►SON CARACTERE

Né dans un milieu familial particulièrement aisé, Oswald n'a jamais manqué de rien -si ce n'est peut-être d'un peu d'indulgence- et a bénéficié d'une excellente éducation. Cultivé et sensibilisé dès le plus jeune âge à l'Art sous toutes ses formes, Oswald s'est naturellement investi dans la musique pour suivre sa mère qui nourrissait le rêve de le faire entrer à sa suite au Conservatoire. Il a pris des cours de solfège précocement et semble avoir l'oreille absolue.

Oswald attache une attention toute particulière à l'excellence et ne peut se résoudre à faire quelque chose s'il ne peut pas le faire parfaitement. Son éducation particulièrement exigeante a fait de lui un homme tout aussi exigeant et frustré face à l'échec. Oswald a besoin de tout contrôler, que ce soit maîtriser son environnement, des notions ou même son propre comportement. Pourtant, à l'adolescence, il n'arrivait pas à gérer ses accès de colère et de fureur. Aujourd'hui, il est un peu plus maître de ses émotions, et même s'il est très rare de le voir s'énerver, il lui arrive parfois de se laisser consumer et de devenir violent...

Le personnage qu'il s'est construit n'a pas oublié ses racines slaves mais puisent beaucoup dans ses origines londoniennes. Toujours tiré à quatre épingles, Oswald a tout l'air d'un dandy qui se serait égaré dans le couloir du temps. Même s'il fricote avec la pègre, il n'en a pas pour autant oublié ses bonnes manières, au contraire. Son allure peut prêter à sourire mais ceux qui ont entendu parler de Dirty Hands savent qu'il vaut mieux ne pas le faire en face de lui. S'il ne se salit que rarement les mains personnellement, tout le monde sait qu'il serait stupide de croire qu'il n'a jamais eu de sang sur les mains.

Ses associés et autres rivaux ont appris à se méfier de Dirty Hands et savent qu'il vaut mieux l'avoir de son côté que de faire l'objet de ses mandats... Si son allure d'estropié laisse penser qu'il serait une cible bien facile à éliminer, il vaut mieux cependant ne pas trop s'y risquer... Oswald sait s'entourer des bonnes personnes et semble toujours avoir un coup d'avance. Véritable stratège et manipulateur, il conçoit la vie comme un échiquier géant sur lequel il aurait une troisième couleur.

D'aucun pourrait dire qu'il est arrogant et antipathique, et il aurait probablement raison. Mais il aurait tort de penser qu'Oswald est un homme peu fiable : tout marché passé avec lui sera respecté à la lettre et s'il donne sa parole, alors vous pouvez être sûr qu'il respectera l'accord. Gare à celui qui voudrait lui mettre à l'envers, cela dit...

Rancunier, Oswald prendra le temps qu'il faut pour organiser et mettre en place sa vengeance, comme il l'a fait pour son oncle. Il traquera son ennemi pour viser et frapper là où ça fait le plus mal. Il n'accorde pas souvent une confiance aveugle : la plupart du temps, ceux à qui il permet de graviter autour de lui ont tous un fichier à leur nom dans ses papiers dans lequel se trouve un moyen de pression au cas où il en aurait besoin... La vie l'a rendu méfiant. Trahir sa confiance, c'est s'attirer ses foudres.

Pour terminer ce portrait, il persiste un peu de lumière dans toute cette noirceur : Oswald continue d'aller rendre visite à sa mère, dans la plus grande discrétion et tâche de lui jouer un peu de musique.
Sur le plan sentimental, c'est un peu délicat. Si lors de son adolescence et sa vie de jeune adulte, il s'est permis d'étancher une soif par une autre, il n'en ressent plus le même besoin impérieux aujourd'hui. Paranoïaque, il ne se laisse plus approcher aussi intimement sans avoir des garantis, au préalable, afin de ne pas risquer de se faire piéger. Ses compagnes d'une nuit sont le plus souvent des professionnelles venant du Black Swan qu'il dédommage généreusement, pour s'assurer de leur bonne volonté...

►CE QU'IL/ELLE AIME, SES TICS ET SES HABITUDES

Oswald est un homme qui accorde beaucoup d'importance à la culture et il est lui-même très cultivé. Mélomane, il a longtemps été musicien même si aujourd'hui, il est très rare de l'entendre jouer du piano ou du violon. Lorsqu'il vivait encore à Prague, il avait une place assurée au Conservatoire, mais depuis son accident, le manque de sensibilité de ses mains l'empêche de jouer aussi parfaitement qu'avant... Ce qui reste cependant largement écoutable, mais pas de son avis trop perfectionniste.

Oswald est très exigeant avec lui-même et avec ceux qui l'entourent. Son éducation fait qu'il n'exige pas moins que l'excellence. Pointilleux avec les subtilités de la langue, il apprécie que les bons mots soient employés et n'hésite pas à reprendre son interlocuteur. Il parle aussi bien le Tchèque que l'Anglais. S'il n'a pas particulièrement d'accent pouvant trahir ses origines slaves, il a vite hérité du sobriquet de Dandy tant à cause de son accent britannique que par ses manières et le soin qu'il apporte à ses tenues.

Il a troqué sa béquille par une canne ouvragée et lestée quand il s'est construit sa nouvelle identité. Son allure et sa réputation attirent suffisamment l'attention pour qu'on oublie qu'il boite... Il porte toujours ses gants en cuir et semble s'en être fait une seconde peau. Il ne les retire jamais en public, seulement lorsqu'il est parfaitement seul ou bien quand il souhaite jouer plus correctement du piano ou du violon pour sa mère.

Depuis son mariage blanc, il s'est écoulé plusieurs années sans que sa "femme" et lui ne se voient trop souvent, comme le convenait leur accord. Récemment, Oswald a fait une demande pour être naturalisé et sitôt acceptée, il projette de divorcer.

Oswald ne vit jamais plus d'une semaine au même endroit. Il lui arrive de rester dans son studio aménagé au-dessus du Raven, parfois dans un appartement luxueux dans un immeuble qui lui appartient, mais il s'éloigne rarement d'Overtown qui constitue son fief. Il lui arrive de quitter le territoire américain pour affaire, mais jamais bien longtemps.
Sa fortune ne stagne jamais tant il fait des investissements et s'arrange pour ne jamais laisser l'argent sale dormir. Il lui arrive parfois d'acheter divers lotissements pour les mettre en location, acheter une villa à Coconut Grove, y séjourner seulement quelques jours et finalement la revendre...

Ses véritables affaires personnelles sont regroupées dans le studio au-dessus du Raven et sont très proches de lui.

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14 février 1993 - Prague (Tchéquie) : Naissance d'Oswald -né Lawford- fils d'une union tchéquo-britannique. Son père était un riche et influent homme d'affaire londonien et sa mère, une violoniste renommée de l'Orchestre philharmonique tchèque. Tous les deux issus de bonnes familles et pourvus d'une bonne éducation, ils veillèrent à la transmettre à leur fils unique. Mais tous les deux étant très pris par leur vie professionnelle, l'éducation d'Oswald fut souvent remise entre les mains de sa gouvernante et de ses précepteurs.

1994 à 2003 : Le jeune Oswald ne fréquenta pas d'établissements publics ni privés avant l'adolescence. Avant cela, il recevait ses cours à domicile, entre Prague et Londres, où il vit une partie de l'année. Les exigences parentales firent qu'il y avait peu de place pour laisser s'exprimer les besoins d'un enfant de son âge. En plus des enseignements obligatoires et attendus, Oswald recevait des cours de solfège, de violon et de piano. Pour veiller à sa bonne santé physique, son père insista pour qu'il reçoive des leçons d'escrime. Très rapidement, l'enfant développa une certaine frustration face à l'échec et une exigence de perfection. Il n'était pas encore sorti de l'enfance que son avenir était déjà presque tracé.

Décembre 2004 : La famille Lawford-Novák déménage aux Etats-Unis, en Floride, pour le travail du père et la mère met sa carrière en suspens pour se préparer à accueillir leur second enfant qui ne verra jamais le jour. Oswald a 11 ans quand il se retrouve orphelin de père et sévèrement handicapé. Son père -qui trempait dans des histoires louches- fut la cible de représailles de gangs : alors que la famille était en voiture, ils furent pris dans une fusillade et le véhicule alla s'écraser dans un terreplein. Le père trouva la mort sur le coup, d'une balle dans la tête. La mère, quant à elle, fut gravement blessée : elle perdit l'enfant qu'elle portait et garda de graves séquelles de cet accident en plus d'un traumatisme qui la plongea dans le plus grand mutisme.
Oswald, pour terminer, se retrouva estropié à vie : sa jambe ayant été sévèrement fracturée, il n'en retrouvera jamais l'usage total, le laissant boiteux. Il resta coincé à l'arrière de cette voiture accidentée qui commençait à s'embraser, avec la certitude qu'il allait y mourir, appelant désespérément père et mère, en vain. Cependant, des civils réussirent à les extraire juste à temps, sa mère et lui.
Sa jambe ne fut pas la seule à porter des séquelles de cet incident : ses mains furent sévèrement brûlées, ne lui laissant plus que de vilaines cicatrices et plus aucune sensibilité.

2005 - 2011 : La mère d'Oswald est envoyée en maison de soin et de par sa renommée, elle n'est pas immédiatement renvoyée à Prague. Mais ce permis de séjour ne lui est accordé que pour un temps. Oswald, quant à lui, se retrouve sous la tutelle d'un oncle qu'il n'a même jamais vu auparavant mais qui se charge essentiellement de gérer la fortune familiale plus que de l'éducation d'Oswald. Ce dernier est envoyé en pensionnat, à Londres, où il devra terminer ses études. Le jeune Oswald est vite submergé par des émotions qui le dépassent, vite emporté par sa rage ou sa colère quand on commence à se moquer de lui, de son infirmité, des béquilles qu'il doit utiliser. Calme et froid d'apparence, Oswald est un enfant qui est pourtant en perpétuelle ébullition : condamné à renoncer aux activités dans lesquelles il trouvait plaisir et son identité, il a dû se reposer sur d'autres de ses capacités et se servir du temps qu'il avait pour préparer ses plans pour l'avenir.
Il nourrit le besoin de retrouver le responsable de sa chute, de la mort de son père, de l'implosion de sa famille.
Sachant qu'à sa majorité, il reprendrait le contrôle sur l'héritage laissé par son père, sur son testament, Oswald étudia les chiffres, la finance et mit à profit chaque instant pour nourrir son esprit. Sa rigueur et sa détermination conjugués à ses excellentes capacités d'apprentissage firent de lui un excellent élève. Brillant mais colérique et amer.
Avec les années, Oswald apprit à contenir et dominer son monstre pour le garder enfoui. Il apprend à s'entourer des bonnes personnes et se montre observateur pour savoir retirer son épingle du jeu. Rapidement, il n'a même plus besoin de faire usage de violence, ses mots et son savoir étant devenus des armes suffisamment redoutables. De cible de moquerie, il devient celui qu'on préfère avoir en allié.

2011 - 2012 : Désormais majeur, Oswald entame une procédure pour récupérer l'argent qui lui est dû, et cherche à destituer son oncle pour récupérer l'empire que son père lui a laissé. Ayant habilement préparé tous les documents légaux en sa faveur, Oswald voyage jusqu'aux Etats-Unis pour confronter son oncle. N'ayant pas la nationalité américaine ni le permis de séjour requis, le jeune Lawford ne peut pas prétendre à récupérer la société de son père, son oncle ayant veillé à prendre quelques dispositions pour que sa succession soit impossible.
Amer, Oswald prend ses distances mais ne renonce pas à ce qui lui revient. Dans un même temps, il entreprend des recherches et s'entoure de différentes personnes plus ou moins fréquentables pour mener l'enquête et comprendre qui était responsable de la mort de son père.
En parallèle, il commence à investir son argent auprès de différentes entreprises pour en récolter les dividendes, entre dans quelques sphères privées et épluche les bilans de la société Lawford.

2013 : Oswald obtient la nationalité américaine par mariage. Son épouse n'a d'épouse que le nom. Ce mariage arrangé permettait d'offrir à sa "femme" la protection et la tranquillité dont elle avait besoin pour vivre en toute liberté sa véritable orientation sexuelle. Quant à lui, elle lui permettait d'obtenir ce qui lui manquait pour s'ancrer sur le territoire américain. Malgré sa fortune grandissante, Oswald investit Overtown. Il change son nom de famille pour prendre celui de sa mère et s'invente ainsi une nouvelle identité.
Il a 21 ans quand il arrive, par une savante magouille, à racheter la société Lawford après l'avoir précipité vers la faillite. Ayant découvert en parallèle l'implication de son oncle dans l'assassinat de son patriarche, il le fit miraculeusement disparaître, sans toute forme de procès, si ce n'est un dernier échange de regard avant que le coffre de la voiture ne se referme sur lui.

"Pomsta je chromá. Přichází v pomalých krocích, ale přichází." lui aura-t-il simplement susurré, en le toisant de sa hauteur, avant de s'assurer qu'il en comprenne chaque mot. "La vengeance est boiteuse. Elle vient à pas lents, mais elle vient."

Le coffre se referme sur un regard révulsé de colère et de terreur.
Ce n'est que quelques semaines plus tard que l'on retrouve son corps au fond du port et l'enquête statuera en faveur d'un règlement de compte entre gang.
Jugeant le nom Lawford trop galvaudé, Oswald gardera son patronyme tchèque.

2014 - 2020 : Oswald étend son réseau et son influence dans tout Overtown et jusqu'aux quartiers les plus riches, lui conférant un statut plutôt important dans la pègre de Miami. Profitant d'être un pivot relationnel et de sa fortune, Oswald dissout la société de son père et investit dans divers biens immobiliers pour s'assurer des rentes.
C'est également durant ces années qu'il ouvre son speakeasy, savamment caché dans des sous-sols d'un bâtiment qu'il aura mis au nom d'une société écran qui lui sert à blanchir de l'argent. Cette société faisant régulièrement de gracieux dons à divers causes, notamment en se montrant mécène pour les élèves du Conservatoire de musique, elle est en quelque sorte à l'abri de toute enquête... Et l'actionnaire majoritaire est Ivana Lawford-Novák, la célèbre violoniste, aujourd'hui privée de sa voix et de sa santé mentale. Qui irait soupçonner que sous cet immeuble s'étend le Raven, lieu de rassemblement de toute la pègre de Miami ?

Oswald n'a pas créé ce speakeasy par ennui : ce lieu clandestin et strictement privé n'a pas simplement pour vocation d'offrir à la pègre un lieu de rassemblement sûr. C'est un lieu, à l'image d'Oswald, qui se veut le pivot de toutes leurs affaires : là-bas, des affaires ont lieu, des alliances se font, des comptes se règlent dans une atmosphère qui n'est pas sans rappeler la prohibition. Oswald sait tirer profit de son bar et de ses salles de jeux : ses employés sont très bien sélectionnés et ils laissent traîner leurs oreilles pour lui, ce qui lui permet d'en savoir toujours un peu plus sur tout le monde. L'entrée au Raven ne se fait que sur invitation et sur présentation d'un sésame qui change tous les soirs. Ainsi, le propriétaire des lieux peut à tout moment savoir qui se trouve dans son bar... Et s'il ne reconnait pas un visage, alors l'investigation commence.

2020 - 2022 : Parfois, Oswald s'accorde quelques visites à sa mère qui ne semble jamais vraiment le reconnaître ni réagir à sa présence. Les médecins pensent qu'en plus du choc traumatique, son cerveau est resté peut-être un peu trop longtemps sans apport d'oxygène. Elle semble être restée figée comme un portrait mélancolique d'un ange à qui l'on aurait retiré ses ailes. Les seules réactions qu'il parvient à lui arracher sont des regards plus appuyés lorsqu'il se permet de lui jouer quelques morceaux de piano, rares fois où il consent à retirer ses gants.

Aujourd'hui, celui qu'on appelle cyniquement Dirty Hands -dans son dos- en raison des gants en cuir qu'il porte constamment et du fait qu'il se salit rarement les mains personnellement, vit de ses rentes et de ses activités illégales d'entremetteur pour la pègre. Le "Raven" n'étant qu'une partie de ses activités...