas un air de famille avec une très bonne connaissance ?
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 11 Aoû - 0:34
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
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▬ Un type. J'le vois graviter pas loin d'elle. Il fait pas ça qu'avec elle, j'l'ai déjà vu rôder ailleurs. Mais la dernière nana que j'ai vu en sa compagnie, elle a fait la une dans le journal. La fille, sur la plage, vous savez ?
« Imagine. Ma réaction, quand il m'annonce cela. Je fronce les sourcils, et comprends de quoi il parle. La fille retrouvée sur la plage, bien entendu... Est-ce qu'un homme qui fréquentait cette femme est forcément l'assassin mais en même temps pourquoi ne pas livrer cette information aux autorités ? Je pourrais aisément passer un coup de fil aux hommes du poste mais la confidentialité de cet entretien me l'interdit. Je l'observe silencieusement, ne sachant pas exactement où il veut en venir désormais. Ce père échoué essayant de retrouver le rivage.
« Imagine. Ma réaction. Tombent les masques, moi je n'en porte plus depuis des années. J'ai tout laissé derrière moi : les masques, le sable et la poussière. Je me suis délesté de tout cela au fur et à mesure que je marchais, que je nageais, que je courrais, que je patientais. Je croise les bras une seconde avant de reposer machinalement les mains sur le bureau, mes doigts se mettant à jouer avec le stylo, un peu de nervosité animant leurs mouvements.
« Imagine. Ma réaction. Un bref silence s'installe alors qu'il abandonne un « toi » qui anéantit toute trace de doute. Je n'apprécie pas vraiment cette démarche entreprise de venir entre deux rendez-vous pour demander un avis professionnel et ensuite y inclure une requête personnelle en posant toutes ses cartes sur la table. Je me mets instinctivement debout et joins les mains derrière mon dos lui soumettant la remarque : ▬ Votre façon de faire ne me convient pas. Que vous vous inquiétiez pour Charlie est une chose, que vous veniez ici sous couvert d'anonymat pour ensuite me faire comprendre que vous savez que... je fais partie du cercle proche de votre fille en est une autre. Je baisse les yeux sur mon agenda et prends une note en arabe dans une marge, sans me rasseoir. Votre façon de faire n'est pas correcte, et je ne peux me permettre de vous suivre dans ces conditions, j'espère que vous comprendrez pourquoi. Il a mon numéro, je peux lui proposer de le rencontrer ailleurs, mais j'attends sa réponse avant de m'avancer...
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Lun 28 Aoû - 17:09
Jeu de loup
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
Il a compris. Il le devine au regard qu'il lui lance. Et puis le dernier doute s'évanouit avec ce "tu". Le psychologue n'apprécie pas, et c'est bien facile à entendre... L'Irlandais se redresse dans son assise et relève le menton, observant l'homme en face de lui se dresser de toute sa hauteur, ses mains dans son dos, comme pour le congédier. Difficile de savoir ce qui lui passe par la tête à l'instant, à l'Irlandais, mais son regard clair et perçant ne quitte pas Siham.
Les masques sont tombés, et Siham ne fait pas semblant de ne pas avoir compris. Il griffonne quelque chose sur son agenda. Il est comme ça, Ronan. Il ne joue pas franc jeu tout de suite, et c'est sûrement ce qui ne plait pas au psychologue.
▬ Votre façon de faire n'est pas correcte, et je ne peux me permettre de vous suivre dans ces conditions, j'espère que vous comprendrez pourquoi.
Il n'est pas sûr d'entendre ce qui dérange. Mais il croit comprendre quand même que c'est par rapport à sa fille et à la relation qu'ils entretiennent tous les deux. Il n'est pas aveugle, Ronan, s'il a remarqué le prédateur blond, il a bien évidemment remarqué le doux psychologue brun... Si se faire jeter l'agace, il remarque quand même que la manoeuvre vise plutôt à protéger Charlie...
▬ Il est pas question d'moi... qu'il rappelle. Il n'est pas venu pour ça. Il est venu pour elle. Oublie pas c'que je t'ai dit.
Il ne relâche pas son regard tout de suite, il attend d'être sûr que malgré tout, il fera attention. Et puis une fois que le message est passé, il s'extirpe du fauteuil, fouille dans son portefeuille pour lâcher un billet sur le bureau. Dans le portefeuille, une photo de bébé, seul souvenir d'un temps passé. Ronan range le portefeuille dans sa veste et glisse une cigarette à ses lèvres, planté devant le psychologue, avant de finalement quitter le bureau.
La sonnette de l'entrée se fait entendre alors qu'on pénètre dans le cabinet pour rejoindre la salle d'attente. Serait-ce Graham ? Alors que les deux hommes échangent un regard, on entend un cliquetis métallique et caractéristique résonner dans la pièce.
▬ Monsieur Arodaky...? appelle la voix de Graham, manifestement un peu dérangé. J'ai besoin de vous, Monsieur Arodaky, j'avais... j'avais besoin de vous et vous n'étiez pas là...!
Ses pas résonnent et semblent s'approcher du bureau... Ronan fronce les sourcils et interroge Siham du regard.
▬ C'est qui, ça ? qu'il lui demande dans un chuchotement, avant de s'effacer au fond du bureau quand la porte s'ouvre lentement.
Des mains ensanglantées tiennent un pistolet dont le canon tremble... Graham a le teint pâle, les yeux creusés de mauve. Il s'adresse au psychologue, au bout de son arme :
▬ Vous étiez pas là ! Elle n'arrêtait pas, ma mère, elle n'arrêtait pas ! Je lui ai dit de se taire, j'ai essayé mais.... ! Et maintenant, elle dit plus rien.... Plus rien ! C'est de votre faute !
Et c'est parti !
- Graham Powell est arrivé, on dirait... Et malheureusement, ta non disponibilité s'est faite sentir pour le pauvre homme... Voyons si les dés sont en ta faveur :
- Sur un pile ou face, Pile, Graham ne remarque pas la présence de Ronan, Face, il remarque Ronan, qui va pas du tout aimer se faire pointer par une arme.
Puis :
- Si tu souhaites le désarmer, lance un dé Dés et applique :
Réussite critique : Tu le désarmes sans problème et de la manière de ton choix. Réussite : Tu dois t'y reprendre pour le désarmer, et le frapper pour le faire lâcher. Echec : Quand tu vas pour le désarmer, le coup de feu part tout seul, l'arme tombe parterre, mais ne te blesse pas. Ronan intervient pour mettre un coup de pied dans le flingue pour l'éloigner du névrosé... Echec critique : Graham te sent bouger, il va pour tirer mais Ronan se jette sur lui pour l'envoyer violemment dans une étagère pleine de livre. Le coup de feu part tout seul, dans la mêlée, blessant Ronan à l'épaule, au passage.
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Siham Arodaky
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Sam 30 Sep - 0:37
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
▬ Votre façon de faire n'est pas correcte, et je ne peux me permettre de vous suivre dans ces conditions, j'espère que vous comprendrez pourquoi. ▬ Il est pas question d'moi... Oublie pas c'que je t'ai dit.
« Imagine, le ton de sa voix. Imagine, le ton de la mienne. Je n'aime pas les faux semblants, je n'aime pas les mensonges alors je le lui dis, aussi parce qu'il peut l'entendre. Notre séance touche à sa fin et je lui réponds simplement que je n'oublie pas. J'inspire doucement, figé dans la même position pour qu'il comprenne que ce jeu dont il a déterminé les règles touche à sa fin. Oh non, je n'oublierai pas ce qu'il a dit mais à cette seconde, à cette seconde précise, c'est moi que je mets en sécurité. Je ne suis pas une poupée. J'aurai le temps de réfléchir à comment aborder la situation auprès de Charlie quand j'irai à sa rencontre ce soir.
« Imagine, ces hommes, tu les connais n'est-ce pas mon oncle ? Nous les connaissons, n'est-ce pas, mon oncle ? Ces hommes de pouvoir, ceux qui décident, ceux qui ont pouvoir de vie et de mort. J'entrouvre sensiblement les lèvres, comme au souvenir de ce jour où j'ai failli me noyer dans ce vide. Dans la chaleur paisible d'un jour d'octobre. Dans la tiédeur tranquille d'un début de soirée. Dans la moiteur sensible d'un baiser à la hâte. Mes lèvres se referment silencieusement, nous les connaissons. Le père de Charlie, c'est de cet homme dont il s'agit, pose de l'argent sur le bureau, dans une convention sociale ou un paravent inutile, à glisser entre la réalité et les apparences qu'il veut donner à cet échange.
« Imagine-le, s'il te plaît, Mohamet. Ne me laisse pas seul. Je secoue la tête, rappelé à la réalité par la sonnette. Sans doute Graham.
▬ Monsieur Arodaky...? J'ai besoin de vous, Monsieur Arodaky, j'avais... j'avais besoin de vous et vous n'étiez pas là...! Mon regard cherche Ronan qui demeure finalement dans le bureau alors que mon patient lèvent des mains écarlates qui tiennent un pistolet. Mon regard observe l'arme, la sécurité, ses mains poisseuses avant de remonter sur l'homme qui la porte. Avec une telle proximité, j'imagine les dégâts que ferait une balle à bout portant, loin de celle que j'avais jadis reçue dans le dos et qui avait pourtant failli me coûter la vie à l'époque. Le souvenir des événements du bus me pousse à la prudence, toutefois.
▬ Vous étiez pas là ! Elle n'arrêtait pas, ma mère, elle n'arrêtait pas ! Je lui ai dit de se taire, j'ai essayé mais.... ! Et maintenant, elle dit plus rien.... Plus rien ! C'est de votre faute ! ▬ Graham, asseyez-vous... dis-je en désignant le fauteuil d'un long geste du bras. Il a vu Ronan, j'essaie de garder le contact visuel avec mon patient, pour qu'il ne pointe pas son arme sur l'autre homme. Qu'est-ce que vous voulez faire, Graham ? Me faire taire aussi, et vous retrouver seul ? Je suis là, asseyez-vous et posez votre arme, qu'on puisse commencer la séance.
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Ronan Fitzgerald
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Jeu 5 Oct - 1:32
Lundi 14 novembre 2022
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▬ Votre façon de faire n'est pas correcte, et je ne peux me permettre de vous suivre dans ces conditions, j'espère que vous comprendrez pourquoi.
Pas correcte, pas correcte... J't'en foutrais des pas correcte... Evidemment, pour lui, ça ne l'est pas. Sans doute qu'il s'imagine devoir danser une valse à trois, comme si j'avais réellement envie de me faire suivre. J'ai pas besoin d'être suivi par un psy, d'ailleurs, s'il n'avait pas été question de la sécurité de Charlie, j'aurais sûrement pas foutu les pieds ici. C'est sûrement pour ça que je ronge mon frein, même si passablement agacé, quand je me lève en lui demandant quand même de garder en tête ce que je lui ai dis. J'ai sorti un billet, que j'ai laissé sur son bureau comme on laisse de l'argent à une pute sur sa table de chevet. C'est maladroit, sûrement. J'veux pas qu'il pense que j'm'amuse à lui faire perdre son temps.
Arodaky n'a pas l'air d'un mauvais type. Je l'ai déjà suivi, quand j'ai compris qu'il se contentait plus seulement de recevoir Charlie en consultation. J'me suis dit qu'il pourrait aussi éclairer ma lanterne, concernant ce truc que Charlie a. Mais j'ai pas vraiment eu le temps d'aborder le sujet... J'imagine que maintenant, c'est foutu.
J'enfile ma veste et je la sens déjà, cette envie pressante de m'en griller une. Mes mains tâtent mes poches, à la recherche de mon poison soigneusement roulé. Daniel prétend qu'à ce rythme là, j'vais finir par mettre un pied dans la tombe. Sinéad aussi, même si elle dit rien, je vois bien comment elle me regarde, quand le manque se fait ressentir. L'opium me bouffe doucement, sûrement, lentement. Mais l'euphorie se fait plus rare et la descente se fait plus raide...
Mais pas le temps de la griller. C'est là que l'autre fou furieux débarque.
▬ C'est qui, ça ? que je demande à Arodaky, avant que finalement des paluches pleine de sang, avec un canon à la main, n'apparaissent par l'embrasure de la porte.
C'est pas si surprenant, c'est ça de bosser avec des siphonnés, au bout d'un moment, y'a un truc qui disjoncte en haut. Mon regard glisse des mains ensanglantées jusqu'au psy. Arodaky est un genre de démineur qui prend soin de bombes à retardement. Et puis un beau jour, elles loupent leur séance chez l'horloger, et elles sont prêtes à péter. Brièvement, j'y pense. Je pense à Charlotte, à cette fois où je l'ai vue armée d'une batte de baseball, défoncer un type qu'elle a laissé comme une merde sur le trottoir. Brièvement, ouais, j'y pense et je me dis que cet horloger, il est important pour elle aussi.
Et visiblement, il l'est aussi pour ce barjot qui le pointe avec son flingue. Je ne bouge pas d'un pouce, mon regard scrutant maintenant l'arme et son porteur. Immobile, le corps en tension, j'attends le moment propice. Mais Arodaky attire mon attention par son calme, par son sang-froid.
▬ Graham, asseyez-vous... Il l'invite à s'asseoir dans le fauteuil que j'occupais juste avant. Ma main glisse dans mon dos, s'attirant l'attention du dit Graham. Il a ce truc paniqué dans le regard quand il réalise que je suis là. J'devrais mettre les mains en l'air, sans doute, mais j'ai juste envie de lui emplafonner la gueule dans le mur pour qu'il arrête de pointer son arme sur moi. Je vois ses doigts se crisper dangereusement sur la crosse... Qu'est-ce que vous voulez faire, Graham ? Me faire taire aussi, et vous retrouver seul ? Je suis là, asseyez-vous et posez votre arme, qu'on puisse commencer la séance.
Je vois bien que le dingo sait pas quoi faire, il est partagé, sûrement qu'il s'imagine pris entre le marteau et l'enclume. Ma présence le dérange, et maintenant qu'il y a une couille dans son plan, il panique. Mes mains s'écartent doucement de mon corps alors que je siffle :
▬ Enlève ça de ma gueule tout de suite ou j'te le carre dans le fion, barjot...
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Siham Arodaky
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 3 Nov - 22:48
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
▬ Enlève ça de ma gueule tout de suite ou j'te le carre dans le fion, barjot...
« Imagine, ma main. Soudain, c'est comme si je me regardais de loin. Il y a un air de guitare à l'extérieur, un goût métallique dans ma bouche. Le regard de Graham s'écarquille en même temps que le mien, ils se croisent l'espace d'une seconde. Mon encrier s'écroule alors que mon corps percute le bureau, mon genou cogne le bois lourd et l'encre noire dégouline jusque sur le tapis. Le bruit des balles était le même que dans mes souvenirs, le mois dernier. Qu'il fut plus ou moins fort, plus ou moins proche, répété ou isolé, c'était le même. Soudain, tout s'arrête. Juste quelques notes sur les cordes d'une guitare. Je me souviens avoir croisé le regard de Nour alors qu'elle souriait, je me souviens avoir croisé le regard de Nour alors que je quittais la maison, je me souviens avoir croisé le regard de Nour quand ses yeux étaient le dernier rempart avant l'attaque de l'obscurité au cœur de la nuit, je me souviens quand soudain, il a fait nuit pour elle. Nour parmi ses pairs.
« Imagine, ma main. Pourquoi ? À cet instant, je ne peux même pas lui en vouloir. J'ai échoué mon oncle, échoué à sauver Nour et échoué à protéger Charlie. Je ne sais pas si je revêts le manteau de la paix ou de la couardise parfois, le sais-tu ? Est-ce qu'après tout, sais-je bien ce que c'est que d'être un homme ? Mes mains d'avant étaient couvertes de sang. On m'appelait Madame. J'ai serré les dents à de nombreuses reprises, je pensais que ce que nous faisions était bon. Tout cela nous a détruits et détruites, tu le sais bien. Jusqu'à ce que je meurs une fois encore. Je mourrais entre les mains de mon père, je mourrais loin de toi, je mourrais des coups, je mourrais des menaces, je mourus d'une balle. Tout cela est bien douloureux, cher Mohamet. Tu me manques. J'aimerais que tu stoppes ma main, mon oncle adoré. Stoppe ma main, je t'en conjure.
« Imagine, cette main. Mon corps s'abat sur celui de Graham et ma main saisit le sien, pour lever le canon vers le plafond. Une danse macabre s'engage de nos bras couchés l'un contre l'autre à la verticale. Il est perdu, je le vois dans son regard qu'il est perdu. Je ne sais pas si j'aurai la force de maintenir son arme ainsi, j'ai peur que le coup parte. J'ai aussi peur qu'il y ait un blessé entre lui et Ronan. Et si l'arme se retournait contre lui ? ▬ Lâchez votre arme, Graham ! Graham, écoutez-moi !
« Imagine, imagine ma voix quand je m'entends lui demander en arabe pardon. Pardon quand ma main vient écraser sa gorge, quand mes doigts s'enfoncent au plus fort et qu'il ouvre la bouche pour essayer d'attraper un peu d'air. Pardon quand ma main gauche garde la sienne et la frappe contre le mur dans son dos, pour qu'il lâche. Lâchez, Graham ! Shaqafa ! Graham ! Son corps bascule sur le côté, sans doute de la privation d'oxygène, ma main continue de serrer la sienne, nos bras tendus. Son poing frappe mon visage, qui prend le coup sans que mon regard ne le lâche. Alors qu'il essaie vainement de se défendre, une fois encore, je lâche son cou pour lui mettre deux coups de coude sur la cage thoracique. Il tousse, fort, ses doigts se défont de l'arme qui glisse sur le parquet. Mes cheveux courent sur mon visage, dans mes yeux. Je serre le poing, le frappe au visage et il s'arrête de bouger. Mon souffle est court, mon corps épris d'une fièvre malade. J'ai chaud, je recouvre mon corps. Je ne me regarde plus de loin.
« Imagine... Je sais bien que Graham n'est pas mort et pourtant, je n'arrive pas à bouger. Mes mains tremblent, je prends du temps avant de lever les yeux sur Ronan. J'ai la sensation que tout cela n'a pris que quelques secondes. Je me laisse glisser de côté, à quatre pattes. Je suis à nu. Prêt à être broyé par Allah dans la seconde. Comme à genoux dans la boue. Comme à genoux dans le sang. Ma main se lève et s'approche de mon propre visage. Aidez-moi, dis-je en tendant aveuglement la main dans la direction de Ronan pour qu'il m'aide à me remettre debout...
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Ronan Fitzgerald
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Jeu 21 Déc - 0:23
Lundi 14 novembre 2022
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Il n'a pas peur, Ronan. C'est pas la première fois qu'il se retrouve avec le canon d'un flingue braqué sur sa gueule. Y'a bien longtemps que ce genre de conneries a arrêté de le faire trembler. Mais ça ne le laisse pas indifférent, au contraire. A part sa dope et sa tant convoitée Sinéad, c'est sûrement l'un des seuls trucs capables de faire courir son sang comme ça. C'est pas malin, de s'adresser comme ça à un déséquilibré qui vous prend en joue, c'est sûrement ce qu'il pense, le psy pacifiste, assis à son bureau. C'est pas qu'il mesure pas les risques, Ronan, mais plutôt qu'il n'est pas du genre à jouer les flans qui se ratatinent quand on cherche à l'intimider. Il écarte quand même les mains de son corps, pour pas que le timbré s'agite de trop et écrase la détente, mais s'il peut contenir ses gestes, sa langue, ça, c'est autre chose.
Il est mauvais, son regard, à Ronan, et si la menace proférée pourrait prêter à sourire, lui, pourtant, il n'y voit pas de plaisanterie. Allez, ça ne sera pas le premier pruneau qu'il prendra, qu'il se dit, et puis vu comme ses mains tremblent, à l'autre, il aurait sûrement le temps de lui foncer dessus pour le foutre à...
▬ Lâchez votre arme, Graham ! Graham, écoutez-moi !
Il reste là, Ronan, comme un renard pris entre des phares, surpris et troublé par l'inattendu. Et il les observe, l'un luttant contre l'autre quand pourtant il était initialement la cible. Pourquoi ? Qu'est-ce qui peut bien le pousser à agir, ce docteur qui pourtant s'arme des mots et seulement de ces derniers ? Ronan le voyait comme un scribouillard intello tout droit sorti d'un parcours universitaire grassement payé par papa et maman. Quelques minutes avant, il l'invitait à quitter son cabinet parce que sa démarche un peu en dehors des clous ne lui convenait pas, et voilà qu'il se jette héroïquement sur son patient armé. Est-ce qu'il venait de chercher à le protéger ?
Les hommes se débattent l'un avec l'autre, l'arme vacillant dangereusement. Il aurait pu tailler son chemin là. Sans demander son reste. Personne n'aurait su, qui aurait songé qu'il était impliqué dans ce règlement de compte d'un névrosé avec son psy ? C'est sûrement monnaie courante après tout. Mais Ronan, il a des principes qu'il traîne toujours comme des casseroles, et celui-là, il en est fier. C'est pas un psy péteux, ce garçon, c'est le pont qui peut le porter jusqu'à sa petite Charlotte. C'est visiblement le pilier de cette dernière. Alors, de ce fait, il est de la famille, d'une certaine manière. Ronan avise autour de lui pour trouver de quoi couper court à cette lutte.
▬ Lâchez, Graham ! Shaqafa ! Graham !
Il n'a pas des gestes approximatifs ou improvisés, Arodaky. Et il répète, et il prie, comme s'il retenait quelque chose, derrière ses gestes, comme s'il espérait ne pas avoir à faire plus. Mais l'autre persiste. Il n'entend déjà plus, comme s'il voyait une porte de sortie dans le précipice vers lequel il fonce. Il lutte quand même, il se débat quand l'oxygène lui manque. C'est bestial, ça. N'importe qui lutterait en sentant la vie le quitter. Il demande pardon, Arodaky. Qui demande pardon à son agresseur ? Finalement, il le désarme, projetant l'arme près de Ronan qui y colle un coup de pied pour l'éloigner.
Le calme. Le patient est inerte. Le thérapeute est immobile, lui aussi. Sous le choc ? Blessé ? Ses mains tremblent, Ronan le remarque, mais il ne dit rien. Il se dit que peut-être, malgré son habileté, c'est la première fois qu'il est confronté à ce genre de confrontation. L'Irlandais se penche sur le patient après l'avoir retourné sur le dos, nonchalamment avec son pied. Du bout de ses gros doigts, il cherche un pouls dans son cou, jetant un coup d'oeil sur la poitrine qu'il voit se soulever. Bon, eh bien, au moins, il n'aura pas à se débarrasser du corps.
Le laissant négligemment allongé parterre, Ronan se tourne alors vers le psy apparemment en état de choc, l'observant en tâchant de comprendre ce qui peut bien trotter dans sa tête :
▬ Te bile pas, fiston, tu l'as pas tué...
Est-ce que c'est vraiment ça le problème ? Il en sait rien, finalement, mais il remarque bien que le grand gaillard est blessé, quelque part à l'intérieur en tout cas. Sa main se tend vers Ronan qui fronce un instant les sourcils.
▬ Aidez-moi qu'il demande, en évitant son regard. Il lui faut une seconde pour agir. Le temps de se souvenir l'effet que ça fait, la première fois. L'effet que ça fait quand les codes tombent en même temps que les coups. Son garde fou à lui, ça a toujours été Daniel. Et en retour, il était le sien. Est-ce qu'il se serait noyé, sans Danny ?
Ronan s'approche, sa grosse main venant saisir l'avant-bras du gamin tout d'un coup fébrile.
▬ J'te tiens, allez... C'est rien, qu'il marmonne un peu maladroitement en le remettant sur pieds. Sa grosse main tatouée vient attraper l'épaule de Siham, alors que le regard perçant de l'Irlandais cherche le sien. C'est fini, t'as fait que te défendre.
Paternellement -parce qu'il ne sait pas faire autrement- sa main lui attrape la nuque un instant et puis il le relâche, son regard glissant sur le corps inanimé parterre.
▬ J'peux m'en occuper, si tu veux.
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Siham Arodaky
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Lun 3 Juin - 16:17
Lundi 14 novembre 2022 - Début d'après-midi
"Ce n'est pas un péché que d'aller en quête de quelque grâce de votre Seigneur."
▬ Te bile pas, fiston, tu l'as pas tué...
« Imagine, mon regard, revenir sur le sien. Et ces quelques mots : ▬ Je sais. Tu sais, toi, tu le sais toi, ce que ça veut dire ? Et lui ? Face à un corps inerte, les réflexes et attitudes sont divers. On cherche la proximité, toujours, les mains ne savent pas où se poser et en état de stress, il est compliqué de prendre un pouls. C'est une réaction physiologique impossible à canaliser si vite : la panique. Comment entendre le cœur d'un autre quand le vôtre se balade dans votre corps et claque sur toutes les parois ? Comment essayer de se concentrer quand tout s'échappe ? Un pouls, ça ne se prend pas quand la réalité s’effondre et avec les années, le réel s'écroule plus souvent, et plus longtemps. Et marcher, s'agenouiller, prendre un pouls sans prendre en compte ce décor de théatre malade, ça devient différent, ça devient plus facile. Et à un moment donné, on ne se met plus à genoux, à un moment donné, on tend simplement le bras, et à un moment donné, on le voit, on le sait. Ronan, il le retourne, il prend le pouls rapidement, sans panique, sans crainte, sans peur. Et je sais. Je sais que Graham n'est pas mort. Sans doute parce que j'aurais pu le tuer si je l'avais voulu.
« Imagine, ça. Navré, mon oncle. Excuse-moi. Je me redresse avec l'aide de Ronan, souffle un coup. Le geste de Ronan dans ma nuque m'arrache d'abord une sorte de sursaut, peut-être est-ce l’adrénaline produite par ce moment qui est redescendue, je ne sais pas. Ce n'est qu'un sursaut après tout. Ronan est un peu comme Mohamed, un homme de prime abord sage, et posé, qui peut parfois... je ne sais pas, après tout, si Ronan peut exploser comme Mohamed a malheureusement eu l'occasion de le faire. Je n'ai jamais condamné le moindre de ces moments. Parce que lorsqu'il partait se battre, c'était pour moi. Si ses poings se sont couverts parfois du sang de mon père, ou du sien, c'était pour mieux venir prendre ma main. Je ne sais pas exactement si Ronan est un homme comme mon père, ou comme mon oncle. Je ne sais même pas quelle réaction il aura... enfin, je ne cache rien. Je suis. Simplement.
▬ J'peux m'en occuper, si tu veux, dit-il, croisant à ce moment mon regard. Je secoue la tête et lui réponds simplement que nous allons appeler les secours. Je marque une pause, passe la langue sur ma lèvre inférieure puis admets que je vais les appeler, pour leur expliquer.... Ils partiront avec lui, et j'expliquerai la situation à la police sans porter plainte contre lui...
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Ronan Fitzgerald
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Ven 23 Aoû - 0:01
Lundi 14 novembre 2022
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Je sais, qu'il lui dit en attrapant son regard et Ronan capte bien que c'est pas la seule chose qu'il sait, le gamin. Il sent bien dans le regard brun une sorte de lutte, il perçoit l'hésitation, comme un funambule marche sur un fil, le psy reste en équilibre. Il y a des zones d'ombres autour de Ronan, il en sait très peu de lui et pourtant, il sait. L'Irlandais peut pas deviner tout ce qui se bouscule dans la tête du brun, mais il devine que son calme à lui laisse supposer bien des choses. Qui peut se vanter d'un tel sang froid ? Mais, il dit rien, Ronan, se contentant d'attraper la main de Siham pour le hisser sur ses jambes. Le geste paternel de l'Irlandais le fait d'abord sursauter, et puis alors que leur regard à chacun se pose sur le corps inanimé, Ronan propose de s'en charger. Pourquoi, au final ? Par habitude ? Peut-être qu'au fond, il a conscience du pilier que représente cet homme pour sa fille et qu'il semble être la pierre de Rosette dont il aura besoin pour communiquer avec elle, pour se lier avec elle...
Peut-être à cause de cette réaction qu'il a eu, de culpabilité et de soudaine vulnérabilité, alors qu'il a su désarmer la menace avec une maîtrise qui n'est pas passée inaperçue. Je sais, a-t-il dit, à propos du fait qu'il ne soit pas mort, mais Ronan a entendu ce qu'il n'a pas dit. Le grand pacifiste ne pose pas les armes par couardise ou par faiblesse. Mais par choix. Ronan lui glisse un coup d'oeil alors qu'il décline son offre de se charger du corps... Enfin... Du presque corps. Il l'observe, observe son attitude, l'écoute parler de secours, d'explications, de poursuites qu'il ne prendra pas. Ronan hausse brièvement les sourcils, impressionné sans doute, par tant d'humanisme quand lui aurait sûrement bouclé cette histoire de manière plus brutale. Il fait une moue en acquiesçant et se penche sur l'homme au sol pour déboucler sa ceinture et la lui retirer sans prendre de pincettes. En un tour de mains, il bidouille une paire de menottes avec la ceinture qu'il passe aux poignets de ce cher Graham, s'assurant de lui bloquer les mains dans le dos.
▬ T'as d'la veine, mon pote... qu'il lui marmonne, une fois fait et il se redresse en grognant péniblement. L'Irlandais part ensuite à la recherche de l'arme qu'il ne touche pas mais qu'il pousse avec son pied pour l'indiquer à Siham. Faudrait pas qu'il termine le boulot s'il vient à s'réveiller, pas vrai... Dis bien aux flics qu'il était armé. Il sait, Ronan, que ça justifie les moyens, quand y'a un flingue dans la balance. La légitime défense, tout ça.
▬ Joli réflexe... C'était pas ton premier rodéo avec un barjot ou t'as des leçons d'Krav-maga à l'école des psy ?
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Dernière édition par Ronan Fitzgerald le Lun 30 Sep - 14:04, édité 1 fois
Siham Arodaky
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Re: Jeu de loup - Siham écrit Dim 8 Sep - 15:01
« Imagine... mon désarroi. Nous sommes ce que nous faisons. Nous le savons tous les deux, nous apportons des explications chaque jour qu'Allah dépose sur notre route, nous créons des justifications et nous clamons des raisons. Mais cela n'efface rien. Alors que je regarde Graham, je ne ressens aucune satisfaction que je ressentais hier en faisant ces mêmes gestes. Et pourtant, j'avais aussi une explication, j'avais une justification et j'avais raison. Je crois encore aujourd'hui que nous avions raison. Mais avions-nous le choix ? Je ne sais plus trouver la réponse, et j'en ai fait le deuil. J'ai laissé cette torture derrière, comme faisant simplement partie de mon passé. Je baisse le regard sur Ronan alors que l'homme se fait ceinturer, pour éviter un nouvel éclat.
« Imagine, mon regard sur l'arme à terre. Je l'observe quelques instants, et partage la décision de Ronan de ne pas la toucher, maintenant qu'elle est de toutes façons hors de portée de mon patient. Je suis désolé Graham, de n'avoir pu vous aider. J'acquiesce au conseil, et je livrerai la vérité aux policiers. Je me laisse à demi retomber vers mon bureau, y appuyant simplement mes fesses, les mains dans le vide. Mon regard reste au sol, préférant ne pas s'aventurer sur mon patient, dans cette situation à cause de mon incompétence, de mon absence et de mon silence. Plus de mots. Je réfléchis...
▬ Joli réflex... C'était pas ton premier rodéo avec un barjot ou t'as des leçons d'Krav-maga à l'école des psy ?
« Imagine, mon regard, sur l'arme à terre, puis sur Ronan. Nous savons toi et moi garder les secrets n'est-ce pas ? Du moins ceux qui doivent l'être. Ronan est un homme particulier, comme froid aux premiers abords mais avec cette étrange faculté à venir toucher le vrai d'un simple mouvement du doigt, sans vraiment produire d'efforts. Et de plus, il n'est pas qu'un simple visiteur, peut-être est-ce cela qui me donne la sensation de lui devoir d'autant plus la vérité ? …
▬ Je ne pratique plus depuis que je suis aux États-Unis. Ce qui par ailleurs est vrai. Ma vie est pieuse, sincèrement dédiée à mes valeurs et en ma toute bonne foi d'homme, je m'attache à tenir mes engagements envers Lui, envers ma famille – Mohamed – et envers moi-même. Je voudrais rassurer Ronan, mais ce serait répondre à de nouvelles questions qu'il n'a pas posées. Je quitte le bureau et me redresse dans toute ma hauteur. Je lance une œillade aux mains liées de Graham. Et c'est une précaution bien avisée que vous avez là, lui retourne-je. Pratiquement un réflexe de policier, même. Nous n'irons pas plus loin dans cet échange. Ce jour-là..
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" Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous-même. "
Ronan Fitzgerald
Date d'inscription : 11/09/2023 Messages : 3 Job : Chef de gang (Le Trèfle) Orientation sexuelle : Hétérosexuel
Re: Jeu de loup - Siham écrit Lun 30 Sep - 14:33
Lundi 14 novembre 2022
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▬ Je ne pratique plus depuis que je suis aux États-Unis, déclare-t-il simplement.
Mais Ronan il entend deux choses qu'il ne dit pas : il n'est pas américain, il n'a pas toujours était le gentil psychologue pacifiste. Le regard intense, l'irlandais le sonde en silence. Il a pris le temps de l'observer. De le suivre pour comprendre quelle place il occupe dans la vie de sa fille et s'il représentait un danger, une emprise sur elle. Ce qu'il a pu trouver et assembler le conduisait à ce constat : Arodaky était probablement arabe ou quelque chose du genre, comme en témoignaient les prises de notes indéchiffrables qu'il avait découvert dans le dossier de sa fille, et comme il le confirmait en n'étant pas originaire des Etats-unis. Ronan aurait pu craindre la radicalité d'une religion dont il ignore beaucoup de choses et que les médias ont tendance à diaboliser, mais il avait été rassuré sur ce point en découvrant les lieux de fréquentation du psychologue... Des boîtes de nuit qu'ils appellent comment déjà ? Ah, une suite pas possible de lettres tout en capitales. LGBTQ+ et sans doute même qu'il en oublie : il est trop vieux, pour ces conneries, qu'il se dit Ronan. Mais dans un sens, ça l'a rassuré de se dire que sa fille serait sans doute pas brainwashée pour l'envoyer dans on ne sait quel mouvement de Daesh, comme ils appellent ça, à la télévision...
Au contraire, avec le temps, l'irlandais a même observé les bienfaits de la présence du psychologue auprès de sa fille. C'est pour cette raison qu'il est resté en retrait... et pour cette raison également qu'il a voulu passer par lui pour l'avertir de ce type pas net qui gravite autour de sa fille.
Siham se redresse et quitte son bureau, glissant un regard aux mains liées de son patient, sous le regard de Ronan, qui ne semble jamais fléchir, jamais se dérober.
▬ Et c'est une précaution bien avisée que vous avez là qu'il me retourne sans poser de questions directes. Pourtant il l'entend quand même sa question, Ronan, et il laisse échapper un très court ricanement en haussant les épaules.
▬ Même sans pratiquer tous les jours, c'est comme le vélo, ce genre de choses... un regard entendu, il plonge ses mains dans ses poches en même temps que ses prunelles dans celle du psy : ... ça s'oublie jamais vraiment.
Ronan cherche déjà dans sa poche pour trouver son paquet de clopes et, en glissant une entre ses lèvres, il déclare, avant de s'en aller.
▬ Oublie pas c'que je t'ai dit... A la prochaine, fiston...
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FIN DU RP
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SOME GHOSTS ARE SO QUIET YOU WOULD HARDLY KNOW THEY WERE THERE