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 [ENQUÊTE #3] La planque 

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Gabriel M. Mannoia
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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Dim 11 Sep - 23:42


▬ Tu sais quoi, oublie le coup de "j'te revaudrai ça, Collins." Parle-moi juste bien, ça ira très bien...

Je fronce les sourcils en l'observant et saisis ma chemise d'un geste moins vif qu'à l'accoutumée. Je défais le bouton du poignet en soupirant, pour pouvoir passer la perfusion sans être gêné et parce que je ne saurai certainement pas la remettre. J'enfile la chemise, lançant quelques œillades dans sa direction. En guise de justification, je laisse juste échapper un :
▬ C'est comme ça que je parle, à tout le monde. Ça justifie pas vraiment que je parle mal mais c'est comme ça... Chez nous, on a toujours bien parlé mais c'est vrai que je me souviens pas que Aldo ait déjà abandonné un « s'il te plaît » à Fiore. J'essaie de me souvenir de Franco, quand il passait le pas de la porte. Mais leurs mots à tous ont disparu en grande partie, et depuis longtemps. Je voudrais que Collins comprenne qu'il n'y a rien de personnel et même si je lui parle mal, quand je devrai me mettre devant elle pour la protéger, comme elle vient de le faire avec moi, je le ferai sans la moindre hésitation.

▬ Alors comme ça, pas de clopes et pas de stress, hein ?
▬ Je suis un homme très détendu.
▬ Oh oui, un modèle de zenitude...

Je hausse des épaules, ayant pas vraiment de quoi argumenter là-dessus. Fiore s'est habituée à mes manières, comme Orazio et Nino chacun leur tour. C'est juste que parfois, c'est plus simple de crier. Crier, faut toujours crier à un moment donné pour se faire entendre de toutes façons. J'ai longtemps eu quelque chose à prouver. Pendant très longtemps, ouais, j'ai eu quelque chose à prouver. J'étais pas assez Américain, et ça me convenait, trop pauvre, trop stupide, trop jeune, trop isolé... Et j'aurais jamais accepté que les imprévus de nos existences nous empêchent d'avancer. Mon regard se balade un peu dans le box alors que je mets quelques boutons de ma chemise. À la fois, je sais qu'elle fait référence à mon tempérament habituel, mais je sais bien que mon sang-froid je l'ai perdu quand j'ai cru que tout lâchait à l'intérieur de ma tête. Comme si elle faisait référence à ce qu'il s'est passé dans l'ascenseur, je pose mon regard sur elle et attends quelques secondes avant de lui apprendre ceci, aussi bête cela peut-il avoir l'air :
▬ Je n'ai pas le droit de mourir.

Je lui demande à ma façon de me donner ma veste et elle reprend sa petite comédie au sujet de la politesse. Je soupire lourdement, la privant d'un commentaire moins gentillets que ceux qu'elle a eus jusque là. Je la regarde, pas amusé par son petit jeu, me disant que j'ai d'autres choses à gérer qu'une gonzesse de quinze ans qui vient faire mon éducation.

Je garde la poche renfermant la médication dans la main et la suis comme je peux. Faut vraiment que je prenne ma journée demain, je ne saurai pas me lever et avoir l'air frais. Je ne saurai pas. Je préfère ne pas me demander comment seront les prochaines heures. J'ai pas envie que Nonna me retrouve crevé dans un coin du canapé déplié en lit. Je m'assieds sur le siège passager et cale mon dos bien au fond avant d'ouvrir la fenêtre, j'ai besoin d'air. J'ai besoin de me sentir respirer.

▬ Tu sais qu'ils font pas ça pour te faire chier. Les toubibs. Ils font juste leur boulot. Ils enquêtent, à leur façon.
▬ Je sais... dis-je en guettant ses gestes alors qu'elle semble chercher quelque chose mais finalement ses deux mains reprennent le volant. Je passe la main contre mon visage et la laisse glisser sur mon menton et plus haut que ma cage thoracique. Je sais bien qu'ils ne font que leur boulot mais Collins sera mieux placée que n'importe qui pour comprendre qu'on n'a pas besoin d'être couvert d'un paternalisme mal placé. Je sais très bien ce que j'ai à faire. Je ne peux pas me permettre de perdre mon emploi au sein de la police et si j'ai un problème récurrent, ça pourrait arriver. Ma maigre assurance vie, qu'est-ce qu'elle va devenir si je suis cardiaque ?
▬ Et moi, j'te faisais pas la morale. Ni... du chantage.
▬ Tant mieux, laisse-je flotter dans les airs quelques instants. C'est pas ce dont j'ai besoin, de toutes façons, qu'on me fasse la morale ou qu'on essaie de me faire du chantage. Si le premier aurait le don de m'énerver, le second me rendrait carrément fou. Tant mieux... redis-je, sur le fil de la réflexion. Je regarde mon immeuble et ferme le carreau. J'ouvre la portière et lance : Monte. Boire quelque chose. Maladroitement, j'ajoute finalement : Si tu veux. Je prends ma veste, et mes clefs Mon regard attend celui de Dylan et finalement je sors. On passe devant les grilles condamnées de la superette. Je me retourne sur Collins, qui est là. Avant même qu'on ne soit dans l'appartement, je mets un index devant mes lèvres comme pour la contraindre à respecter sa parole et le silence : Je vis avec ma Nonna, ma grand-mère. Si elle voit quelque chose, je suis tombé dans les escaliers. Sì ?

Alors que nous entrons, tout est calme. Je vais en premier lieu sur une chaise de la cuisine, abandonne ma veste sur la table, ainsi que mes clefs justement. Je balance la tête en arrière. Assieds-toi Collins, je pince les lèvres et fais l'effort : S'il te plaît.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mer 14 Sep - 16:32
La planque
Mannoia & Collins


▬ C'est comme ça que je parle, à tout le monde.

Il y a quoi, à répondre à ça ? C'est vrai qu'au début, je pensais qu'il me réservait ce traitement, mais après quelques semaines passées en sa compagnie, j'ai remarqué que finalement, il ne met pas particulièrement plus de forme quand il s'adresse à un autre collègue. Mais c'est pas parce qu'il fait ça avec tout le monde que ça justifie qu'il le fasse avec moi, nan ? Mon oncle dit que ta liberté s'arrête là où commence celle des autres. J'en ai plus appris sur moi, sur mes capacités, sur mes limites avec lui que jamais dans une vie avec mon père...

J'inspire et balance la chemise en m'abstenant de tout commentaire alors qu'il galère à l'enfiler. J'élude, je passe à un autre sujet. Je reviens sur les gentils bobards qu'il a servi au toubib concernant ses habitudes et son hygiène de vie. Je ne le juge pas. Mais honnêtement, il ne me fera pas croire qu'il est toujours parfaitement détendu... Son regard se promène alors que je lui glisse une œillade. Finalement, quand nos regards se croisent, il laisse planer un petit silence avant de lâcher :

▬ Je n'ai pas le droit de mourir.

Je fronce légèrement les sourcils, un peu étonnée par sa formulation. J'ai entendu des mecs dire qu'ils ne voulaient pas mourir, éventuellement confesser qu'ils avaient peur de mourir. Mon regard le dévisage curieusement : je n'ai encore jamais entendu quelqu'un dire qu'il n'en avait pas le droit. Je n'ai pas le droit de mourir. Comme s'il savait être un pilier essentiel qui ne peut pas se permettre de rompre. Je sais pas grand-chose de sa vie privée. Je sais qu'il a pas de compagne, en tout cas, rien d'officiel si j'ai bien compris. Mais il a déjà évoqué sa grand-mère. J'arque un sourcil : j'suis peut-être pas la plus perspicace de la brigade, mais j'ai l'impression que quelques éléments prennent plus clairement leur place. Je sais pas s'il avait peur de mourir, finalement. Peut-être que oui, mais j'ai finalement le sentiment qu'il avait surtout peur d'être fauché avant d'avoir pris quelques dispositions. Qui pense à donner un numéro de compte à un moment pareil ?

J'ai l'impression d'entrevoir quelque chose qui reste habituellement caché, enfoui, chez Mannoia, et c'est un peu déroutant... Je ne dis rien, j'acquiesce simplement et puis je lui file sa veste et nous partons.

L'ambiance n'est pas vraiment folle, dans la bagnole. Je tente bien une approche, pour me faire l'avocat du diable et prendre en quelque sorte la défense du personnel médical. Et puis, je clarifie également mon point de vue sur la question, que ma réserve n'a rien à voir avec une question de morale ou de chantage. Je le dis pas clairement, mais j'estime que sa santé passe avant ma discrétion. D'autant plus si ça peut nous mettre en péril. J'entends bien que ses épaules sont visiblement chargées d'un poids qu'il refuse d'alléger... Mais ce petit rappel à l'ordre de l'univers, c'est peut-être aussi pour lui dire de lever le pied... J'sais pas...
Ses réponses sont laconiques, sèches tout au plus, alors je ferme ma gueule. Au moins pour cette nuit. Je le raccompagne chez lui, je me gare et coupe le contact, gardant les mains sur le volant sans rien dire, ni même le regarder. Je sais pas trop ce que j'attends. Il ouvre sa portière, s'attirant mon regard quand il desserre finalement les lèvres :

▬ Monte. Boire quelque chose. J'inspire légèrement, pesant le pour, le contre. Je suis pas sûre de tenir un round de plus à marcher sur des œufs. Si tu veux.

C'est maladroit mais, ça ressemblerait presque à de la politesse, ce qui m'arrache un fin sourire en coin. Son regard capte le mien et j'acquiesce en retirant les clés du contact. J'imagine que ça ne peut pas faire de mal... Il sort et je l'imite, fermant à clé la voiture.  

▬ Je vis avec ma Nonna, ma grand-mère. Si elle voit quelque chose, je suis tombé dans les escaliers. ?

Tomber dans les escaliers, numéro 1 des bobards de victimes de violence domestique. Femmes, gamins... Je comprends qu'il souhaite la préserver et lui éviter de s'inquiéter j'imagine. Mais tomber dans les escaliers, Mannoia... J'esquisse un sourire amusé et ajoute en murmurant :

▬ J'dirais que je t'ai poussé, ça sera plus crédible... Un regard et un sourire malicieux et je le rassure en levant la main droite, main gauche sur le cœur. Pas besoin de dire je le jure, il sait très bien comment ça se passe.

Je le suis, après avoir tapé mes pieds sur le paillasson, chose dont je ne m'embarrasse pas à mon appart... Les mains dans les poches, je laisse mon regard parcourir et découvrir l'antre de Mannoia. La déco me fait esquisser un sourire et les cadres photos attirent mon attention. J'avance, examinant les différents portraits et autres photos de famille. L'une d'elle attire particulièrement mon attention, d'autant qu'elle semble occuper une place centrale. Mannoia, deux autres hommes et une petite grand-mère rayonnante devant un gâteau surmonté de beaucoup trop de bougies...

▬ Tes frères ? Et mmmhh.. Nonna ? j'hasarde, avec une esquisse de sourire, sans quitter la photo des yeux.

Je ne peux pas m'empêcher de remarquer que ses frères ont quelque chose de séduisant, tous les deux et mon regard s'attarde sur l'aîné de cette fratrie. Je me surprends à penser qu'il y a quelque chose chez Mannoia également. D'un peu différent, de plus froid, mais pas inexistant.

▬ Assieds-toi Collins... S'il te plaît.

J'arque les sourcils puis les fronce en abandonnant la photo des yeux pour incliner la tête légèrement. Il a dit quoi ? C'était un peu forcé, certes, mais malgré tout, j'apprécie et esquisse un sourire en le rejoignant pour tirer une chaise. Je retire ma veste et la pose sur le dossier de la chaise et m'étire légèrement avant de m'asseoir en cherchant le regard de mon coéquipier.

▬ Avec plaisir... dis-je, conciliante, comme pour récompenser cet effort histoire qu'il ne sombre pas au fond des abîmes...

Je prends le temps de le dévisager, un instant. Ouais... Y'a un truc chez lui... J'le voyais pas trop avant, à cause de ses manières de connard... Mais plus je passe du temps avec lui, plus j'ai l'impression que le miroir s'effrite. Et plus ça s'effrite, plus j'ai l'impression de mieux le comprendre...

▬ Le numéro de compte... C'était pour eux. je murmure.

C'est pas vraiment une question. Plutôt une prise de conscience maintenant que la dernière pièce de puzzle trouve sa place...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 16 Sep - 12:39


▬ J'dirais que je t'ai poussé, ça sera plus crédible...

J'esquisse un sourire léger en lui glissant une oeillade, ouais ça serait sans doute plus crédible. Nonna m'a déjà demandé plusieurs fois comment était mon nouveau coéquipier. Si j'ai mentionné plusieurs fois son nom, il ne m'a pas semblé essentiel de préciser au début qu'il s'agissait d'une femme. Ça avait à la fois quelque chose de touchant et s'amusant quand elle me demandait si Dylan était un gentil garçon, s'il n'était pas un bambino, les questions que je m'étais posées en plus de m'offusquer qu'on m'avait collé une nenette d'ailleurs. Un jour, ça m'avait échappé et Nonna, loin d'être bête ou aussi distraite qu'elle veut le laisser croire, avait bien pigé qu'il s'agissait d'une femme. Je ne sais pas pourquoi, dans sa tête, elle avait pensé que Collins était moche, une sorte de gros tas de muscles qui ne parle pas, qui crache et boit des bières avec les gars du poste. Fiore me connaît, elle s'est doutée que j'ai du mal avec le fait qu'on m'ait collé une femme, mais le boulot avant les idées à vérifier, j'ai dit que j'avais confiance en Collins, je ne veux pas que ma grand-mère s'inquiète à mon propos... C'est mon rôle à moi, de m'inquiéter pour eux, pas vrai ?

Ce n'est pas que mon orgueil est tel que je ne veux pas qu'on s'inquiète pour moi, c'est juste qu'on a tous notre rôle, notre place. Je me suis fait à la mienne, les choses fonctionnent comme ça. Et puis Nonna n'est plus toute jeune, elle a déjà vécu trop de pertes pour en envisager de nouvelles. Moi, ce que je veux, c'est être un roc pour ceux qui gravitent autour de moi. Collins compris, je ne veux pas qu'elle se dise que je vais clamser à chaque fois qu'on foutra un pied en dehors de la voiture. Honnêtement, je ne sais pas trop pourquoi tout s'est arrêté d'un coup pour moi, c'est un appel du pied de Dio, j'en suis certain. Je n'ai pas encore vraiment compris le message qu'il veut m'envoyer, voilà tout...

Elle entre et observe les photos qui s'entassent un peu sur les murs. Nonna aime bien les photos de sa famille, il peut y en avoir sept sur le même cadre. Une sous le verre et plusieurs petites superposées. On lui a offert de beaux cadres à suspendre pour qu'elle puisse en mettre quelques-unes au propre. J'en ai mises plusieurs dans sa chambre mais pas trop, on ne doit pas être mélancolique en se couchant, ce n'est pas sain. Je me retourne, essayant de voir laquelle capte son attention. Je cale mon épaule contre le mur voisin, mon regard accompagnant celui de Collins sur un portrait de Nonna, mes deux petits frères et moi-même. Je croise les bras et souris en regardant la photo, prisonnière du temps.

▬ Tes frères ? Et mmmhh.. Nonna ?
▬ Ici, c'est Orazio, dis-je en le désignant d'un geste du doigt. Et là, Nino. Et cette grande dame oui, c'est Fiore, notre Nonna. Je laisse passer quelques secondes, hésitant à lui expliquer que ce sont comme mes fils, mais conscient qu'elle ne pourra pas comprendre ça, je lui déconseille juste de jouer aux cartes avec Nonna, ajoutant ceci : Après toutes ces années, on a toujours pas pigé comment elle triche.

Finalement, je l'invite à s'asseoir, comme elle l'a demandé. Avec des formules, et des manières. J'ai pas la force de me battre ce soir, j'ai pu la force. J'ai tout donné pour demander au Signore de m'ouvrir une voie vers le paradis, je me sens totalement vidé de toutes mes forces, je ne me sens plus capable de me battre ce soir et les minutes qui s'égrainent n'aident pas à lutter contre ce sentiment de vide et de plongeon. Elle s'assied, je laisse passer quelques secondes, essayant de me rappeler comment on en est arrivés là.

▬ Le numéro de compte... C'était pour eux.
▬ Finalement, c'est bien que tu le connaisses. S'il m'arrive quelque chose en service, tu leur donneras, annonce-je en me redressant pour aller trifouiller dans les tiroirs de la cuisine. J'en sors un allume-gaz, un rouleau de papier aluminium, un carnet de recettes, bordel ! Je vide les éléments un par un sans trouver ce que je suis en train de chercher. Je fais craquer mes doigts et souffle bruyamment, laissant le tiroir ouvert, et d'un coup, je le claque pour le fermer. Regrettant presque aussitôt le geste, je lance une oeillade vers le couloir qui dessert les chambres sans y voir de mouvements. Je passe l'index contre ma lèvre inférieure : ça peut te sembler étrange, je le conçois bien. On a plus notre papa, c'est moi l'homme de cette famille, aussi grands soient-ils. Je me retourne, lui tourne le dos pour ouvrir un nouveau tiroir et en sors un paquet de cigarettes. J'en glisse une entre mes lèvres sans l'allumer. La laissant se balancer de haut en bas au gré des mots, je continue d'essayer d'expliquer à Collins : Ce qu'il s'est passé est regrettable. Crois-moi, ça me fait chier autant de toi.

J'attends quelques secondes puis tends une cigarette à Collins, sous le regard ou le commentaire réprobateur.
▬ Je sais ce que tu penses. Quelques nouveaux instants de silence. Ce qu'il s'est passé n'arrivera plus. J'ai dû faire une mauvaise réaction à un truc que j'ai mangé ou bu, j'en sais rien. Un coup de fatigue. Une nuit de sommeil et ça ira, d'accord ? Le principal restant qu'elle ne le raconte pas. J'ai besoin que tu me couvres, vraiment. Je suis fiable, annonce-je finalement. J'aurais pu lui dire que je meurs une fois tous les quinze ans, qu'elle a de la marge. Mais cette fois, je n'ai personne à qui faire porter la faute. Ce n'est que moi contre moi-même. Tu veux boire quelque chose ?

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Dim 18 Sep - 16:54
La planque
Mannoia & Collins


Je ne peux pas ignorer la tendresse qui se dessine sur les traits de son visage alors qu'il nomme un à un les membres de sa famille. C'est rare, de le voir sourire comme ça, trop pour pas que j'y accorde un peu d'attention... Je lui glisse un regard curieux accompagné d'un sourire en coin alors qu'il me déconseille de jouer aux cartes contre sa grand-mère, Fiore.

▬ Après toutes ces années, on a toujours pas pigé comment elle triche.

L'anecdote me tire un petit rire sincèrement amusé. Je n'ai jamais eu de frère ou de sœur, je ne sais pas quel lien les unit autrement que celui du sang, mais à les voir là, tous les trois et à l'entendre, ils ont l'air très proches. J'ai des cousins que je voyais, des fois, au repas de famille. Des frères et des sœurs qui ne se supportaient pas mais qui ne connaissaient probablement pas leur chance de ne pas être seul. Je pense que ma vie aurait sans doute été différente, si j'avais eu un frère ou même une sœur.

Je dévisage un instant mon partenaire, me demandant ce que sont devenus leurs parents, puisqu'ils semblent vivre sans eux. Il m'invite à aller m'asseoir et je range ma question, pour le moment. Un petit silence s'installe de nouveau et je sens bien qu'il ne sait pas trop par où commencer. Comme si j'avais assisté à quelque chose que je n'aurais jamais dû voir. Je m'étonne de découvrir que Mannoia est finalement un homme dont certaines facettes m'échappaient jusque-là. J'en connais pas beaucoup, des types de son âge qui vivent en cellule familiale en prenant soin de ses anciens... Je fronce légèrement les sourcils en le dévisageant du coin de l'œil alors qu'il s'affaire à chercher quelque chose qu'il ne trouve visiblement pas dans un tiroir de la cuisine. C'est là que je réalise quelle était la vocation du numéro de compte, dans un murmure.

▬ Finalement, c'est bien que tu le connaisses. S'il m'arrive quelque chose en service, tu leur donneras.

J'ai envie de lui dire que c'est accorder beaucoup de confiance à ma mémoire et à moi-même, et peut-être une responsabilité qui me dépasse mais, son attitude ne prête pas vraiment à rire. Il est sérieux et c'est peut-être ce qui me fait ravaler mon envie de plaisanter. Il s'en est passé, des trucs, depuis notre engueulade dans la bagnole, plus tôt dans la soirée. Et je crois que je réalise qu'on a dépassé le simple stade de collègue de boulot. A croire que son infarctus tombe à pic, comme pour initier cet acte de foi entre nous. J'l'avais senti, plus tôt, dans la voiture, et ça devient plus évident maintenant. C'est une question de confiance.

Il referme un peu trop vivement le tiroir, dans un mouvement d'humeur et je fronce légèrement les sourcils sans comprendre ce qu'il lui arrive, suivant son regard dans le couloir, m'attendant à voir débouler ou la fratrie ou la grand-mère. Mais rien. Je m'humecte les lèvres et cherche le regard de mon coéquipier alors qu'il se passe un index sur la lèvre inférieure.

▬ Ça peut te sembler étrange, je le conçois bien. On a plus notre papa, c'est moi l'homme de cette famille, aussi grands soient-ils.

Ça répond à mon interrogation au sujet des parents. Je pince doucement mes lèvres, relevant tout de même qu'il ne fait pas mention de leur mère, seulement de leur père. J'esquisse un bref sourire quand il se qualifie d'homme de la famille, comme si ses frères étaient encore des enfants. Et comme si la place du père avait quelque chose de sacrosaint dans une famille. Pour lui, sans doute. Je ne partage pas vraiment la même opinion... Mais passons... Je m'humecte les lèvres en haussant légèrement les épaules, comme pour dire que j'ai pas de jugement à émettre de toutes façons. Mes doigts viennent tout de même pianoter sur le dessus de la table alors que la question me brûle les lèvres.

▬ Non. Enfin, prendre soin de ta grand-mère, je peux comprendre, et c'est tout à ton honneur, elle a l'air d'avoir un sacré paquet de bougies... Mais, tes frères, ils travaillent aussi, non ?

Je comprends pas toutes les responsabilités qu'il endosse sous prétexte d'être l'homme de la maison, comme il le dit. Les autres frangins ont tout à fait l'air de pouvoir se débrouiller par leurs propres moyens, ce sont des adultes, non ? C'est peut-être parce que je me suis émancipée très vite, de mon côté que j'ai du mal à comprendre ce fonctionnement, je sais pas...

Il me tourne le dos pour fouiller dans un autre tiroir et sort un paquet de cigarettes. J'hausse les sourcils : il en glisse une entre ses lèvres tandis que je me fais la réflexion qu'il se fout du monde. Je l'écoute dire que c'est regrettable, ce qu'il s'est passé, que ça le fait chier autant que moi. Je fronce les sourcils : je sais pas s'il saisit dans quelle mesure ça me fait chier. C'est pas parce que j'avais prévu de faire autre chose de ma soirée, parce qu'on a perdu du temps et manqué de faire des conneries avec notre suspect. Nan, ce qui me fait véritablement chier, c'est que j'ai l'impression maintenant de deviner une espèce d'épée de Damoclès au-dessus de sa tête et de pas savoir si elle s'abattra une nouvelle fois... Surtout si cet idiot ne tient pas compte des conseils du docteur.

Il me tend une clope et il doit remarquer mon regard réprobateur puisqu'il me dit :

▬ Je sais ce que tu penses.

Je fronce légèrement les sourcils : ah oui ? Je me suis abstenue de fumer dans la bagnole, j'vais éviter de le faire ici et d'envoyer bouler les recommandations médicales...

▬ Que tu tends le bâton pour te faire battre ?

▬  Ce qu'il s'est passé n'arrivera plus. J'ai dû faire une mauvaise réaction à un truc que j'ai mangé ou bu, j'en sais rien. Un coup de fatigue. Une nuit de sommeil et ça ira, d'accord ?

Je le dévisage et m'humecte les lèvres : sincèrement, j'ai envie de le croire, de lui accorder la confiance qu'il m'accorde quand il me demande un truc comme retenir son numéro de compte. Mais, c'est difficile, surtout quand on se traîne un passif comme le mien... Un acte de foi, ouais. Mettre un pied dans le vide et espérer qu'il y aura de l'eau en bas. Ou un fil invisible, j'en sais rien. Je me mordille la lèvre et acquiesce légèrement en récupérant une clope qu'il me tend et joue simplement avec, entre mes doigts.

▬ ...J'la fumerai plus tard. Mais tu m'en devais une alors, j'allais pas dire non.

RIP dans le sable fin, ma cigarette... Je ne sais pas si c'est ça qui va le dissuader d'allumer sa propre clope, mais j'ai pas envie de l'y encourager en tout cas, alors je prends sur moi.

▬ J'ai besoin que tu me couvres, vraiment. Je suis fiable.

Je le dévisage une nouvelle fois, cherchant au fond de son regard, tapotant doucement la clope sur la table.

▬ J'vais pas te balancer. Mais tu comprends aussi que j'peux pas faire comme si ça n'avait pas existé et que j'ai besoin d'être sûre que tu feras ce qu'il faut... J'ai pas envie qu'on se prenne la tête de nouveau alors je me laisse couler un peu plus au fond de ma chaise en tendant mes jambes sous la table, lâchant un soupire. Tu m'as foutu les jetons.

▬ Tu veux boire quelque chose ?

J'inspire en passant une main sur mes paupières et concède alors :

▬ Si t'as du café, je dirais pas non...

Je m'humecte les lèvres en jetant un coup d'œil à ma montre puis à Mannoia. Je sais pas pourquoi, ça ne me rassure pas vraiment de le laisser tout seul, après ce qu'il s'est passé. Sans compter qu'il a préféré signer une décharge et ne pas rester sous observation. Et je sais pas pourquoi, mais quelque chose me dit que c'est pas sa grand-mère qui pourra le conduire au dispensaire...  

▬ ...ça te dérange si je reste ?  Je hausse les épaules. ....J'ai laissé mes clés au comico, j'ai la flemme de me taper un aller-retour...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mar 20 Sep - 0:00


▬ Non. Enfin, prendre soin de ta grand-mère, je peux comprendre, et c'est tout à ton honneur, elle a l'air d'avoir un sacré paquet de bougies... Mais, tes frères, ils travaillent aussi, non ?

Dans tous mes souvenirs à peu près corrects, je me souviens qu'Aldo distillait ses conseils à ses enfants avec la même autorité. Qu'il ait eu Franco en face de lui ou Giorgio au téléphone, qu'il ait aperçu Olimpia par la fenêtre... il veillait sur chacun d'entre eux, et on l'entendait rouspéter quand ils sortaient du droit chemin qu'il avait dessiné avec soin. Ils avaient beau être des grandes personnes, je l'entendais donner ses ordres et après, parfois, un éclat de rire surgissait de nulle part et unissait les deux voix masculines. Il savait ce qu'il faisait, avec un naturel déconcertant.

Collins ne peut pas comprendre, elle ne peut pas comprendre à quel point la mémoire de nos défunts compte pour moi, c'est comme si j'avais à leur rendre des comptes sur une mission qui ne se termine jamais. Une astreinte permanente, mais je ne m'en plains pas non-plus. C'est un honneur aussi pour moi de veiller sur eux, même si je sais que je peux me montrer insupportable, même si j'ai souvent du mal à me contenir. Je préfère qu'ils soient contrariés que de devoir prévoir leur emplacement dans le caveau familial. On l'a aussi ouvert pour ceux qui auraient dû être à cette table en train de prendre le dernier café de la journée, ou un verre de lait, avant de reprendre le cour de la nuit. Mon rôle n'est pas de leur faire plaisir, je pense qu'ils l'ont compris depuis longtemps. Dans notre schéma un peu secoué dans tous les sens, c'est Nonna et moi qui faisions les parents quand les nôtres étaient absents d'une façon ou d'une autre. Oui, ils travaillent, ils sont grands...

Quand Orazio s'est mis en couple avec Suzana, ça m'a vraiment fait plaisir. Je me suis dit que sa compagne pourrait aussi prendre soin de lui, veiller à ce qu'il rentre le soir, qu'il soit bien soigné, bien traité... ils n'annoncent pas de projets de mariage et je fais parfois quelques allusions subtiles. Ça fait un moment qu'on ne l'a pas vue d'ailleurs. Nino c'est plus compliqué qu'Orazio... Il n'a jamais connu Franco. Je suis le seul à avoir le traitement du « Si ton père te voyait » de Nonna, elle sait bien ce que ça me fait. Mais en échange, on passe parfois quelques soirées à échanger des souvenirs, et moi à écouter les siens. Parfois aussi, elle aborde « sa » petite Anna qui ne vit pas à Miami. Parfois on aperçoit quelques cartes postales. Anna aime le voyage, Anna n'a jamais eu vraiment d'attache, un peu comme Nino en quelques sortes. Je voudrais qu'il puisse trouver sa place, qu'il sache arrêter de courir. Quand il court comme ça, c'est moi qu'il fatigue.

▬ 94 ans l'année prochaine. On ne la voit pas vieillir, enfin moi je ne la vois pas prendre toutes ces années. Pour moi, tant qu'elle peut se lever, c'est qu'elle est prête pour une nouvelle journée. Je pense que lorsque je cours, moi, c'est elle que je fatigue. Je peux pas me résoudre à la foutre dans une maison de retraite où ils vont la traiter comme une vieille qui va à son rythme, elle a besoin d'être dans sa maison. J'ai besoin de la savoir aussi ici, égoïstement... Quand je jette un coup d'oeil vers la porte, je me demande pas si je vais réussir à la réveiller, pour moi Nonna est un monument qui s'effrite avec les années mais ne s'effondre jamais. Ouais, dis-je juste concernant mes frères qui travaillent. Mais un coup dur, c'est vite arrivé. Ils doivent avoir de quoi se retourner. Faut payer la chambre de Lucia, faut prendre soin de Nonna, faut payer le loyer de l'appartement aussi... ils peuvent travailler, je veux qu'ils puissent faire tout ça en plus de leur train de vie habituel. Si je meurs, faudra payer mes putain d'obsèques. Avec Nonna, on en a déjà parlé, aussi. Elle dit pas grand chose mais elle en sait des choses, cette petite femme discrète. Ouais...

Les photos abandonnées, je me mets en quête d'une cigarette à glisser entre mes lèvres, même sans l'allumer. Je sais pas vraiment comment gérer le stress à cet instant précis... Elle prend la cigarette et je hausse des épaules quand elle me dit que je « tends le bâton pour me faire battre ». C'est pas que j'en ai rien à foutre de crever, vraiment pas. C'est simplement que lorsque le bateau prend l'eau, on colmate avec ce qu'on peut, même si à terme à nique la coque. Je ne vais pas me mettre à fumer toutes les trois secondes pour faire un gros doigt d'honneur aux médecins, mon orgueil surpasse pas mon envie de survivre. J'ai d'ailleurs appris à ravaler ma fierté quand c'était vraiment nécessaire, suffit de voir le Lieutenant qu'on a. J'ai dû apprendre à modérer mes propos pour éviter de me retrouver avec un nouveau blâme dans mon dossier ou inscrit à un putain de stage sur le sexisme en milieu professionnel... Ils croient tous que je cause, que je cause sans jamais réfléchir. J'ai beau pas être instruit, j'ai beau laisser parler ma colère, je suis pas un putain d'abruti. Je lance une sorte de regard de reproche à Collins, comme une défiance. Si elle a le bâton et qu'elle veut essayer d'en faire quelque chose, à ses risques et périls. Je suis pas ingrat de ce qu'elle a fait, mais qu'elle pense pas que ce moment de faiblesse me prive de mes couilles.

J'essaie néanmoins de classer ce dossier dans les affaires passées. Elle passe la langue sur ses lèvres, s'accordant manifestement le temps de la réflexion. Elle se contente de jouer avec la cigarette et je hausse des épaules, façon de lui répondre sans lui répondre. Mais avant que la soirée ne se termine vraiment, il me faut des garanties. Oh je sais que je pourrais faire à peu près n'importe quoi comme boulot si je venais à être viré des forces de l'ordre, ou poussé avec un petit pécule mensuel, mais j'ai des intérêts particuliers, quand même. Collins ne connaît pas et n'aurait probablement pas la compréhension de ce qu'on appelle les arrangements. Avec cette histoire de casserole dans la gueule de son voisin, elle aperçoit quand même qu'on peut faire ce qui est juste et avoir des emmerdes, un jour elle sera peut-être prête pour entendre les choses. C'était le cas pour mon ancien partenaire qui avait fait un choix ni chaud ni froid à savoir qu'il me laissait agir dans mon coin et il fermait les yeux, mais il demandait à ne pas être directement impliqué, ce que je pouvais tout de même respecter.

▬ J'vais pas te balancer. Mais tu comprends aussi que j'peux pas faire comme si ça n'avait pas existé et que j'ai besoin d'être sûre que tu feras ce qu'il faut... Tu m'as foutu les jetons.

Moi aussi, j'ai eu peur. Je lève les yeux au ciel. « faire ce qu'il faut ». Je me tourne, et vais m'occuper de lui faire un café, je cherche dans le placard parce que parfois, Fiore prend un décaféiné pour pouvoir dormir la nuit sans suivre le parcours de l'aiguille heure par heure, alors peut-être que je vais réserver le même traitement à Collins pour qu'elle puisse quand même profiter d'une nuit de sommeil correcte... je prends le bocal et prépare le café tranquillement, remets de l'eau et change le filtre en la prévenant d'une voix basse qu'il faudra compter quelques minutes. Elle n'est plus à ça près, après tout. J'esquisse un sourire en coin à sa dernière remarque, alors qu'elle n'a vue que sur mon dos. Finalement, je lui dis qu'elle a dû les oublier au moment où elle s'est tordu la main, ou le pied, je ne sais plus vraiment. Je me retourne vers elle, comprenant la demande et lui désigne la chambre d'Orazio d'un mouvement du menton :
▬ Mon frère ne dort pas là, tu peux prendre le lit si tu veux. Ou tu prends le canapé-lit et je dormirai dans le fauteuil. Je me sens tellement épuisé que je pourrais sûrement dormir n'importe où, même par terre. Je passe la main contre ma nuque, les mots m'ayant ramené à mon propre état de fatigue. Je croise les bras sur mon torse et lance pour essayer d'alléger l'atmosphère – après tout, les faits sont derrière nous maintenant, espérons – dans l'appartement : Tu sais faire un massage cardiaque au moins ? Parce que si c'est pour que tu me tabasses dans mon sommeil parce que je respire pas fort... Je la rejoins finalement, sous le grognement de la cafetière et je lui mets une tape sur l'épaule : C'est fini...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Sam 1 Oct - 16:14
La planque
Mannoia & Collins


Je fronce légèrement les sourcils en humectant mes lèvres, dévisageant un instant Mannoia qui me lance un regard de reproche. J'ai l'impression que tout ce qui sort de ma bouche est susceptible d'être une menace ou une agression. Ce serait hypocrite de ma part de jouer les effarouchées quand moi-même, j'adopte ce comportement méfiant avec la plupart de mes collègues. J'imagine que Mannoia doit livrer une lutte interminable pour se maintenir au sommet de cette espèce de hiérarchie qu'il s'impose. Nan, ce qui me vexe, c'est qu'il puisse encore penser que je veuille ... je sais même pas quoi moi, profiter de son moment de faiblesse pour le dominer, j'en sais rien ! Alors que j'ai quand même pris sur moi de veiller à ne pas trop blesser son égo à la con. Je me redresse dans ma chaise mais m'abstiens de faire un commentaire : s'il est trop con pour comprendre que je suis pas son ennemie, alors je ne peux rien pour lui.

J'essaye de le rassurer sur ce que je pense être son inquiétude principale : j'vais pas le balancer. Mais je lui fais quand même comprendre qu'il ne peut pas s'attendre à ce que je prétende que ça ne se soit jamais passé. Déjà, parce qu'il faudrait pas que ça arrive de nouveau. Ensuite, parce qu'il m'a foutu les jetons. Il me tourne le dos pour préparer le café que je lui ai demandé quand il m'a proposé de boire quelque chose, sans vraiment prendre la peine de m'assurer qu'il n'enterrerait pas cet incident avec les désagréments d'un simple rhume... Du coin de l'œil pourtant, j'observe ses gestes et me fait la remarque que je ne crois pas l'avoir déjà vu préparer le café, au poste. A voix basse, il m'annonce que ça prendra quelques minutes et j'acquiesce silencieusement, réfléchissant déjà à comment formuler ma proposition de rester ce soir, au cas où... J'invente un nouveau prétexte qui ne passe pas inaperçu... Et sa remarque me laisse bien comprendre qu'il n'est pas dupe... J'esquisse un sourire que je retiens en me pinçant les lèvres puis passe une main dans mes cheveux :

▬ ...ouais... dis-je simplement, sans démentir ce qu'il a déjà deviné tout seul, mais sans me compromettre non plus. J'échange un regard avec lui, durant lequel je ne sais pas trop ce qui me traverse. J'ai pas envie qu'il se mette en tête que je suis pas quelqu'un de fiable et que j'essaye forcément de l'écraser quand j'en ai l'occasion. Il n'est peut-être pas parfait, mais Mannoia est un bon coéquipier avec qui j'apprécie vraiment de travailler. Du menton, il m'indique une chambre dans le couloir :

▬ Mon frère ne dort pas là, tu peux prendre le lit si tu veux. Ou tu prends le canapé-lit et je dormirai dans le fauteuil.

J'arque un sourcil en observant la porte puis le canapé d'un air circonspect.

▬ Pourquoi tu dors pas dans la chambre de ton frère s'il dort pas là ? ... Peu importe. C'est bon, j'vais prendre le fauteuil, prends le canapé : t'en as plus besoin que moi.

Il proteste, commence à me sortir un refrain pas possible sur le fait qu'apparemment, quand t'as un vagin, tu peux pas dormir dans un fauteuil... Ou alors, c'est simplement une espèce de galanterie que je trouve parfaitement ridicule
après toutes les vacheries qu'il a pu me balancer... Je vais pas m'offusquer de pioncer dans un fauteuil. Et puis, c'est quand même plus logique : je ne serai pas loin, je pourrai le surveiller, et je tiendrai plus facilement dans le fauteuil que lui... Et puis moi, je suis pas en convalescence. Je lève les yeux au ciel.

▬ Tu sais faire un massage cardiaque au moins ? Parce que si c'est pour que tu me tabasses dans mon sommeil parce que je respire pas fort... Il me rejoint et me donne une petite tape sur l'épaule alors que j'esquisse un sourire en roulant une nouvelle fois les yeux au ciel : C'est fini...

▬ Mince, moi qui rêvais de te coller deux trois baffes incognito... Démasquée... je lui réponds avec une certaine malice en lui glissant un sourire accompagné de mon regard de chat.

Je l'observe et remarque qu'il a vraiment l'air épuisé. D'une voix basse, je lui dis simplement :

▬ Va te coucher, c'est bon... Je bois mon café et je prends le fauteuil, t'inquiète...

Il ronchonne mais finit par céder à sa fatigue et va se coucher alors que je l'observe faire, derrière ma tasse. La nuit va être étrangement courte et longue... Une fois mon café terminé, je vais rincer ma tasse avant d'éteindre la lumière et m'installe dans le fauteuil, prenant le plaid qu'il m'a laissé pour m'enrouler dedans...

FIN DU RP


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