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 Avez-vous || Alec 

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MessageAvez-vous || Alec écrit Jeu 16 Juin - 1:07
Il se peut que votre Seigneur vous fasse miséricorde. Mais si vous récidivez, Nous récidiverons. Et Nous avons assigné l’Enfer comme camp de détention aux infidèles.


« Imagine leur bizarrerie, ils font jurer sur la Bible. N'avez-vous jamais tué ? J'ai répondu non. Un jour, je n'ai pas retenu s'il s'agissait d'un lundi, d'un mardi, d'un jeudi, j'ai tiré sur un homme. C'était comme si le mal habitait son corps parce que je me souviens malgré tout de la surprise et de la terreur que j'ai ressenties quand j'ai réalisé qu'il continuait à marcher dans ma direction. Il était comme ces antagonistes de films occidentaux qui ne meurent jamais, en dépit des blessures. Les détonations raisonnaient partout autour de nous, j'ai imaginé le bruit que faisait la lame qu'il sortait de son fourreau alors que le soleil m'indiquait sa présence par ses reflets malins. Il ne souriait pas, il ne criait pas, il se contentait d'avancer. Il avançait, il avançait...

« Imagine un peu... le bruit inventé d'une lame qui glisse. Imagine-le un peu, ce bruit fantasmé, comme il tournait en boucle... Je plonge la main dans mon paquet d'amandes, en prends quelques-unes du bout des doigts en observant la porte close qui sépare le cabinet de la salle d'attente. J'avale ma salive et reprends en main le dossier d'Alec. À vrai dire, je le connais déjà. Comment l'oublier, comment oublier qui que ce soit, d'ailleurs ? Il est de ceux qui continuent aussi de marcher, même quand il devrait tomber à terre. Alors avec le temps, j'ai compris que le diable n'est pas celui qui fait marcher les hommes blessés. Je n'ai pas encore compris de quoi il s'agit. Je suis admiratif de la persévérance des braves, pétrifié face à celle des bêtes qui se délestent de leur enveloppe humaine par laisser apparaître le vide de leurs yeux, le vide de leurs mains et le vide de leur âme. Qu'est-ce qui les maintient debout, quand je ne sais que marcher quatre pattes comme un enfant ?

« Imagine, mon oncle, comme c'est difficile. C'est dur de se tenir debout. Deux clignements de paupières, et me voici en train d'ouvrir la porte à Alec Redfield. Il est contraint de venir ici, suite à sa libération. Nous ne nous le cachons pas et je pense qu'il a su s'en accommoder. Quant à moi, je ne feinte pas la surprise de le voir revenir, c'est ma façon de le respecter. Respecter la contrainte que je représente à chaque fois qu'il passe le pas de la porte.
▬ Bonjour Alec. Je joins les mains dans mon dos et m'écarte pour le laisser entrer dans le cabinet qu'il connaît déjà. Il sent la cigarette. Installez-vous, je vous en prie. Souhaitez-vous que j'ouvre la fenêtre ?

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Sam 18 Juin - 2:50


Avez-vous…
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Les yeux fixés sur l’horizon gris du bitume, mes mains caressent sur le cuir du volant, et mes doigts tapotent vivement l’arche supérieur, au rythme des coups de basse que dégueule la musique. Je roule pépouze sur la nationale en direction de Coconut Grove. La circulation est fluide ce matin. J’en profite pour pousser un peu mon Impreza qui vrombit comme je l’aime. Puis, un coup de frein et ma beauté s’immobilise au feu écarlate. Mon téléphone vibre. Un petit coup d’œil le temps que ça passe au vert. Tiens Ali va passer ce soir. Cool ! J’vais faire un p’tit bourguignon. Rien n’est trop bon pour ma princesse ! Je pianote rapidement pour lui répondre et repose mon téléphone près du levier de vitesse que je choppe pour passer la première.

Au cœur du quartier, je parcours encore quelques rues avant d’atteindre ma destination et garer mon bébé devant le cabinet. Je coupe le moteur puis me cale un moment contre le siège. Mon regard bifurque sur mon reflet dans le rétroviseur et le toise pendant de longues secondes de silence. Je mords l’intérieur de ma joue. J’arrête pas de penser à ce soir là quand j’ai failli…je soupire puis baisse les yeux un peu honteux. Ma main légèrement tremblante va ouvrir la boîte à gants pour chopper mon paquet de clopes. J’ouvre la vitre puis me grille ma cigarette tandis que mon esprit s’égare un peu. Je passe ma main dans mes cheveux puis agite nerveusement ma jambe gauche. Je rejette la fumée de ma clope et la termine rapidement. Je sors de la bagnole, la verrouille puis m’engouffre dans le hall du cabinet pour aller poser mon cul sur une des chaises de la salle d’attente. Mon regard se perd dans le vide. J’appréhende.  

Des pas se rapprochent. La porte s’ouvre et je me lève instinctivement, en me frottant les mains sur mon jeans : Bonjour Alec. dites-vous en vous écartant pour me laisser entrer dans son bureau. Bonjour, répondis-je poliment en accompagnant mes mots d’un signe de tête et d’un bref sourire amical. Installez-vous, je vous en prie. Souhaitez-vous que j'ouvre la fenêtre ?

J’entre. A pas de loups, frottant à nouveau lentement nerveusement mes mains sur mes cuisses. Non. Ça ira. Merci. je m’assois. J’attends. J’attends que vous vous installiez à votre tour afin de commencer. Je dois vous avouez. J’ai peur. Peur de vous décevoir. Après tous les espoirs que vous avez misés sur moi…

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Sam 25 Juin - 0:25
Il se peut que votre Seigneur vous fasse miséricorde. Mais si vous récidivez, Nous récidiverons. Et Nous avons assigné l’Enfer comme camp de détention aux infidèles.


« Imagine, le bruit. Ce bruit, tranchant, blessant, imagine le bruit discret et combien violent. Il m'arrive d'y repenser par moments, de repenser ce simple bruit métallique qui faisait plus que tous les discours de haine. Mes cheveux couverts d'un foulard solidement noué et ma main tremblante. La mort a effacé ses frontières, à un moment donné. Longtemps, la vue du sang m'a mis mal à l'aise, longtemps l'évocation de la souffrance m'a rendu malade, longtemps la pensée d'une ecchymose trouvant naissance sur une peau vierge m'a fait mal dans ma chair. Imagine, mon oncle, imagine ce que je n'ai pas su te conter et oublie ce que je t'ai confié. Ne prends que le beau, et oublie tout le reste. Les bourreaux ne laisseront derrière eux que les corps de leurs victimes, et les victimes ne traineront que le souvenir des bourreaux. Ne laissons pas de témoins, pas de témoignage. Faisons disparaître les monstres... ceux que nous croisâmes, et ceux que nous fûmes.

«  Imagine, sa souffrance à lui, aussi jadis victime, aussi devenu bourreau. C'est là le risque à trop vouloir survivre. Toutes les blessures ne disparaissent pas totalement, elles ne s'en vont pas, elles se transforment. Au fond de nos âmes, un coup de couteau. Je prends place en face d'Alec, il sent encore le tabac d'une cigarette prise à la hâte avant d'entrer. Ce type d'entretiens, d'autant plus qu'ils ne sont pas souhaités initialement, est éprouvant, j'en ai bien conscience. Personne n'aime être tenu à la confidence, je peux parfaitement l'entendre. Je n'ai pas la prétention d'être le dernier refuge d'Alec, et de tous les Alec, mais une porte de sortie parmi d'autres. La Khamsa autour de mon cou est aussi un rempart, tout est un rempart pour éloigner le mal. Le mal extérieur, le mal en moi.
▬ Souhaiteriez-vous pouvoir fumer ici ? J'ai connu beaucoup de fumeurs, depuis des années. L'odeur ne m’incommode pas. Je rabats une mèche de cheveux derrière mon oreille et souris à Alec, pour lui mettre en confiance.

«  Imagine, le sourire aux lèvres, les ruses du Diable. Je pose un jeu de cartes sur le bureau, face retournée. Mon regard cherche celui d'Alec, à savoir si j'ai pu faire naître la curiosité que je cherchais. Parfois, l'homme est plus loquace que d'autres fois, nous avons connu de longues séances de silence durant lesquelles il ne voulait pas parler et l'une des conditions de sa remise en liberté était une obligation de soins. Il pourrait passer par un autre psychologue mais je crains qu'il ne rencontre les mêmes barrières.
▬ Comment allez-vous depuis notre dernière entrevue Alec ? Je retire ma main du jeu, lui laissant donc prendre la direction de la séance entre la réponse à ma question, une façon plus détournée d'entamer la conversation ou simplement un peu les deux... Je pose ma main à plat sur la droite du bureau. Imagine, mon oncle, imagine ma réaction quand j'ai lu le dossier d'Alec Redfield pour la première fois. Nos fils. Nos frères. Nos cousins. Ils sont là, sous nos yeux. Qu'avons-nous fait, mon oncle ? Vous choisissez. Mon regard cherche le sien.

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Lun 27 Juin - 23:41


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L'horloge brisée est un réconfort.
Elle m'aide à m'endormir le soir
Et empêche demain de me voler tout mon temps
Et je suis toujours là à attendre avec mes doutes
Je suis ravagé au maximum comme tu l'as déjà remarqué
Et je m'effondre, je respire à peine
Avec un coeur Brisé qui continue de battre dans la douleur
Et dans la douleur, il y a la guérison


La paume brûlante de ma main ne cesse de frotter sur mon jeans, comme pour y gommer cette tâche indélébile qui ternit la couleur. Le bout de mes doigts s’enlise dans le tissu tandis je scrute la pièce, du sol au plafond jusqu’au mur, prenant soin d’éviter vos prunelles : Souhaiteriez-vous pouvoir fumer ici ? Votre voix me raccroche à vous, et vos paroles parviennent à capter mon regard incrédule. C’est alors un sourire en coin qui étire le creux de mes lèvres : non ça ira, je hausse les épaules, j’ai pas envie de polluer votre cabinet. Nos yeux se rencontrent. Merci.

L'horloge brisée est un réconfort.
Elle m'aide à m'endormir le soir
Et empêche demain de me voler tout mon temps
Et je suis toujours là à attendre avec mes doutes
Je suis ravagé au maximum comme tu l'as déjà remarqué
Et je m'effondre, je respire à peine
Avec un coeur brisé qui continue de battre dans la douleur
Et dans la douleur, il y a la guérison


Comment allez-vous depuis notre dernière entrevue Alec ? Bonne question. Comment je vais ? je n’ai pas les mots pour définir, ni les vers pour un sonnet, y compris la mélodie pour jouer ou les paroles pour chanter. Mon esprit est nébuleux. J’sais plus quelle direction prendre, ni dans quel sens tournent les aiguilles et si un jour, je reverrai ou non la lumière du soleil. J’ai pourtant déployé mes ailes pour avancer, mais je vois mon reflet s’éloigner, le tic-tac de l’horloge s’arrêter, le champion régresser. J’suis paumé. J’sais pas où aller. Quoi dire. Quoi penser. J’suis paumé. Je déglutis, redoutant les mots qui s’apprêtent à franchir mes lèvres : Pour être tout à fait honnête, j’en sais rien. avouai-je avec dépit trouvant le chemin jusqu’à vos prunelles perçantes.

L'horloge brisée est un réconfort.
Elle m'aide à m'endormir le soir
Et empêche demain de me voler tout mon temps
Et je suis toujours là à attendre avec mes doutes
Je suis ravagé au maximum comme tu l'as déjà remarqué
Et je m'effondre, je respire à peine
Avec un coeur brisé qui continue de battre dans la douleur
Et dans la douleur, il y a la guérison


Vous choisissez. A nouveau vos prunelles me sondent. A nouveau, je m’effondre, comme si votre regard avait ce pouvoir de me mettre à terre, me mettre à nu, me mettre en exergue.  Moi, choisir ? je n’ai jamais eu à le faire. Parce qu’on ne me l’a jamais octroyé ce droit. Je me frotte nerveusement la nuque tandis que mes yeux viennent s’échouer sur mon jeans. Et, je récite alors ces quelques mots qui ne cessent de tourner en boucle dans ma tête:

L'horloge brisée est un réconfort.
Elle m'aide à m'endormir le soir
Et empêche demain de me voler tout mon temps
Et je suis toujours là à attendre avec mes doutes
Je suis ravagé au maximum comme tu l'as déjà remarqué
Et je m'effondre, je respire à peine
Avec un coeur brisé qui continue de battre dans la douleur
Et dans la douleur, il y a la guérison


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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Mar 19 Juil - 1:16


« Imagine, le fils. Le fils digne dans une prison sans fumée. Je me rappelle les pièces enfumées, quand tous les hommes s'accrochaient à leurs bâtonnets de tabac, les dragons de fumée qui rampaient dans tous les coins. Chacun y allait de sa cigarette ou de sa chicha et nos silhouettes d'invisibles n'avaient plus qu'à lézarder la vie entre deux nuages oppressants. Disparaître peut être une plaie, comme ça peut être un soulagement. Je ne savais pas à l'époque moi-même ce dont j'avais envie, ce dont j'avais besoin. J'esquisse un sourire amical à l'encontre du jeune homme. Cinq simples années nous séparent, et un monde, pourtant. Nous sommes entrés dans un rapport de courtoisie, instaurant d'abord un climat de respect puis de confiance mutuelle. Je n'ai pas peur qu'il se jette sur moi en dépit des avertissements de mes confrères qui ont eu l'occasion de le suivre. Je crois qu'à un moment donné, ils ont parlé de « cause désespérée ». Aucun retour en arrière. Je suis un homme simple, humble et je n'ai pas de mépris dans mon cœur à l'égard des autres. Mais que Allah me pardonne, cette condamnation m'a profondément dégoûté. Les destins se jouent non-pas au fil des épées mais à la plume des stylos. Une signature. Une signature pour tout faire basculer.

▬ Pour être tout à fait honnête, j’en sais rien.

« Imagine, le fils. Frappé de toutes ses incertitudes. Son regard rencontre le mien. Il a fait les frais d'un père sadique, qui je pense avait un besoin permanent de domination et de contrôle, contrôler le corps, l'esprit, la peur, la souffrance, être toujours dans la position de celui qui décide. Je me demande si Alec a réussi à trouver des exécutoires dans la tempête, en dehors de la colère, en dehors de toute cette colère accumulée qui s'est infiltrée et qu'il ne peut plus retenir comme une boîte de Pandore ouverte. Et pourtant, il a des aspects prévenants. Comme partagé entre les comportements acquis dans la brûlure et la peau qui craque ; et le besoin de ne pas infliger cette douleur-là autour de lui. Je joins mes mains ensemble, marque un bref temps de pause, songeant que son cas n'a jamais, jamais été une « cause désespérée ». J'espère qu'il sait à quel point il ne l'est pas. J'écoute le poème, ou sont-ce des paroles, qu'il récite.

▬ Et dans la douleur, il y a la guérison, dis-je en réfléchissant sur ces mots, ne leur trouvant probablement pas le même sens qu'Alec. Je n'ai jamais trouvé, pour ma part, quelque début de guérison dans la douleur. Qu'il s'agisse de la mienne ou de celle des autres. Le bruit du métal n'a jamais apaisé quoi que ce soit. Finalement, je prends une brève inspiration et lui souffle simplement ces quelques mots... La douleur n'a jamais été un passage obligé, il n'y a aucune honte à vouloir se préserver Alec... Vous sentez-vous plutôt... dans la guérison, ou dans la douleur ?

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Mer 20 Juil - 0:49


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Et dans la douleur, il y a la guérison, ce dernier ver a semble-t-il retenu toute votre attention. Pourquoi celui-là plus qu’un autre ? je ne me lasserai jamais de la curiosité que je vous inspire. Vous êtes probablement l’une des rares personnes qui ne me regarde pas comme un psychopathe, l’une des rares personnes avec qui je peux être moi-même.

La douleur n'a jamais été un passage obligé, il n'y a aucune honte à vouloir se préserver Alec... Vous sentez-vous plutôt... dans la guérison, ou dans la douleur ?

Un sourire en coin s’esquisse au creux de mes lèvres auquel s’accompagne un souffle nasal qui s’échappe vivement de mes lèvres: Je crois que vous vous méprenez docteur. J’incline la tête sur le côté, mes yeux accostent le bleu abyssal de mon jean et mon index y dessine de petits cercles.

Vous ne voyez pas les choses sous le bon angle. J’humecte mes lèvres, choisissant minutieusement mes mots. Voyez. Le Ying ne peut exister sans le Yang. Et inversement. Tout comme les notions de Bien et de Mal. L’une ne peut exister sans l’autre. Mon index cesse les petits tourbillons et mon regard s’envole à la recherche du votre. Pour connaitre la guérison, il faut avoir expérimenté la douleur. Sinon, comment en connaître les saveurs ? je ne suis pas philosophe, mais j’essaie de suivre une certaine logique dans mes propos.  

Tout le monde me pense siphonné et que tout ce qui peut sortir de ma bouche n’est que le fruite de la folie. Les gens n’écoutent pas et ne cherchent pas à comprendre. Ils ont peur du tableau, se cantonnent à l’œuvre achevée pour la juger sans se soucier des techniques employées. Voilà ce que je suis aux yeux de la société. Un vulgaire tableau. Une bête de foire. Un pariât. Alors, suis-je dans la guérison ou la douleur ? Bonne question : Peut-être les deux. mon index se remet à tournoyer et mes iris brun s’échouent de nouveau sur le tissu bleuté de mon pantalon.

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Dim 24 Juil - 1:11


« Imagine, le fils. Mon regard suit les mouvements de ses doigts contre son pantalon et me voilà curieux d'avoir sa correction. J'ai le sentiment qu'il semble voir sa guérison comme une ligne d'arrivée après une course qu'il ne pouvait pas éviter. S'il ne pouvait pas l'éviter, nul ne devrait subir cela, dans un monde parfait... personne ne devrait panser ces blessures. Je fronce légèrement les sourcils, pas certain de le suivre dans son raisonnement. Guérir, c'est se remettre d'une blessure, ce n'est qu'une réparation, pas quelque chose de beau. Je n'ai pour ma part jamais apprécié devoir observer l'évolution de mon état, les avancées trop lentes de mes guérisons, celles qui me rappelleraient le temps de leur existence ce qu'il s'était passé. Le temps de la réflexion, mon index passe contre l'arrête de mon nez.

▬ Voyez. Le Ying ne peut exister sans le Yang. Et inversement. Tout comme les notions de Bien et de Mal. L’une ne peut exister sans l’autre.

«Imagine, le gouffre, sous nos pieds. Nous ne sommes pas prêts pour cette conversation, ni lui ni moi. Peut-être aurais-je pu la tenir avec quelqu'un qui me soit assez proche pour bien me connaître et ne pas se méprendre sur mes intentions. Si le Ying ne peut exister sans le Yang dans cette configuration, je ne souhaiterais qu'aucun des deux ne soit de notre monde. La souffrance, elle peut exister sans la guérison. Je l'ai vue de mes propres yeux et comme vous Alec, j'ai été celui qui subit et celui qui inflige.

▬ Pour connaitre la guérison, il faut avoir expérimenté la douleur. Sinon, comment en connaître les saveurs ?
▬ Quelle saveur la guérison a-t-elle à vos yeux ?

« Imagine, le fils. Peut-être dissimulé derrière un mécanisme de défense, voyant cette période de rémission comme une période heureuse, en opposition à ce qu'il a dû traverser. Je joins les mains alors qu'il répond à ma question ; à savoir s'il se sent plus dans la douleur ou dans la guérison. Ma main pourrait se poser sur la sienne, d'ailleurs elle en dessine le mouvement avant de s'arrêter à temps et je cherche le regard d'Alec, lui confiant pour le rassurer :
▬ Les deux trouvent un jour leur fin. Pour découvrir une nouvelle vie, celle qui ne se construit pas uniquement sur des plaies ouvertes. Comment envisagez-vous l'avenir ? lui demande-je d'une voix douce, parce que c'est là qu'il doit regarder, aussi difficile que cela puisse paraître parfois...

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Mer 10 Aoû - 23:23


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Quelle saveur la guérison a-t-elle à vos yeux ? Oui c’est vrai, quel goût a-t-elle ? À chaque fois que je pense arriver au bout du tunnel, il y a encore une pente à remonter, comme un perpétuel chemin sans fin. Un chemin friable. Des fois j’ai l’impression que le sol se dérobe sous mes pieds et que la chute est inévitable. Jusqu’où peut-on tomber sans pouvoir se relever ? Quels que soient les efforts que nous faisons, on ne change pas la nature d’un pommier si l’une de ses fruits est pourri. On a beau l’écarter, le problème est bien plus profond, il vient de ses racines. Comme cette rage intérieure que bien des heures de thérapie avec vous ne parviennent malheureusement pas à éradiquer. Je suis et je resterai une pomme pourrie. C’est dans ma nature, quoique je fasse pour m’améliorer, je ne pourrais jamais changer.

Eli n’est plus tout à fait lui-même. Il a beaucoup changé et pas forcément dans le bon sens. Je choisis la rédemption et lui la damnation. Il me fait si facilement vriller. J’me dit que…non…j’n’ai pas le droit de penser ça…et pourtant…une partie de moi me souffle que j’suis peut-être mieux sans lui. J’n’ai pas besoin qu’on me tire vers le bas.

Amère. répondis-je simplement. Je passe nerveusement ma main sur ma nuque. J’me suis fait peur la semaine dernière. Est-ce que je suis prêt à en parler ? Oui. Vous amorcez un mouvement de réconfort de la main mais vous vous rétractez au dernier moment. Un tendre sourire en coin étire le creux de mes lèvres. Vous avez le droit de faire ça ?

Les deux trouvent un jour leur fin. Comment envisagez-vous l'avenir ? J’espère bien, même si j’ai l’impression que c’est un périple dans fin. La guérison, pour moi, ne se fait pas sans douleur. Je sais que j’ai mal. Je sais que j’essaie. Mais je ne sais pas si je vais un jour réussir. L’avenir ?

Je n’envisage pas d’avenir. Je suis comme un électon libre qui se raccroche aux protons qu’il croise sur sa route. Et vous Docteur Arodaky ? Comment envisagez-vous l’avenir ?
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Dernière édition par Alexander Redfield le Ven 12 Aoû - 0:50, édité 1 fois
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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Ven 12 Aoû - 0:41


▬ Quelle saveur la guérison a-t-elle à vos yeux ?
▬ Amère.

« Imagine-les, imagine-les comme tu n'as pas su imaginer ce qui se tramait sous notre propre toit, mon cher et tendre oncle. J'aurais sans doute dû te demander aussi comment tu voyais la guérison quand ton corps pliait sous le poids des responsabilités. Je n'ai pas réussi à concevoir à quel point cela devait être difficile pour toi de faire ce choix, jour après jour. Je n'ai pas soulagé tes peines, au contraire. Concernant Alec, il n'a pas vraiment choisi sa façon d'aborder la guérison. Suite au décès de son père, il a su miraculeusement éviter la prison mais il n'a pas eu droit à la même clémence la fois suivante. Les conséquences de tous les événements traversés lui sont revenus dans une peine cette fois trop sévère à mes yeux. Je n'aime pas l'emprisonnement de toutes les façons. Je ne lui reconnais aucune vertu. On ne sauve pas l'âme d'un être humain en le privant de liberté ? Le ciel ne se regarde pas à travers des barreaux.

« Imagine-les, imagine-les comme tu n'as pas su imaginer ce qui t'arriverait. Quand la porte claquait sur ton passage, elle annonçait une explosion pour chasser l'orage. J'espérais cette orage, j'espérais ta colère, j'espérais tes poings. Parfois, la violence est tellement forte qu'on ne peut qu'espérer qu'une violence plus forte pour tout annuler. Mes poings ne savent plus se serrer, mes indexs ne savent plus presser, mes doigts ne savent plus fouiller. Alec passe la main sur sa nuque, peut-être s'en veut-il de ne pas savoir s'en sortir par lui-même, cette situation l'incommode et j'en suis navré bien que je ne puisse lui proposer de faire autrement.

▬ J’me suis fait peur la semaine dernière.
▬ Pouvez-vous m'en dire davantage ? demande-je poliment pour essayer de savoir ce qu'il s'est exactement passé la semaine précédente. Si Alec a été soumis à un élan de colère semblable à celui qui l'a amené à tuer un homme à mains nues et à en briser un autre, je dois le savoir.

« Imagine, cette route, mon oncle. Mon cœur se serre l'espace d'une seconde, simplement. Peut-on jamais guérir complètement de la trahison d'avoir été meurtri par ceux qui devaient nous élever, nous protéger et nous grandir ? Je l'ignore, sincèrement je l'ignore. Je pose alors une question qui me semble ma foi décisive, le regard que porte mon patient sur son propre avenir. À la fois, Alec ne se dessine pas d'avenir, et à l'inverse, il semble compter sur ses rencontres pour dessiner le chemin qu'il va prendre. Souhaitons que les personnes qui se trouveront sur son chemin ne l'encouragent pas dans la culture de ses anciens démons. Enfin... anciens ? Je croise son regard alors qu'il me retourne la question. Suis-je sensé lui répondre ? Je lève les yeux le temps de la réflexion bien que la réponse me semble déjà toute trouvée. Je choisis de lui apporter la vision de mon propre avenir, mon avenir idéal surtout :
▬ Paisible. Pour moi, c'est important qu'il soit paisible. Je ne sais même pas si je pourrai rester dans ce pays. Si je dois rentrer un jour, je n'irai pas à Kobané. Je n'irai pas à la rencontre de ma famille, je n'écrirai qu'à toi mon oncle. Je viendrai jusqu'à ta porte et tomberai à tes pieds, espérant pouvoir t'offrir dans toute ma vie une parcelle de la reconnaissance que tu mérites. Tu me manques, mon oncle. Vous ne pourrez jamais oublier ce qu'il s'est passé, et je ne suis pas là pour vous faire croire le contraire, Alec. Un bref moment de silence. Vous pourrez avancer avec votre bagage sans qu'il guide votre vie. Êtes-vous d'accord avec cela ?

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MessageRe: Avez-vous || Alec écrit Mar 1 Nov - 12:42


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« Un coup de maître qui donne le coup de Grâce »
Pouvez-vous m'en dire davantage ? Puis-je ? et si je vous décevais ? Vous m’avez si longtemps soutenu. Vous croyez en moi. C’est justement grâce à votre soutient et votre confiance que j’ai su trouver la force de pouvoir me relever. Vous faites parti de ces rares personnes qui font du bien à leur entourage. Pour rien au monde je voudrais tenir cette image que vous avez de moi. Mais pour rien au monde je ne voudrais vous mentir. Mais quel prix a la vérité à vos yeux ? Dois-je risquer de voir vos prunelles se décevoir face à l’animal qui a bien failli reprendre le contrôle ? C’est un fait. Je ne peux vous mentir. Vous m’êtes trop précieux.

Je baisse honteusement les yeux, déglutissant péniblement à la pensée des mots qui ne tarderont pas à franchir mes lèvres. Je lâche un profond soupire prêt à me lancer: Mon meilleur ami… un rire incontrôlé m’échappe, si je peux encore l’appeler ainsi ! pensai-je tout haut. Il a pété les plomb. Il… mon cœur se serre au souvenir de ce que qui s'est passé, il a fait du mal à une personne qui m’a fait du tort. Pourtant, je ne lui avais rien demandé. Et, ça l’a mis dans une situation très délicate alors…comme il est pas foutu d’assumer ses propres actes, c’est moi qu’il accuse. je marque une pause dessinant de petits cercles sur mon jeans, ça c’est parce qu’il est con et je peux l’encaisser. Mais…ce que j’arrive pas à digérer, c’est qu’il se soit montré violent. Il m’a plaqué de tout son poids contre le mur, près à m’en foutre une, alors…qu’il savait. Il était là. Il a toujours été la quand… je prends une profonde inspiration tandis que mon poing se resserre vigoureusement sur mon jeans, mon père… mes narines se gonflent d’air et mon visage se fond dans la colère, puis, je réalise et je prends une autre inspiration pour me calmer.

j’avais très envie de le frapper. Mon corps en tremblait. Il y avait cette petite voix dans ma tête qui me hurlait de le faire. Mais, si je commençais, je ne pouvais pas garantir de pouvoir m’arrêter ensuite… avouai-je en baissant les yeux. C’est si facile de perdre le contrôle… je soupire, passant une main dans mes cheveux.

Il est toujours là. L’animal qui vit en moi. Et quoi que je dise, quoi que je fasse, il sera toujours là. je détourne le regard pour croiser vos prunelles mais je n’arrive pas à les soutenir. Le poids de la vérité est un lourd fardeau pour mes épaules. Vous devez probablement penser que je suis un cas désespéré. Que je suis faible et qu’il n’y a rien de bon en moi.

Je décide de détourner le sujet de conversation. Et vous alors, quel goût a la guérison selon vous ? Paisible. Pour moi, c'est important qu'il soit paisible. Je relève la tête et vous sonde avec curiosité et intérêt. Vous ne pourrez jamais oublier ce qu'il s'est passé, et je ne suis pas là pour vous faire croire le contraire, Alec. Mon regard choie à nouveau sous le poids de cette triste vérité qui franchit vos lèvres. Vous pourrez avancer avec votre bagage sans qu'il guide votre vie. Êtes-vous d'accord avec cela ?

Et bien. J’ai toujours été seul guide de ma vie. Je vous l’ai dit. Je suis un électron libre qui se raccroche à ceux qui croisent sa route. J’ai cessé de croire à un avenir quand la seule figure paternelle que j’avais me l’a terni, puis arraché. Quel avenir envisager quand les seules personnes susceptibles de m’en apporter un me l’ont brisé ? Je ne me vois pas un jour père. Je n’ai rien de bon à apporter à un enfant.
(c) princessecapricieuse

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