Buon Compleanno • Alec

Les jours d'été sont plus agréables, car ils commencent avec le soleil qui entre dans le salon sans attendre que nous soyons tous levés. Près du canapé déplié en lit, quelques tasses témoignent de mes trois dernières nuits, et du manque de sérieux de l'aide ménagère. À moins qu'elle n'ait pas jugé bon de passer derrière moi. Je m'extirpe du lit en faisant un peu trop de bruit, jurant sur les tasses, les abandonnant dans l'évier dans un bruit de porcelaine qui claque, repliant le canapé après avoir retiré la couverture que je vais foutre sans délicatesse dans la chambre d'Orazio. Je passe à la salle de bains, me prépare et une fois que moi je suis prêt, je frappe à la porte de Nonna. Trois petits coups, puis ouvre la porte.

Pas de rayon de soleil invasif dans la chambre dont l'épais rideau est parfaitement tiré. Je traîne la patte, impatient de profiter de la première cigarette de la journée et m'approche de la vieille femme qui dort comme un mort ! Aucun mouvement de la cage thoracique et la bouche grande ouverte, mais j'ai appris à ne plus m'inquiéter de la trouver dans cet état. Ma main décrit deux jambes, du bout de l'index et du majeur, qui se met à marcher le long de son bras tendu. J'esquisse un sourire et lui souffle en me penchant près de son visage :
▬ Bonjour jolie Fleur, il est l'heure... J'attends quelques secondes. Réveille-toi ou le Diable va venir te chatouiller les pieds. Allez... je te laisse te réveiller, je vais faire le café.

Je l'aperçois ouvrir un œil, dessiner un sourire sur le coin de ses lèvres. Je vais faire les cafés, les mêmes pour chacun d'entre nous. Noir. La simplicité. On n'avait pas le sucre de foutre quarante sucres dedans donc on l'a toujours bu comme ça, même Nonna. Une fois le parfum noir diffusé dans la cuisine, je vais aider Nonna à se lever de son lit médicalisé. Je l'assiste pour la toilette, pour s'habiller, victime de ses excès de coquetterie et du temps perdu à choisir si elle va mettre la robe ceci, ou la robe cela... « Cuoricino, est-ce que je peux mettre des fleurs ? Parce que je suis veuve quand même... Cuoricino, il fait quel temps dehors ? Cuoricino, est-ce qu'on reçoit quelqu'un ? Cuoricino, la bleue ou la verte si l'infirmier doit passer ? » Pitié ! Je lève les yeux au ciel et en désigne une au hasard :
▬ Pitié Nonna, prends celle-là, c'est joli ça...

La négociation habituelle terminée, je l'aide à mettre ses bas de contentions, je prends ma cigarette une fois qu'elle est prête et je sais qu'elle a commencé réellement sa journée quand elle peste sur l'odeur de tabac dans la cuisine. Je fais tomber la cendre dans l'évier et fais remarquer qu'il y aura quelques tasses à laver, glissant un regard dans sa direction. Elle répond qu'elle le fera. J'espère bien, oui ! C'est quand même le minimum. Je laisse Nonna en lui souhaitant une bonne journée et elle va jusqu'à la fenêtre pour me faire coucou de la main. Oui oui, c'est bon. Direction l'appartement de ma petite brute. Il n'habite pas si loin de chez moi, j'y vais à pied, le paquet dans un sac en tissu noir. Sur le trajet, je croise quelques visages connus, d'autres pas. En général, je m'attarde sur les passants, il m'arrive parfois de croiser des gens que je connais sans les calculer. Finalement j'arrive devant chez Alec, je frappe trois petits coups et recule légèrement de devant la porte. Je sais pas, je crois que j'ai pris l'habitude. Parce que dans le cadre du boulot, quand tu frappes à une porte, tu ne sais jamais vraiment si elle va s'ouvrir ou si on va te tirer dessus au travers. Ça me rappelle un soir où je suis allé retrouver un fils de pute qui m'avait tiré dessus l'avant veille. Quelques centimètres de plus et je finissais en soupe sur le mur, bordel de merde. Il va plus tirer sur personne, lui, avant un moment. La porte s'ouvre et je plonge une main dans ma poche.
▬ Salut. Je peux entrer ? Autant s'épargner l'attente de dix minutes où il me demande trente fois ce que je veux avant que je puisse foutre un pied à l'intérieur, je vais pas rester à la porte comme un vendeur de chaussettes quand même.

* Les propos en italique sont dits en italien
(Parce que je ne pourrais malheureusement pas tout traduire correctement)

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Un. Deux. Trois. Les trois coups ont sonné le glas de ma nuit et le silence de mes rêves. Le rideau se lève, mes paupières se meuvent et je m’éveille. Rectification. J’émerge. J’écarquille bien grand les yeux, relevant vivement la tête, pour m’assurer que j’suis pas cinglé. Je choppe rapidos mon téléphone pour checker l’heure : sept heures trente. Putain. Qui vient m’emmerder à une heure pareille ? J’espère pas un de ces connards des Cobra pour m’annoncer qu’ils changent encore le lieu de livraison. Ils commencent doucement à me les briser ceux-là !

Je roule sur le côté pour m’extirper du pieu, attrapant mon paquet de clopes pour me réveiller comme il se doit : Ouai ouai j’arrive, lançai-je en traînant les pattes pour aller ouvrir. Gueule dans le cul, cheveux dignes de la touffe d’un portos, clope pincée entre mes lèvres, calbut, trique d’enfer, sans pression, j’ouvre la porte. Tu t'fous de moi? j’arque un sourcil : tiens tiens, mais qui voilà ? Inspecteur Judas. Rien de tel pour débander. Ah attends ? Nan en fait. Tu vas pouvoir profiter du spectacle: Salut, je peux entrer ? Je bug quelques secondes te fixant avec ce même air de demeuré à moitié dans le coltar. Putain, t’as vu l’heure ? Vous dormez jamais les poulets ou quoi ?

On dirait que t’as l’air décidé de vouloir t’incruster encore chez moi. sérieux, t’as personne d’autre à emmerder de bon matin ? Visiblement la réponse est non. Je lève les yeux puis soupire d’agacement avant de finir par céder. J’suis trop crevé pour jouer au chat et à la souris de bon matin. Tu entres tandis que j’me barre en cuisine me faire un p’tit dej’ tout en tirant sur ma clope et laissant échapper derrière moi un cumulus de nicotine qui s’évapore dans l’air tiède de l’appart. Je fais couler le café puis sors de quoi me faire quelques œufs brouillés pendant que Monsieur prend ses aises dans la cuisine. Je dépose ma clope dans le cendrier histoire de terminer mon plat en beauté. D'ailleurs, je le mets en deux temps trois mouvement dans une assiette que je fais glisser sur la table. Je tire une dernière fois sur Dame Nicotine avant de mettre fin à sa vie en l’écrasant contre la porcelaine. Je ramène la cafetière ainsi qu'une deuxième tasse, car tu vas sans doute me tanner pour un café. Je me pose à table où tu sembles déjà t’être installé puis commence à manger. Je mastique tout en te dévisageant avec sévérité : accouche.

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Un coup d'oeil au-dessus de l'épaule du jeune homme qui a ouvert après avoir émergé, à en juger par sa tête. L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, et je suis de ceux-là. J'arrive avec le jour, me couche avec les heures, me retrouvant parfois las de la journée, parfois simplement fatigué. M'écrasant dans le fauteuil, jugeant que j'ai fait ma part de la journée, c'est ainsi que j'aime les soirées qui n'ont pas de programme, les nuits qui n'ont pas de jambe, les étoiles sans visage. J'esquisse un sourire en coin, il me fait penser à tous ceux qu'on va cueillir quand le jour se lève, toujours un plaisir de voir la même ouate dans leurs yeux.
▬ Vous dormez jamais les poulets ou quoi ?
▬ Ça doit être ça, dis-je tout simplement avant d'attendre qu'il ne s'écarte de l'embrasure de la porte. Quand soudain, mais où sont passées les bonnes manières ? Je tends le bras, érigeant la main entre mon visage et son entrejambe en plein réveil, lui aussi visiblement. Alec, par pitié, enfile quelque chose... Je fronce les sourcils en abandonnant un soupir de lassitude. Quel manque d'éducation, mais quand on a été élevé par une bête, pas étonnant d'avoir quelques lacunes en terme de politesse. Mais que faisait la mère pendant ce temps, par Dio ?

▬ Sérieux, t’as personne d’autre à emmerder de bon matin ?
▬ On commence par bonjour, quand on a un minimum d'éducation. Ça me démange de lui mettre une tarte ou une tape derrière le crâne, comme je le ferais pour Orazio ou Nino, et ils n'en auraient pas qu'une d'ailleurs. Putain, obligé de faire un cours de bonnes manières, où il faut pas en venir quand même ! J'entre enfin dans l'appartement et fais quelques pas avant de passer un doigt sur le plan de travail dans la cuisine, au moins c'est propre. C'est même très bien rangé. Il y a une femme là-dessous. Je le suis en baladant mon regard aux alentours et finalement tire une chaise pour poser mon sac et une seconde sur laquelle je m'assieds pendant qu'il se débat avec sa poële. Il prépare des œufs en se satisfaisant d'une première cigarette, je peux pas l'empêcher de fumer chez lui, et puis moi-même étant fumeur... Je le laisse faire silencieusement et le remercie quand il tend la tasse dans ma direction. Enfin ! Je jette une oeillade vers la tasse, par sécurité, peut-être puis la porte à mes lèvres.
▬ Accouche.
▬ C'était ton anniversaire, il y a quelques semaines jcrois bien, dis-je en lui désignant le sac d'un simple geste du menton. Fais pas ta mauvaise tête, idiota.

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Vous dormez jamais les poulets ou quoi ?

Ça doit être ça. Je lève les yeux au ciel, blasé. Incroyable, quel que soit l’heure, tu la ramènes toujours pour avoir le dernier mot. Je t’observe des pieds à la tête.

Donc t’as rien de mieux à faire le matin que venir emmerder un ex-tolard. Sérieux ! t’as pas d’amis ou quoi ? t’as pas une meuf à baiser ? un rapport à taper ? Je fais claquer ma langue et lâche un profond soupire : Qu’est-ce que j’ai encore fait ? mon sourire narquois s’éveille sur mon visage encore endormi, à moins que ça soit l’idée de me passer encore les menottes qui t’excite ?

Alec, par pitié, enfile quelque chose... pourquoi tu t’off… ? Mes yeux se posent sur mon braquemart encore en action de sa nuit et reviennent à toi comme un boomerang. Rahhhhh arrête de jouer les chochottes ! comme si ça ne t’arrivait jamais. Ce n’est pas pour autant que je me froque. Madame descendra toute seule.

On commence par bonjour, quand on a un minimum d'éducation. Je redouble un sourire. Tu sais aussi bien que moi que je n’en ai pas. Et pour le coup, la seule éducation que j’ai reçue se résume à des coups, des brûlures et des lacérations. Je t’abandonne à la porte pour filer à la cuisine achever ma clope et préparer mon p’tit dej. Quant à toi, tu prends tes aises tu viens t'installer à table en face de moi. J'hallucine.

Accouche. dis-je sèchement en te fixant droit dans les yeux, attendant que tu daignes enfin me dire ce que tu viens foutre ici.

C'était ton anniversaire, il y a quelques semaines jcrois bien, dis-tu en désignant un petit sac sur la table d’un geste de la tête.
Ouai et ? je fronce les sourcils, ne sachant pas vraiment où tu veux en venir. Mon regard glisse sur ce sac puis vient à nouveau se poser sur toi. Nan ! c’est une blague ? je reste là interdit, incompris. Fais pas ta mauvaise tête, idiota. Ma mauv… !!!

Tu t’fous d’moi ? je me lève et me raidis instantanément sous la colère et l’incompréhension qui montent peu à peu. T’espère quoi avec ça ? Te racheter une bonne conscience ?! sur la défensive, le ton de ma voix devient plus agressif, pourquoi tu fais ça ?!

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▬ Donc t’as rien de mieux à faire le matin que venir emmerder un ex-tolard. Sérieux ! t’as pas d’amis ou quoi ? t’as pas une meuf à baiser ? un rapport à taper ?

J'esquisse un sourire, le voyant faire défiler les étapes de ma vie. Sortir avec des amis, faire l'amour à une femme, saisir un rapport le cœur encore battant et poursuivre la journée en mettant les innocents petits garçons en prison, au milieu des grands et méchants loups. Je lève le regard sur Alec, pour essayer de percevoir s'il croit vraiment à sa question, parmi l'ironie évidente. Je ne réponds pas, je n'ai pas besoin ni envie de répondre à cela, finalement. Je me cale sensiblement contre sa chaise et penche la tête sur le côté.
▬ Qu’est-ce que j’ai encore fait ?
▬ Si tu ne sais pas répondre à cette question, c'est inquiétant... commente-je en le fixant plus sérieusement.
▬ … à moins que ça soit l’idée de me passer encore les menottes qui t’excite ?

Je lève les yeux au ciel, face à sa bêtise. À mes yeux, il est encore l'espèce de mioche en train de pleurer dans un coin. Je n'arrive pas à me détacher de cette image, ses doigts abîmés par les coups et les joues creusées par les larmes de fatigue, de rage, de peur... je ne sais même pas. Je ne sais pas s'il est capable de se contrôler après ce qu'il a fait, je sais juste que j'ai eu l'idée folle qu'il avait droit à une chance. Pas une seconde chance, juste une première chance.

Je pince les lèvres d'agacement quand il répond qu'il n'a pas d'éducation. Putain, faut tout faire ici. Il a pas été à l'école ce gamin-là ? Je lève une fois de plus les yeux au ciel, me demandant ce que faisait la maman pendant tout ce temps ? Je pose les mains sur la table et un peu plus sérieusement, j'essaie d'attirer l'attention d'Alec :
▬ Première leçon, sois poli. Ça te servira dans la vie, respecte ceux que tu dois respecter. Je ne suis pas ton ennemi Alec, et tu le sais. T'es assez malin pour le comprendre.

Je lui laisse le sac, je ne savais pas quoi lui prendre. Même si ce dont il a besoin c'est une bible et une bonne paire de claques, je pense que le présent n'aurait pas été accepté à sa juste valeur. Alors je me suis contenté d'un appareil photo argentique pour des tirages instantanés. Je me suis dit que ça lui ferait du bien de chercher des choses intéressantes ou belles autour de lui... Il se lève, j'attends et ne me mets pas en garde maintenant. Je doute réellement qu'il me saute dessus. Au pire, je lui pète le cendrier sur le crâne mais j'aimerais autant de ne pas en arriver là...

▬ T’espère quoi avec ça ? Te racheter une bonne conscience ?! Pourquoi tu fais ça ?!
▬ Bonne conscience ? Tu crois que je regrette de t'avoir fait enfermer ? Je marque une légère pause pour prendre le temps de la réflexion sur comment lui dire les choses. Ce centre est la meilleure chose qui pouvait t'arriver. Et t'aurais pas tenu trois secondes dans une cellule, avec les vrais criminels. Je me lève, prends la tasse de café que je vide avant de la reposer lourdement contre la table. J'étais juste passé voir comment tu t'en sors, et te donner ça.

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Mes tentatives pour te faire rebrousser chemin ont plutôt l’effet inverse. Tu t’amènes de bonne heure et tu t’incrustes chez moi comme chez ta mère.
Qu’est-ce que j’ai encore fait ? allez vas-y annonce la couleur fièrement, fourre moi ton insigne en pleine gueule histoire de faire un peu de zèle.

Si tu ne sais pas répondre à cette question, c'est inquiétant... me réponds-tu avec sérieux. Je te fixe à mon tour, perplexe.

… à moins que ça soit l’idée de me passer encore les menottes qui t’excite ? tu ne relèves et te contente simplement de lever les yeux au ciel. Bah putain, en plus d’être chiant, t’as un humour de chiotte !

On commence par bonjour, quand on a un minimum d'éducation.

Tu sais aussi bien que moi que je n’en ai pas.

Première leçon, sois poli. Ça te servira dans la vie, respecte ceux que tu dois respecter. Je ne suis pas ton ennemi Alec, et tu le sais. T'es assez malin pour le comprendre. Mon regard s’assombrit et t’assassine. Je me rapproche, les narines gonflées par l’agacement que tu m’inspires, puis, poste mon visage très proche du tien, histoire de tu comprennes à qui tu t’adresses. La tension est palpable. C’est d’une voix calme mais menaçante que je te remets à ta place: t’es pas mon père. Entre toi ça bien dans le crâne. Silence. Tu ne le seras jamais. Ici t’es chez moi. Alors, ta pseudo morale à la con tu la réserves aux autres. double silence. Redescends de ton piédestal Mannoia et apprends à rester à la place qu’est la tienne. Triple silence. Ou sinon tu te casses. Et sans même attendre que tu daignes réagir, je m’éloigne sans te quitter des yeux et finis par te tourner le dos pour aller vaquer à mes occupations matinales.

Moi qui pensais que tu prendrais tes cliques et tes claques, finalement tu entres et prends tes aises en te calant sur une chaise de la cuisine. Je lâche l’affaire et me prépare des œufs brouillés. Quand je m’installe, t’es toujours là. J’sais pas trop ce que tu me veux mais ta présence m’exaspère. J’suis claqué et de mauvais poil ! et puis, tu en viens au fait. J’sais pas comment tu te démerdes, mais t’as un don inné pour me foutre en rogne. Mon anniversaire ? Tu t’fous d’moi ?

Ma réaction est épidermique comme si tu sais bien susciter chez moi, je me lève en trombe et t’enchaine. Je ne veux pas de ta putain de pitié ! et bien sûr, comme d'hab, tu as réponse à tout: Bonne conscience ? Tu crois que je regrette de t'avoir fait enfermer ? Ce centre est la meilleure chose qui pouvait t'arriver. Et t'aurais pas tenu trois secondes dans une cellule, avec les vrais criminels. Je reste silence l’espace d’un instant, histoire de bien imprimer. Un petit soupire nasale s’échappe avec ce petit sourire ironique qui étire doucement le creux de mes lèvres : Bah comme tu vois, j’m’en sors, lançai-je en écartant ridiculement les bras. J’humecte mes lèvres avec ma langue, j’ai tenu quinze ans avec un enculé qui me tapait sur la gueule, me brûlait avec ses cigarettes ou encore me lacérait les bras avec ses couteaux de l’armée, tu veux voir ? raillai-je sourire aux lèvres, tout en arborant mes avant-bras comme deux bêtes de foire. Je fais claquer ma langue sur mon palais. Alors tu vois, tes p’tits criminels du trou, ça n’aurait été que d’la rigolade à côté.

J'étais juste passé voir comment tu t'en sors, et te donner ça. L’ironie qui dépeignait mon visage s’estompe peu à peu en détaillant le paquet que tu tiens absolument à m’offrir pour mon anniversaire. Mon regard dévie sur toi et te dévisage avec sérieux: Pourquoi ? T’as pas répondu à ma question. Pourquoi tu fais ça ? demandai-je d’une voix plus posée.

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Je détends mes épaules, le nœud dans mon dos qui me donne envie de me lever et de lui foutre une baffe. Il s'énerve et j'arrive même pas à saisir pourquoi, alors que je lui ai sauvé le cul une première fois, et encore une fois. Et il est aussi énervé que si j'étais venu le chopper moi-même au fond de son ptit lit pour lui passer les menottes. Encore. Je fronce les sourcils et l'observe sans comprendre ce qui peut bien clocher dans sa tête. Je passe un doigt contre ma tempe et essaie finalement de ne pas réagir à ses provocations. Parce que c'est bien ce dont il s'agit, uniquement de la provocation. Est-ce qu'il flippe quand quelqu'un ne lui aboie pas dessus, ne frappe pas, ne brûle pas ? Est-ce que je dois montrer mes mauvaises facettes maintenant pour qu'il se rassure puis puisse reprendre le cours de sa vie ?

▬ Tu as raison, je ne suis pas ton père, dis-je d'une petite voix un peu songeuse, comme en train de se balader sur le fil de la réflexion. On a tous eu des cons dans notre entourage mais qu'on a pas voulu laisser insulter. Est-ce que le jeune Alec est de ceux qui peuvent faire la différence ? Est-ce qu'il voudra laisser son chien de père se faire insulter ou accepter que je suis pas son putain de père parce que c'était un puits sans fonds ? Ton père était un animal, annonce-je sans précaution particulière finalement.

Finalement, il s'entête, ne veut pas entendre les choses. Tête de mule, sale tête de mule. Je le regarde m'exposer ses blessures. J'ai vu les photos quand il a été mis en état d'arrestation, quand son père est mort. Je les regarde sur lui, sur un corps vivant avec des bras qui semblent trembler sensiblement. Je me redresse et m'approche de lui, prenant une inspiration, je saisis sans serrer ses avan-bras entre mes mains. Mes doigts masquent partiellement les reliques des années de violence et mon regard s'ancre dans celui d'Alec. Je passe la langue contre ma lèvre inférieure, cherchant cette fois les mots avec un peu plus de soin que d'habitude :
▬ Ton père était un animal, et ils ont dû te le dire dans tous les sens dans ton centre mais tu méritais pas ça. Pourquoi est-ce que je lui redis ? Bien entendu qu'il le sait, pas vrai ? Les gens savent bien qu'ils ne méritent pas de souffrir. Les gens savent bien qu'ils ne méritent pas de mourir. Je sais pas dire si Alec est resté un enfant à mes yeux, ou s'il n'en a jamais été un, finalement ? Putain, j'aime pas avoir à faire avec les vivants, sont trop compliqués à comprendre. Les traumas, tout ça, ce sont des choses qui me dépassent largement. Pourquoi, pourquoi je fais ça ? Tu. Méritais. Une chance.

Mes mains relâchent ses avant-bras.

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Gabriel & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

Tu as raison, je ne suis pas ton père. Bien. Voilà une chose sur laquelle nous sommes d’accord ! Ton père était un animal. T’as pas idée je crois. Il n’existe pas de mots, pas de vers, pas de couleurs, de tableaux ou de mélodies pour décrire ce qu’il était. Tu as peut-être des années d’avance sur moi, mais ça ne te rend pas plus érudit. Tu crois tout savoir mais t’es loin du compte. Tu es qui pour juger de ce qui est bon pour moi ou pas ? Tu ne me connais pas. Tu ne connais que la façade que je t’autorise à voir. Le centre ou la taule. Qu’importe son nom, tu finis au trou. Mais, c’est toujours un bien meilleur sillage que ceux qui serpentent sur mes avant-bras.

Et puis, d’un coup tu te lèves et tu t’approches. Hey mais tu fous quoi ? Put…Tu m’agrippes aussitôt les bras et tu me fixes avec intensité : Ton père était un animal, et ils ont dû te le dire dans tous les sens dans ton centre mais tu méritais pas ça.

Enraciné dans le sol, je ne bouge pas. Interdit, circonspect, pantois, je ne bouge pas. J’sais pas si c’est ton regard planté dans le mien ou ton geste inopiné, mais mon corps se raidit sous un frisson malaisant qui me sillonne. J’voudrais t’envoyer mon point dans la gueule, mais la pesanteur a raison de moi. J’voudrais brailler pour t’insulter comme il se doit, mais ma bouche est scellée et le silence est roi. Des flashs, comme celui d’un appareil photo et ce sont ses mains meurtrières enserrées autour de mes poignets que je revois. Mes yeux s’écarquillent. Ma respiration s’intensifie. La gorge nouée, j’ai du mal à respirer. J’ai l’impression de crever. J’arrive pas à contrôler l’agitation dans ma cage thoracique assenée par mon palpitant : Ar…arrête..bredouillai-je en totale détresse. Ne me…touche pas…

Arrête… suppliai-je étouffant, haletant, tremblant.

Tu. Méritais. Une chance. achèves-tu en me libérant enfin. Je plaque mes avant-bras contre mon torse puis me recule de trois pas. Dans la précipitation, je me cogne sur le coin de la table et manque de me vautrer. Je prends alors quelques secondes pour me ressaisir et reprendre un peu de contenance. Je déglutis, essoufflé puis te lance un regard contrarié : Ne refais plus ça… dis-je encore un peu haletant.

Quelques minutes passent, le temps que la crise passe. Je me redresse pour me tenir droit. Je relève la tête, puis viens tapoter le bois de la table de mes doigts : tu es qui pour décider de ce que je mérite ? c’est ça qu’on vous apprend chez les poulets ? A façonner votre propre justice ?

Je m’avance encore un peu plus près, à quelques centimètres à peine. J’suis sûr que tu peux sentir mon souffle sur ton visage. Je te regarde alors droit dans les yeux puis m'exprime très calmement: Oublie pas que j’ai buté quelqu’un. Peu importe qui il était, ce qu’il avait fait. Je l’ai buté. Silence. J’humecte mes lèvres avec ma langue avant de poursuivre, il y a une justice, mais c’était pas à toi de la faire. Peut-être que si tu les avais laissé me foutre au trou, le p’tit Thompson aujourd’hui serait…indemne. Silence. Je déglutis de nouveau sans quitter tes prunelles des yeux. T’es pas Superman Mannoia. T’es juste un flic. Essaie pas de jouer les héros, fais simplement ce qu’on attend de toi.

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Il semble perdu, il semble... en détresse et mes mains le relâchent. Je fronce les sourcils, l'observant, sans réussir à saisir ce qu'il est devenu ou ce qu'il est amené à devenir. Je l'écoute me demander si on nous apprend à façonner notre propre justice. Non, je sais où se trouve la limite, la fameuse ligne blanche qui distingue ce qui est bien de ce qui est mal. La ligne blanche est fine, tellement fine qu'on est parfois tentés de fermer les yeux pour l'ignorer, il suffit de quelques larmes, quelques gouttes de sueur qui brûlent les yeux pour ne plus la voir. La ligne blanche met les gentils d'un côté, et les méchants de l'autre. Alec me demande si c'est ça qu'on nous apprend à l'école, de dessiner la ligne blanche ? Je ne peux pas dessiner la ligne, nul ne le saurait. Je me tiens du côté des gentils, du bon côté de la ligne. Celle qui sépare le bien du mal, les gentils des méchants, la justice de la vengeance.

Il semble perdu, il semble... en détresse et mes mains le relâchent. Qui suis-je pour décider de ce qu'il mérite ? Je suis celui qu'on a appelé pour donner un avis. Je suis celui qui a traversé les rues et la nuit, traversé le silence et les sirènes pour venir aux pieds d'un cadavre avec la gueule écrasée. Qui suis-je ? Je suis celui qui a serré les menottes, et je suis celui qui a dû prendre une décision. Je ne franchis pas la ligne blanche, Alec. J'ai un flingue dans la main, et le bras plutôt long. Il s'approche, je ne sens plus la menace, plus comme précédemment. S'il veut essayer de me mettre son poing en pleine gueule, qu'il essaie, qu'il le fasse et la réponse sera immédiate. Mon regard clair se plante dans le sien, sévère et curieux à la fois.

Il semble perdu, il semble... en détresse et mes mains le relâchent. Je l'écoute se gargariser de ce meurtre alors que ce n'est pas lui qui l'a tué, c'est ce flot d'émotions, de rage, de peur, de colère, j'en sais rien. C'est une vague qui a brisé le port de la violence et qui a tout emporté dans un putain de tsunami écarlate. Je hausse des épaules, pas franchement heurté par le sort de ce gamin. Je ne suis pas celui qui lance les dés, et je ne suis pas Dieu. Si ce gamin est estropié, ce n'est pas ma faute, je ne suis pas celui qui a levé la main sur lui. Je penche la tête sur le côté et répond d'une voix monocorde :
▬ Je suis pas ton héros ni ton sauveur Alec, et jsuis pas ton juge non-plus. J'ai juste pensé qu'il y a quelques semaines, c'était ton anniversaire. Je quitte son regard du mien et fais volte face, pose les mains contre le dosseret de la chaise où j'étais assis auparavant. Le monde mérite pas que tu deviennes comme ton père. Oui, t'es un meurtrier. Ce qui est fait est fait. Inutile de t'en vanter. T'es pas un gros dur, Alec. T'es... t'es un gosse putain. T'es un gosse.

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Buon Compleanno

Gabriel & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

Depuis que le colonel Redfield s’est déchaîné sur moi, j’ai du mal avec les contacts. Je ne supporte pas qu’on me touche. Souvent, ça pose des problèmes quand je baise. Certaines nanas, plus douces et plus câlines, veulent profiter plus longtemps de la marchandise, mais je les stoppe net. C’est moi qui touche, moi qui contrôle, moi qui mène la danse. Fin de la discussion.

Ça m’emmerde. Je n’ai pas pu camoufler le malaise que tu as suscité chez moi quelques minutes plus tôt. Par pitié, ne reviens pas sur ça, je n’ai envie d’en discuter. Il y a quelques années, je t’en aurais directement collé une pour ce geste. Mais on dirait bien que les séances chez le Docteur Arodaky ont porté leur fruit après tout. Je n’aime pas montrer cette facette, tu risques de me prendre pour un faible, et cette pensée me déplait.

Je suis pas ton héros ni ton sauveur Alec, et j'suis pas ton juge non-plus. J'ai juste pensé qu'il y a quelques semaines, c'était ton anniversaire. Je te fixe dans les yeux, je t’écoute. Je t’entends. Et je ne comprends toujours pas. Sur une même accalmie je te réponds : Alors pourquoi tu agis comme tel ? Tu l’as dit toi-même il y a deux minutes. TU as jugé que je méritais une chance. TU débarques chez moi, et me dicte ma conduite, comme si j’étais… silence. Je ne sais pas pourquoi les mots ne sortent pas tout de suite. Alors, je prends un temps pour me reprendre comme si j’étais ton fils, Silence. Mais je ne suis rien de tel. Je ne suis pas ton fils. Je ne suis pas ton ami. Je suis juste un mec que t’as envoyé au trou, parce que la justice en as décidé ainsi. Que ce soit mon anniversaire ne doit pas te concerner. Tu dois t’en foutre. Depuis quand un meurtrier reçoit autant de considération ?

Finalement, c’est toi qui ne tiens pas le regard, toi qui fuis, toi qui me tournes le dos parce que tu n’assumes peut-être pas les mots que tu t’apprêtes à prononcer, du moins, pas assez pour me le dire dans le blanc des yeux. Le monde mérite pas que tu deviennes comme ton père. Oui, t'es un meurtrier. Ce qui est fait est fait. Inutile de t'en vanter. T'es pas un gros dur, Alec.

Je ne bouge pas, j’humecte mes lèvres et me contente de faire face à ton dos, Qui te dis que je vais suivre ses traces hein ? Qu’est-ce qui te fait croire que c’est une chose dont je suis fier ? Tu ne me connais pas. Gabriel. Tu émets des jugements comme si tu connaissais déjà la fin de l’histoire et ce, sans avoir le putain de courage de me le dire en face.

T'es... T'es un gosse. Nous y voilà. J’humecte mes lèvres tandis qu’un souffle nasal s’échappe pour accompagner ce sourire blasé, gravé sur mes lèvres. Je secoue doucement et négativement la tête, tu vois c’est ça ton problème. Tu me vois encore comme le gamin de quinze piges en train de chialer pour avoir buté son père. Silence. Les faits sont là : j’ai grandi. J’ai changé. J’ai avancé. Mais visiblement pas toi. Et ça, t’as du mal à l’accepter. Accepter que les gens puissent avancer sans toi. Silence.

Je n’ai pas besoin de toi, ni de ta compassion ou encore moins de ta pitié. Je ne bouge pas, j’humecte mes lèvres et me contente de faire face à ton dos, puisque, c’est toi qui ne tiens pas le regard, toi qui fuis, toi qui me tournes le dos parce que tu n’assumes pas que les gens puissent avancer sans toi, que JE puisse avancer sans toi.

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▬ Alors pourquoi tu agis comme tel ? Tu l’as dit toi-même il y a deux minutes. TU as jugé que je méritais une chance. TU débarques chez moi, et me dicte ma conduite, comme si j’étais…

Je lève les yeux au ciel. Mais quel casse-couilles ! Rien n'est jamais simple avec les gamins, je le vois avec mes neveux. Toujours à faire des crises pour rien et à pleurer quand on leur tire les oreilles ensuite... Alec est pareil, il fait une connerie, il se fait tirer l'oreille puis il part bouder. Une bonne paire de claques, voilà ce qu'aurait dit mon grand-père, pour sûr ! J'essaie juste de... je sais pas vraiment, je veux juste m'assurer que sa sortie s'est bien passé, qu'il va bien mais il n'est pas le mioche qui pleurait pas loin du cadavre de l'autre ordure. Mais je retrouve celui que j'ai envoyé en cabane, avec la même hargne au corps, la même défiance. Je secoue la tête avec une pointe d'exaspération quand ses projections me font passer pour le père de substitution.

▬ Je ne suis pas ton fils. Je ne suis pas ton ami. Je suis juste un mec que t’as envoyé au trou, parce que la justice en as décidé ainsi. Que ce soit mon anniversaire ne doit pas te concerner. Tu dois t’en foutre. Depuis quand un meurtrier reçoit autant de considération ?

Il est bête. Malgré toutes les capacités que les médecins lui attribuent, je crois qu'Alec est bête. Je tapote nerveusement sa table du bout du doigt. Je ne vais pas t'adopter ni aller boire des bières avec toi, rassure-toi. Je me demande à quoi ressemblerait mon enfant, s'il était venu au monde. J'ai la gorge nouée, les lèvres qui se pincent malgré moi. Parfois, ça passe comme ça. Une simple pensée qui me fait encore quelque chose, et je me répète que le passé, c'est le passé. Je ravale tout ce que je peux ravaler. La fin des histoires, je ne la connais pas. Je ne la connais jamais. Il y a des mecs qui avaient l'air corrects et qu'on a coffrés pour avoir poignardé leur bonne femme, des mecs bien qui ont tabassé jusqu'à la mort, étranglé ou écrasé et il y a des pauvres types qui ont donné un coup de couteau droit devant eux quand ils se sentaient menacés, des mecs qui se sont battus, et ils sont tous au même endroit. Je sais pas si Alec repassera à l'acte un jour, peut-être que oui. Je veux juste essayer de réduire le champ des possibles. Je suis peut-être pas très intelligent, je suis peut-être pas très riche ou pas comme il faudrait, mais la solitude a jamais sorti les hommes du fond du trou. Et je voulais juste m'assurer qu'il n'y était pas.

▬ Les faits sont là : j’ai grandi. J’ai changé. J’ai avancé. Mais visiblement pas toi. Et ça, t’as du mal à l’accepter. Accepter que les gens puissent avancer sans toi.

Je ricane à ses dires et lève les yeux dans sa direction. J'attends une seconde et mon sourire quitte mes lèvres, je me rapproche de lui, prêt à lui envoyer un peu de plomb dans le crâne. Au petit génie bipolaire avec tendance je ne sais plus trop quoi...
▬ Tu me surestimes trop Alec, j'ai pas l'ambition de contrôler le destin des petits merdeux qui passent par ce centre, et j'ai pas envie d'en faire mes gosses non-plus. La compassion, c'est ce qui nous rend humain, « gamin » et tu seras pas plus vite un homme parce que tu te la joues intouchable. J'attends une seconde et plonge mon regard clair dans le sien, un peu irrité par son accueil finalement, et le fait qu'il se monte le crâne avec toutes ces conneries... Je suis qu'un flic, le monde m'attend certainement pas pour faire le tour, dis-je avec l'index tournant dans le vide comme pour illustrer mon propos. Ouais, « j'ai » jugé que tu méritais une seconde chance, parce que j'étais en charge de l'enquête de ton premier crime, et « j'ai » jugé que tu filais mal, parce que j'ai été consulté quand t'as estropié un autre gamin. Je recule, lui rendant son espace vital. C'est qu'un cadeau Alec, jte fais rien signer. Tu me dois rien, et je te dois rien. J'ai pas pitié de toi, t'as eu ce que tu mérites. Tu te sens mieux ? Je lève les yeux au ciel. Je venais pas pour remuer la merde, je vais te laisser.

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Gabriel & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

Je ne comprends pas. J’suis peut-être con. Mais ton attitude n’est en rien le reflet de tes paroles. Elle en est même le strict opposé. Tu dis ne pas être ici pour me juger ou me sauver, si je reprends tes mots, et pourtant c’est ce que tu ne cesses de faire depuis tout à l’heure. Tu ne représentes pas la justice, tu œuvres pour elle. Tu n’es ni plus ni moins qu’un pantin qui dois bêtement, obéir aux ordres et faire ce qu’on lui demande. Es-tu sûr d’avoir choisi le bon métier Al Capone ? Car si je ne m’abuse, tu contournes les lois. N’est ce pas ce que tu as fait il y a neuf ans quand tu m’as évité la cabane pour ados ? tu es venu t’accroupir devant moi. Tu as posé tes mains sur les miennes. Tu m’as regardé dans le blanc des yeux et tu as dit : j'espère que t'as pas de fracture aux mains, si un jury sait que tu t'es acharné dessus, tu seras jugé comme un adulte. Mets ça dessus et te plains pas…La coloration du corps indique qu'une partie des coups a été portée post-mortem. Avant qu'on ne te pose la question, tu diras que tu as cherché à le réanimer, à le réveiller. Fais ce que je te dis ou tu vas pourrir en cabane, et ça n'en vaut pas la peine. Et ta mère te suivra pour parjure. Tu as été stupide, mais ce qui est fait est fait, sois malin maintenant.

J’ai très vite compris que t’étais plutôt le genre à se faire justice soi-même. Ce jour-là, t’as eu pitié de moi alors qu'en vérité, je venais de buter mon père. Tout le monde le sait, les circonstances atténuantes ne sont pas une excuse pour justifier un meurtre. Et même si je ne suis pas mécontent d’avoir buté cet enculé, au fond de toi, tu sais j’aurais dû aller. Mais tu t’es octroyé le statut de juge et tu as choisi de contourner les règles pour moi comme le ferait un père. Tu t’amènes ici à pas d’heure, tu me dictes ma conduite, tu veux que j’te rende des comptes, puis la cerise sur le gâteau ? tu m’apportes un cadeau d’anniversaire. Et après tu me balances que: Tu me surestimes trop Alec, j'ai pas l'ambition de contrôler le destin des petits merdeux qui passent par ce centre, et j'ai pas envie d'en faire mes gosses non-plus. La compassion, c'est ce qui nous rend humain, « gamin » et tu seras pas plus vite un homme parce que tu te la joues intouchable.

Je penche la tête sur le côté, humecte mes lèvres, stupéfié de constater à quel point tu es borné et aveugle : T’as quoi ? Quarante piges et tu te la joues daron qui a la science infuse, dans le genre j’ai tout vu, j’ai tout fait, j’ai raison et toi tu fermes ta gueule. Ne vois-tu pas que ton attitude est l’exact contraire de tes paroles ? Tu t’imposes chez moi, tu m’infantilises, tu me juges alors que tu ne sais rien de moi. Tu es étouffant Gabriel. Et le pire c’est que tu ne t’en rends même pas compte. Et bientôt quoi ? Tu vas m'ordonner de filer dans ma chambre ? Petit silence. Occupe-toi de ta famille d’abord avant de t’occuper de mes affaires.

Je suis qu'un flic, le monde m'attend certainement pas pour faire le tour… j’acquiesce à tes paroles tout en ajoutant, alors agis comme-t-elle et arrête de jouer les justiciers.

Ouais, « j'ai » jugé que tu méritais une seconde chance, parce que j'étais en charge de l'enquête de ton premier crime, et « j'ai » jugé que tu filais mal, parce que j'ai été consulté quand t'as estropié un autre gamin. je lève les yeux au ciel puis écarte les bras d’exaspération, mais tu n’es PAS juge, Gabriel ! Tu es JUSTE un flic qui doit se contenter de suivre les ordres. C’est pas à toi de décider de la vie que doivent mener les anciens tolards que tu affectionnes pour apaiser ta petite conscience ! tu recules un peu, C'est qu'un cadeau Alec, jte fais rien signer. Tu me dois rien, et je te dois rien. J'ai pas pitié de toi, t'as eu ce que tu mérites. Tu te sens mieux ? je secoue négativement la tête, avec une certaine résignation. Quoique je dise, tu resteras sur tes positions. De toute manière, il n’y a plus rien à ajouter.

Bien. Alors je ne te dois aucune explication. Ce que je peux bien faire de ma vie ne te concerne pas. silence puis je désigne le sac d’un signe de la tête, je pense que tu devrais offrir ça à quelqu’un qui le mérite, avouai-je sur un ton plus doux. Je venais pas pour remuer la merde, je vais te laisser. Je détourne le regard sur le côté avant que ce dernier vienne s’échouer sur le sol. Je mords l’intérieur de ma joue tandis qu’un lourd silence règne dans la pièce.

je suis d’accord…tu n’aurais pas dû venir, mon regard hésitant vient de nouveau accrocher le tien et sans que je comprenne pourquoi, un petit pincement me saisis au niveau de la cage thoracique. Un soupire nasal s’échappe. Je déglutis dans ce silence tandis que mes yeux ne te quittent pas…

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▬ T’as quoi ? Quarante piges et tu te la joues daron qui a la science infuse, dans le genre j’ai tout vu, j’ai tout fait, j’ai raison et toi tu fermes ta gueule. Ne vois-tu pas que ton attitude est l’exact contraire de tes paroles ? Tu t’imposes chez moi, tu m’infantilises, tu me juges alors que tu ne sais rien de moi. Tu es étouffant Gabriel. Et le pire c’est que tu ne t’en rends même pas compte. Et bientôt quoi ? Tu vas m'ordonner de filer dans ma chambre ?

Pia pia pia, me dis-je en levant les yeux au ciel. Tu ne sais rien de moi, bla bla t'es un vieux con, bla bla, ma vie est si dure... Je crois qu'il a ses premières règles. Je soupire et ne prends même pas la mouche quand il me lâche un « Occupe-toi de ta famille d’abord avant de t’occuper de mes affaires. » Ouais t'en fais pas pour ma famille, Adrien Monk, je gère très bien tout ce qu'il y a à gérer. J'esquisse un sourire en l'observant de haut en bas et lève un index amusé dans sa direction pour simplement corriger :
▬ C'est trente-neuf ans, que j'ai, et jsuis le daron de personne, rassure-toi.

Je l'écoute monter sur ses grands chevaux, je pense que ça ne sert à rien de discuter avec lui. Si je le traite comme une merde, il pourra croire que tout le monde lui en veut, et moi, en fait ; et si j'essaie de voir comment il va, il va croire que jveux l'adopter. Il n'y a donc pas d'entre deux ? Forcément que je ne serais pas venu là si je ne l'avais pas rencontré à la mort de son père, c'est bien normal. Il veut que je le vois comme un bonhomme ? D'accord Alec, t'es un vrai mec, elle est où la différence maintenant ? Je me racle la gorge et fais un pas dans sa direction, me rapproche de lui.
▬ C'est bon, t'es calmé ? Je me pince une seconde l'arrête du nez entre l'index et le pouce. Pourquoi c'est si compliqué de leur parler à... à tous, en fait ? C'est peut-être moi qui m'y prends mal après tout ? Je pousse un long soupir. T'es un gros dur, un vrai bonhomme, ça va mieux ? Bref silence. Écoute, soyons honnêtes, je me mouille pas le cul tous les quatre matins pour des mecs comme toi, simplement je voulais savoir comment tu t'en sors ? T'as pas besoin de mon aide ? Mais c'est très bien, au poil, parfait ! Mais arrête de te comporter comme un con, un peu.

Je m'éloigne de lui dans un nouveau soupir et lui demande simplement de me montrer « quelques clichés » s'il a l'occasion d'en faire. Il comprendra s'il ouvre le sac un jour...

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Gabriel & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

Je lâche l’affaire, tenter de discuter avec toi c’est comme pisser dans un violon : inutile, désappointant et une perte de temps. Rien qu’à voir tes réactions de gamin ! tu hausses les yeux avec insolence, comme si les mots qui traversent mes lèvres n’étaient qu’un tissu de merdes ambulantes. C’est ce que je disais : Monsieur est faiseur de bonne parole et les autres de gros mythomanes. Non seulement t’es fier comme un paon, mais t’assumes pas ton comportement et tu rejettes constamment la faute sur les autres. Toi t’es es la pureté incarnée et je suis le Diable en personne ! t’as tellement pas de répartie que tu me refous en boucle mes erreurs passées. Tu ne changes jamais de disque ! Avec toi, c'est toujours la même chanson, sauf que là, ton disque est enrayé et me casse les oreilles. Tu te penses dans le droit d'exiger de moi que j't'obéisse au doigt et à l'œil comme un p'tit toutou, sous prétexte que tu m’as évité la taule à quinze piges. Monsieur se la joue justicier mais n’assume pas son rôle jusqu’au bout.

C'est trente-neuf ans, que j'ai, et jsuis le daron de personne, rassure-toi. Je ne relève pas, te toise avec agacement en me demandant quand est-ce que tu daigneras lever ton cul de la chaise pour t’en aller. Tu te lèves ouai, mais pas pour prendre la porte. Non. Tu te rapproches de moi et je sens mon agacement s'embraser. Je me mords l’intérieur de la joue : C'est bon, t'es calmé ?

J’ai l’air ! sifflai-je sur un ton agressif. Tu soupires.

T'es un gros dur, un vrai bonhomme, ça va mieux ? j’arque un sourcil sans me départir de cette expression acérée : Écoute, soyons honnêtes, je me mouille pas le cul tous les quatre matins pour des mecs comme toi, simplement je voulais savoir comment tu t'en sors ? je croise les bras d’impatience. T'as pas besoin de mon aide ? Mais c'est très bien, au poil, parfait ! Mais arrête de te comporter comme un con, un peu. Mes doigts tapotent précipitamment mon biceps et voyant que t’as épuisé ta salive je te lâche sèchement : Barre-toi de chez moi Gabriel !
Je n’ai pas besoin de me répéter que tu sors dans le silence et je viens claquer violemment la porte derrière-toi : Va te faire foutre ! sermonnai-je sur un ton calme mais irrité.

Je rebrousse chemin, regagnant la cuisine pour débarrasser la table et faire la vaisselle. Aussitôt les assiettes posées sur l’égouttoir, on toque à nouveau à la porte. Mon regard se durcit et mes narines se gonflent sous la colère. D’un pas précipité et enragé, je retourne à l’entrée et rouvre la porte d'un geste violent : J’t’ai déjà dit de dégager ! t’as… et voilà ! j’me retrouve comme un con !

Je bug: ma Colombe ! C’est toi ! mon visage se radoucit et un sourire ravi étire la commissure de mes lèvres dès lors où mon regard se pose sur toi. Je m’approche pour te voler un baiser avant de te laisser entrer tandis que je file à la cuisine : viens entre, j’te sers quoi ? t’as mangé ?

(c) princessecapricieuse

@Anastasia Sokolov

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BUON COMPLEANNO

@Alec Redfield & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Le soleil vient tout juste de faire son apparition, la nuit emportant avec elle le reste de ton sommeil. qui n’a été que très court. Lorsque tu ouvres les yeux, tu ne sais même pas l’endroit où tu te trouves mais en observant les alentours tu peux deviner qu’il s’agit d’un parc où tu t’es endormie sur l’un des bancs. Tu ne sais même pas comment tu es arrivée ici, sans doute que tu as décidé de faire une petite pause avant de finalement t’écrouler pour de bon. Pour dire vrai, ce n’est pas la première fois que tu dors dehors et ce ne sera sûrement pas la dernière fois. Au moins tu n’es pas envahissante pour quoi que ce soit étant donné que tu refuses de retourner chez ton père mais tu ne veux pas non plus toujours être chez ton petit-ami ou encore chez tes cousins. Tu ressens quand même le besoin de rejoindre la chaleur d’un appartement à l’heure actuelle malgré le fait qu’il fait plutôt bon à l'extérieur alors tu décides de te lever pour prendre la direction de chez Alec. Tu ignores s’il sera debout étant donné qu’il est très tôt mais dans le pire des cas, tu pourras toujours patienter sur son palier… Ce sera toujours mieux que l’endroit où tu viens de crècher.

Tes jambes montent les escaliers un à un, sans aucune précipitation alors que tu ignores qu’à quelques minutes tu aurais pu croiser ton cousin qui sort de l’immeuble. D’autant plus que tu ignores qu’ils se connaissent et qu’il n’est pas au courant que tu as une relation avec un garçon, pas que ce serait un problème mais tu préfères être discrète à ce sujet. Tu parviens finalement à toquer à sa porte et à la place d’un silence que tu pensais trouver, tu te retrouves face à une furie qui te demande de partir. Tu hausses un sourcil sans comprendre la situation, tu n’as pas le souvenir de l’avoir quitté fâché la veille mais il arrive parfois que tu aies quelques pertes de mémoires à cause de ce que tu consommes. Cela dit, tu as comme l’impression qu’il pensait qu’il ne s’agissait pas de toi puisqu’il retrouve son calme dès lors que son regard croise le tien. - “Je te dérange?” - Peut-être qu’il n’est pas seul après tout? Il te propose tout de même d’entrer après t’avoir volé un baiser. Tu te glisses donc à l'intérieur de son chez lui en fermant la porte derrière lui. - “Tu es déjà debout?” - Tu te diriges vers le canapé, tu as plutôt besoin de retrouver le confort de ce dernier plutôt que de manger quoi que ce soit. Tu n’as même pas faim d’ailleurs étant donné que tu ne manges que très peu, c’est plutôt par nécessité que tu le fais. - “Je veux rien, merci.” - Il devait certainement s’attendre à ce refus. D’autant plus que tu as encore la tête en vrac, il suffit de voir ton visage pour le comprendre. A la place, tu préfères plutôt sortir ton paquet de cigarette pour en glisser une entre tes lèvres. - "Tu veux?” - Tu lèves le regard vers lui malgré le fait qu’il se trouve dans la cuisine. Tu espères d’ailleurs qu’il viendra te rejoindre plutôt que de rester là-bas.-

(c) oxymort

Buon Compleanno

Anastasia & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

À cause de l’Inspecteur Derrick, je ne t’ai pas accueillie avec l’engouement que tu suscites à chaque fois que tu frappes à ma porte. Se faire tirer du pieux aux aurores pour se coltiner une pseudo leçon de moral à la con a le don de me foutre de mauvais poil pour le reste de la matinée. Autant dire que je me suis comporté comme un vrai connard dès ton arrivée. Quand je réalise que tu es là, j’me sens un peu con et Dame culpabilité vient me ronger. Je ne t’en voudrais pas si tu m’envoies bouler. Je te vole un baiser avant de filer à la cuisine pour te servir quelque chose: Je te dérange ?

Nan nan t’inquiète. Tu tombes à pic. Entre et installe-toi, j’arrive. rassurai-je en fermant la porte du frigo.

Tu es déjà debout ? Je veux rien, merci. Tu veux ? Je te rejoins au salon avec la banane jusqu’aux oreilles de constater que tu ne tiens pas rigueur de mon accueil chaleureux (ironique).

Comme tu veux ma jolie, je me laisse tomber comme un sac sur le canapé en soupirant. Ouai ! un visiteur indésirable. Bref, on s’en fou, viens par-là, je passe mon bras autour de ton épaule pour venir langoureusement t’embrasser au creux du cou, et ainsi m’enivrer de ton exquis parfum vanillé. Je m’arrête un instant pour jeter une œillade à la clope que tu tiens entre tes doigts et que tu me proposes généreusement. Mes iris bruns se mêlent au lagon sauvage de tes yeux. Je me mords la lèvre inférieure : il y a bien autre chose que je voudrais, petit sourire malicieux avant de me saisir de la clope pour la porter à mes lèvres. Je te sonde en silence, ne pouvant m’empêcher de remarquer la fatigue qui étire les traits de ton visage. Je fronce les sourcils :T’as l’air crevée. Tout vas bien ? T’as fait quoi de ta soirée hier finalement ?

(c) princessecapricieuse

@Anastasia Sokolov

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BUON COMPLEANNO

@"Alec Redfield" & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Tu ne tiens même pas rigueur de cet accueil qu’il t’offre, tu peux comprendre le fait qu’il n’apprécie pas d’être dérangé à une heure aussi matinale. D’autant plus qu’il ignorait qu’il s’agissait de toi. Tu es quand même persuadée qu’il s’est passé quelque chose avant que tu n’arrives mais il n’a visiblement pas envie de te parler de quoi que ce soit… Tant pis, tu n’as aucune envie de te prendre la tête ce matin. Au contraire, tu préfères attendre qu’il vienne te rejoindre dans le canapé. Tu as d’ailleurs une réponse rapide à ta question lorsque tu le vois venir vers toi avec un large sourire sur les lèvres. Tu lui fais un peu de place à tes côtés afin de pouvoir te réfugier dans ses bras. - “C’est vrai… On s’en fou.” - Tu n’es pas le genre de nana à faire des histoires pour rien, il est libre d’avoir sa vie également et en ce moment tu veux juste profiter de sa présence. Tu frémis d’ailleurs sous les baisers qu’il t’offre dans ton cou, tu en oublies presque la cigarette entre tes doigts d’ailleurs. Son regard croise le tien alors que tu échappes un sourire en coin à ses propos. - “Ah oui? Et qu’est-ce que tu désires?” - Tu joues les ignorantes mais tu as bien une petite idée derrière la tête en vérité. Tu lui allumes ensuite sa cigarette d’un coup de briquet et tu termines la tienne que tu écrases dans le cendrier qui se trouve sur la table basse juste devant. Tu hausse doucement les épaules à sa question étant donné que tu ne te souviens plus de la moitié de la soirée. - “J’ai bu un verre dans un bar et après j’ai voulu faire un tour en ville.” - Rien qui ne justifie le fait que tu n’es pas revenue ici pour la nuit mais vu que tu te balades de maison en maison, il aurait pu croire que tu te trouves chez l’un de tes cousins. - “Et ce matin je me suis réveillée sur le banc d’un parc… Rien de fabuleux.” - Du moins, de ton point de vue mais tu sais que tes proches commencent à s’inquiéter concernant ton addiction. Tu sais que tu cours un danger constant en étant dans les rues de cette manière mais ce n’est clairement pas ce dont tu te soucis. - “Et toi alors?” - Tu ignores ce qu’il avait prévu de sa soirée étant donné que tu n’avais plus de batterie sur ton téléphone assez tôt. Encore un problème fréquent chez toi… -

(c) oxymort

Buon Compleanno

Anastasia & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

C’est vrai… On s’en fou.

Franchement quand je suis avec toi, la dernière chose dont j’ai envie, c’est parler de ce relou de Gabriel. Chose promise, chose due, je passe mon bras autour de toi et t’attire plus près pour me délecter d’un peu de toi. Je chéris ton cou de mes lèvres, m’enivrant de l'odeur addictive de ta peau de velours. Je te sens frissonner sous mes baisers et la satisfaction du plaisir que je te procure est un réel délice et une intense source d'excitation. Mon jeans peut en témoigner.

Tu me proposes un peu de perdition avec une clope, mais le choix entre ton corps transpirant sur moi et cinq minutes de nicotine est vite vu ! je joue un peu sur les mots, pour te mettre en haleine, mais tu t’amuses à jouer les petites innocentes en me lâchant un joli sourire en coin : Ah oui? Et qu’est-ce que tu désires? À cette question, je mords lentement ma lèvre inférieure avec tout l’envie du monde te de faire mienne, toutefois, quand tu allumes ta clope, j’ai conscience que ce n’est pas le bon tempo. Alors, j’attends et lance un petit brin de causette, le temps que tu te décides. J’y vais avec des questions basiques.

J’ai bu un verre dans un bar et après j’ai voulu faire un tour en ville. Et ce matin je me suis réveillée sur le banc d’un parc… Rien de fabuleux. Hum…à ces mots, mon regard choie sur tes mains puis regagnent tes prunelles. J’humecte mes lèvres puis me rapproche doucement. L’une de mes mains effleurent ta joue de mon index : Hey…tu sais que tu peux dormir ici… je te fixe d’un air grave puis prends un ton plus sérieux, j’aime pas te savoir dehors toute seule toute la nuit. Mes doigts entament des caresses plus tendres et plus douces sur ta joue, puis descendent lentement jusqu’au creux de ton cou avant d’accoster ton épaule sur laquelle je dépose un petit bisou :Reste ici. Avec moi, murmurai-je presque suppliant.

Tu détournes ensuite la conversation pour en revenir à moi : Et toi alors ? Moi ? Il n’y a rien de bien intéressant à relater. Finalement, ça sera nicotine avant le sexe...Je me tourne pour me caler au fond du canapé, ôtant mon bras pour venir prendre une clope dans mon paquet sur la table basse. Je l’allume à mon tour et tire deux trois fois dessus avant de laisser échapper un cumulus blanc : Rien de bien intéressant. J’ai passé la soirée avec Ali et j’suis rentré. Je pensais dormir un peu plus ce matin, mais on a pas toujours ce qu’on veut hein !

Je tire de nouveau sur ma clope, la finis à mon tour puis viens allègrement l’écraser à mon tour dans le cendrier, près du cadavre de la tienne. Je lâche mon dernier souffle de fumée puis tourne le visage pour te contempler. Mon regard s’adoucit et s’attendrit : Allez viens. dis-je d’un signe de la tête pour t’inviter à venir sur moi.

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@Anastasia Sokolov

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BUON COMPLEANNO

@"Alec Redfield" & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Peu importe le visiteur indésirable qu’il vient de mettre à la porte, ce ne sont pas tes affaires et tu ne cherches pas à mettre ton nez dans les siennes. Ce n’est pas que tu ne t’intéresses pas à lui mais il a le droit d’avoir son jardin secret et puis tu lui fais confiance. Tu sais qu’il en va de même de son côté, toi qui ne cesse de vagabonder à droite et à gauche sans qu’il n’ait de nouvelle par moment. Véritable électron libre, tu ne te prends pas la tête et préfère te laisser guider par les aléas de la vie. Il n’a pas l’air d’apprécier le fait que tu ne sois pas revenu cette nuit et qu’à la place, tu étais dehors toute la nuit. Tu es consciente que c’est normal de s’inquiéter étant donné que c’est parfois dangereux mais tu prends les choses à la légère, comme à chaque fois. - “Je sais bébé…” - Tu n’as plus vraiment de maison étant donné que tu as quitté le domicile familial mais tu sais que tu peux compter sur lui ou encore sur tes cousins, c’est d’ailleurs entre ces deux adresses que tu as toutes tes affaires. - “Je crois que je n’arrivais plus à me souvenir du chemin enfaite.” - Encore dans un état second, incapable de te réperer. Ton regard affronte le sien un instant et tu hoches la tête lorsqu’il te supplie presque de rester près de lui. Comment ne pas craquer avec toutes ses caresses tendres qu’il t’offre ? - “J’essaierai la prochaine fois, c’est promis.” - Tu ne peux pas lui assurer qu’il n’y aura pas de prochaine fois étant donné que c’est assez fréquent mais à l’approche de l’hiver, il y a un peu plus de chance que tu cherches un endroit où te réfugier plutôt que de rester dehors.

Tu te redresses un peu pour qu’il puisse récupérer son paquet de cigarettes qui se trouve sur la table afin de te rejoindre. Tu échappes un rire à ses mots, tu sais qu’il se couche parfois assez tard donc c’est légitime qu’il ait besoin de se reposer le matin. Si tu n’avais pas été réveillé par les rayons du soleil, sans doute que tu serais encore endormie toi aussi étant donné qu’à la base, tu n’es pas vraiment matinale. - “Au moins je n’ai pas eu la lourde responsabilité de t’avoir réveillé." - Une chance pour toi finalement. Tu te penches pour écraser ta cigarette après avoir consommer ta dernière bouffée de nicotine et le brun ne tarde pas à imiter ton geste un court instant plus tard. - “Je pourrais aussi te proposer qu’on aille se recoucher tous les deux mais j’ai l’impression que tu as un autre programme derrière la tête.” - Tu n’es pas idiote bien sûr, tu as très bien compris ce dont il avait envie et il te le confirme à son invitation. Tu ne tarde pas à glisser une jambe au-dessus de lui pour te retrouver à califourchon sur ses genoux. Tu peux déjà sentir son excitation à travers ton jean et autant dire que c’est plutôt plaisant de savoir que tu parviens encore à lui faire cet effet. Tes lèvres viennent alors à la rencontre des siennes pour un baiser sensuel, beaucoup moins chaste que le premier que vous avez partagés tout à l’heure. -

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Les deux tourtereaux semblent visiblement partis pour le cercle addictif de la luxure. Comme je les comprends. Rien de tel pour se mettre de bonne humeur, n’est-ce pas Alex ? Rien de tel qu’un peu de chaleur et de tendresse après une nuit passée dehors seule sur un banc comme une clocharde, n’est-ce pas Anastasia ?

Et pourtant, trois coups sur le bois de la porte viennent troubler leur intimité. Mais qui est-ce donc encore ? Pourvu que le policier n’ait pas décidé finalement d’achever leur conversation. Les trois coups cette fois, plus prononcés, retentissent à nouveau, comme un écho du passé.

▬ @Alexander Redfield on toque à ta porte. Tu devrais aller ouvrir.

▬ @Anastasia Sokolov tu détestes être coupée dans ton élan, mais c’est peut-être important.

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Buon Compleanno

Anastasia & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

Je sais bébé. Je crois que je n’arrivais plus à me souvenir du chemin enfaite. Je te dévisage, songeur, comprenant le fond du problème. Je n’ai aucun droit de juger ce que tu fais à tes heures perdues, car je n’ai aucune idée de la vie que tu mènes quand je ne suis pas là, et parce que nous avons tous nos merdes à gérer, nos moments de faiblesse à surmonter et nos moyens pour encaisser. Parce que je ne veux pas être pour toi, le connard moralisateur qui te fait fuir, mais le refuge que tu cherches et dont tu te languis. Je te dévisage, songeur et impuissant. Je soupire, quelque peu contrarié. Mais je prends sur moi sans rebondir sur ce que tu dis. Ce n’est pas à moi de te dire ce que tu dois faire et comment, sauf peut-être si tu me le demandes. La seule chose que je peux faire, c’est t’offrir le confort d’un toit, la douceur de mes draps, la chaleur de mes bras, l’amour et la tendresse que je te porte et qui j’espère un jour te suffiront.

J’essairaie la prochaine fois c’est promis, j’esquisse un doux sourire tandis que mes lèvres s’abreuvent de ta peau. Mais avant de passer aux choses sérieuses, tu décides de t’octroyer le petit plaisir d’une clope. Je te rejoins, je l’avoue, un peu sur ma faim, mais puisque c’est pour s’enivrer d’un peu de nicotine, je ne vois pas d’inconvénient à patienter quelques minutes de plus. On s’échange à nouveau des banalités : Au moins je n’ai pas eu la lourde responsabilité de t’avoir réveillé. la cigarette allègrement pincée entre mes lèvres, un sourire en coin des plus espiègle vient aussitôt poindre sur mes lèvres, j’aurais largement préféré. Entre un réveil enflammé avec sa copine et un emmerdeur de première, le choix est vite vu !

Tu écrases ta clope et je t’imite : Je pourrais aussi te proposer qu’on aille se recoucher tous les deux mais j’ai l’impression que tu as un autre programme derrière la tête. On ne peut rien te cacher ma beauté. Toutefois, tu peux me dire non, je ne m’en offusquerais pas et j’me contenterais de ma main droite en temps voulu.

Finalement, tu succombes et viens te caler sur moi. Tu sais l’effet que la chaleur de tes cuisses a sur moi. Tu peux d'ores et déjà, à travers nos fringues, sentir ma hampe vigoureuse se presser durement contre toi. Sans te quitter des yeux, mes mains accostent sur tes hanches puis serpentent jusqu’au creux de tes reins, avant de t’attirer plus vivement à moi en t’assenant un petit coup de rein sous l’excitation. Mes quintuplés regagnent allègrement ton cou, capturent ton visage tandis que tes lèvres se pressent contre les miennes. Ma respiration se saccade et s’intensifie sous le feu de nos baisers qui s’enflamment à mesure que nos lèvres s’effleurent, que nos langues se caressent, d’un rythme tantôt plus lent et plus doux, puis plus rapide et plus sauvage. Nos souffles se mêlent, nos soupires s’éveillent et je lâche un petit râle à l’affliction que tu me procures. Alors que je m'apprête à te dévêtir pour goûter au plaisir de ta chair, voilà qu’on toque à ma porte. Putain…ça n’est clairement pas le moment.

J’intensifie la cadence, glissant ma bouche au creux de ton coup que je chérie avidement, lâchant de nouveau un râle plus prononcé. Mais on toque de nouveau et je me fige, haletant, le visage lové contre le tien. Le colère finit par me gagner : Putain si c’est encore Gabriel, je jure que j’vais me le faire cette fois ! pas au sens où certains peuvent l’entendre. J’suis pas de ce bord moi. Attends, excuse-moi Bae. je te décale sur le côté et fonce jusqu’à la porte d’entrée.

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@Anastasia Sokolov

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BUON COMPLEANNO

@"Alec Redfield" & @Anastasia Sokolov

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- Il est au courant de tes vices, de ton addiction à la drogue et c’est ce qui explique que parfois tu n’es pas dans ton état normal… A tel point que tu ne parviens même pas à retrouver le chemin de l’endroit où tu vis plus ou moins. Tu n’es pourtant pas contre l’idée de venir plus souvent auprès de lui, bien au contraire. Il ne cherche pas à te faire la morale ni quoi que ce soit dans le genre, c’est ce que tu apprécies dans votre relation et surtout cette certaine liberté que vous vous laissez. Tu détestes avoir l’impression d’être enfermée dans une cage et tu es consciente que c’est la même chose de son côté, c’est certainement pour cette raison que tout fonctionne aussi bien entre vous, sans aucune prise de tête. Tu tenteras de faire un effort la prochaine fois, promesse que tu viens de lui faire pour le rassurer. Tu n’as pas envie qu’il s’inquiète pour toi ou quoi que ce soit dans le genre parce qu’il a sûrement d'autres soucis à se préoccuper. Tu échappes un petit rire concernant le fait qu’il préfère tout de même un réveil enflammé en ta compagnie plutôt qu’avec quelqu’un qui vient l’emmerder. - “J’espère bien tout de même.” - Tu aurais été vexé du contraire, il faut l’admettre. Après cette nuit froide, tu n’es clairement pas contre l’idée de te retrouver intimement avec ton petit-ami, même s’il t’a tout de même soufflé l’idée. Tu ne perds pas de temps pour lui faire comprendre que tu le désires tout autant.

Tes lèvres viennent à la rencontre des siennes alors que tu peux déjà ressentir l’effet que tu lui procures. C’est plutôt plaisant de constater que c’est toujours ainsi, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire la température a déjà augmenté d’un cran. Il t’attire un peu plus à lui et tu opposes aucune résistance, au contraire tu cherches à ce que ton corps vient se caler contre le sien alors que tu glisses une main dans sa chevelure. Instinctivement, tes hanches ondulent déjà au-dessus de lui alors que tu laisses échapper quelques soupirs de bien être contre ses lèvres lorsque tu reprends parfois ton souffle. Pour autant, ce baiser perdure en changeant la cadence à plusieurs reprises jusqu’à être interrompue par la sonnette venant de la porte d’entrée. - “Ne réponds pas…” - Que tu souffles doucement, détestant être interrompue dans ta lancée. Tu fermes les yeux alors qu’il vient glisser ses lèvres dans ta nuque, tes mains jouant avec les mèches de sa chevelure en même temps alors que ton souffle se fait déjà bien plus rapide et que ton coeur s’accélère comme un fou furieux à l’intérieur de ta poitrine. Une deuxième sonnerie retentit, te laissant échapper un soupir frustré. Il connaît autant de monde pour être déranger à une heure aussi matinale ? - “Fais chier…” - Tu hausse un sourcil en entendant le prénom qui sort de sa bouche mais ce n’est sûrement qu’une coïncidence, ton cousin n’est pas le seul Gabriel en ville après tout. Tu te laisses tomber sur le canapé lorsqu’il te décale pour se redresser. - “Reviens vite bébé…” - Tu te mords la lèvre inférieure avant de lui lancer un clin d’oeil, tu t’allonges dans le canapé en le suivant du regard lorsqu’il se dirige vers la porte. Tu espères que cette personne a une bonne raison de venir vous déranger ou que ce ne soit pas aussi important pour que vous puissiez reprendre ce que vous étiez entrain de faire. -

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On dirait bien que la belle Billie, voisine d’Alexander a un colis a remettre au pirate informatique.

Salut Alex. Je suis désolée mais hier soir, deux hommes ont déposé ça pour toi. Pour ton anniversaire apparemment. Comme tu n’étais pas là, je l’ai réceptionné. T’inquiète, je ne l’ai pas ouvert,, dit-elle en lui tendant le carton. t’inquiète je ne l’ai pas ouvert. Elle sourit. Alexander en fait de même en réceptionnant le paquet.

Ils se saluent et la jolie Billie retourne ensuite dans son appartement.

▬ @Alexander Redfield ta voisine Billie te remet un colis en main propre déposé par deux hommes la veille lorsque tu n’étais pas encore rentré. Tu ne crois pas à l’excuse de l’anniversaire.

▬ @Anastasia Sokolov libre à toi d’intercepter la conversation de ton petit amie avec la jolie blonde.

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Anastasia & Alec

«Je ne vieillis pas, je prends de la valeur, nuance ! »

Je peux sentir ta frustration lorsque je t’abandonne quelques minutes pour aller voir qui sonne à la porte : Reviens vite bébé. Un sourire fier en coin étire le creux de mes lèvres, t’inquiète ma déesse, ça ne sera pas long.

Lorsque j’ouvre la porte, je ne m’attends pas à tomber sur Billie. Surpris, mes yeux s’arrondissent puis un sourire vient poindre sur mes lèvres. Très vite, mon expression se fronce de curiosité lorsqu’elle me présente un colis déposé par deux hommes, qui ont pris le soin de ne pas lui décliner leur identité. Je réceptionne le carton en remerciant ma voisine qui repart rapidement chez elle.

Je referme la porte puis fixe le paquet dubitatif. Probablement une livraison pour les Ashes. Ça leur ressemble bien. Je pince les lèvres. Mieux vaut le ranger en lieu sûr. J’sais pas trop ce qu’il y a là-dedans et je n’ai pas envie d’essuyer tes questions, d’autant plus que tu m’attends bien sagement dans le canapé. Je range le colis dans le buffet bien à l’abri et m’en occuperais quand tu seras partie.

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@Anastasia Sokolov

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