Une petite virée

Lucy & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

La porte louvoyante s’ouvre et je me hâte de descendre du bus. Une fois dehors, je plonge la main dans ma veste pour chopper une clope dans mon paquet ainsi que mon briquet. Clope au bac, un p’tit coup de roulette, et l’extrémité de ma cigarette s’embrase. Je tire un bon coup dessus, m’enivrant de la saveur addictive de la nicotine. J’emboîte le pas vers ton appart, en prenant le temps de griller l’intégralité de ma clope. Arrivé à destination, je la laisse s’échouer sur le sol puis l’écrase sous mes Jordans. J’entre dans le bâtiment et rejoins ton étage.

Toc toc ! dis-je avec entrain en m’introduisant comme un voleur chez toi. Tu ne t’en inquiètes pas. Non. T’as l’habitude que j’m’incruste. Le silence qui règne dans l’appart me laisse présager que t’es encore à fond dans ta série Bridgerton machin. Depuis trois jours, tu enchaînes les épisodes comme on gobe des chocobons. Ou alors option deux, tu roupilles encore. Personnellement, j’opterai plus pour la série. Je fais quelques pas et bingo, j’te retrouve vautrée comme un gros caca dans ton canapé. Un sourire étire la commissure de mes lèvres: Pourquoi j’ne suis pas étonné ! dis-je en me faufilant derrière toi pour te glisser une bise sur la tête. Allez ! enfile un truc on bouge. J’t’emmène au cinoch. Y’a le nouveau Doctor Strange qui vient de sortir !

Une petite virée

Lucy & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

Droit au but, même pas un bonjour ! que tu réponds en m’envoyant un coussin en pleine gueule. Et biensûr Madame exulte comme une gamine tandis que je reste là, interdit, comme un couillon, Ouai ! Touché ! Bah Doctor Strange attendra, je finis mon épisode !

Sourire mesquin en coin je ramasse ton oreiller, Ouai bah ! puis je te le renvoie aussi sec, ta niaiserie, tu l’as déjà vue cent fois. Tu peux la foutre sur pause et regarder plus tard alors que le film lui est exclusif et sûrement moins dort en chiant que ta Gossip Girl des années 1800. Allez hop hop hop ! bouge ton joli bouli  ! dis-je en venant pose mes mains sur tes épaules.

En plus t'as vu je suis pas prête, t'auras la patience d'attendre ? Je fais mine de réfléchir, hum…j’sais pas. T’as vu comme t’es vilaine ? je viens spécialement t’inviter au ciné et toi tu m’envoies ton coussin dans la gueule ! je fais une sorte de moue boudeuse, j’te pardonne à une condition, de mon index je te désigne ma joue, si tu m'fais un bisou.

Finalement, tu abdiques et fous ta série sur pause: Je vais me changer, ne fais pas de bêtises ! je lève les yeux au ciel tandis que tu pars te fringuer, ton manque de confiance me chagrine chatoune ! plaisantai-je en faisant des manières. Je viens m’installer quelques minutes dans ton canapé pendant que tu finis de te préparer. Je checke mon téléphone pour vérifier l’heure du tournois de poker ce soir au Raven. Hey dis, t’as du coca dans le frigo ?

Une petite virée

Lucy & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

Le film ne va pas s'enfuir non plus tu sais ! Et puis quand j'vais au ciné, j'aime bien les séances nocturnes. Ce que tu peux être reloue quand t’essaie d’avoir le dernier mot. Mais, tu sais que je le suis encore plus et que je ne lâcherais pas l’affaire tant que tu n’auras pas courbé l’échine. Comme on dit, je vais t’avoir à l’usure, mais ne le nie pas, tu adores quand j’te fais chier. Je fais genre le mec en pleine réflexion du siècle : le film non, mais les places oui si on se bouge pas cul et vite ! on peut aller à une séance ce soir si tu veux, mais faut faire fissa pour acheter les billets. Genre…maintenant.

J’appose mes mains sur tes épaules histoire de te motiver un peu. Ensuite, deuxième acte, je feins l’homme épleuré, usant de manières grotesques et de mon charme légendaire, juste pour m’offrir le plaisir de tes lèvres sur ma joue.

Oh ça va ! Je t'ai fait mal? Tiens, le bisou magique ! je lève les yeux au ciel, simulant un piètre chagrin. Terriblement ! tu brises mon pauvre petit cœur, surjouai-je ridiculement. Et puis, un sourire ravi étire la commissure de mes lèvres lorsque je reçois enfin mon bisou en écopant du surnom petit nounours dont tu es la seule que j’autorise à employer.

Tu pars enfin en direction de ta chambre en profitant pour me lancer une réplique de Vador. Je laisse échapper un petit rire nasal dans un soupire tout en répliquant directement : Oh ça va Dark Lulu ! va te froquer Jeune Apprenti et ne fais pas attendre ton Maître !

En t’attendant, je me désaltèrerais bien un peu. Je me risque à demander s’il te reste un peu de coca. A ma grande joie, tu m’invites à finir la bouteille qu’il reste au frigo. Il ne faut pas me le dire deux fois, je me sers et termine le fond de la bouteille. De ton côté, tu reviens, encore plus belle et je ne peux que sourire face à ce joli rayon de soleil : Alors, quelle séance ?

Sans me départir de mon sourire, je fais le mec qui réfléchit et viens passer mon bras autour de ton cou : Hum et bien, si on se fait une nocturne, j’me disais qu'on pourrait aller acheter les billets puis traînasser un peu. Que dirais-tu d’un p’tit repas au Taurus puis une halte au casino pour s’en mettre plein les poches ? ma dernière livraison m’a rapporté un paquet, alors autant en profiter un peu pour s’octroyer une petite virée dans les quartiers chics de la ville. Coconut Grove est un quartier vraiment sympa ! J’appose ma tête contre la tienne et te dépose un bisou sur le front tout en te susurrant à l’oreille t’es magnifique.

Une petite virée

Lucy & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

Et ben, tu as internet, tu peux les acheter là, à moins que je ne t'ai volé ton téléphone ! Je lève les yeux au ciel. Ne cherche pas Fifi Brindacier, tu n'auras pas le dernier mot.

Tais-toi femme ! vire-moi cet ignoble pyjama et… d’un coup ça fait tilt dans ma caboche. Je tourne instinctivement et rapidement la tête vers toi et te toise en plissant les yeux, vaudrait mieux pour toi qu’il reste bien sagement où il est, jeune demoiselle, j’espère que tu n’as pas eu la connerie de me le subtiliser. J’aimerais mieux que mes activités clandestines restent dans l’ombre et que tu demeures en dehors de ça. Connaissant ton talent pour chourer, par précaution, je palpe la poche arrière de mon jeans pour vérifier qu’il y est toujours bien au chaud. Bien ! Drame évité.

Tu daignes enfin foutre ta série sur pause pour aller te fringuer tandis que nos délires tournent désormais autour de Star Wars. Madame se prend pour Vador ? Malheureusement pour toi fillette, j’ai toujours le dernier mot. Tu devrais le savoir depuis le temps. J’ai toujours une connerie à répondre. Puisque tu continues, j’en fais de même. Oh ça va Dark Lulu ! va te froquer Jeune Apprenti et ne fais pas attendre ton Maître ! Attention, mon sabre laser me démange ! un sourire pervers nait soudain sur mon visage démoniaque, pas autant que le mien !

Pendant que tu termines, j’me sers dans ton frigo et vide ta bouteille de coca. Et quand tu reviens, pour me demander à quelle séance nous irons regarder le film, je te propose un tout autre programme. Tu accroches tout de suite pour le restau, en revanche, tu émets plus de réserves quant au Coconut Diamond en parti à cause de la poisse qui te colle à la peau. Je fais une petite moue doublée d’un petit sourire avant de venir derrière toi pour t’entourer de mes bras et poser ma tête contre la tienne : N’oublie pas que ton meilleur ami est un beau pirate informatique qui pourrait bien hacker une machine à sous pour couvrir une certaine demoiselle de billets, je redresse ma tête pour observer ton joli minois, esquisser un sourire avec en prime un petit clin d’œil tout mignon.

Une fois prête, tu t’amènes toute pimpante et je ne peux que complimenter ce petit bout de femme. Ce n’est pas Noël et pourtant tu m’envoies ravi avec un petit compliment également: Merci merci, je frappe dans mes mains, bon ! on y go ? Je descends t’attendre dans la voiture, je ne perds pas de temps et m’exécute.

Bien calé au fond de mon siège, je vérifie mes rétros, fous ma ceinture puis allume le moteur qui vrombit comme j’aime. Un bon gros ronronnement de bagnole de course ! J’ouvre la boîte à gants pour chopper mon paquet de clope et m’en grille une attendant.

Une petite virée

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Tu ne me fais pas confiance ? Tu as bien raison ! oh ma belle, ce n’est guère une question de confiance ici, disons qu’il s’agit plutôt de protection. Je tiens à toi comme à la prunelle de mes yeux et, le plus loin possible de mes magouilles tu restes mieux c’est.

Sale chipie ! répliquai-je en choppant de nouveau le coussin du canapé pour te l’envoyer en pleine poire. Puis, tu pars enfin t’habiller, sans oublier de lancer un délire basé sur Star Wars, qui quand vient l’instant d’évoquer nos sabres laser, sonne comme une note de perversité dans ma bouche :  Juste... Tais toi ! me sommes tu depuis ta piaule. Je vois déjà ta gueule de dégoûtée et je ne peux m’empêcher de sourire comme un couillon. Ne cherche pas, j’aurais toujours le dernier mot, et c’est ainsi que je te glisse un, Moi aussi je t’aime ! tout enjoué.

Je termine la bouteille de coca de frigo en t’attendant et lorsque tu reviens pour en savoir plus sur le programme de la journée, je te propose d’aller se manger un bout et d’aller s’en foutre plein les poches. La Morphale que tu es ne refuse jamais de la bonne bouffe, mais reste toutefois réticente à l’idée d’une petite virée au casino. Ma jolie, dois-je te rappeler mes talents officieux ? Tant que ça n'attire pas l'attention, ça me va ! une pointe de déception dans le regard, j’appose ma tête sur ton épaule, tu sais bien que je suis toujours prudent voyons ! T’ai-je déjà montré le contraire ?

Je descends à la bagnole pendant que tu prends le reste de tes affaires, et m’en grille une en t’attendant. Tu ne tardes pas, et aussitôt bien calée dans ton siège et ceinture parée tu me donnes le feu vert : C'est bon, allons-y !

Je renvoie la fumée blanchâtre par la fenêtre conducteur, entrouverte, pour éviter que ma caisse n’empeste le tabac froid. Un petit coup sec du pouce sur le filtre pour me débarrasser de la cendre qui s’envole par la vitre. De mon autre main, je te file mon paquet : Sers-toi s’tu veux. Sinon, fous-le dans la boîte à gants s’te plait. Encore deux trois taffes avant de jeter ma cigarette dehors. Près du levier de vitesse, j’attrape l’étui pour prendre mes lunettes et parader comme un coq. Avec cette caisse, obligé ! Je tourne fièrement le visage pour te jeter une œillade, tout en appuyant à plusieurs reprises sur l’accélérateur pour faire ronronner plus fort le moteur : tu sais que j’adore ça !

Enfin, je passe la première et fais rapidement le chemin jusqu’au drive-in : Attends-moi là, j’arrive. J’me grouille d’aller au guichet et ce que je craignait arriva. Je souffle, dépité puis fais demi-tour pour te rejoindre dans la bagnole. Je me tourne sur le côté pour m’accouder d’un bras sur le volant et de mon autre main, je fais doucement glisser mes lunettes sur mon nez pour te fixer, telle une diva contrariée : Plus de billets pour ce soir. T’es contente ?

Une petite virée

Lucy & Alec

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L’idée du casino ne semble pas tellement t’emballer. Tu chies déjà dans ton froc à l’idée qu’on se fasse gauler. En même temps ça se comprend. Tu t’es déjà fait coffrer pour de petits vols mineurs. Mais sérieux, regarde aussi, tu as la discrétion d’un rhinocéros ! Il va vraiment falloir que je te prenne en main ! J’essaie de te rassurer un peu, après tout, ce n’est pas la première fois que j’fais ça.

Ok, mais si on se fait choper on est pas prêts d'y remettre les pieds je pense ! Je lève les yeux au ciel, relax un peu ok. Si tu suis bien mes instructions, tout se passera bien. Aie confiance !

Fins prêts, nous descendons à la voiture. Avant de démarrer, j’men grille une : Tu sais que je ne fume pas. me réponds-tu lorsque je t’en propose une, et finalement tu remets le paquet dans la boîte à gants. Et puis, avant de démarrer, tu me connais, j’aime faire du zèle, me la péter un bon coup au rythme des coups d’accélérateur de ma Impreza dont le moteur de sport ronronne allègrement comme un lion. J’enfile donc mes lunettes histoire d’en rajouter une couche. Je sais que t'aimes te la péter ! Belle voiture, belles lunettes, belle fille à tes côtés... Petit claquement de langue agrémenté d’un clin d’œil, Tout à fait Madame ! répondis-je fièrement.  

Une fois partis, je passe rapidement au drive-in mais malheureusement, les billets pour ce soir ont tous été vendus. Alors, je reviens en rageant comme un porc jusqu’à la bagnole en te le faisant bien ressentir. Tu oses hausser les épaules ! Petite effrontée !

Pas grave, on ira demain. Mais t'es toujours ok pour le Taurus et le casino ? je te dévisage, les yeux plissés, feignant l’agacement alors qu’en vrai c’est juste pour te faire chier, même si j’avoue être très déçu de ne pas pouvoir y aller ce soir. Un petit silence et mon regard presque assassin te toise, puis un sourire vient effacer ce faux-semblant de colère. Ok. Mais tu paieras ton popcorn ! et ton coca. Et ta glace. Et…. silence. et j’sais pas encore quoi ! dis-je en riant. Je lève mon index, mais d’abord ! je ressors de la voiture, puis y reviens cinq minutes plus tard avec deux billets en main puis te les arbore juste sous ton nez, demain, vingt-deux heures !

Je finis par les ranger dans mon portefeuille, puis avant de reprendre la route, je n’oublie pas de répondre à ta question: Au fait ! biensûr que c’est toujours ok pour le Taurus et le casino ! Tu sais bien que je tiens toujours mes engagements ! qu’est-ce qui t’as fait penser le contraire ?

Je démarre de plus bel puis roule tranquillement en direction du restaurant.

Une petite virée

Lucy & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

Avec ton savoir-faire en matière de cleptomanie, pas étonnant que tu flippes à l’idée qu’on se fasse gauler au casino. Mais, ton meilleur ami, est bien loin d’être un crétin, et pense scrupuleusement à tout avant de passer à l’action. Observer. Prévenir. Prévoir. Je prévois toujours un plan B dans mes combines. J’ai toujours une longueur d’avance sur mes adversaires. Même au poker. Attention, je ne triche pas. Les cartes, ce sont que des probabilités. Rien de plus.

Je te fais confiance. Un large sourire se dessine sur mon minois satisfait. Parfait ! Allez on bouge Princesse ! j’ai crève la dalle !

Une fois en route pour le Taurus, je me permets de faire une halte au drive-in, histoire de pas nous retrouver encore comme des cons demain soir car les places auront toutes été vendues. J’vous dit ! Une longueur d’avance ! Je reviens hâtivement dans la bagnole en t'agitant les billets sous le nez. Mais, comme Mademoiselle a traîné les pates pour s’habiller et que j’ai dû dire au revoir à la séance de ce soir, je te laisse une chance de te rattraper si tu m’offres de quoi grignoter demain, pendant le film. Ça me va, réponds-tu d'un simplement haussement d'épaule. Un nouveau sourire au bord des lèvres d’autant plus satisfait : Parfait ! C’est toujours un plaisir de faire des affaires avec toi chérie !

Avec tout ça, tu craignais que je change nos plans. Je fronce légèrement les sourcils en t’assurant que je compte toujours t’emmener dans le plus beau restaurant de Coconut Grove. J’essaie toutefois de comprendre ce qui a bien pu te faire douter de mes engagements: Rien rien, t'en fais pas. A l’arrêt au feu rouge, je te dévisage les yeux légèrement plissés, essayant de lire en toi. Mais, je ne voudrais pas trop paraître intrusif, alors je me concentre rapidement sur la route car le feu repasse au vert : D’accord d’accord.

Je continue de rouler dans les rues de Miami tandis que tu prends tes aises : Ça manque de musique ! Je roule des yeux à travers mes lunettes de soleil mais je finis par abdiquer. Allume s’tu veux. Mais m’fous pas des chansons gnan gnan s’te plait. Vous les nanas vous aimez trop la musique de love en mode drama série TV !

J’te laisse choisir le son qui te plait tandis que mes doigts tapotent hâtivement et à plusieurs reprises le haut du volant. Au fait, t’as vu Eli ces derniers jours ? te demandai-je sans quitter mes yeux de la route. ça serait cool qu’on se fasse un truc tous les trois un de ces quatre. Qu'est-ce t'en dis ?

Une petite virée

Lucy & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

J’n’ai rien contre un peu de musique, mais sais comment sont les gonzesses, et j’n’ai nullement envie de me coltiner du drama de série américaine; où la meuf chiale toute seule dans sa voiture parce que le mec de ses rêves ne la regarde pas ou est en couple avec la pétasse du bahut: Alors là je suis déçue ! Vive les stéréotypes ! petit rictus en coin qui étire le creux de mes lèvres. Quoi ? quand j’vois les séries télé que tu mattes, excuse-moi d’émettre quelques doutes quant à tes goûts musicaux. Et puis, avec Ana, j’suis déjà bien rodé alors…

De toute façon c'est ta voiture, ta playlist. mon sourire s’élargit fièrement à la manière du joker, c’est bien, tu sais qui est le patron ! plaisantai-je avec un certain sérieux juste pour te faire chier.
Checke s’tu veux, si jamais tu trouves un truc qui t’plait !

Et pendant que tu recherches un son, j’te demande des nouvelles d’Eli. Depuis qu’il bosse au Raven c’est devenu galère de le voir. Il faudrait que je pense à l’appeler pour s’organiser un truc tous les trois. Tu sembles partante. À vrai dire, c’est ça que j’aime avec toi. T’es pas reloue. Tu ne refuse jamais un plan quand il s'agit de s’octroyer de bons moments entre potes. Mais, tu n’as guère le temps de finir ta phrase que je vois un autre véhicule nous foncer dessus. En guise de réflexe, je donne un grand coup de volant, nous évitant ainsi une mort assurée. Toutefois, ce n’est pas suffisant pour que ce connard nous percute, côté conducteur. Ma tête heurte brutalement le volant sous la violence du choc et m’assomme juste assez pour me faire perdre une micro seconde les yeux de la route. La bagnole termine sa course contre un mur, ma tête s’écrasant cette fois, pleine face contre l’Air Bag. Connard ! tu pouvais te déclencher avant ! je perds connaissance quelques microsecondes.

Mes oreilles sifflent, des bruits lointains doucement s’éclaircissent. Des cris. Des gens paniques. Une douleur au crâne me fait grimacer et je laisse échapper un petit râle. Je relève doucement la tête pour lentement l’apposer contre l’appuie tête. Je ramène une main sur mon visage et ne trouve fort heureusement qu’un peu de sang s’écoulant de mon nez, et sans doute quelques ecchymoses. Je reprends un peu mon souffle et cherche ta main, mais ta voix retentissant dans la foulée me rassure : Argh... Alec, tu vas bien ? je me tourne instinctivement vers toi pour vérifier que tu ailles bien. Il semblerait que tu aies écopé d'une petite égratignure au front. Je détache rapidement ma ceinture pour te prendre dans mes bras.

Cinq sur cinq, et toi, comment tu te sens ? demandai-je en rompant notre courte étreinte, mon regard découvrant de plus près ta petite blessure que j'effleure délicatement de mon pouce.

J'espère qu'on va tous bien.. L’autre voiture ! un élan de colère me transperce. Quel est l’enculé qui nous a rentré dedans ! Je prends un temps pour détacher nos ceintures et sortir de la voiture. Une petite douleur aux côtes pas bien méchante se réveille, mais l'adrénaline la chasse rapidement de mes pensées. En sortant, j’évite de constater les dégâts de ma bagnole, car de une ce n’est pas la priorité, et de deux, je n’ai pas envie de pleurer.
Mon regard trouve un peu plus loin, l’autre voiture qui se trouve sur l’autre voie, entourné d'éclats de verre à foison.

Appelle les secours ! t’ordonnai-je en courant vers l’autre véhicule.

Une petite virée

Elijah & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

Le gros bordel. Toute la circulation arrêtée. Ma bagnole a pris cher et j’ignore si le conducteur de l’autre véhicule a survécu à l’accident. Les passants commencent à s’attrouper autour de sa voiture, dont le toit s’est tassé à cause du choc provoqué par les tonneaux répétés. Mon premier réflexe, courir pour m’assurer que je n’aurais pas une autre mort sur la conscience. Mon cœur se noue atrocement et une torpeur me prend au bide. Je ne réfléchis pas. Je dois savoir. Les éclats de verre grésillent sous mes pas ralentis. Je me rapproche d’abord réticent puis, je peux enfin respirer un peu en découvrant une femme, vivante, dieu merci ! les mains fermement cramponnées sur le volant, à l’évidence sous le choc de l’accident. Elle baragouine je ne sais quoi avant de réaliser ma présence et de paniquer.

…à l'hôpital... je dois aller à l'hôpital... il faut..

J’approche mes mains que je viens délicatement poser sur ses épaules pour la rassurer: Oui. Vous allez y aller. Les secours ne devrait plus tarder à arriver. L’une de mes quintuplés glisse doucement sur son visage et du bout de mon index et mon pouce, je pince son menton pour l’inciter à me regarder : mais d’abord, vous allez me dire si vous avez mal quelque part. Si vous pouvez vous lever. Doucement mes sûrement mes deux mains viennent se lover sur les siennes pour la couvrir de ma chaleur et lui souffler : on va commencer par lâcher ça, dis-je en désignant le volant.

Une petite virée accidenté

Elijah & Alec

«Juste ne meurs pas !»

Cela faisait deux jours qu’il n'avait pas vu son chez lui, son lit lui manquait, il n’avait pas non plus de nouvelles de ses potes, il fallait vraiment qu’il contacte Ali, Alec et Lucy, savoir au moins s’ils étaient en vie, mais pour le moment, son lit, une douche et de la bouffe. Il roulait, sur sa moto, plus vite que la limite permise, mais il s’en foutait, il évitait les voitures par les côtés, il se faisait klaxonner quelques fois, mais rien à faire, la moto ce faisait en vitesse pas en mode tortue. Le trafic n’était pas trop dense, il arrivait à se faufiler partout, enfin jusqu’à ce qu’il veuille éviter une bagnole qui dévia de sa ligne pour en percuter une autre qui arriva presque à l’éviter, son côté mangea le coup qui tapa fortement vu le son que cela fit. Le barman arrêta sa moto en glissant sur le bord, ne prenant pas le temps d’enlever son casque, il courut vers la voiture la plus proche, celle qui venait de se prendre le coup, le conducteur semblait sortir, mais il ne vit pas complètement son visage, il arriva sur le côté passager et ouvrit doucement la porte.

Madame..vous allez bien..

Elijah n’avait pas non plus reconnu la voiture, il commençait à faire sombre vu l’heure de fin de journée, son casque assombrissait tout et puis personne ne pensait à ses amis en voyant une voiture dans un accident. Alors quand il vit la rousse assis sur le siège passager, il paniqua, il enleva son casque le laissant sur le sol proche de la voiture et se pencha à l’intérieur. Sa main prit doucement la joue de la jeune femme sans la bouger, il voulait seulement qu’elle le regarde.

Lucy.. Hey ma belle..

Il vit son bras, quelques coupures, rien qui semblait trop grave. Son regard dévia sur la place conducteur vide, le pare-brise toujours en un morceau, il n’avait pas passé au travers alors où se trouvait-il ? Puis il se souvint que le mec était sorti !!! Et si Lucy se trouvait là, Alec aussi, cet idiot était sortie après avoir reçu l’autre voiture de plein fouet, le coeur de Elijah sauta plusieurs battement, il avait peur pour ses amis, mais il ne voulait pas laisser la jeune femme seule. Il se releva, sortit la tête de la voiture et vit la foule s’approcher, mais pas de signe du brun.

Quel con…

Il retourna dans la voiture, la main à nouveau sur le joue de la jeune femme.

Lucy… il faut que je trouve Alec, tu ne bouge pas d’accord.. Je te promets, je reviens.

Il n’avait pas le choix, si Alec avait pris le coup de la seconde voiture de plein fouet, il pouvait être beaucoup plus atteint et pour le moment l’adrénaline le faisait marcher. Il courut sur la seconde voiture en hurlant le nom de son ami.

Alec !!!

Une petite virée

Elijah & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

S'il vous plaît, aidez-moi..."

Elle est complètement sous le choc, cramponnée au volant, comme une moule à son rocher, les doigts figés, crispés et tétanisés. Je parviens à l’apaiser, son corps alors perd tout sa force et ses mains se glissent tremblantes dans les miennes. Elle ne me confirme aucune douleur mais bredouille son nom et prénom ainsi que celui de son petit ami. Un Seda quelque chose…Je ne suis pas sûr de ce que j’ai entendu, alors elle me tends son portefeuille que je m’empresse d’ouvrir pour vérifier sa carte d’identité.

Kristin Valentine, soufflai-je doucement, je range son porte feuille dans la poche arrière de mon jeans, Okay Kristin. Moi c’est Alex. Je suis avec toi. Tout va bien. Et ce que tu peux te lever ? Tu as mal quelque part ?

J’ai très vite ma réponse car elle parvient à s’extirper de la voiture en se rattrapant à moi. Je la tiens bien fermement. Elle essaie de reprendre son souffle, mais j’ai l’impression qu’elle a du mal à respirer. Des gouttes de sang tombent sur mes chaussures et je reste un peu interdit face à la demoiselle qui ne semble très pâle tout à coup. Je m’assure de bien la tenir afin d’éviter qu’elle me glisse entre les doigts si elle perd connaissance.

Shhh...ça va aller. Je suis là Kristin. On va appeler Seda d’accord ? On va lui expliquer ce qui s'est passé. On va lui dire que tout va bien. Mais d'abord, on va appeler les secours.

Alec ! je tourne instinctivement le visage à son appel et le soulagement de voir un visage familier dans ce bain de sang me fait du bien.
Eli ! tu arrives rapidement le visage décomposé par la scène. Lucy est dans la voiture ! dis-je dans la précipitation. D’une main je vais choppe mon téléphone dans ma veste, puis compose le numéro des secours. De l’autre, je maintiens toujours Kristin, qui ne semble pas très bien.
Tu peux aller la voir le temps que je joigne les secours ?

Une petite virée accidenté

Elijah & Alec

«Juste ne meurs pas !»

Une simple virée, je voulais simplement rentrer chez moi, pas me faire frapper par une connasse qui perd le contrôle de sa bagnole, en bon samaritain, je m’étais arrêté face à la collision de deux voitures, dire que cela aurait pu être moi. J’avais couru à la seconde voiture pour y voir la belle blonde, Lucy, ce qui voulait dire que Alec ne devait pas être très loin, ne me dites pas qu’il s’est levé. Le côté conducteur ayant mangé le coup je ne voulais même pas imaginer ce que mon frère pouvait avoir comme blessure. Après m’être assurer que la puce n’est rien de trop grave, je lui ordonnait de ne pas bouger, que je reviendrais dès que j’aurais trouver l’autre idiot. Je me dirigeais en courant sur la première voiture, voyant une ombre penché sur la conductrice, je sus d’instinct que c’était lui, sa voix se fit entendre ce qui me rassura d’un coup, je le rejoignit rapidement, la dame qu’il tenait d’une main semblait perdu et mal en point. On ne pouvait faire grand chose, je regardais tout de même d'où pouvait venir le sang sans vraiment trouver de blessure apparente, même sa tête que je touchais délicatement ne semblait pas saigner. J’avais pris le temps pendant que lui téléphonait au secour, c’est en relevant la tête, la lumière du lampadaire qui éclaire son visage, je vis du sang sur son front, il avait dû se prendre un sale coup, je pris son visage entre mes doigts afin de mieux voir.

Tu es blessé.. Montre moi..

Je me relève approchant le bas de mon t-shirt de son visage, il fallait essuyer le sang, son nez saignait mais un autre filet s’échappait de je ne sais où. Une fois la coulée essayer, je répétais les mêmes mouvements fait à la femme, sa tête avait du cogné fort sur sa bagnole, il saignait sur le côté, pas beaucoup, mais assez, il devait se gagner une bonne migraine.

Lucy va bien, elle est dans ta voiture, je lui ai dit de ne pas bouger de là.

Je m’étais à nouveau accroupis à ses côtés les deux mains de chaque côté de son visage et je le fixais dans les yeux, les miens devait montrer la peur que je venais d’avoir à l’idée de le perdre et le soulagement de l’avoir entre mes mains, je pourrais presque l’embrasser là maintenant si je n’avais pas tout mon contrôle.

Alec !!!

Une petite virée

Elijah & Alec

«Je t’aime parce que tu fais les mêmes trucs bizarres que moi.»

Tu es blessé.. Montre moi… Eli se rapproche pour observer mes blessures, mais je dois avouer que c’est le cadet de mes soucis. Kristin semble très mal en point, et je ne suis pas encore à l’agonie. L’adrénaline m’empêche clairement de penser à mes plaies. J’effectue un léger mouvement de recul de la tête : Je vais bien ! Aide-moi plutôt à la soulager en attendant les secours.

Lucy va bien, elle est dans ta voiture, je lui ai dit de ne pas bouger de là. Dieu merci. J’acquiesce d’un signe de tête sans pour autant cacher le soulagement que cela m’inspire. Entre temps, je parviens à joindre les secours pendant qu’Eli garde un œil sur Kristin.

Alex chuchote-t-elle péniblement. Mon regard se pose sur la victime tandis qu’une larme de sang vient glisser sur sa joue. Un sourire fébrile s’esquisse sur son visage fatigué. Ne me laissez pas toute seule, Alex. Je sens son corps s’alourdir, ses jambes fléchir, me contraignant à m’agenouiller pour l’accueillir délicatement sur moi. Soudain, un sentiment affreux me parcourt l’échine. J’en frissonne. Mon cœur se resserre douloureusement. Une boule au fond de la gorge me saisit et la peine m’envahit. Mes yeux, soudain brillants la dévisagent tristement et ce sentiment d’impuissance me submerge: Je n’irai nulle part Kristin, dis-je en déglutissant péniblement, je reste avec vous, ma voix se voile de tristesse, un sourire fébrile étire la commissure de mes lèvres tandis qu’une larme incontrôlée m’échappe et se meurt sur ma joue. Je suis là… soufflai-je en caressant doucement ses cheveux.

Elle est là, dans mes bras, elle me parle et pourtant j’ai cet affreux sentiment de porter la mort entre mes mains. Elle est si faible putain…est-ce qu’elle va… ?
QU’EST-CE QU’ILS FOUTENT CES PUTAINS DE SECOURS ! hurlai-je égaré entre la peur de la perdre et la colère de me sentir si impuissant. Et voilà que la panique me gagne…les mains d’Eli viennent capturer mon visage et ses prunelles qui me fixent avec une étrange intensité. L’espace de quelques secondes, je retrouve mon chez moi, ce havre de paix et de sécurité, cette note de musique qu’il me fallait pour apaiser ma détresse, cette torpeur qui me prend par les tripes.

Alec !

Eli…murmurai-je…