Selena & Angel

Beat me, hate me.
You can never break me. Will me, thrill me.
You can never kill me. Jew me, sue me.
Everybody, do me. Kick me, kike me.
Don't you black or white me.

♪ ♪ They don’t care about us

Il fait chaud et le soleil frappe fortement sur Miami. Ses rayons solaires sont brûlants et étouffent nos pas qui nous dirigent jusqu'à la Mairie de la ville. Je suis en débardeur blanc, j'attache d'un geste mes cheveux dorés dans un élastique pour laisser ma peau respirer davantage.
J'observe la foule pendant que nous continuons notre avancée, le mouvement s'agrandit.
Le Maire ne sera pas insensible à cette mobilisation ! Il va devoir réagir, avec toutes ses promesses, il avait promis de réduire le taux de criminalité, de laver Miami de sa mauvaise réputation et de retirer tous les réseaux de drogue. Entre vous et moi, je ne pense pas qu'il le fera, il est loin d'être magicien.

La manifestation prend de plus en plus d'ampleur et commence à freiner là presque totalité de la ville et l'accès à Design District.

Les ruelles sont bondées de monde, la foule élève un brouhaha qui gagne en intensité, les slogans sont criés et chantés par les habitants. La plupart des établissements sont fermés, on est tous réunis pour une raison particulière.
Parce qu'on a subi une injustice, une violence policière injustifiée, les agressions à chaque ruelle, les meurtres, le racisme, l'inflation, la précarité, les salaires, un système de santé insuffisant et inaccessible à beaucoup trop de monde, à un point qu'on se retrouve à patauger dans l'illégalité pour survivre.
Toutes les raisons sont bonnes pour joindre ce mouvement.
Et aujourd'hui, on ne peut pas dire que la manifestation a été déclarée, vu et observé comme illégale, les rues sont prisées et les véhicules se retrouvent bloqués sur place avec l'impossibilité de passer ou même de pouvoir faire demi-tour pour rejoindre une seconde route.
La colère se fait ressentir, au milieu de tout ça, j'ai l'impression d'être minuscule, on entend à peine ma voix parmi tous les bruits, les trompettes et tout autre objet bruyant.

Tiens... Il me dit quelque chose, ce grand garçon devant moi, je reconnais… ses fessiers. Je m'en veux de penser une chose pareille mais... Je les ai déjà vus quelque part ! Oh, mais oui ! Si Livia était là, elle serait littéralement morte de rire que j'ai reconnu Angel de cette façon. En même temps, c'est ça de passer trop de temps à venir dans un cours de hip-hop juste pour mater les gars. On... Finit par reconnaître leur postérieur à l'extérieur. Je me pince les lèvres, amusé par la situation et pose ma main délicatement sur ton épaule.

《 Anguele ? 》 J'ai du mal à prononcer ton prénom, depuis le temps que je viens dans ta salle, tu sais que je ne suis pas Américaine et que je confonds souvent les mots. Un sourire amusé s'affiche sur mes lèvres. Je m'attendais pas à te voir ici, mais je suis quand même contente de te voir.
《 Sac de tomate ? 》 Je vois qu'au bout de ta main, tu as un sac bien rempli, je me demande si tu comptes envoyer ta plus belle tomate sur la tête du Maire...

《 Y'a les keufs qui s'approchent ! 》 Je te regarde pendant qu'un homme cri au loin, que les policiers arrivent, les sirènes commencent à retentir.
《 Keuf ? 》

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 Selena & Angel

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You can never break me. Will me, thrill me.
You can never kill me. Jew me, sue me.
Everybody, do me. Kick me, kike me.
Don't you black or white me.

♪ ♪ They don’t care about us

Les rayons solaires me force à poser ma main devant mon front pour pouvoir te regarder sans contrainte, je cligne un peu des paupières pour faire partir la lueur aveuglante qui se présente face à toi.
Un sourire amusé s’étire sur mes lèvres quand je vois toutes les tomates dans ton sac, je ne te pensais pas comme ça et jamais, j'aurais pensé que tu souhaites plus que tout jeter des tomates au Maire qui semble regarder la manifestation depuis la fenêtre de son grand bureau.
Je me demande ce qu’il attend pour réagir ou prendre la parole pour ne serait-ce calmer la foule ou comprendre les différents points de vue de tous, même si ça me semble un peu chaotique de procéder de cette façon.

La manière dont je t’ai reconnu me fait encore marrer, en même temps comment oublier des mollets aussi fermes et des fesses rebondis, non, pas de toutes, je savais que c’était bien toi. J’aimerais partager ces tomates avec toi, j’ignore si je suis bonne au lancer de légume, mais qui ne tente rien, n’a rien, si je n’essaye pas, je ne le saurai jamais après tout.
Je viens hocher la tête et lui donne un sourire au coin. Je ne suis pas aussi coincée que ça ! Moi aussi, je veux avoir l’air cool et … bombarder les policiers. De toute façon, ils ne feront rien, n’est-ce pas ? Je me pince la lèvre inférieure et te regarde malicieusement.

《 On partage ! 》

Soudainement attiré contre toi, je te laisse faire, je sais que tu ne feras rien de déplacer, puis vu comment on te mâte avec Livia, je serais mal placée pour dire que tu as des gestes mal placés. Je me laisse aller et pose ma main sur ton avant-bras, j’ai l’impression que l’espace d’un instant, toi et moi, on a dépassé le statut de ‘professeur et élève’.
J’attrape une tomate et la serre dans la paume de ma main.
Alors que nous marchons ensemble, la sirène de police se fait entendre et retentir fortement, venant taire les chants.
Quelques personnes en cagoule noire passent devant nous, armés de parpaing ou encore d’objet tel que des pied-de-biches, je te regarde un peu surprise, je ne préfère pas me mêler à eux.

La situation a totalement changé et on semble être passé de la manifestation pacifiste, à une manifestation agressive, un silence glacial se fait ressentir quand les policiers se placent devant la Mairie et essayent premièrement de repousser les manifestants par la dissuasion.

《 J’espèrer que tu viser bien... 》

Je prends la deuxième tomate dans mon autre main et la fait rouler entre mes doigts, je te regarde d’une manière enjouée. T’es marrant, je crois que j’ai envie de faire ça plus souvent avec toi.
J’élance mon bras en arrière et lance fortement. PAN sur le casque de l’un des policiers, ce n'était pas voulu, mais je te regarde fière de moi, je sais viser !

《 HE ! Qui a fait ça ?
Reculez. Vous n’avez pas le droit de faire cette manifestation. Sinon... On va devoir employer la manière forte !》
《 Anguele… Qu’est-cé que tu attendre  ? Tire ! 》

ça m’amuse et pour la première fois, je crois que je me sens bien, je me sens même vivante. Prise dans l’adrénaline, je sens ma pulsion cardiaque bondir hors de ma poitrine, surtout quand nos adversaires nous lancent des regards de défiance. Qu’est-ce qu’il pourrait arriver de pire hein ?

《 Arrêtez ça tout de suite !》 Je pense qu’il parle du lancer de tomate, car visiblement, je ne suis pas la seule à en lancer, je prends la deuxième tomate et m’apprête à la lancer en même temps que toi.

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 Selena & Angel

Beat me, hate me.
You can never break me. Will me, thrill me.
You can never kill me. Jew me, sue me.
Everybody, do me. Kick me, kike me.
Don't you black or white me.

♪ ♪ They don’t care about us

Cette situation m'amuse tout autant. Je m'étais jamais permise de faire ce genre de chose auparavant... J'ai l'impression d'être enfin vivante et que ma voix et ma présence compte réellement ! Ça fait du bien de pouvoir s'affirmer. Je me demande si c'est l'euphorie du moment qui parle ou si ça finira par redescendre tôt ou tard.
Je me contente de te sourire, je veux profiter à fond, tant que je le peux encore.

《  Merci ! 》

Tu te lâches et je te felicite même quand je vois que tu ne rates pas ta cible. Moi qui pensais qu'on serait de piètre lanceur. Me voilà servie. Alors que j'observe les flics qui comment à se chauffer, j'ai un hoquet de surprise quand tu me rentre dedans.
Je me crispe et me retourne à agripper ton sweat à capuche comme pour éviter de tomber.

Je baisse les yeux et observe que nous sommes désormais rouge et que maintenant on va pas avoir de difficultés à nous reconnaître.
Je relève mes yeux yeux sur toi quand je sens ta main posé sur ma hanche. Oui enfin c'est rien... t'as pas fait exprès et je veux pas me faire de film pour rien.
Visiblement la situation te fait marrer et je ne peux qu'étirer un sourire sur mes lèvres.

《  Non ! C'est pas grave, j'espère que le tien survivre. 》

C'est vrai que t'es aussi rouge que moi. Je te relâche doucement et observe l'homme qui nous a bousculer. C'est l'un des casseurs et ils n'est pas seul...
Inutile de se demander ce qu'il va faire...
Il va finir le travail qu'on a commencer et aller attiser la colère des policiers.

《  Vous l'aurez chercher !
RECULEZ MAINTENANT. 》

Les casseurs s'avancent avec leurs projectiles en main et se mêlent à nous.
Vicieusement, ils viennent commencer à caillasser les forces de l'Ordre.
Les policiers prennent leurs bombes lacrymogènes et s'apprêtent à les lancer dans notre direction.
Je te laisse faire et attrape ta main pour venir te suivre dans tes pas rapides. Je serre ta main pour éviter de te perdre dans la foule qui se met à courir dans la direction inverse.

《  Anguele !  A... attends... 》

J'essaye de suivre tes pas mais en levant les yeux au ciel j'ai l'impression que ces lacrymogènes se rappeochent de plus en plus de nous et je te crois que je te ralenti bien trop. Je défais mes doigts de ton emprise pour t'empêcher de prendre à ma place...

《  Pars sans moi. 》

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