I need you ft. Oswald

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- Il est tard, bien trop tard pour une personne menant une vie normale et qui serait déjà entrain de dormir depuis de longues heures déjà. L’horloge du salon affiche bientôt trois heures du matin et pourtant tu ne parviens pas à trouver le sommeil… Il faut dire que tu es un oiseau de nuit et qu’en temps normal tu es encore entrain de voguer à l'extérieur. Le problème c’est que ce soir, tu n’avais rien de prévu étant donné que tu ne bossais pas mais autant dire que c’était ennuyeux à mourir, d’autant plus qu’Alec n’était pas là. Tu ne sais même pas où il se trouve, tu n’es pas le genre de nana à lui envoyer un message toutes les deux minutes pour savoir ce qu’il est entrain de faire ou même avec qui il se trouve. Tu n’as jamais ressenti une quelconque possessivité ou jalousie avec lui, bien que tu dois admettre que son meilleur ami commence tout de même à prendre une place non négligeable dans votre vie. Ce n’est pas pour autant que tu te prends la tête, tu laisses couler pour le moment et tu verras comment les choses évoluent. Le plus gros problème actuel c’est que tu tournes en rond et que pour échapper à cet ennui, tu enchaînes les joints après avoir pris ce qu’il te restait de coke tout à l’heure. Il faut espérer que tu sois capable de tenir ainsi jusqu’à demain matin. En vérité, ton corps est déjà entrain de te faire comprendre que tu as besoin de plus. Tu le sens à ton corps qui se met à trembler, au fait que tu as l’impression d’entendre des bruits autour de toi alors que tu es pourtant seule. Tu commences même à te gratter les bras d’angoisse. Tu tentes de résister mais c’est plus fort que toi, tu finis par prendre ton sac avant de claquer la porte de ton appartement en direction du Raven.

Tu sais qu’à cette heure-ci, le bar est encore ouvert et qu’Oswald doit sûrement se trouver là-bas. Du moins, tu espères que ce soit le cas étant donné que tu as besoin qu’il te sauve la mise. Ce qu’il te fournit devrait pourtant te suffir pour une semaine mais tu es clairement entrain de plonger de plus en plus dans les méandres de cette addiction. Tu sais que tu es entrain de sombrer mais tu ne parviens pas à remonter la pente malgré l’aide autour de toi, pour dire vrai tu limites aussi tes efforts mais pour le moment tu ne ressens pas le besoin de t’arrêter. Tes pas te guident instinctivement vers l’établissement dont tu connais parfaitement le chemin, comme un lien sacré à tes yeux et notamment son propriétaire. Tu n’es pas consciente qu’il se joue de ton addiction pour obtenir ce qu’il veut, toi tu as juste besoin de ta dose et en échange tu serais capable de faire tout ce qu’il te demande les yeux fermés. Personne n’est au courant de ce petit deal, tu n’as aucune envie que tes proches viennent s’en mêler. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, tu entres déjà à l'intérieur du Raven et tu parviens rapidement à te frayer un chemin jusqu’au bureau du grand patron où se trouve son chien de garde, Hans le gros bras mais mignon tout de même. Tu ne tardes pas à lui offrir ton plus beau sourire ainsi qu’un regard suppliant, espérant ne pas attendre trop longtemps car tu manques de patience dans ce genre de moment. “Est-ce que le patron est là? J’ai besoin de le voir en urgence…” - Il sait qui tu es et par conséquent, il ne pose pas de question concernant ce que tu as derrière la tête en se disant que tu as sûrement des informations à lui offrir. Il s’occupe tout de même de tenir le rôle de portier et d’en faire la demande au concerné pour savoir s’il accepte de te recevoir. Il n’a pas le temps de se tourner vers toi à nouveau que lorsque tu entends la réponse positive du brun, tu te faufiles à l'intérieur de son bureau.

Tu affiches déjà un air innocent car il doit savoir que tu n’as rien à lui offrir étant donné que tu ne travailles pas ce soir. - “Je sais, je ne devais pas être là ce soir Monsieur Novak mais…” - Tu te pinces les lèvres entre elles parce que tu dois admettre qu’il t’impressione, quand bien même tu as le sentiment qu’il t’apprécie d’une certaine manière. - “J’ai besoin de vous.” - Ou plutôt, tu as besoin de ce qu’il peut t’offrir. Tu es presque persuadée qu’il va comprendre, il a appris à te connaître depuis le temps et ce n’est pas la première fois que tu viens à l’improviste ici. Tu restes debout face à son bureau, jouant nerveusement avec une mèche de tes cheveux. -

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Anastasia & Oswald

Mi-mai 2022...

Le trousseau de clés émet un léger cliquetis, entre mes mains gantées de cuir, tandis que mes doigts font tourner une à une les clés dans l'anneau du porte-clés jusqu'à m'arrêter une nouvelle fois sur le morceau de plastique violet et pailleté où je peux lire l'inscription la plus ridicule qu'il soit. Je fronce les sourcils devant l'objet : le Barista m'a certifié qu'il s'agissait du trousseau demandé mais, même avec toute la bonne foi du monde, je ne peux pas prendre le risque de me ridiculiser face à mon commanditaire.

Je lâche un soupire nasal, en ouvrant d'un geste un peu vif mon tiroir pour y jeter le trousseau avant de refermer. Passée la nécessité de vérifier par moi-même qu'il s'agit bien de l'objet convoité, j'ai moi-même une curiosité à étancher. Mon commanditaire irlandais souhaite récupérer des informations sensibles sur une personne en particulier et il semblerait que ce cher M. Arodaky - au goûts discutables en matière de porte-clés...- consigne tout cela dans des dossiers précieusement rangés dans une armoire. L'idée est tentante. Tout ce savoir, toutes ces faiblesses, ces secrets, jalousement gardés au nom de la discrétion professionnelle ou du secret médical, qu'en sais-je...

Ma curiosité me pousse à envisager de m'y rendre en personne parce que je suis intrigué par ce que moi-même je pourrais découvrir, là-bas, qui pourrait m'être utile. Rien ne m'empêche, finalement, de faire un double pour mes propres besoins...

Je suis interrompu dans mes pensées par trois coups à la porte. Je signale d'un simple Oui que je suis disponible et Hans ouvre la porte. Je jette un coup d'œil à l'heure en écoutant l'objet de cette visite. Můj malý pták. Curieuse, cette visite impromptue, Petit Oiseau, quand on sait que tu n'es pas de service ce soir.

▬ Laisse-la entrer, dis-je simplement alors qu'elle s'empresse de le faire sans attendre que mon homme de main l'y invite.

Hans m'interroge du regard et je le congédie d'un simple mouvement de menton, pour finalement rabattre mon regard perçant sur elle, tandis que la porte de mon bureau se ferme sur nous. Anastasia Sokolov. Jeune âme en dérive, serveuse au Raven depuis quelques temps déjà, compagne plus ou moins officielle d'Alexander. Une âme corrompue par ses propres vices, facilement manipulable qui pense faire marché avec moi quand au final, elle trouve entièrement sous mon emprise... Répondre à ses besoins et nourrir ses vices, n'est-ce finalement pas un moyen de la conforter dans cette situation et de m'assurer son entière coopération ?

Mon Petit Oiseau. A la voir ici, j'espère un instant que ses délicates oreilles, que son regard de biche disciplinée ont su capter quelques indiscrétions à me rapporter... Mais il n'y a qu'à lire l'inconfort de sa posture et la culpabilité de ses lèvres pincées pour savoir qu'il n'en est rien.

▬ Je sais, je ne devais pas être là ce soir Monsieur Novak mais...

▬ Si tu le sais, alors que fais-tu là ? je la questionne sévèrement, sans la quitter des yeux, mes deux mains gantées placées sur le pommeau de ma canne.

Je me redresse et approche d'un pas lent, ma canne ajoutant un régulier claquement sur le parquet à chaque pas que je fais.

▬ A moins que mon Petit Oiseau ait quelques rumeurs à me confier... je l'interroge d'un regard circonspect, les sourcils toujours froncés, lui laissant l'opportunité de justifier ce dérangement...

Maintenant tout proche d'elle, je plante mon regard perçant dans le sien, m'appuyant une nouvelle fois sur ma canne, droit, le menton légèrement relevé.

▬ J’ai besoin de vous. finit-elle pas souffler entre ses lèvres, ses doigts cherchant nerveusement une mèche de cheveux à toucher.

Bien entendu. Un léger rictus narquois étire brièvement le coin de mes lèvres tandis que d'une main ferme et douce, dans un grincement de cuir, je viens relever le menton de la poupée de porcelaine qui me fait face. J'observe le blanc de ses yeux et je sais. Je sais ce qui l'amène ici. D'une voix plus basse, d'un timbre que je lui réserve tout spécialement quand je la manipule, je lui susurre :

▬ Bien sûr... Tout comme j'ai besoin de toi, mon Petit Oiseau. Mon pouce ganté effleure son menton alors que je continue de la dévisager sévèrement. Ce ne sera pas gratuit, tu le sais, n'est-ce pas...

Rien n'est jamais purement désintéressé avec moi. D'autant plus quand il s'agit de mes relations avec mes employés. Mon regard s'attarde sur elle, avec une légère satisfaction, sur les effets que le manque, le besoin et le stress provoquent chez elle.

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- La plus sage décision aurait été de ne pas sortir de chez toi, de rejoindre tes draps pour pouvoir t’endormir mais tu sais que tu n’aurais jamais réussi à trouver le sommeil et que tu aurais fini dans le même état. La vérité c’est qu’il y a bien longtemps que tu n’as pas été capable de faire une nuit digne de ce nom depuis… Longtemps maintenant. Tu n’es même pas certaine de pouvoir citer la dernière fois que c’est arrivé. Sans cesse dans la difficulté pour pouvoir trouver le sommeil et quand c’est le cas, ce sont les terreurs nocturnes qui viennent t’extirper de ta nuit. Tu es consciente que ce sont les conséquences de tes conneries mais sans cette drogue qui te rend accro, ce serait encore bien pire. Elle est pourtant capable de te guider vers des choses insensées, comme le fait de te trouver dans le bureau de ton patron a une heure aussi tardive alors qu’il doit sûrement avoir d’autres affaires à s’occuper. Il a pourtant accepté de t’ouvrir la porte et forcément, tu as une lueur d’espoir de pouvoir combler ton manque ce soir. Mais à quel prix?

Tu sens son regard accusateur sur toi, son ton sévère qui te fait comprendre que tu ne devrais pas être là. Tu sens ton rythme cardiaque qui s’accélère sous la pression qu’il exerce sur ton petit corps. Tu n’as pas l’habitude d’être ainsi, jamais tu ne te laisses impressionner pour qui que ce soit mais il a l’avantage de détenir ton saint graal. En plus de te voir au moment où tu es le plus influençable à cause du manque. Tu serais prête à accepter n’importe quoi dans ce genre de situation et il le sait. Tu aurais aimé pouvoir lui rapporter une rumeur intéressante à son oreille mais ce n’est pas le cas étant donné que tu étais enfermée entre quatre murs ce soir. Il pourrait presque te faire sentir honteuse de cette situation. Il s’approche de toi et tu n’oses même pas détourner ton regard sur sa personne, tu devines pourtant qu’il est bientôt face à toi grâce au son de sa canne qui vient s’écraser contre le sol dans un fracas a chacun de ses pas. - “Il n’en est rien Monsieur. J’en suis navrée.” - Aucune raison de mentir, tu n'as absolument rien pour te justifier. Tu tenteras de te rattraper dès le lendemain mais tu sais que ce ne sera pas suffisant à ses yeux. Le problème c’est que tu serais prête à n’importe quoi pour obtenir ce que tu désires, parce que c’est une nécessité.

Sa main qui se pose sur ton menton, t’arrachant un frisson au passage alors qu’il te force à croiser son regard. Tes yeux se plantent dans les siens et le temps d’un instant, tu as comme l’impression d’avoir le souffle coupé. Il est pourtant doux dans ces gestes malgré la fermeté de ses mots et la dureté de son regard. Tu sais qu’il a compris ce que tu venais chercher, dans le cas contraire tu ne serais pas présente ici au beau milieu de la nuit. Tu tentes de dissimuler tes mains tremblantes, non pas sous son effet mais bien à cause de l’effet de la drogue qui est entrain de se dissiper et qui t’amène à cette situation. Il prend soudainement une voix plus douce, plus calme et plus basse qui a le don de te rassurer un peu… D’autant plus qu’il admet avoir besoin de toi également. Le temps d’un instant, tu as l’impression d’avoir de l’importance à ses yeux, de ne pas être qu’un pantin dont il use à sa guise. Naïve. Aveuglée par les effets du manque, incapable de se rendre compte qu’on se sert d’elle et de cette dépendance. Il pourrait te demander ce qu’il souhaite, tu accepterais sans broncher pour obtenir ce petit sachet précieux. Tu hoches doucement la tête à ses mots, rien n’est gratuit dans ce monde et encore moins auprès d’un homme comme lui mais tu l’acceptes. - “Bien sûr.” - Tu n’as pas grand chose à lui offrir en retour pour dire vrai, si ce n’est tes oreilles baladeuses ou encore ton regard de biche capable de charmer les hommes pour obtenir des informations. Pour le reste, tu n’es pas certaine de pouvoir servir à autre chose. - “Quel est votre prix, Monsieur?” - Ses yeux ne se détachent pas un instant de ta personne alors que les tiens deviennent fuyant. -

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▬ Il n’en est rien Monsieur. J’en suis navrée. me répond elle alors que je lui laisse l’occasion de justifier sa présence avec des rumeurs à me colporter.

Je la dévisage un instant, laissant glisser mon regard sur elle, les lèvres scellées dans un rictus à la fois contrarié et satisfait face à autant d’honnêteté et de docilité. Pourtant, je peux goûter le désespoir qui l’a poussée à venir jusqu’ici, en pleine nuit, alors qu’elle ne travaille pas, alors qu’elle n’a rien à m’offrir et qu’elle n’est pas en position de me demander une faveur… Et pourtant la voilà, sous ses allures de frêle et délicate poupée de porcelaine, usée et fragilisée par une vie à passer entre des mains plus ou moins soigneuses. Est-elle entre de bonnes mains, avec Alexander ? Est-ce vraiment quelque chose dont je me soucis ? Mon Petit Oiseau m’est bien plus utile avec ce petit vice qui la ronge. Ai-je des remords ? J’étais bien jeune quand la vie m’a donné une leçon importante au point de m’ôter presque toute empathie… Les faiblesses sont faites pour être exploitées et en faire une force pour celui qui en use.

Ma main gantée vient remonter son menton, effleurer sa joue avec la douceur prédatrice du chat qui joue avec sa proie. Mon Petit Oiseau… Je lui susurre des mots qu’elle veut entendre, parce que je ne voudrais sûrement pas qu’elle prenne son envol et quitte la jolie cage dorée que je lui offre. Un confort et un luxe de paille. Du vernis sur la crasse. Je lui donne un rôle essentiel, le rôle qui la prendra par les sentiments. L’illusion pernicieuse qu’elle est à la fois responsable et coupable de ma déception. La pensée que M. Arodaky aurait bien des choses à dire sur ce comportement qu’il qualifierait probablement de trouble narcissique me traverse, brièvement…

▬ Bien sûr. dit-elle, plus fébrile qu’elle ne voudrait le laisser paraître, quand je lui rappelle que toute chose a un prix. Quel est votre prix, Monsieur ?

Est-ce l’aplomb de ceux qui acceptent avec fatalité leur destin ? Ou bien peut-être cette dévotion poussée par le désespoir ? Ou encore la docilité et la toute puissance qu’elle m’accorde ? Suis-je un monstre de simplement songer à la désirer pour contenter mon égo ? Son regard fuit alors que je me délecte de cette torture sans même comprendre pourquoi une telle relation me conforte et me satisfait.

Il y aurait certainement des choses à dire, oui, M. Arodaky. Des vieux sentiments jetés et enterrés là, qui ont nourri depuis la racine l’arbre creux et rongé d’épines que je suis aujourd’hui. Mon regard perçant ne la quitte pas, tandis que je suis assailli par toutes ces pensées sans même les laisser paraître. Mais celle qui retient particulièrement mon attention concerne les limites que Miss Sokolov serait prête à transgresser pour moi. Ce besoin d’assouvir cette vicieuse curiosité pour combler ce petit égo… J’approche mes lèvres de son oreille, lui chuchotant alors :

▬ Qu’as-tu donc à m’offrir que je ne possède pas déjà, Mon Petit Oiseau ?

Je m’éloigne à peine, mes doigts gantés de cuir venant accompagner une mèche de cheveux derrière son oreille, comme si je cherchais à discipliner la dernière parcelle de son être. Et puis, mon index suivant la ligne fine de sa mâchoire, je l’intime une nouvelle fois à relever les yeux pour croiser mon regard.

▬ Serait-ce bien avisé de ma part de t’octroyer une avance sans la garantie que je serai dédommagé pour cela…

La question est rhétorique et n’attend pas vraiment de réponse mais appelle plutôt à la faire réagir : prouve moi, mon très cher Petit Oiseau, que je peux m’en remettre à ton entière docilité…

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- Tu crains son refus de te venir en aide étant donné que tu n’as rien à lui offrir en échange à l’heure actuelle car tu es consciente que rien n’est gratuit dans ce monde. Le problème c’est que tu n’es pas certaine de pouvoir tenir encore longtemps debout avec ce manque qui commence à se faire douloureux. Tu pourrais très bien tenté de te fournir ailleurs mais dans l’urgence, tu serais capable du pire et ce n’est pas une bonne idée. De nombreuses personnes mal intentionnés pourraient se jouer de ta dépendance et qui sait où tu pourrais terminer. Tu as déjà fait des choses dont tu n’es pas très fière pour avoir ta dose et il vaut mieux limiter les dégâts. Le problème c’est que tu te retrouves dans une situation délicate face à cet homme qui t’intimide plus que de raisons, non pas que tu as peur mais plutôt que tu crains de ne pas parvenir à le convaincre d’accéder à ta requête. Tu n’es pas vraiment douée en matière de persuasion, disons que tu n’as pas l’habitude de devoir en user face à ton patron. D’autant plus qu’il est maître du moindre de tes faits et gestes en réalité, plus particulièrement dans ce genre de condition étant donné que tu serais prête à lui offrir ce que tu ne possèdes pas s’il le faut. Le problème est là justement, tu n’as pas grand chose à lui proposer en retour si ce n’est un service ou donner de ta personne pour une raison ou pour une autre. Il y a pourtant ses quelques mots qui viennent se glisser dans le creux de ton oreille, son souffle chaud s’abattant non loin de ta nuque par la même occasion. Tu frissonnes à nouveau suite à ce contact, un peu déconcertée par cette proximité soudaine. Poupée dont il peut user à sa guise, déposer ses mains sur elle sans qu’elle ne rétorque alors qu’elle ne se permettrait même pas un geste à son égard. - “Et bien…” - Tu hésites un peu mais à la fois tu tentes aussi de réunir tes pensées afin de réfléchir un peu plus loin que cette envie qui te ronge. Tu sens sa main qui ne lâche pas ton visage, comme une assurance que tu ne tentes pas de t’enfuir alors que tu es venue ici de ton plein gré. La prochaine fois, il serait plus raisonnable de prendre une dose considérable de somnifère pour que tu puisses fermer l’oeil plutôt que de te retrouver à quémander de la drogue. Ton regard fait le tour de la pièce qui se trouve autour de vous, il possède déjà beaucoup et tu n’es pas certaine d’avoir quelque chose de plus important à lui offrir - “Je crains de ne rien avoir de plus que ce que vous possédez." - Tu n’as même pas de toit sur la tête, si ce n’est celui qu’on t’offre par bienveillance alors qu’il t’arrive pourtant de te retrouver à dormir dehors. En vérité, tu peux toujours retourner chez ton père étant donné que cette maison reste celle où tu vivais avec tes parents mais tu n’as plus aucune envie de le voir. A l’évidence, tu sais que tu ne verras que la déception dans son regard et peut-être qu’il n’a pas tort.

Une fois de plus, il te force à croiser son regard alors que tu tentes de le fuir. Soucieuse de ne pas l’énerver, tu oses tout de même détourner les yeux pour croiser les siens. Tu peux sentir son regard de prédateur prêt à bondir sur sa proie, sans doute que tu devrais comprendre que ses intentions à ton égard ne sont pas très louables mais il n’en est rien. Ton addiction te rend aveugle à ce genre de comportement, déjà que tu n’étais pas très futés à la base… Tu as l’impression de perdre tes moyens et pourtant, il faut que tu parviennes à le convaincre. Tu as tout de même le sentiment qu’il attend quelque chose de toi maintenant et non pas plus tard. - “Il est tard, le bar est presque vide mais je peux rester jusqu’à la fin de la soirée pour travailler si vous le voulez… Ainsi que chaque soir de cette semaine.” - Est-ce seulement une offre suffisante? Tu en doute mais c’est tout ce que tu peux lui proposer à l’heure actuelle sauf s’il a une autre idée derrière la tête. -

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▬ Je crains de ne rien avoir de plus que ce que vous possédez, me concède mon Petit Oiseau, alors que je l'oblige une nouvelle fois à croiser mon regard.

Je sonde la profondeur de ses yeux, je note la dilatation de ses pupilles, le tressautement infime de ses paupières... Mon Petit Oiseau est en manque. Fébrile, il serait bien capable d'accepter de céder son âme au Diable pour ce petit paradis en sachet... Je n'insiste pas verbalement, mais laisse pourtant un silence s'installer sans pour autant la relâcher.

▬ Il est tard, le bar est presque vide mais je peux rester jusqu’à la fin de la soirée pour travailler si vous le voulez… Ainsi que chaque soir de cette semaine.

Une offre assez peu convaincante même si l'intention est là. Je fronce les sourcils : elle ne me serait pas d'une grande utilité ce soir, dans cet état, d'autant plus si je lui fournis ce petit sachet qu'elle s'empressera de prendre. Je n'attends pas de mes employés qu'ils soient parfaitement cleans, mais soyons honnêtes, je n'ai pas besoin de m'embarrasser de personnel supplémentaire si c'est pour qu'elle se mette dans un état lamentable. J'aime autant qu'elle retourne chez elle.

Je considère son visage aux traits délicats et creusés par ce poison qu'elle consomme et dont elle est dépendante. Du gâchis. Mes doigts pourraient relâcher leur emprise sur son visage. Ils le devraient. Pourtant, je profite de cette ascendance pour approcher mon visage du sien, pour approcher mes lèvres des siennes et prendre ce qui devrait m'être interdit. Mes lèvres franchissent pourtant la limite, avide que je suis de tout posséder, de contenter mon égo. Il n'est pas vraiment tendre, ce baiser, ni même langoureux. Il n'est qu'un moyen de plus pour asseoir ma domination. Mais ses lèvres n'ont pas le parfum escompté : je le trouve amer et dérangeant sans pouvoir me figurer pourquoi.

Les sourcils froncés, je libère les lèvres d'Anastasia après quelques secondes et mes doigts abandonnent son visage. Je me tourne furieusement vers mon bureau, passablement agacé par ce sentiment que je n'identifie pas et qui me gâche mon plaisir, évitant par la même de croiser le regard d'Anastasia. Je rejoins mon bureau en m'appuyant sur ma canne et ouvre mon tiroir pour en sortir un petit sachet que je lance sur la surface de mon bureau, en direction de la compagne d'Alexander. Sans lui accorder un regard, je passe une main dans mes cheveux, l'air contrarié.

▬ Prends. Et rentre chez toi. Tu paieras ta dette une autre fois.

Je pousse un soupire proche d'un grognement avant de lui adresser un regard sévère qui la dévisage un instant.

▬ Sors d'ici.

J'ai conscience, oui, d'être le responsable de cette situation, mais je ne m'étais pas préparé à ressentir une once de culpabilité. Est-ce cela, de la culpabilité, que je ressens ? Est-ce seulement par principe ? Je ne le pense pas, puisqu'il me semble qu'aucun engagement ne m'a déjà retenu de prendre ce que je désirais. L'idée pourtant m'effleure que le problème vient d'Alexander, et du lien professionnel qui nous unie.
Peut-être est-ce ce qui me contrarie, finalement.

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-Tu tentes de lui proposer quelque chose qui pourrait le convaincre mais autant dire que ce n’est que par dépit car à l’heure actuelle, tu n’as absolument rien en ta possession. Tu songes au fait que tu vas devoir trouver une solution de secours mais tu ignores où tu pourrais te rendre pour te fournir. Si auparavant tu avais quelques contacts, tu as perdu ces derniers depuis que tu travailles pour Oswald étant donné que tu n’as plus besoin de te soucier de ce détail. Tu comprends à son regard que ton offre ne tient pas la route, qu’elle est inutile à ses yeux et tu le savais d’avance en vérité. Il continue de garder une emprise sur ton visage et tu te demandes ce qu'il cherche, si ce n’est continuer de te mettre mal à l’aise concernant cette situation. Tu continues de réfléchir mais tu es incapable d’avoir une idée brillante dans cet état, rongée par le manque qui continue de se répandre. Finalement, il vaut encore mieux que tu sois sous l’effet de cette merde que le contraire désormais, c’est dire à quel point tu es accro. Tu sens son regard qui continue de scruter ton visage dans les moindres détails, jusqu’à ce que tu remarques que son visage s’approche dangereusement du tien. Tu devrais certainement te reculer mais tu n’en fais rien, tu le laisses déposer ses lèvres contre les tiennes alors que ces derniers sont pourtant réservés à un autre. Tu es perturbée, incapable de réagir et tu restes béas sans rien faire, le laissant profiter de ce baiser. Tu ne comprends pas ce que cela veut dire mais tu te doutes qu’il ne s’agit pas d’un baiser d’amour mais plutôt de désir, c’est donc ce qu’il souhaite pour payer ta dette? Tu ne devrais pas mais pourtant… Tu serais prête à accepter afin d'espérer obtenir ce petit sachet tant désiré. Prête à vendre corps et âme pour obtenir ce que tu souhaites et même jusqu’à trahir des principes pourtant importants.

Contre toute attente, il finit par se reculer pour rejoindre son bureau. Tes doigts viennent alors se poser sur ta lèvre inférieure, comme si tu ne parvenais pas à réaliser ce qu’il vient de se passer. De son côté, tu peux lire de la contrariété sur son visage et à ton tour, tu ne peux t’empêcher de froncer les sourcils. Est-ce que tes baisers sont si désagréables? Peut-être que tu n’as pas fait d’effort non plus étant donné que tu as été prise de court. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, voilà que l’objet de tes désirs se retrouve sur le bureau. - “Monsieur je…” - Il semble assez ferme dans l’idée que tu t’en ailles. Tu t’approches pour prendre le sachet que tu glisses dans la poche arrière de ton jean mais tu ne bouges pas pour autant. - “Si c’est moi que vous voulez pour payer ma dette…” - Non, il vaut mieux que tu te taises et que tu t’en ailles comme il te demande. Qu’est-ce que tu es entrain de faire Ana? Tu ne dois pas oublier que tu as un petit-ami et que tu ne devrais pas vendre ton corps pour de la drogue. C’est pourtant plus fort que toi. Tu parviens tout de même à te reculer maintenant que tu l’as obtenu et tu te diriges vers la porte de son bureau, c’est sûrement plus prudent avant que tu ne fasses une bêtise. - “D’accord… je… je m’en vais.” - Tu as l’impression que ton coeur est entrain d’exploser à l’intérieur de ta poitrine, tu es perdue entre diverses émotions mais surtout l’envie de soulager ce manque.-

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▬ Si c’est moi que vous voulez pour payer ma dette…, commence-t-elle avant de suspendre sa phrase quand j'abats sur elle mon regard sévère.

Serait-elle en train de sous-entendre que j'attends des faveurs sexuelles comme paiement ? Je fronce les sourcils. Si je ne me suis pas entiché d'une compagne, jusque-là, c'est de ma propre volonté. Peut-être également parce que je ne trouve aucun plaisir à une compagnie permanente qui ne ferait que parasiter mes affaires. Et je ne fais aucun effort pour rendre la mienne plus agréable. J'ai déjà bien à faire avec mon mariage blanc et cet empire de criminalité que je dois gérer. Mais ça ne veut en aucun cas dire que je ne contente pas certains de mes besoins ou désirs. Je n'ai pas besoin de monnayer mes rapports pour en avoir. Même s'il m'arrive de préférer faire appel à une professionnelle pour éviter ce genre de désagrément que je ressens actuellement.

Je lui ordonne de sortir, une nouvelle fois, sèchement. Je n'aurais eu aucun état d'âme à obtenir d'Anastasia ses faveurs si elle n'avait pas été liée à Alexander. Mais je ne m'en serai sûrement pas contenté. Une chance pour elle que cet étonnant et bien nouveau sentiment de culpabilité vienne me titiller. Je lui tourne le dos et la regarde prendre le sachet sur mon bureau, du coin de l'œil.

▬ D’accord… je… je m’en vais.

Elle se dirige vers la porte comme un oiseau réchappe à l'étreinte suffocante d'un prédateur. Mon regard glisse sur la glace sa tain, observant le Raven depuis ce point stratégique. Je la laisse partir, sans prendre la précaution de l'inciter au silence et à la discrétion. Je ne lui demande pas de taire cette histoire, de ne pas en souffler un mot à Alexander, mais j'escompte qu'elle se montrera discrète. Pour ma part, cet événement s'est déjà consumé dans la même étincelle qui lui a donné vie.

Ce qui demeure, pourtant, c'est ce goût amer.

FIN DU RP

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