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 [ENQUÊTE #3] La planque 

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Message[ENQUÊTE #3] La planque écrit Mer 13 Juil - 0:37
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Mercredi 13 juillet 2022 - 21h48 - Commissariat d'Allapattah

La Lieutenant semble s'être énervée, Morrison qui était chargé du meurtre de la danseuse a bouffé un truc pas frais et il a fini à l'hosto. Outre les trois secondes d'inquiétude, elle a passé la journée à s'énerver et à chercher des "volontaires" pour faire la planque devant le domicile de la victime en attendant que le petit ami se pointe. Il a en effet disparu de tous les radars depuis la découverte du corps la veille et la section criminelle ne veut pas se priver de ce témoin clé. Pourquoi un témoin clef ? Selon les messages qu'ils se sont échangés, ils ont passé la soirée qui a précédé la mort ensemble. D'après les premières constatations, la victime aurait succombé à une asphyxie mais aucune trace n'a été relevée sur le cou...

Finalement, c'est Gabriel et Dylan qui ont hérité du bas de l'immeuble de la victime pendant que les autres équipes attendent devant la maison de la grand-mère du suspect puis devant l'atelier où bosse le suspect, et où il dort parfois. Selon les casiers de la victime et son petit-ami, ils se connaissaient depuis presque dix ans, et avaient été arrêtés plusieurs fois ensemble pour consommations de stupéfiants. Une histoire "ennuyante à mourir de deux putain de drogués" avait résumé Mannoia

@Dylan A. Collins et @Gabriel M. Mannoia ont donc le plaisir de faire leur première planque ensemble...  Les règles sont posées rapidement : On peut fumer, bouffer mais pas de pause pipi sans avoir son téléphone, et on ne court pas si c'est pas nécessaire...

"La victime Jill Miller était une danseuse avec sa petite notoriété dans le quartier. Elle n'avait pas vraiment de problème, il lui arrivait de décrocher de la drogue pendant plusieurs semaines et soudain, elle disparaissait quelques semaines, et revenait... Le suspect principal s'appelle Robert White, dit Speed Bobby. Son casier, similaire à celui de Jill, ne fait état que d'une dépendance de longue date à la drogue, avec un peu de revente. Il a disparu depuis la mort de sa petite amie..."

[ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300 Et c'est parti ![ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300


▬ Home sweet home, nous sommes à Overtown
▬ Il n'y a pas de limite de mots, mais un minimum de 300 mots est attendu.
▬ Amusez-vous.  hehehe

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mer 13 Juil - 13:32
La planque
Collins & Mannoia



Je grimace derrière mon mug de café quand j'entends la Lieutenant expliquer que Morrison a bouffé un truc pas frais et que ce con-là a fini à l'hosto. Est-ce que je vais lui dire que c'est sûrement mon plat chinois aux crevettes oublié dans le frigo du comico depuis quelques jours qui est responsable de cette intoxication alimentaire ? Sûrement pas.

Je dépose le second mug de café que je tiens sur le bureau de mon coéquipier, devant lui. Nos rapports se sont plutôt arrangés, depuis deux mois. On se prend toujours la tête, on râle tous les deux, mais on bosse bien et je crois que la Lieutenant est satisfaite. Je lui glisse un regard le défiant de faire une remarque sur mon initiative de lui apporter un café après en avoir pris un pour moi... Et puis, finalement, je m'adosse à son bureau, et commente, à propos de Morrison :

▬ Sérieux, on va quand même pas surveiller ce qu'il bouffe... Ma tante avait un chien comme ça, il bouffait du chocolat, ce con-là.

Il en est mort, d'ailleurs, je crois bien, maintenant que je me fais la réflexion, en haussant les sourcils.
Enfin, toujours est-il que le problème, c'est pas vraiment le fait que Morrison soit hospitalisé (p't'être qu'après ça il arrêtera de taxer mes trucs dans le frigo... je dois avoir l'estomac aussi acide que celui d'un vautour, pour jamais tomber malade en fait...) mais plutôt qu'il soit pas dispo pour la planque qu'il devait faire ce soir. La Lieutenant cherche des volontaires et ça semble un peu compliqué : beaucoup ont des prérogatives que moi j'ai pas par exemple. Mais pourtant, j'hésite un instant à me porter volontaire : aujourd'hui, c'est un jour spécial et on avait enfin réussi à convenir d'un moment pour s'appeler avec mon oncle...
Tant pis, il comprendra.  

Le briefing de la Lieutenant passé, j'entre dans la voiture, côté passager cette fois et comme pour faire écho à la première fois que j'ai pris le volant pour notre première mission, je lève les yeux au plafond en joignant mes mains en prière, avant de faire mine de psalmodier :

▬ Ô grand Dieu Requin, guide nos pas à travers les déviations et fais que Mannoia ne s'égare pas sur le chemin de l'orgueil qui l'empêche d'utiliser la technologie GPS. Amen.

Un sourire taquin et un clin d'œil complice et je boucle ma ceinture dans un petit ricanement. Je reprends les éléments de l'enquête qu'on nous a laissé alors que la voiture se fond dans la nuit éclairée de la ville.

▬ Hm, tu crois que c'est le p'tit ami, qui a fait le coup ? J'sais bien que généralement, une fois sur deux, c'est le compagnon mais, dans 40% des cas y'a des violences ou des agressions, avant d'en arriver là. Et puis, le crime passionnel, il est sale... dis-je d'un air pensif, en réfléchissant et en parcourant les documents dans le fichier cartonné. Je me pince les lèvres en relevant les yeux sur la route, toujours aussi pensive.  Mais pas là, juste une asphyxie, sans l'ombre d'une trace de strangulation... Est-ce qu'on a un compte rendu plus complet du légiste ?... J'm'emballe, c'est pas ce qu'on nous a demandé... Je conclus en soupirant, refermant le dossier.

Mon téléphone sonne et j'hésite à répondre. Je glisse un regard à mon partenaire et me tourne légèrement vers la fenêtre pour répondre :

▬ Ouais, dis-je en guise de bonsoir à mon oncle, en essayant de ne pas parler trop fort, J'ai un changement de plan ce soir... Le boulot, tu sais... Hum... Ok, ouais... et hm, bon anniversaire, Doug... Salut...

Je raccroche, avec un p'tit sourire aux lèvres que je chasse rapidement.

▬ Pas d'appel perso, je sais, mais celui-là était important. Je cherche mon paquet de clopes dans ma poche, n'ayant pas oublié les petites règles que Mannoia a instauré... C'est ok si j'ouvre la fenêtre ? Je lui demande en sortant une clope sans la mettre tout de suite à mes lèvres. J'attends son accord, histoire d'éviter le drame des doigts pétés et de la cigarette gâchée... Et s'il dit oui, je lui en propose une.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Jeu 14 Juil - 15:19

Mort sur Overtown
Jill
«Il y a quelque chose de plus fort que la mort, c’est la présence des absents dans la mémoire des vivants»
À demain !

À demain Zoey ! ramène-nous plus souvent le fauve ! Je tape un rire en osmose avec la petite famille du Diner avant de refermer la porte derrière moi, suivie de près par Osiris, tenu en laisse à ma gauche. Allez Oz, go, sommai-je à mon fidèle compagnon qui emboîte aussitôt le pas au son de ma voix. Nous progressons tranquillement jusqu’au square où un troupeau de jeunes, rassemblés sur la piste de skake, fument quelques joints. Un peu plus loin, le vieux Will farfouille dans son vieux caddie rouillé.

Bonsoir Willou, souriai-je avec entrain, tiens! je t'en avais mis un de côté, je lui tends un gros sandwich au poulet avec une petite bière ainsi qu'un cookie que j’avais planqués dans mon sac. Ses yeux émeraude ternis par un visage couvert de crasse me dévisagent avec soulagement : Merci ma p’tite ! que dieu te bénisse ! j’avais rien à m’mettre sous la dent ! il récupère son repas à la hâte et s’installe sur sa vieille couverture pour dîner, je dois y aller,  tu sais que j’n’aime pas traîner ici le soir.

Oui va ma belle, tu as raison, le quartier n'est pas sûr à cette heure ! Merci !

Je t'en prie. Demain je t'en ramène un au jambon.


J’abandonne mon copain sans-abri à son repas, puis, je progresse à pied dans le quartier, rencontrant sur le chemin quelques prostituées et hommes ivres, canettes de bière à la main. Nous faisons une petite halte devant le lycée où Oz décide de souiller le trottoir. Je ramasse vite puis reprends la route. Nous arrivons dans le quartier résidentiel, où les maisons ne sont pas plus accueillantes que le reste du coin. J’observe un instant mon téléphone tandis qu’Oz se met à grogner de manière inhabituelle. Le genre de grognement qui ne présage rien de bon. Je relève aussitôt le nez de mon téléphone pour donner une petite caresse sur la tête de mon compagnon. Son regard est directement rivé sur une maison couverte de banderoles jaunes de la police. Je me fige à mon tour. Quelqu’un est mort ici...Accident ou scène de crime ?

-Mon dieu ! Je n’arrive toujours pas à y croire qu’elle nous a quittés ! Deux femmes que je suppose être des voisines semblaient connaître la victime. Je tends discrètement l'oreille.

-Oui, Moi aussi ! Jill était si gentille. Vous savez ce qui lui est arrivé ? Mon cœur un instant s’arrête et mon sang se glace dans mes veines. Un horrible malaise me traverse tout à coup.

-Non. La police reste très discrète à se sujet. Mais ce salopard de Robert n'a pas remis les pieds ici depuis sa disparition. Je suis sûr qu'il y est pour quelque chose ! Quoiqu'il en soit, nous en saurons plus bientôt.

-Oui ! vous savez, je les ai entendus se disputer la veille ! J'espère que la police mettra rapidement la main sur lui. Cet endroit n'est pas sûr pour nos enfants !

-Maman, elle est où Mme Miller ?

-Euh, ma chérie Mme Miller n'est plus ici. Elle est partie. Allez, viens, rentrons. Arlette, nous en rediscuterons. Il se fait tard.


J'écourte les banalités de fin de cette conversation. J’en ai assez entendu. J’ai déjà vu des cadavres. La vue du sang ne me fait plus rien aujourd’hui. Mais le prénom de Jill n’était pas ressorti depuis deux ans, jusqu’à aujourd’hui. Et le fait qu’il soit porté par une défunte personne, possiblement assassinée, me fiche froid dans le dos. Est-ce juste une impression ou il plane quelque chose d’étrange ici ? un nouveau grognement d’Oz me conforte dans l’idée que cet endroit est malaisant. Le corps en alerte, je jette quelques regards anxieux aux alentours: Viens Oz. On y va. Je n’aime pas beaucoup cet endroit. Mon fidèle compagnon grogne de plus bel sans quitter cette fichue maison du regard. Je me vois obligée de tirer un peu plus vigoureusement sur sa laisse afin qu’il me suive. Puis, rapidement mais sûrement, nous nous éloignons de ce cimetière pour regagner le quartier d’Allapattah avec deux mots en tête: Jill Miller. Il faut que je sache qui elle était...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 22 Juil - 1:40


Je réunis quelques affaires, passe la main dans ma nuque quand Dylan vient me déposer un café. Est-ce que je suis mort ? Je lève un regard curieux dans sa direction, mais elle semble de bonne foi. Je jette un œil vers le gobelet et me perds dans les reflets obscures du breuvage qui aurait pu être plus proche de la perfection malgré tout...
▬ Il y a du lait ? que je demande sans plus la regarder, prenant malgré tout le récipient. Un café est un café et quand on a ingéré celui du poste sur la 5th on peut vraiment tout accepter après... La réponse est malgré tout assez surprenante... « … une pipe et 10$ au passage ? » À cette réponse, je souris, et écarte les bras sans lâcher mon café pour autant, presque triomphant : On ne peut pas toujours dire non. Elle répond d'un doigt d'honneur et je ricane avant qu'elle ne me propose de demander du lait à Morrison...

▬ Sérieux, on va quand même pas surveiller ce qu'il bouffe... Ma tante avait un chien comme ça, il bouffait du chocolat, ce con-là.

Je tourne un regard amusé dans sa direction, ce n'est plus un secret qu'il chope ce qu'il passe sous ses yeux gourmandes. La faute à sa bonne femme qui lui dit apparemment pas ce qu'il peut manger ou pas, j'ai jeté deux trois merdes de son bureau la semaine dernière. Ce qui fait chier, c'est qu'on doit récupérer son enquête. C'est lui qui s'est rendu sur les lieux du crime, il était là quand ils ont emmené le corps... On va devoir le mettre au régime quand il sera pas en vacances. Enfin en parlant de régime... n'abordons pas cette infecte odeur de nem qui suivait Dylan il y a quelques jours, ça sentait le réchauffé d'on-ne-sait-où, comme d'habitude. D'ailleurs cette fois, j'ai pensé à lui prendre quelque chose à manger. Elle me fait pitié à rien bouffer dès qu'on doit sortir ensemble.

Finalement, on se met en route pour notre soirée en tête à tête. Je traîne la pate et je prends les clefs de voiture, pas touché par la fausse prière de Dylan que je gratifie d'un coup de hanche en passant près d'elle, histoire de la faire bouger. Je prends place et branche en premier lieu le fameux GPS. Je préfère encore la pseudo-honte de devoir le mettre au savon qu'on subira de la part de la Lieutenant si on perd une heure à se promener, ou pire... si on perd le suspect !

▬ Hm, tu crois que c'est le p'tit ami, qui a fait le coup ? J'sais bien que généralement, une fois sur deux, c'est le compagnon mais, dans 40% des cas y'a des violences ou des agressions, avant d'en arriver là. Et puis, le crime passionnel, il est sale...
▬ Y'a pas de crime dans la passion dans le crime, et pas de crime dans la passion, commente-je simplement en réglant mon rétroviseur central. Pas l'envie de faire de la poésie ou de la philosophie, c'est juste que je vois pas comment on peut massacrer quelqu'un sans qui on est pas sensé savoir vivre. Je hausse des épaules. J'en ai pas vraiment parlé à Arodaky, parce que ça touche pas le boulot. Mais je vois pas comment on peut tuer celle qu'on aime... Je me penche finalement vers elle pour regarder le dossier, et on prend la route.
▬ Mais pas là, juste une asphyxie, sans l'ombre d'une trace de strangulation... Est-ce qu'on a un compte rendu plus complet du légiste ?... J'm'emballe, c'est pas ce qu'on nous a demandé...
▬ Non, on a que les premières observations, il a conclut à l'asphyxie parce qu'elle avait... les yeux pétés de sang et elle avait le visage gonflé. Je tape du coude à Dylan en ajoutant : pas comme Morrison, espérons.

Pendant la route, elle prend finalement un appel. Elle échange quelques mots avec son interlocuteur, bien trop discrètement pour que je ne demande pas de qui il s'agit. Doug, je sais plus si le nom est sensé me dire quelque chose. Qui appelle son gosse « Doug » aussi ? Ah oui, son oncle, m'apprend-elle. Je donne le feu vert pour la clope et je lui demande simplement s'ils sont tous flics dans la famille, mais elle m'apprend que le père est plutôt orienté Armée. J'aime pas vraiment les militaires. Je lui demande de m'en filer aussi, avec cette habitude tenace de lancer juste « donne m'en une » en agitant les doigts sous son nez pour témoigner de mon impatience.

Ah, nous voilà arrivés non loin de l'immeuble. Je coupe le contact, règle bien mon rétroviseur pour voir si quelqu'un arrive par derrière. C'est une rue pas folle dans un quartier pas fou, on risque de croiser deux trois putes et un petit dealer, au mieux. Je recule mon siège au maximum et me mets à l'aise. Je fumerai dans quelques heures, de toutes façons.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mar 26 Juil - 23:16
La planque
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▬ Et puis, le crime passionnel, il est sale... dis-je, les sourcils légèrement froncés, en survolant le mince dossier que la Lieutenant nous a refilé, avec les quelques éléments connus.

▬ Y'a pas de crime dans la passion dans le crime, et pas de crime dans la passion.

Mon regard circonspect glisse vers mon partenaire alors qu'il est en train d'ajuster la position de son rétroviseur. Je ne peux pas m'empêcher de le dévisager un court instant, comme si je cherchais à savoir s'il y avait une once de sarcasme, cachée là-dessous, mais non : finalement, il a plutôt l'air d'être très factuel, comme s'il m'avait dit un truc aussi évident que "la pluie, ça mouille". Il ne cherche pas à ouvrir un débat et ne s'interroge pas sur le sujet, du moins, c'est l'impression qu'il me donne en me partageant cette évidence.
Est-ce que je partage les mêmes certitudes ? J'en sais rien. Est-ce qu'on peut tuer par amour ? Ca s'est déjà vu, non ? Est-ce qu'on peut aimer au point de devenir dingue et préférer tuer cette personne que de la voir partir ou souffrir ? Je connais pas grand chose à l'amour, j'ai de grosses lacunes, même, je dirais, mais ce que je sais, depuis que je suis flic, c'est que niveau dinguerie, le genre humain se place là...  

Il doit sentir mon regard, mon interrogation et mon débat intérieur puisqu'il hausse légèrement les épaules sans faire plus de commentaire. Avant de démarrer la voiture, il se penche vers moi pour jeter un coup d'œil au dossier, alors je reprends le fil de ma pensée, sans vouloir rebondir sur ce point-là. Après tout, ça fait quelques années qu'il roule sa bosse dans cette brigade, il a probablement plus de recul et j'avoue que le profilage, la psychologie etc, c'est pas vraiment mon domaine.  

▬ Mais pas là, juste une asphyxie, sans l'ombre d'une trace de strangulation... Est-ce qu'on a un compte rendu plus complet du légiste ?... J'm'emballe, c'est pas ce qu'on nous a demandé...

▬ Non, on a que les premières observations, il a conclut à l'asphyxie parce qu'elle avait... les yeux pétés de sang et elle avait le visage gonflé. Pas comme Morrison, espérons. termine-t-il, en me filant un coup de coude, avant de prendre la route.

Mon oncle appelle et je ne me sens pas d'ignorer l'appel alors, avec un peu de réserve, je réponds, me tournant un peu plus vers la fenêtre, en parlant d'un ton plus bas. Je n'ai jamais aimé mélanger ma vie privée et ma vie professionnelle, même quand mon oncle et moi, on bossait au même commissariat. Ce que je n'aime pas, c'est cette fenêtre qui s'ouvre sur ma vie privée, que ça concerne ma famille ou encore mes relations plus intimes. Je n'ai jamais ramené quelqu'un à mes parents ou même mon oncle, et mes collègues ne me connaissent ni compagne ni compagnon. Je ne suis pas non plus du genre à m'étendre sur ma vie sexuelle avec le premier venu, ce qui visiblement était un bon prétexte, selon mon ancien partenaire, pour faire des commentaires à ce sujet et d'y aller de son petit pronostique.

Bref, j'aime pas qu'on puisse avoir accès à cet aspect de ma personnalité, peut-être parce que c'est plus intime et j'ai pas envie qu'on puisse y percevoir une vulnérabilité. Mais peut-être parce que nos rapports ne sont plus aussi tendus qu'au début, je me permets quand même de décrocher en présence de Mannoia, même si c'est avec une certaine pudeur, dans les mots. C'est plus fort que lui d'ailleurs, puisqu'il finit par me demander de qui il s'agit. Je lui glisse un regard courroucé, et Doug me pose la même question en écho. Après ça, qu'est-ce que tu veux faire ? Alors, je finis par me détendre un peu et laisse ce ridicule mur de papier mâché entre vie privée et vie professionnelle s'effondrer. Doug, Mannoia, Mannoia, Doug. Mon oncle y va de sa petite mise en garde qui me fait rire, mais que je garde pour moi et puis je raccroche après lui avoir souhaité son anniversaire.

On discute un peu, il me questionne sur la place des flics dans la famille, alors je lui parle de Doug et puis, brièvement de mon père, alors que j'allume une clope au bout de mes lèvres, après son feu vert. Je vais pour lui en proposer une alors qu'il m'agite ses doigts sous le nez, avec impatience en réclamant, comme d'habitude, sans y mettre les formes :

▬ Donne m'en une.

Je fronce les sourcils d'agacement, en tirant sur ma clope tout en grognant, les lèvres pincées :

▬ Mmmhhhhh, bordel, ta mère a oublié de foutre les formules de politesse à ta conception ou quoi ?

Du coin des lèvres, je laisse échapper la fumée vers la fenêtre, histoire de pas non plus transformer la voiture en aquarium, en continuant de le fixer sévèrement. J'suis sérieuse, ça m'horripile. Je sais que c'est pas juste avec moi, parce que je le vois bien au comico, mais merde à la fin ! ...Je sais pas s'il est médusé ou bien s'il est sur le point de me brailler dessus. Je tire une nouvelle fois sur ma clope et rouvre mon paquet de clopes en bougonnant :

▬ ...Un s'il-te-plaît et un merci, ça va pas t'arracher le cul, sans déc.

Je lui tends le paquet pour qu'il se serve en glissant une œillade un peu mécontente à l'extérieur en réalisant qu'au final, si ça m'exaspère à ce point-là, c'est pas tant parce que je veux qu'il me témoigne de la politesse et du respect, mais qu'il le fasse par principe. L'absence de ces mots, là, ça me tend. Alors, j'imagine que je tiens ça de l'éducation militaire d'un type parfaitement psychorigide, sinon, ça me passerait au-dessus. J'en aurais rien à foutre.

Je soupire fortement et cherche ensuite mon briquet pour le tendre à Gabriel.

▬ Tiens.

Je prends soin de pas rajouter une pièce dans la machine, je sens déjà que s'il ne me chie pas une pendule, là, maintenant, j'm'en sors pas si mal. Le regard obstinément planté à l'extérieur, je prends sur moi de dire, d'une voix plus posée, en guise de ce qui s'apparente à une excuse suffisante :

▬ ...ça me tend.

La voiture se gare et Mannoia coupe le contact, réajuste le rétroviseur et recule son siège pour se mettre à l'aise. Après un moment de silence religieux, je recule mon siège à mon tour pour me mettre à son niveau, tournant mon regard espiègle vers lui pour capter le sien :

▬ ...tu boudes ?

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Jeu 28 Juil - 1:06


▬ Et puis, le crime passionnel, il est sale...
▬ Y'a pas de crime dans la passion dans le crime, et pas de crime dans la passion.

Elle glisse un regard dans ma direction, attendant peut-être que je complète ou que j'explique mais y'a rien de plus à dire, rien de plus à comprendre... Je la laisse passer son coup de fil à son oncle et laisse mon propre téléphone dans ma poche de veste. Je coupe le moteur quand nous sommes arrêtés mais laisse le contact, juste pour pouvoir contrôler la climatisation et les vitres. Et peut-être que j'aurai dix minutes de paix quand notre chieuse de service ira pisser. D'ailleurs, on n'a pas vraiment eu l'occasion de reparler de son petit coup de folie quand elle a décidé d'aller frapper les mecs violents de son immeuble. On causera de tout ça quand on sera installés, on va peut-être attendre longtemps. Je lui taxe une cigarette quand soudain, quelle mouche la pique, bordel de merde ?

▬ Donne m'en une.
▬ Mmmhhhhh, bordel, ta mère a oublié de foutre les formules de politesse à ta conception ou quoi ?

Je la crucifie du regard, me demandant comment elle peut oser me parler comme ça ? Et elle parle de ma mère en plus ? Je sens tous mes muscles qui se crispent, laissant remonter une tension jusque dans le haut de ma nuque. Je penche la tête sur le côté pour essayer de défaire le nœud qui se forme et surtout pour ne pas lui en coller une. Jamais mon ancien partenaire ne se serait avisé de me parler comme ça, jamais !

▬ ...Un s'il-te-plaît et un merci, ça va pas t'arracher le cul, sans déc, dit-elle en me fixant et j'arrive pas encore à déterminer si elle aggrave son cas ou elle essaie de se rattraper, est-ce qu'elle est en train de m'expliquer clairement qu'elle veut que je dise « s'il te plaît » et « merci » comme si j'étais le dernier des abrutis ? Elle me prend pour un con ! On m'a mis une Californienne arriviste, une petite pétasse malpolie qui fume en service sur la plage et qui veut m'apprendre la politesse ? Elle veut me donner un cours de politesse ? Elle n'a aucune idée de tout ce qui me reste sur le bord des lèvres. Je prends la cigarette sans plus de commentaire et repousse sa main d'un simple revers de la mienne en lui crachant presque que c'est pas la peine. Je loge la cigarette au-dessus de mon oreille et serre la mâchoire.

Elle regarde vers l'extérieur et commente que ça la tend. Dio seul sait de quoi elle peut parler. J'inspire profondément et croise les bras en regardant dans le rétroviseur si notre bonhomme arrive. On aurait pu se mettre de face mais on a pas le luxe d'avoir une voiture banalisée avec les fenêtres teintées donc faudra s'y faire. À un moment donné, elle se recule.
▬ ...tu boudes ?
▬ Écoute-moi bien – dilemme entre connasse, Californie ou couche-culotte – « Collins », tu m'as été imposée alors maintenant va falloir te conformer à ce que faisait Hayes, mon partenaire. Qu'est-ce qu'il faisait ? Il me cassait pas les couilles avec des putain de formules de politesse. Tu vas pas m'apprendre à pisser droit quand tu sais même pas te tenir face à un pauvre mec qui déglingue sa bonne femme, capiche ?

Je me racle la gorge et tends ma jambe pour me caler contre le fond de mon siège, tournant à nouveau mon regard vers le rétroviseur. Je me racle une nouvelle fois la voix pour m'éclaircir la gorge. Je secoue la main devant elle pour la dissuader de surenchérir. J'allume la radio pas très fort pour faire un bruit de fond et lui couper définitivement l'envie de faire la causette avec moi. Je passe la main contre ma nuque, elle commence à m'énerver, tellement que jsens que je vais avoir une suée avec ses conneries, putain. Ma main passe sur mon front. J'observe le bout de mes doigts, les sourcils froncés puis commente pour arrêter là la discussion :
▬ On pourra bouffer dans une heure. J'espère que tu comptais pas bouffer tes trucs réchauffés dégueulasses parce que jt'ai ramené du roti froid. J'ai horreur d'entendre des bruits de ventre. Bref silence. Moi c'est toi qui me tends, et pas dans le bon sens.

Bon, en vrai, j'en ai rien à foutre des bruits de ventre. Simplement, je peux décemment pas manger un vrai plat digne de ce nom pendant qu'elle ingère on ne sait quoi. On voit comment Morisson s'en sort maintenant, à manger toutes les conneries qui traînassent sous son regard... au loin, une prostituée traverse la route pour rejoindre un véhicule arrêté. Avec les vitres teintées, d'ailleurs, cette fois.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Jeu 28 Juil - 1:08
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Mercredi 13 juillet 2022 - 22h23 - Planque

Tiens, tiens... Ne serait-ce pas le suspect qui s'approche de l'immeuble @Dylan A. Collins?

Pile : Le jeune suspect arrive près de l'immeuble de la défunte. Il s'arrête quelques instants puis remarque la voiture de laquelle sort un fin filet de fumée. Vous le remarquez alors qu'il plonge les mains dans les poches et semble s'approcher de votre véhicule... Quel stratagème allez-vous mettre en place pour qu'il ne vous découvre pas ?

Face : Surgissant de nulle part – en fait si, de l'immeuble voisin – une petite dame âgée tape à votre carreau en beuglant qu'elle ne veut pas d'histoire et qu'elle ne sait pas ce que « vous fabriquez dans vot' voiture pas nette » mais que si vous êtes des journalistes, elle va appeler la police ! Le suspect entre dans la rue, semble remarquer le cirque de la grand-mère sans entendre ce qu'elle beugle à votre voiture. Vous avez intérêt à vous débarasser de la mamie pour ne pas faire fuir le suspect...


"La victime Jill Miller était une danseuse avec sa petite notoriété dans le quartier. Elle n'avait pas vraiment de problème, il lui arrivait de décrocher de la drogue pendant plusieurs semaines et soudain, elle disparaissait quelques semaines, et revenait... Le suspect principal s'appelle Robert White, dit Speed Bobby. Son casier, similaire à celui de Jill, ne fait état que d'une dépendance de longue date à la drogue, avec un peu de revente. Il a disparu depuis la mort de sa petite amie..."

[ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300 Bonne chance [ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300


▬ Home sweet home, nous sommes à Overtown
▬ Il n'y a pas de limite de mots, mais un minimum de 300 mots est attendu.
▬ Amusez-vous.  hehehe

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Jeu 28 Juil - 23:11
La planque
Collins & Mannoia


▬ Écoute-moi bien... vas-y, dis-le, et j'te fais klaxonner avec ton pif... « Collins » je me décrispe sensiblement, mais ça ne veut pas dire que je me détends pour autant. La mâchoire serrée, me mordant presque la langue pour le laisser terminer, je fronce les sourcils. Tu m'as été imposée alors maintenant va falloir te conformer à ce que faisait Hayes, mon partenaire.

▬ ...me conformer... ? je répète, aussi incrédule qu'agacée, en arquant les sourcils. Nan mais il croit quoi ? Que c'est un cadeau, lui, peut-être ? J'ai envie de répondre, je sens que ça monte, mais il enchaîne, sans me laisser l'occasion d'en placer une.

▬ Qu'est-ce qu'il faisait ? Il me cassait pas les couilles avec des putain de formules de politesse. Tu vas pas m'apprendre à pisser droit quand tu sais même pas te tenir face à un pauvre mec qui déglingue sa bonne femme, capiche ?

Connard. Je le dévisage, le fusillant du regard pour cette dernière remarque qui, je l'avoue, m'atteint. Je regrette pas ce que j'ai fait, et je suis certaine d'avoir fait ce qu'il fallait et s'il fallait recommencer, j'y retournerais. Non, ce qui me blesse, là, c'est qu'il me balance ça à la gueule pour me la faire fermer. C'est bas, c'est petit, c'est vicieux parce qu'il sait que je lui en dois une, parce qu'il sait que je m'en suis remise à lui et il utilise ça pour avoir un avantage. Mes traits se tordent dans une expression grimaçante comme si je retenais un flot dévastateur de mots assassins.

▬ Je vois... je grince entre mes dents en continuant de le dévisager alors qu'il se racle la gorge en essayant de se caler dans son siège, en essayant tout ce qu'il peut pour avoir le dernier mot. Et ses doigts qui s'agitent encore sous mon nez et que je rêve de lui foutre dans la tronche. Tu peux pas te casser, t'es coincé. Va te faire voir, je grommelle finalement quand il allume la radio pour couper court à cette conversation.

Tête de con. Vieux bouc mal baisé, pas capable de prendre une réflexion mais qui fait la morale à tout bout de champs. Je me recale dans mon propre siège en me concentrant sur l'objet de notre présence ici. Je termine ma clope un peu vite puis la bazarde par la fenêtre avant de relever la vitre. Reprends-toi, Collins : on va quand même pas faire capoter cette planque juste pour s'étriper dans une bagnole parce qu'on est pas foutu de communiquer correctement en dehors du boulot... Dans le reflet de ma fenêtre, je le devine aussi crispé que moi, il se passe la main dans la nuque, sur le front et je me dis qu'il essaye sans doute de garder la tête froide alors, j'essaye d'en faire de même. Le boulot.

▬ On pourra bouffer dans une heure.

▬ J'ai pas faim, je bougonne, en gardant les yeux rivés sur l'extérieur. Déjà que j'ai pas souvent d'appétit, maintenant que j'ai les nerfs en pelote, j'ai l'impression d'avoir une boule en travers de la gorge qui m'empêchera d'avaler quoique ce soit, de toute manière.

▬ J'espère que tu comptais pas bouffer tes trucs réchauffés dégueulasses parce que j't'ai ramené du rôti froid.

...Quoi ? Je fronce légèrement les sourcils, un peu circonspecte. Sans vraiment me départir de ma contrariété, je glisse une œillade vers le rétroviseur où je croise l'espace d'un instant son regard.

▬ J'ai horreur d'entendre des bruits de ventre. dit-il comme pour répondre à la question que j'n'ai pourtant pas posé.

Je tourne un instant la tête vers lui, pour le dévisager un court instant alors qu'un silence s'installe. Je crois qu'en fait, cette initiative de la part de Mannoia me laisse un sentiment un peu confus : on m'a jamais apporté un repas fait maison, encore moins au boulot. On m'a déjà fait des avances, ça oui, invitée à manger ou prendre un verre à l'extérieur, mais y'avait toujours une idée derrière. Alors que lui, là... Il peut pas me piffrer et il prend quand même l'initiative de m'apporter un repas. Je sais que c'est sans doute plus de l'exaspération qu'autre chose mais... En fait, ça me coupe un peu le sifflet. Je sais pas quoi répondre à ça, surtout après avoir voulu l'étrangler tout à l'heure... Mon regard se dérobe pour se réfugier sur la route et la prostituée qui s'approche d'une bagnole, plus loin, alors que Mannoia conclut :

▬ Moi c'est toi qui me tends, et pas dans le bon sens.

▬ Je te retourne le compliment... dis-je dans un petit rire nasal, plus sarcastique que véritablement amusé. Pas dans le bon sens. Comme si y'avait un bon sens, avec lui.

Mon regard se balade et je me redresse dans mon siège en plissant un peu les yeux pour mieux regarder. C'est notre suspect, qui s'approche de l'immeuble, non ? Sans réfléchir, la petite décharge d'adrénaline s'occupe de définitivement relayer notre prise de bec au second rang. D'un geste un peu vif, j'attire l'attention de Mannoia en posant ma main sur son genou sans quitter le type du regard.

▬ Mannoia, c'est pas lui, là ?

Mais pas le temps d'en dire plus que quelqu'un se met à taper à mon carreau, m'arrachant un léger sursaut, pour le coup. Une p'tite vieille tape, visiblement en rogne.

▬ Qu'est-ce qu'elle a, la vieille, t'es garé sur sa place de parking ou quoi ? je siffle entre mes dents pour qu'il soit le seul à entendre avant d'ouvrir la fenêtre avec un sourire crispé sur les lèvres : si elle continue, elle va faire s'échapper notre suspect.

J'y crois pas, on est en train de se faire passer un savon par l'œil de Moscou d'Overtown. Je lui adresse mon regard le plus ingénu et mon sourire le plus innocent -une arme secrète dont j'use très rarement, avouons-le... sauf quand il s'agit d'excéder quelqu'un- et la rassure en glissant une nouvelle fois ma main sur le genou de Mannoia en feignant un geste affectueux.

▬ On ne voulait pas vous inquiéter, Madame : le quartier n'est pas très sûr et ce charmant gentleman - je mets un peu d'emphase, j'avoue... c'est que ça m'écorcherait presque les lèvres, hein...- a tenu à me raccompagner jusqu'à mon appartement... et je voulais le remercier... comme il se doit...

Je m'humecte les lèvres sans la quitter des yeux et force un sourire qui veut tout dire et qui l'invite à se casser. Est-ce que je viens de sous-entendre que j'allais le remercier avec une petite gâterie ? Qu'elle comprenne ce qu'elle veut, l'idée, c'est juste qu'elle se sente de trop et qu'elle se casse pour qu'on puisse s'occuper de notre suspect qui, je l'espère, n'aura pas échappé à la vigilance de Mannoia...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 29 Juil - 1:42


Je ferme une seconde les yeux, elle va me poser problème. Je peux sentir ce genre de choses, c'est le parfum des problèmes qui sont en train d'arriver et c'est elle qui les tracte tous sur son chemin. Je serre les lèvres en lui envoyant un regard mauvais. Pourtant, je sens bien qu'elle a des bonnes réflexions et qu'elle est pas bête... Mais j'aime vraiment pas la façon dont elle me parle comme si elle venait pour diriger le service. Il faut arrêter de se croire la reine dans son palais ici.

Avec Hayes, on avait mis un peu de temps mais on s'était trouvé un rythme et clairement, ça me fait de devoir refaire le boulot. En plus de devoir caler mes rendez-vous au café entre le boulot et la famille, sans avoir la possibilité de m'éclipser du premier tranquillement, sans être dérangé par la casse-burnes. Je vais devoir m'absenter sur le temps perso... je pose la main sur le levier de vitesse, comme pour vérifier qu'on est bien au point mort. La pute passe plus loin, je me prive de commentaire au sujet de ces femmes-là. Ça intéressera pas Collins et elle va me jouer une grande sérénade qui sera de toutes façons le contraire de ce que j'aurais dit. J'aime pas les putes, c'est des femmes pas respectables. Ça ramène des saloperies, dans tous les sens du terme. Un jour, Aldo a commencé à me raconter qu'il y avait un bordel pas loin de sa maison en Italie, dans une petite barraque qui payait pas de mine. L'histoire s'est arrêtée là, Nonna est arrivée d'un pas furieux, a pris la tasse de café noir qu'elle avait auparavant posée près de lui – de sorte à ce qu'il ait à bouger la main sans même lever le coude du fauteuil – et elle lui a versé furieusement sur l'entrejambe en braillant. Elle est repartie et il l'a suivie, en criant aussi. Ils ont braillé dans le couloir, ont fait gueuler les voisins et après c'était terminé. Il a plus jamais évoqué le bordel, ni les putes d'ailleurs. Et j'ai pas osé en parler à Nonna non-plus.

▬ Moi c'est toi qui me tends, et pas dans le bon sens.
▬ Je te retourne le compliment... J'esquisse un sourire à sa remarque et coince la cigarette au coin de mes lèvres sans chercher à l'allumer. Ça me détend, je crois, d'avoir ma cigarette en bouche. Ça gêne d'ailleurs la Lieutenant quand elle me voit comme ça, elle me met souvent en garde de ne pas fumer au commissariat, alors je ne le fais que lorsqu'elle est absente.

Collins se met à regarder à l'extérieur, je me tasse sur mon siège et tends mes jambes. Je croise les bras sur mon torse et me dis qu'il va falloir faire des tours pour dormir. Je devrais déjà être couché à cette heure. J'étouffe un bâillement, j'aurais dû insister sur mon accord quand elle m'a proposé les dix dollars avec la pipe. Ça nous aurait fait passer une partie de la soirée au moins.

▬ Mannoia, c'est pas lui, là ?
▬ Ça dépend, il ressemble à la photo qu'on a ? dis-je en esquissant un nouveau sourire. Je soupire et me redresse, comprenant que le sort ne souhaite pas que je fasse une pauvre sieste avant qu'on ne doive rentrer au poste en disant que ce couillon ne s'est pas pointé. Je fais pour regarder dans le rétro, sens la main de Dylan sur mon genou. C'est pas que je sois... mais je suis sensible aux contacts physiques, c'est comme ça. Ça m'envoie comme une sorte de brève décharge et je sais même pas poser ma main sur la sienne pour la retirer à vrai dire. Mon regard cherche celui de Dylan mais une putain de vioc vient toquer à notre carreau. Je fronce les sourcils

▬ Qu'est-ce qu'elle a, la vieille, t'es garé sur sa place de parking ou quoi ?

La main de Dylan insiste et je me racle longuement la gorge pour signifier discrètement mon inconfort face à cette situation que je n'ai pas initiée.

▬ On ne voulait pas vous inquiéter, Madame : le quartier n'est pas très sûr et ce charmant gentleman a tenu à me raccompagner jusqu'à mon appartement... et je voulais le remercier... comme il se doit...

Finalement, ma main gauche vient couvrir celle de ma coéquipière et je la guide un peu plus haut pour rejoindre ma cuisse. Pendant ce temps, mon bras droit passe derrière les épaules de Collins et je dessine un doux sourire à notre élément perturbateur... Mon regard vérifie rapidement la position du suspect dans le rétroviseur puis je me concentre sur la vieille dame pour accorder mon violon sur la mélodie de Dylan. Je m'excuse que nous l'ayons dérangée mais la rassure en lui disant que tout le monde est en sécurité, tout le monde va bien et que tout le monde sera bientôt rentré chez soi. Je me presse contre Dylan, coincée entre moi et la vitre et la vieille dame lance une dernière oeillade vers Collins, comme si elle jugeait une dernière fois sa version. Finalement, elle nous commande de ne pas rester là ou elle nous enverra la police. Nos sourires à l'unisson l'accompagnent et elle s'en va enfin. Le suspect, qui avait fait quelques pas vers notre véhicule, s'arrête finalement. Il semble effrayé, ou rassuré. Toujours est-il qu'il s'en va vers l'immeuble. Toujours penché sur Collins, je le regarde depuis le rétro avant de tourner la tête pour essayer de le voir par la vitre arrière. Et je réalise. Je tourne le visage vers la jeune femme contre moi et lâche un simple :
▬ Oh merde, désolé, avant de retirer mon bras de derrière elle.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 29 Juil - 16:12
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Le sourire crispé toujours aux lèvres, je ne lâche pas la vieille des yeux, lui faisant pourtant comprendre d'une petite œillade sur le côté que ça serait bien si elle se cassait, maintenant. Et puis, un contact chaud et inattendu. J'essaye de ne pas tressauter quand je sens la main de mon partenaire se poser sur la mienne pour la faire remonter un peu plus haut sur sa cuisse. Il entre dans mon jeu. Son autre bras vient passer sur mes épaules pour se pencher un peu plus contre moi, amenant avec lui des embruns de tabac froid et de parfum musqué. Je lui glisse un rapide coup d'œil en tâchant d'avoir l'air le plus naturel qu'il soit quand je ressens le besoin de m'humecter les lèvres en bougeant légèrement sur mon assise.

Je ne suis pas prude, loin de là, d'accord ? Et même si je sais que c'est simplement un jeu, un rôle que j'ai moi-même initié, cette proximité là, je ne m'y attendais pas.  J'abandonne peu à peu mes crispations et laisse Mannoia achever de convaincre la petite grand-mère. C'est assez... déroutant de l'entendre parler avec cette voix doucereuse, encore plus de le sentir si proche de moi même si, j'en ai bien conscience, c'est que du flan. On s'est déjà aboyé dessus un bon nombre de fois et j'ai eu envie de lui rentrer dans le lard au moins autant de fois mais je réalise finalement que c'est jamais allé jusqu'à se foutre sur la tronche... Et que là, c'est probablement la première fois que ça devient aussi... physique entre nous. Et c'est pas vraiment l'idée que je m'étais faite...

La vieille se laisse convaincre, je ne sais pas si c'est par notre merveilleux jeu d'acteur ou si c'est le malaise causé par une tension qu'elle peut deviner en voyant ma main qui se crispe sur la cuisse de Mannoia. Elle me glisse un regard de jugement et j'arque un sourcil en lui répondant par un petit sourire provocateur. Ce ne serait pas la première fois qu'on se fait vite un avis sur moi. La vieille finit par lâcher l'affaire et nous menace d'appeler la police si on reste dans le coin. Vieille bique. Sérieusement, elle devrait être en train de dormir ou regarder la télé, pas être collée le nez à sa fenêtre. Typiquement le genre de fouille-merde qui surveille sa place de parking mais qui n'a pas de voiture. J'avais une voisine comme ça, en Californie, elle faisait chier Doug' sans arrêt. Et puis un jour, excédée, elle a appelé les flics et lui, il a sorti sa plaque sous son pif. Après ça, elle a arrêté de moufeter.

La grand-mère s'en va finalement comme elle est venue, alors qu'on tient encore nos masques souriant pour maintenir l'illusion, des fois qu'elle se retournerait... Du coin de l'œil, dans le rétroviseur, je cherche le suspect, pour vérifier qu'il n'a pas filé mais... j'ai un peu de mal à me concentrer parce que... Parce que Mannoia me tient toujours contre lui. Je reste parfaitement statique. Finalement, je m'éclaircis la gorge pour attirer son attention, en récupérant ma main qui était sur sa cuisse.

▬ ...Hrem... Elle est partie... dis-je finalement alors qu'il semble atterrir.

Il tourne soudain le visage vers moi et je croise son regard. Il y a un moment de flottement, où cette proximité me met... inconfortable. Je peux assumer plein de choses, rire avec lui de sujets plus tabous mais... mais ça c'est... autrement plus intime. Mon regard se dérobe quand il me relâche finalement.

▬ Oh merde, désolé.

▬ C'est bon, je réponds, un peu précipitamment en passant une main dans mes cheveux en prenant soin d'éviter de le regarder. Je m'humecte brièvement les lèvres en haussant imperceptiblement les épaules, sans oser lui glisser un regard plus direct qu'une œillade. ...Désolée pour... Enfin, c'était pas pour... Tu vois ?

J'ai noté un peu trop tard que le contact de ma main sur son genou l'avait plutôt mis mal à l'aise et manque de veine, la vieille est arrivée après coup. Je ne voudrais pas qu'il se fasse de fausses idées... Je me racle la gorge une nouvelle fois la gorge et vérifie que ma plaque et mon flingue sont à leur place, l'une dans ma poche, l'autre dans son holster, caché dans ma veste, pour me donner une certaine contenance.

▬ ...au moins, j'ai pas eu à lui foutre un coup de poêle, à celle-là... j'essaye d'en rire un peu, même si tout à l'heure, le sujet n'a pas été abordé dans les meilleures conditions...

Je glisse un regard et esquisse un sourire à Mannoia, en le dévisageant du coin de l'œil. J'ai l'impression que ça se passe toujours de la même manière, en fait. C'est même pas qu'on se déteste mutuellement, je crois même qu'au fond, on s'apprécie un minimum mais, on est juste incapable de communiquer sur certains sujets, la plupart du temps, quand ça ne concerne pas le boulot. Je l'écoute me dire qu'il a vu le suspect rentrer à l'intérieur de l'immeuble.

▬ Tu veux procéder comment : on y va tous les deux, ou bien on débusque le renard ?

Un qui rentre et l'autre attend à la sortie du terrier pour le cueillir... J'attends d'avoir son retour et nous sortons tous les deux pour rejoindre l'immeuble tandis que je glisse quelques regards circulaires, discrets, histoire qu'on ne se fasse pas surprendre.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Lun 1 Aoû - 12:07


Je reprends mon bras, m'étonnant de son self control d'ailleurs, elle ne m'a pas encore tapé furieusement dans les baloches en disant que je suis un connard, que j'ai osé touché son épaule... Mon regard esquive le sien quelques secondes après que j'ai repris ma place dans la voiture et repart sur le rétroviseur et vers la plage arrière pour être sûr que l'énergumène ne se taille pas dans la direction opposée, on ne sait pas trop ce qu'il peut se passer dans leur tête parfois... Prière pour le dieu requin pour qu'il ne se mette pas à courir. En plus je ne sais pas si c'est la clope, le manque de sport ou le café de Dylan mais j'ai cette tension dans la jambe qui reste comme le souvenir d'un geste maladroit. Je passe ma main contre, un peu gêné mais pas entravé par la douleur.

Elle en vient à s'excuser pour... je ne sais pas vraiment. Je remets la cigarette au-dessus de mon oreille, lui souffle qu'il n'y a pas de problème, balayant les éventuelles suites du geste d'un revers de la main. On va pas se prendre la tête pour une manœuvre qui a de toutes façons fonctionné. C'est sûr qu'avec Hayes, ça serait beaucoup moins bien passé. De toutes façons, j'ai jamais pu me rapprocher de qui que ce soit au boulot, j'aurais pas voulu que... Je sais pas, j'aurais pas voulu qu'on me prenne pour un homosexuel, qu'on s'en prenne à ma réputation, à mon confort de vie tout simplement...

Elle fait mention à l'affaire du mari violent et j'y vois là l'occasion rêvée pour revenir sur ce problème sans que ce soit lors d'une engueulade. Comme elle a pris le ton de l'humour, j'imagine qu'elle m'ouvre une porte en quelque sorte. Je murmure :
▬ Ouais, à ce propos... Le problème c'est pas de corriger un mec qui le mérite, tu vois ? … Mon regard cherche le sien, le sonde pour voir si elle suit le fil de mes pensées – et de mes valeurs – ou si je l'ai totalement perdue. Si elle s'écrit que c'était un accident, je change de partenaire. Je ne veux pas d'une Mme Sainte Loi sauf accidents. C'est qu'il faut se couvrir, et pas se mettre dans la merde. Je suis sans doute pas le plus malin, ni le plus "poli" de la brigade, mais je protège mon cul quand je peux.

La leçon étant donnée, je soupire sensiblement puis sors de la voiture alors qu'elle me demande ce qu'on fait, maintenant qu'on a repéré qu'il entre dans l'immeuble. Je glisse les mains dans les poches et regarde dans la rue avant de rétorquer que notre mission est terminée, il est repéré, on va pouvoir appeler les collègues pour qu'ils viennent le cueillir. Rapide coup d'oeil à ma montre avant de me dire qu'on aura aussi vite fait d'y aller nous-mêmes et le ramener en fait. Je lève les yeux au ciel, je ne veux pas vraiment laisser Collins toute seule. Je me doute que si elle est ici, c'est qu'elle a fait ses preuves mais elle connaît mal le quartier, et la ville en général. Si elle tombe sur qui faut pas, insulte la mauvaise personne, panique... Je pince les lèvres en avançant vers l'immeuble. Et en même temps, je vais pas l'envoyer toute seule cueillir le tueur de petite copine. Elle va lui défoncer le crâne.

▬ Tu veux procéder comment : on y va tous les deux, ou bien on débusque le renard ?
▬ On y va tous les deux, que je conclus. Avant de répéter « débusquer le renard » en levant les yeux au ciel. La vérité, rien pigé à cette expression. J'en ai juste déduit le sens parce qu'elle a demandé avant si on y allait à deux. Non mais franchement, qu'est-ce que j'en sais des renards, moi ? Je porte la main à mon arme et laisse mon bras prendre le long de mon corps. Je passe devant Collins, pas envie qu'elle se prenne une balle au bout de si peu de temps. On va dire que j'ai fait exprès de la laisser servir de bouclier... J'ouvre la porte en bas. Un ascenseur et des marches. J'appuie sur le bouton de l'ascenseur, qui ne bouge pas. Putain. Bon, au moins on ne pourra pas le rater. Après vous, Signorina.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mar 2 Aoû - 16:11
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▬ Ouais, à ce propos... Le problème c'est pas de corriger un mec qui le mérite, tu vois ?

Il glisse un regard vers le mien, et je sens qu'il essaye de vérifier si je comprends où il veut en venir. Je m'humecte les lèvres et l'écoute sans l'interrompre, parce qu'il prend la peine de murmurer, et pas de me brailler dessus comme un... bref. Maintenant qu'on est tous les deux redescendus, le dialogue semble plus facile à envisager, à propos de cette histoire. Tout à l'heure, ce qui sonnait plus comme un reproche et une mise en garde, finalement, m'a tout l'air d'être plus... bienveillante, maintenant.

Je me mords la lèvre en acquiesçant brièvement, mon regard se dérobant l'espace d'une seconde quand je suis forcée d'admettre à moi-même que... c'était pas un accident. Au fond, j'aurais pu le neutraliser autrement. Non, la vérité... La vérité, c'est que j'étais en position de le faire, alors je l'ai fait. Pour toutes celles qui n'ont pas pu s'échapper, pour tous ceux qui n'ont pas reçu de correction. Je me réfugie derrière le fait que j'ai fait ce qui me semblait juste, que j'ai agi dans la contrainte... Mais si c'était à refaire alors, les choses se passeraient exactement de la même manière. Parce que c'était viscéral.

▬ C'est qu'il faut se couvrir, et pas se mettre dans la merde. Je suis sans doute pas le plus malin, ni le plus "poli" de la brigade, mais je protège mon cul quand je peux.

Je relève les yeux vers lui en sondant à mon tour ses yeux en tâchant de lire entre les lignes. Est-ce qu'il me donne une leçon de "pas vu, pas pris" ? Ce qui m'amène à songer à notre échange de message et cette... inquiétude de perdre mon boulot, sûrement, qui m'a poussée à aller vers lui sans savoir qu'il trouverait une solution. Je n'aime pas m'en remettre à quelqu'un d'autre, mais, j'connais personne ici... Et, sans que je le lui demande directement, il s'en est chargé. Il a réglé le problème, et j'en ai pas entendu reparlé par la suite... Comment il s'y est pris ? Aucune idée. Et pourquoi ? J'en sais rien non plus. Je fronce légèrement les sourcils, me demandant si par protéger son cul, il entend également qu'à un moment donné, s'il doit choisir entre lui et moi, la question ne se posera pas... L'autre question, c'est plutôt qu'est-ce que ça va me coûter, de lui devoir un tel service ? On ne se connait pas encore assez pour être parfaitement transparent l'un avec l'autre et... l'expérience m'a enseignée à me montrer plutôt méfiante plus que prudente, parfois...

▬ ...Pourquoi tu m'as aidée ? je demande finalement, en le dévisageant. J'esquisse un rictus en haussant les épaules : C'était l'occasion rêvée de te débarrasser de moi et de dire ciao à "Californie"...

Je me pince les lèvres et sous couvert d'une esquisse de sourire, je le dévisage. On bosse ensemble depuis quelques mois maintenant, mais je crois qu'on a encore du mal à se cerner tous les deux. Je crois que je peux lui faire confiance, en tout cas, quand il s'agit du boulot... Mais malgré tout... Mon expérience précédente m'incite à la méfiance.

▬ Comment t'as fait... pour que ça se tasse ? je me râcle la gorge en haussant légèrement les épaules : ... Et qu'est-ce que ça va me coûter ?

Rien n'est jamais gratuit dans la vie, ça aussi, je l'ai appris un peu à mes dépends. Et même si j'espère un peu, au fond, qu'il a fait ça parce qu'on est partenaire et que je suis de ceux qui rêvent d'un binôme bromantique hollywoodien à la Bad Boys, j'ai du mal à imaginer Mannoia comme un Bon Samaritain. Alors si je me retrouve avec un fil à la patte, autant que je le sache maintenant. Pas envie que ça retombe comme une merde sur la table, la prochaine fois qu'on va pas être d'accord sur un truc. Finalement, je lui assure que :

▬ Compris. J'ferai plus attention, la prochaine fois.

Et ce ne sont pas des paroles en l'air.
Je me souviens d'une histoire de Doug et de son partenaire. Je les écoutais raconter leurs anecdotes avec des étoiles dans les yeux : c'était ça, la relation que je voulais. Pas celle du petit couple parfait qui répond aux codes de la société. Le grand amour ? J'y crois pas. Mais ça, ça c'était réel.

Bref, Miguel, le coéquipier de Doug se met à me raconter qu'ils avaient coffré des fils à papa avec 5 kg de poudre dans le coffre -et plusieurs grammes dans chaque narine...- et que malgré ça, ils s'en sont sortis. En grommelant mon oncle a fait un commentaire en disant que c'était pas la première fois qu'ils s'en sortaient. Miguel a expliqué que : "Papa et Maman sont directement venus, accompagnés de l'adjoint du maire. Apparemment Papa avait été très généreux lors de la dernière élection et du coup les services de Police devraient se montrer plus compréhensifs avec les erreurs de jeunesse de nos chères petites têtes blondes."

Doug, un peu plus jeune, a grommelé méchamment comme quoi ils avaient été largement "compréhensifs" de pas leur avoir collé une grosse dérouillée, et de s'en être tenu à juste pété les doigts du petit con qui avait voulu faire le guignol avec un couteau. Je me rappelle du regard que j'ai glissé vers mon oncle qui ne se sentait ni tout à fait fier ni tout à fait coupable. Il s'est excusé auprès de Miguel en le remerciant de l'avoir couvert. J'ai alors demandé à l'un comme à l'autre comment ils avaient réussi à cacher le truc, et d'une même voix, après un silence où ils se sont concertés du regard en s'échangeant un regard complice, ils ont répondu à l'unisson : "Accident de portière".

Je souris à ce souvenir alors que je me glisse en dehors de la voiture pour rejoindre Mannoia. Je crois qu'il en serait bien resté là, mais c'est con, on est sur place, autant qu'on s'en occupe plutôt que de risquer de perdre le suspect le temps que la relève arrive... Je lui demande comment il préfère procéder.

▬ On y va tous les deux. ... "Débusquer le renard"...

Il lève les yeux au ciel et je hausse les épaules : quoi ? Tout le monde sait ça, non ? En tout cas, c'est comme ça que Doug avait l'habitude de travailler. C'était pas le plus endurant, mais quand il attendait à la sortie du terrier... Le renard avait peu de chance de s'en sortir.

Prudemment, on entre dans le bâtiment. Deux choix : ascenseur ou marches. Alors que Mannoia appuie sur le bouton pour appeler l'ascenseur, je me prépare à grimper les marches. Mais je l'entends râler alors je lui glisse un regard :

▬ Bon, au moins on ne pourra pas le rater. Après vous, Signorina. dit-il, en m'invitant à passer la première.

Si j'ai bien remarqué une chose chez Mannoia, c'est qu'il a en horreur les efforts physiques superflus. Je pense à courir ou grimper des marches, par exemple. Je sais pas si c'est une question de souffle ou juste d'intolérance tout simplement. J'esquisse un sourire : ça tombe bien, c'est un de mes points forts. Je n'avais pas de super notes sur certaines épreuves physiques mais la course d'obstacles, ça, j'en ai bouffé. Rajoutons à cet engouement pour la course la ténacité d'une Collins et un esprit de compétition particulièrement aiguisé... Bref, je suis une tête chercheuse et je crois sincèrement que je pourrais poursuivre une cible jusqu'aux confins de l'univers...

▬ Quel gentleman... je lui réponds dans un sourire taquin, en coin, portant ma main à mon holster pour prendre mon arme et la prendre en main, canon vers le bas.

Evoluant prudemment dans les marches mais à un rythme soutenu, je grimpe, entendant parfois Mannoia pester, derrière moi. Je glisse un coup d'œil par-dessus mon épaule pour voir s'il suit le rythme, avant de franchir le palier en sa compagnie...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 5 Aoû - 15:51


▬ Ouais, à ce propos... Le problème c'est pas de corriger un mec qui le mérite, tu vois ?

Elle me regarde quand je lui parle, sans monter sur ses grands chevaux, c'est plutôt bon signe. Pour la suite. Parce que si je dois me la coltiner en permanence, je ne veux pas devoir me demander ce qu'elle ira rapporter au Lieutenant dès qu'il y aura un pet de travers dans la procédure. Je pense pas avoir déjà vraiment été emmerdé. Quelques questions par ci par là mais rien de bien grave, nous avons une bonne équipe au poste, quand même. Quelques jeunes éléments qui veulent faire leurs preuves, des idéalistes et des personnes qui savent comment faire respecter les règles du jeu.

Elle acquiesce et j'essaie de lui expliquer qu'en soi, c'est pas bien grave son coup de casserole ou je sais pas quoi sur la tête du mec. Il s'en remettra, mais elle ne doit pas finir au placard pour quelque chose comme ça. Ah si, j'ai eu un blâme pour l'affaire de la tueuse de flics. C'était purement administratif, tout le monde savait bien que c'était pour la bonne cause. On se faisait tuer et nos gilets n'arrêtaient plus rien. On devait arrêter ça, et quand j'ai eu une fenêtre pour obtenir la bonne information, je suis allé dans la direction qu'on me demandait de prendre. Cette histoire est restée souvent sous le tapis, comme une sorte de secret visible à la vue de tous dont on va espérer qu'il va disparaître si on arrête d'en parler. Puis, le temps passant, quelques-uns ont réussi à en faire quelques plaisanteries et maintenant c'est simplement de l'histoire ancienne, heureusement. J'ai pas eu l'occasion de me couvrir, mais le jeu en valait la chandelle, pour tout le monde.

▬ ...Pourquoi tu m'as aidée ?

Je porte le regard sur elle, comme ne comprenant pas le fond de cette question. Ça me semble assez évident, je n'allais pas la laisser dans la merde. Le parti à prendre sautait aux yeux. Parce qu'il y a toujours un parti à prendre, finalement... Je ne considère pas que les flics soient les gentils et qu'ils se battent contre les méchants. Il y a un système, auquel on appartient ou on appartient pas, qu'on use ou duquel on abuse. Et moi, je suis simplement de ceux qui veulent pas se faire abuser. Je passe la langue contre ma lèvre inférieure et descend le regard sur elle, la sondant brièvement.

▬ C'était l'occasion rêvée de te débarrasser de moi et de dire ciao à "Californie"...

Je hausse des épaules en guise de réponse. On sait ce qu'on perd, on sait pas ce qu'on gagne pour la version philosophique, ou j'aurais pu faire une pointe d'humour en disant que je viens à peine de la dresser à ramener le café... Ou simplement que c'est comme ça ici. On se couvre mutuellement. Mais je hausse des épaules pour toute réponse. Peut-être qu'elle aura l'explication plus tard, ou elle la trouvera toute seule, j'en sais trop rien...

▬ Comment t'as fait... pour que ça se tasse ? ... Et qu'est-ce que ça va me coûter ?

Je passe la main contre mon menton en considérant les nouvelles questions. Je connais le gars, je sais qu'il participerait pas à me piège pour me la foutre profond, mais ses questions me gênent quand même. Ou c'est sans doute que j'ai pas l'habitude qu'on me questionne sur ce que je fous, parce que si je fais c'est que ça doit être fait. Comme dirait Alec, je sais tout, tout vu tout vécu... cette image de moi m'arracherait un sourire en d'autres circonstances. J'ai pas cette hardiesse, mais je la dégage. Ça ne me gêne pas tant que ça. Mais je sais bien que je ne suis pas omniscient... il y a trop de choses que je ne maîtrise pas, et que je n'ai pas maîtrisée. Et c'est trop tard.

▬ … ça te regarde pas, que j'annonce sèchement. J'ai absolument pas envie qu'elle sache qui j'ai appelé et quels services j'ai pu rendre par le passé. Finalement, c'était pas grand chose mais chacun est prêt à se mouiller le cul pour ses enfants et pas que pour leur vie, pour leur santé, leurs études, leur réputation... c'était évident qu'il allait me filer un coup de main quand j'en aurai besoin. Finalement je mime de leur envoyer un baiser du bout des lèvres et dessine un sourire taquin en lui annonçant le tarif... Habituellement une pipe et dix dollars, mais la première fois c'est gratuit pour toi, trésor. Je la gratifie d'un clin d’œil et quitte le véhicule. Au moins, cette histoire est réglée. Si ça vient à se reproduire, t'inquiète pas que je te demanderai le dédommagement qui s'impose. Et je me fais pas payer avec dix pauvres dollars ou une pipe, crois-moi...

On fait quelques pas côte à côte jusqu'à l'immeuble avant de se décider à monter ensemble pour le ramener au commissariat. On aura même pas eu l'occasion de manger... Je lève les yeux au ciel en entamant la montée des marches. D'ordinaire – bien que ça me fasse chier de me taper huit étages quand y'a un ascenseur – je traîne pas la patte comme ça. Je secoue mes épaules et oriente mon arme vers le sol alors que j'encourage Collins à passer devant. Les yeux en l'air, je veille à ce que notre suspect ne nous voit pas. Mon regard se balade partout, y compris sur les portes des habitants pour éviter qu'on nous dénonce par un cri...  Malencontreusement, mon regard s'arrête une seconde sur Collins, enfin le cul de Collins plutôt. Ouais, c'est vrai qu'elle est pas mal, malgré ses manières vulgos.

On arrive en haut et je fronce les sourcils avant de faire un signe de l'index à ma partenaire pour qu'elle m'attende deux secondes. Merde, j'ai l'impression qu'un ours s'est assis sur ma cage thoracique. Je me racle la gorge puis lui souffle qu'on rentre. Les scellés ont été arrachés. Elle pousse délicatement la porte d'entrée qui s'ouvre silencieusement sur un appartement assez bien rangé, la décoration est simple mais claire. Les lumières n'ont pas été allumées dans l'entrée mais un rayon jaunâtre quitte une pièce sur notre droite pour atterrir dans le couloir. Des bruits se font aussi entendre à gauche, sans que je sache identifier s'il y a quelqu'un dans cet appartement ou si ce sont des bruits qui viennent de l'étage supérieur.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 5 Aoû - 15:57
[ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300 [ENQUÊTE #3] La planque [ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300


Mercredi 13 juillet 2022 - 22h23 - Appartement de la victime - Overtown

Vous vous séparez. Passé l'entrée, à votre droite le couloir dessert la salle de bains, puis la cuisine dont la porte est ouverte et mène au salon. Si vous prenez par la gauche, vous arriverez dans les deux chambres à coucher, dont l'une des transformées en bureau.

Pile / Face

Pile :
Spoiler:

Face :
Spoiler:

Réussite / Echec (lancer de dés pour votre équipe)

Réussite critique :
Spoiler:

Réussite :
Spoiler:

Échec :
Spoiler:

Échec critique :
Spoiler:

[ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300 Et c'est parti ![ENQUÊTE #3] La planque Spade-shape-1873-13144-300x300


@Dylan A. Collins et @Gabriel M. Mannoia ont donc le plaisir de faire leur première planque ensemble...  Les règles sont posées rapidement : On peut fumer, bouffer mais pas de pause pipi sans avoir son téléphone, et on ne court pas si c'est pas nécessaire...

"La victime Jill Miller était une danseuse avec sa petite notoriété dans le quartier. Elle n'avait pas vraiment de problème, il lui arrivait de décrocher de la drogue pendant plusieurs semaines et soudain, elle disparaissait quelques semaines, et revenait... Le suspect principal s'appelle Robert White, dit Speed Bobby. Son casier, similaire à celui de Jill, ne fait état que d'une dépendance de longue date à la drogue, avec un peu de revente. Il a disparu depuis la mort de sa petite amie..."

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mar 16 Aoû - 2:20
La planque
Mannoia & Collins


On se jauge. On se sonde dans un instant de silence. Il hausse simplement les épaules sans user de salive pour répondre à ma question. Au fond, il ne l'a peut-être pas fait dans l'optique d'avoir quelque chose en retour, simplement par principe. P't'être que ça ne devrait pas être aussi surprenant, mais j'ai appris à tendre le dos d'abord. Je m'humecte brièvement les lèvres, retenant, dans un rictus, une petite réflexion concernant le fait que finalement, j'dois pas tant lui taper sur les nerfs que ça. J'ai pas trop envie de rompre ce moment, là, parce que j'ai l'impression que quelque chose d'important se joue, en ce moment même. Un truc de confiance. A la place, je le questionne sur la façon dont il s'y est pris et je m'aventure à demander ce que ça va me coûter. J'ai l'impression de sonder la profondeur d'un puits en y balançant une ou deux caillasses pour attendre l'impact. C'est assez approximatif, comme technique, mais c'est toujours moins risqué que d'y plonger la tête la première.

Je le dévisage, les paupières légèrement plissées alors qu'il passe sa main contre son menton, comme s'il pesait le pour et le contre avant de me répondre un peu sèchement :

▬ … ça te regarde pas.

J'arque un sourcil incrédule : pardon ? S'il y a bien quelqu'un que ça regarde, c'est moi, non ? Un peu estomaquée par son culot, je laisse échapper un ricanement dans un hoquet en levant les yeux au ciel. Je me pince les lèvres et me résigne à acquiescer. J'ai pas envie de batailler, alors qu'on a le suspect à gérer. Je cherche son regard malgré tout, parce qu'il manque l'information capitale : dans quoi je m'engage, là. Il me coûte quoi, ce petit service... J'arque un nouveau sourcil quand il fait mine de m'envoyer un baiser du bout des lèvres.

▬ Habituellement une pipe et dix dollars, mais la première fois c'est gratuit pour toi, trésor. conclut-il finalement, d'un air taquin, en m'adressant un clin d'œil. La remarque m'arrache un petit rire sincèrement amusé alors que Mannoia s'extirpe de la voiture. Un sourire se dessine sur mes lèvres et je le rejoint à l'extérieur.

Notre ascension se déroule en deux temps, je remarque du coin de l'œil que Mannoia a l'air de peiner : je connaissais déjà son aversion pour les courses poursuites mais ça prend tout son sens. Je fronce légèrement les sourcils, l'interrogeant du regard sur son état : il se racle la gorge et me souffle qu'on rentre en indiquant la porte concernée. On n'est pas les premiers, vu l'état des scellés. Après un échange de regard avec mon coéquipier, je pousse prudemment la porte d'entrée, laissant la petite décharge d'adrénaline glisser avec délice dans mes veines.

On pénètre dans l'appartement, avec vigilance. L'entrée est plongée dans l'obscurité, ainsi que le reste de l'appartement, mais je distingue une source de lumière qui s'échappe d'une pièce sur la droite que j'indique à Mannoia, silencieusement, d'un mouvement du canon de mon flingue. Au même instant, du bruit qui semble venir d'ailleurs. Un échange de regard, un hochement de menton et pas besoin de gâcher de la salive : je prends la droite, il part à gauche.

Prudemment, j'avance à pas feutrés, levant un peu mon canon du sol avant de pousser la porte dans un léger grincement. Je pointe mon arme devant moi, découvrant la cuisine dans laquelle j'évolue, les sens en alerte, veillant à ne pas me laisser surprendre en faisant un tour d'horizon. Je n'ai pas le temps d'aller jeter un coup d'œil dans le salon attenant, puisque j'entends du grabuge derrière moi. La voix de Mannoia retentit et j'ai juste le temps de cracher un juron en rebroussant chemin en courant sans commettre la bêtise de me montrer imprudente : on sait jamais, y'a peut-être d'autres personnes ici. Je débarque, ouvrant la porte de la chambre d'un brusque coup de pied en me préparant à tenir en joue le premier suspect sur lequel je tombe. Dans ce qui semble être une chambre, plongée dans la pénombre, je distingue pourtant mon coéquipier en train de tenir le suspect en respect, en lui hurlant de se mettre à genoux, les mains sur la tête, mais le mec, au lieu de s'exécuter, répète :

Je ne l'ai pas tuée !

Mon regard s'attarde un instant sur Mannoia : j'le connais pas depuis si longtemps, mais suffisamment pour savoir que si notre brave Robert n'est pas déjà en train de compter les poils du tapis, c'est qu'il y a un soucis. Les mains crispées sur son arme et les bras tendus devant lui, je peux distinguer -même dans la pénombre- la sueur qui brille sur son visage et le tremblement imperceptible de ses bras.

Je range mon flingue dans son holster pour me saisir de ma paire de menottes mais Mannoia lâche brusquement son arme. Tout se passe très vite et en même temps, l'instant semble figé. J'ai l'impression de pouvoir tout voir : le regard de Mannoia qui transpire une espèce de peur que je ne lui connais pas, celui du suspect qui se risque à sonder le mien et semble voir l'opportunité pour lui de se faire la belle, et puis enfin, l'arme de mon coéquipier qui git parterre, comme un aveu... Mon regard accompagne celui du suspect qui avise la porte. Non. Non, mec.

Il amorce sa course désespérée, mais j'ai plus de détente... et peut-être plus d'entraînements de foot en compagnie de mon oncle. Je lui fonce dedans et le repousse contre le mur où je le plaque, la face contre le papier peint. D'un geste du genou et du pied, je le fais écarter les jambes en le gardant plaqué, tenant ses mains dans son dos avant de lui passer les menottes en lui récitant une version plutôt abrégée de ses droits alors que je glisse un regard inquiet vers Mannoia :  

▬ T'as le droit de fermer ta gueule et d'attendre ton avocat ! T'avise même pas d'essayer de te barrer encore une fois, sinon tu descends les marches sans tes jambes, pigé ?! je conclus, en serrant les menottes et en m'assurant que le message est passé, avant de m'approcher de mon coéquipier en gardant l'autre dans mon champs de vision. Mannoia ? Eh, ça va, il se passe quoi là ?! dis-je en cherchant son regard tout en m'accroupissant face à lui, mes mains sur ses épaules, alors qu'il pose un genou à terre avant de carrément s'asseoir.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mar 16 Aoû - 15:33


Je ne suis pour ainsi dire jamais malade. Certes je fume beaucoup mais j'estime qu'en dehors de ça, j'ai une hygiène de vie plutôt correcte. Je suis pas comme ceux qui passent le temps à picoter ou à se défoncer, en attendant que le temps s'arrête. Une grande partie de mes déplacements se font à pieds quand je peux, même pour mes putain de courses. Je suis pas de ceux qui mettent trois heures à sortir du lit le matin... Quand je me repasse le fil des dernières semaines, je ne vois rien qui pourrait m'avoir bloqué comme ça. Ça me fait chier, et je ne me vois pas dire à Collins que j'ai une crampe dans la jambe ou la respiration haletante alors qu'on est sur le point d'interpeller un suspect dans une affaire d'homicide. J'inspire un bon coup avant de rentrer dans l'appartement. Une lumière sur notre droite pique notre attention alors que je jette une oeillade sur le reste de l'entrée, au cas où Robert le camé voudrait jouer aux cons. Il n'y a pas âme qui vive dans cette zone en tout cas. Je garde mon arme devant moi, bras tendus, mais orientée vers le sol tout de même. Je plie la jambe avec une grimace et un bruit attire notre attention sur la gauche. Ça pourrait être dans une des pièces qui sont là ou être un voisin du dessus...

D'un regard entendu, on se sépare les pièces. Je progresse dans le couloir, ralentissant le pas. Qu'est-ce qui m'arrive ? Je grimace, essayant néanmoins de me concentrer sur le mec qui pourrait être armé. Je revois les photos de la danseuse et ça me pousse à rester vigilant. Avant d'entrer dans la première pièce, je m'adosse au mur pour baisser le regard sur mes mains. J'ai les articulations raides, une douleur en train de monter dans mon bras. J'ouvre à nouveau grand la bouche pour inspirer une bouffée d'air frais – enfin frais si on veut – et je pousse la première porte de l'épaule en jetant discrètement un œil. D'après la lumière de l'extérieur, un beau jaunâtre dégueulasse comme la municipalité sait faire dans Overtown, il n'y a personne. Je jette un œil sous le bureau mais ne vois personne alors je passe à la pièce suivante. À peine ai-je poussé la porte que je tombe nez à nez avec un gaillard tout tassé sur lui-même. Même lui n'a pas l'air de savoir ce qu'il fout là mais t'en fais pas, tu vas le savoir. Collant mon dos contre l'embrasure de la porte, je lève mon arme dans sa direction et m'identifie immédiatement :
▬ POLICE CRIMINELLE, LES MAINS SUR LA TÊTE ET À GENOUX ! Je ne l'ai p J'EN AI RIEN A FOUTRE, AU SOL ! AU SOL ! AU SOL ! Je vois bien qu'il essaie de parler mais je crie, je crie pour qu'il s'exécute. Je reste plaqué contre l'embrasure de la porte, les jambes tendues, les pieds glissant doucement sur cette moquette à la con. Je me penche en avant, faisant deux pas en avant, le canon de mon arme orienté en direction de sa poitrine. S'il fait un mouvement de travers, je l'abats !

Comme il continue de se défendre, je continue de lui hurler dessus. Parce que je ne pourrai pas le rejoindre. Je baisse la tête pour frotter mon visage rapidement contre mon bras, je transpire trop. Mon bras gauche me fait trop mal et j'arrive pas à regarder vers la porte quand cette dernière s'ouvre à la volée. Collins entre heureusement dans mon champ de vision. Parce que je sens que je suis sur le point d'abattre cet abruti désarmé, j'ouvre les doigts et regarde, effaré, mon arme qui tombe par terre. C'est comme si j'étais paralysé, ne pouvant rien faire d'autre que la regarder tomber entre nous. Mon regard reste figé sur l'arme par terre alors qu'en fond, ma vision périphérique me fait deviner Collins qui plaque le suspect contre le mur.

▬ T'as le droit de fermer ta gueule et d'attendre ton avocat ! T'avise même pas d'essayer de te barrer encore une fois, sinon tu descends les marches sans tes jambes, pigé ?!

… Collins et ses expressions. Finalement, je me laisse tomber sur place, calant une main contre ma jambe, le haut de mon corps plié vers l'avant. J'ai mal à la jambe, j'ai mal au bras. Serrant les dents, j'essaie de me dire que je peux surmonter ça. Je vais quand même pas me laisser couler, ici et maintenant ? La perspective de clamser ici ne me fait pas peur, mais imaginer ne pas rentrer ce soir, auprès de Nonna et Nino, les laisser ainsi qu'Orazio tous seuls... Je cherche le regard de Collins, serre les dents et lui dis malgré tout :
▬ Je crois que jsuis en train de faire un AVC... je balance la tête en arrière, respirant à fond pour pas avoir l'impression de me noyer. Putain, est-ce que je vais avoir un truc qui va péter dans ma tête d'une seconde à l'autre ? Jpeux pas mourir, je peux carrément pas mourir comme ça. Je me mords une seconde la lèvre. Tu vas m'écouter et imprimer Collins : 9 2 6 3 1 0 4 3, capiche ? Je serre le poing et essaie de m'appuyer au sol. Rends-moi mon flingue et aide-moi à me relever. Avant que ma tête n'explose dans cet appartement de merde.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Dim 21 Aoû - 13:30
La planque
Mannoia & Collins


▬ Je crois que jsuis en train de faire un AVC... me dit Mannoia, en grimaçant, sans me quitter des yeux.

Putain. Putain d'merde. Je pose un genou à terre pour l'accompagner et ne le quitte pas des yeux. Du coin de l'œil, je surveille le suspect en lui sommant sans y mettre les formes de garder la gueule collée au mur. C'est pas tant que j'ai peur qu'il se fasse la malle, en vrai, mais plutôt pour respecter une espèce de pudeur que je comprends et qui me tient à cœur, concernant l'état de mon coéquipier. Je crois que j'étais aussi sidérée que lui de le voir lâcher son flingue... Ok Collins, tête froide. Un AVC, c'est quoi déjà les signes cliniques, y'a un acronyme à la con, là, sur la petite affiche de la salle d'attente du médecin du travail. VITE. Ouais, c'est ça : Visage paralysé. Je fronce les sourcils quand il balance sa tête en arrière et prends sévèrement le visage de Mannoia entre mes mains pour l'obliger à me regarder, le temps que je scrute son visage méticuleusement. J'vois pas d'affaissement latéral, pas de paupière ou de lèvre tombante, ni d'un côté ou de l'autre. Dans un sens, j'suis soulagée : avec un AVC, c'est systématique, la paralysie faciale, non ? Impossible de bouger un membre. C'est encore ce qui m'inquiète le plus. J'évalue ses mains puis son arme au sol. Mes doigts relâchent ses joues tandis que ma main glisse jusqu'à mon téléphone : je devrais appeler les secours, ou au moins appeler le comico pour qu'ils viennent chercher notre suspect.

▬ Tu vas m'écouter et imprimer Collins : 9 2 6 3 1 0 4 3, capiche ?

Attends, il fout quoi là ? Je fronce les sourcils, gravant sans forcément chercher à le faire cette série de chiffres dans mon esprit comme de toute façon je graverai cet événement dans ma mémoire. Je le dévisage, je sens une espèce de peur dans son regard, le genre de peur qu'on ressent quand on se sent sur le fil et que d'un coup, on réalise qu'on peut pas partir comme ça, alors qu'on a encore plein de trucs en suspens. Trouble de la parole. Tout ce qu'il peut dire n'a rien de confus, un signe qui permet encore d'écarter l'hypothèse de l'AVC. Je pose ma main sur la sienne en cherchant son regard pour essayer de le rassurer avec tout le sang froid dont je peux faire preuve, pour l'instant.

▬ Gabriel, dis-je un peu sèchement mais en pressant doucement sa main. Je réalise que j'utilise son prénom pour la première fois, m'attirant peut-être ainsi plus facilement son attention, ou peut-être parce que ça devient plus personnel que le boulot, ça va aller, ok ? Tu fais pas un AVC. J'vais t'emmener aux urgences.

Je relâche sa main alors qu'il serre le poing pour s'appuyer au sol.

▬ Rends-moi mon flingue et aide-moi à me relever. Avant que ma tête n'explose dans cet appartement de merde.

Mes yeux le dévisagent, évaluant un peu son état, avant de glisser jusqu'à son arme, parterre. Je me redresse d'un coup pour aller chercher l'arme dont je remets la sécurité avant de revenir à mon partenaire pour la lui tendre. Un moyen pour moi de vérifier qu'il peut quand même bouger ses membres...
Le temps qu'il la range, j'appelle au comico pour demander à ce qu'on vienne chercher notre suspect. Je glisse un regard à Mannoia. J'peux pas dire qu'il est en train de faire un malaise ou je sais pas quoi... mais je peux pas le laisser comme ça.

▬ Tardez pas... J'crois que j'me suis tordu un truc en l'appréhendant. J'vais passer aux urgences.

Je me pince les lèvres en raccrochant : j'sais pas trop pourquoi j'ai fait ça. Protéger la dignité de mon coéquipier. C'est pas le moment d'en faire une histoire. Je me rapproche de Mannoia et l'aide à se relever en lui offrant mon bras et mes épaules s'il faut, pour se déplacer.

▬ ...ça va le faire ? je lui demande, pour savoir s'il a besoin que je le soutienne pour marcher.

Miracle, merci Dieu Requin, j'brûlerai un cierge : l'ascenseur est disponible, pas besoin de nous farcir les marches avec un blessé et un suspect... Je laisse Mannoia entrer en premier, et tenant notre suspect par les menottes dans son dos, je le fais entrer avec moi. De mon index libre, je martèle le bouton du RDC. Il fait chaud là-dedans... Je glisse un regard quand même soucieux à mon coéquipier, le surveillant du coin de l'œil.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mer 24 Aoû - 14:35


Collins se saisit de mon visage et je la regarde, incrédule. Dans ma tête, c'est la panique. Je me suis toujours dit que ça pourrait m'arriver, de crever en service ou à cause de trop jouer avec le feu. Je pensais pas que mon corps pouvait s'arrêter d'un coup. Je suis en train de m'étouffer dans mon propre corps, en train d'être écraser sous un poids invisible qui vient appuyer sur chaque parcelle de mon corps, je n'arrive pas à me reprendre mon souffle. Collins se saisit de mon visage trempé et je la regarde, songeant que c'est peut-être la dernière chose que je vais voir ? Je ne veux pas me laisser glisser, je ne veux pas me laisser mourir.

Mon côté gauche demeure douloureux, une brûlure dans ma cage thoracique et dans mon bras, mes mains me paraissent ankylosées. Mon regard abandonne Dylan pour aller se balader sur le plafond de la chambre. Je pense à mon compte, celui sur lequel on me paye. J'y touche jamais, j'ai jamais signé un putain de papier ou associé mon nom à ce compte. Il effectue un virement régulier sur un autre compte, situé en Europe mais si je meurs, il ne faut pas que cet argent soit perdu. Il faut que ce soit Nonna et mes frères qui l'obtiennent. C'est d'un autre compte en Europe, lié à celui-là, que je paie la chambre de Lucia, sa vue sur le jardin. Sur un chêne qui lui fait de l'ombre pendant l'été...

Je sais nager, mon père nous a emmenés à la piscine, quand nous étions petits, Orazio et moi. Je sais nager, j'ai jamais imaginé me noyer un jour. Je porte mon gilet par balles dès que je le juge nécessaire. J'ai pas sombré dans l'alcool quand j'étais tenté de le faire. Ma main droite vient se caler contre mon bras gauche alors que mon cerveau carbure à toute allure pour trouver une solution. Une solution, une solution, une solution. Je dois...
▬ Je dois... je dois...
▬ Gabriel. Le contact de sa main sur la mienne m'interrompt. C'est une question de volonté, c'est une question d'être fort. Je serre les dents en me disant que c'est que dans la tête, que je vais me remettre debout et détendre mes muscles. Avec une clope et un café, une nuit de sommeil, ça ira mieux. Parfois, ça m'arrive de me demander ce qu'a pensé Franco, pendant qu'il crevait tout seul dans sa boutique. Je ne fais pas d'insomnie, je me retrouve rarement à compter les heures. Quand ça pouvait arriver, je me posais des questions à la con... ça va aller, ok ? Tu fais pas un AVC. J'vais t'emmener aux urgences.

Pris d'une sorte d'élan de confiance – sûrement la fièvre – je hoche de la tête à son diagnostic, alors qu'elle n'a absolument aucune compétence médicale ! C'est un truc que j'ai mangé ? Que j'ai bu ? Oh Signore, son café de merde ! Elle me tend mon arme, j'ouvre grand la bouche pour prendre une bouffée d'oxygène et je lâche mon bras pour finalement me saisir de mon arme de fonction. Je la range, comme rassuré que ça soit fait.

Le suspect bouge la tête sans vraiment oser se retourner, ne sachant pas s'il est dans le champ de vision de Dylan. Quand elle se met à téléphoner, il reprend sa putain de symphonie à base de « je ne l'ai pas tuée, je vous jure ». Je prends la main de Dylan pour me redresser et m'adosse au mur quelques instants, comme profitant d'une goulée d'oxygène avant de remettre la tête sous l'eau. Je joins discrètement les mains et baisse le regard sur ma montre pour prendre mon propre pouls. Mon regard vient sur Dylan, sur le suspect, sur la porte d'entrée. Je pourrai lui dire d'aller s'occuper du suspect et de revenir me chercher mais hors de question que je perde mon temps à cause d'un tueur de gonzesses. Je pose mon bras libre sur l'épaule de Dylan, sens que j'appuie trop fort mais je dois me rendre jusqu'à la voiture. Dans l'ascenseur, je m'adosse à un grand miroir situé sur le côté.

▬ Padre nostro, che sei nei cieli, un murmure. Sia santificato il tuo nome. Venga il tuo regno. Sia fatta la tua volontà, come in cielo così in terra. Je ferme les yeux, ma main glisse contre ma poitrine parce que je porte mon crucifux, que l'autre petite voleuse avait voulu me dérober d'ailleurs, tout va s'arranger. Pardonne-moi Signore, si je n'ai pas été homme de foi ni homme de bien. Pardonne-moi si j'ai juré... quand j'ai juré, quand j'ai été injuste, quand j'ai passé marché avec ceux qui salissent ton nom. J'ai déjà payé, Signore. Laisse-moi un peu de répit... Laisse-moi un peu de temps.

Dacci oggi il nostro pane quotidiano, e rimetti a noi i nostri debiti come noi li rimettiamo ai nostri debitori, e non ci indurre in tentazione, ma liberaci dal male... Je me laisse glisser au sol, dégluttis un instant pendant que le suspect dit à Dylan qu'il n'est pas coupable, et qu'il était en train de voler une voiture avec son petit frère ce soir-là. Je passe la langue sur ma lèvre inférieure pendant que le ding me fait penser que l'ascenseur descend, jusqu'à son arrêt. Je rouvre les yeux et tends mon bras droit dans sa direction. Elle pose le pied devant moi et je mets le mien contre le sien pour ne pas basculer.
▬ Mets-le dans... dans la voiture. J'arrive.
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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 26 Aoû - 1:46
La planque
Mannoia & Collins


Je ne crois pas en Dieu. Du moins, j'suis pas persuadée qu'il existe un être suprême, au-dessus de nous, qui en a quelque chose à cirer d'une vie en particulier, dans cette fourmilière de merde. A mon sens, s'il existait vraiment, ce Dieu, y'a bien longtemps qu'il aurait laissé tomber l'humanité, parce qu'il aurait saisi qu'il n'y a rien à en tirer. Quand j'étais petite, on allait à l'église, le dimanche, avec ma mère et parfois mon père, quand il n'était pas en déplacement. Il y avait une odeur, je m'en souviens encore : quelque chose entre l'humidité des pierres, la cire fondue et l'encens. L'odeur aussi du vieux bois des bancs qui grinçaient, à chaque fois qu'on se levait puis se rasseyait. Je me souviens des sermons interminables, des vitraux colorés et de ce pauvre type sculpté sur sa croix, entravé et immobile. Je me souviens de la robe blanche et bleue qui gratte et des chorales d'enfants de chœur. Et puis, je me souviens des murmures de ma mère, durant la prière. Elle ne parlait pas souvent sa langue maternelle, excepté pour la prière, allez savoir pourquoi.

▬  Padre nostro, che sei nei cieli... murmure Mannoia, me ramenant subitement une quinzaine d'années en arrière. Je lui glisse un regard aussi soucieux qu'intrigué, alors qu'il continue son murmure comme si... comme si c'était la seule chose qui pouvait le sauver ou le protéger maintenant. Je fronce les sourcils sans trop comprendre comment on peut s'en remettre à quelque chose d'aussi abstrait, comment on peut placer ses espoirs et supplier à genoux un concept qu'on se dispute et qu'on chipote aux quatre coins du monde.

Je ne crois pas en Dieu. Dieu ne m'a jamais rien apporté et n'a jamais répondu à mes prières d'enfant. Il reste pour moi ce pauvre type en pagne, sculpté dans une croix en bois qui n'en avait rien à secouer de mes problèmes. Il m'aura appris seulement une chose : que si l'on veut quelque chose, on ne l'obtient que par soi-même.

Je ne crois pas en Dieu. Mais je laisse Mannoia gérer son inquiétude comme il l'entend, avec la pudeur de ceux qui se sentent de trop, dans la pièce, qui entendent mais qui font comme s'ils n'avaient pas écouté. Mon regard se détourne pour fixer les boutons de l'ascenseur où la lumière clignote doucement de numéro en numéro.

▬ Laisse-moi un peu de temps.

Je lui glisse un nouveau regard, incertaine de savoir s'il s'adresse à moi ou bien s'il s'adresse à "l'Autre". Quand je le vois se laisser glisser au sol, je dirige le suspect face contre la paroi de l'ascenseur et le garde plaqué le temps de poser une main sur l'épaule de Gabriel, pour m'assurer de son état mais aussi pour le rappeler à ce monde terrestre. Le suspect reprend sa litanie sur son innocence et j'arque un sourcil. Après m'être assurée que Mannoia ne me fait pas une rechute, je décoince le suspect.

▬ Si t'as rien à te reprocher, pourquoi t'as essayé de te tirer, abruti... On avait juste des questions à te poser, Robert White, mais maintenant, on t'arrête pour délit de fuite, sans compter que t'avais rien à foutre sur les lieux du crime... Et un vol de voiture, visiblement. J'te conseille de garder ta salive et de bien rassembler ta mémoire pour quand tu passeras à l'interrogatoire. En attendant, tu es en état d'arrestation, tu as le droit de garder le silence, tout ce que tu as dis ou diras pourra être retenu contre toi devant un tribunal. Tu as le droit de demander un avocat et si c'est pas dans tes moyens, l'un d'entre eux te sera commis d'office. Tu as bien compris tes droits ? je récite -j'ai pas envie que ça nous retombe dans la gueule à cause d'une procédure à la con pas respectée...-, en notant tout de même dans un coin de ma tête les informations qu'il m'a donné. Je les transmettrai à l'équipe qui viendra nous relayer. Je pousse un soupire et demande quand même : Qu'est-ce que tu foutais là, si t'avais rien à te reprocher, alors, espèce d'idiot ?

L'ascenseur émet un ding à son arrivée. Quand Mannoia rouvre les yeux, je suis déjà en train de le dévisager depuis une poignée de secondes. Il tend le bras et je l'aide à se relever sans aucun commentaire.

▬ Mets-le dans... dans la voiture. J'arrive.

▬ Ouais... Bouge pas, je reviens.

D'un pas assez rapide, je presse le suspect pour le faire rejoindre la voiture et l'y faire entrer. J'ai pas tellement envie qu'il se casse, alors j'attache ses menottes dans la poignet au-dessus de la fenêtre de la portière arrière, prenant soin de verrouiller les portes avant de me précipiter vers Gabriel pour l'aider à rejoindre la voiture à son tour...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Mar 30 Aoû - 23:39


Je crois en Dieu. Je crois au libre arbitre, je ne le vois pas comme un enfant cruel mais plutôt comme un nuage bienveillant qui nous laisse poursuivre notre chemin, interférant que les circonstances l'exigent. J'ai cessé de poser des questions qui ne trouvaient pas de réponse, je me contente de laisser des messages qui n'attendent pas de retour. Une prière est ce qu'il y a de plus humble. Une demande, un abandon, sans le moindre souhait de réponse. Une supplice, la plus simple qui soit.

Souvent, j'entends Nonna qui prie dans sa chambre. Elle prie seule, et je n'écoute pas aux portes, je ne veux pas savoir ce qu'elle demande. Quand parfois, il m'arrive de devoir frapper à la porte quand elle a terminé, elle me sourit comme l'enfant qui vient de poster sa lettre au père noël, avec cette sorte de confiance béate. Je m'assieds, dans l'idée de ne m'asseoir que quelques instants. Bien que ma jambe soit tendue, trop tendue, c'est une brûlure qui s'est étendue dans mon bras gauche et qui gagne ma poitrine. Réfléchir, vite.

Collins a le numéro du compte et avec un peu de jugeote, elle saura ce que c'est et elle le donnera à mes frères. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de ne plus être là. Je n'ai pas le droit de les abandonner, pas le droit de les faire chanter à mes obsèques, pas le droit de les faire se demander comment ils continueront. Ils sont grands, tous grands, tous autonomes, et ils s'en sortiraient mais qui... veillera que tout se passe bien pour eux ? Qui veillera la mémoire de ceux qui sont morts, et de ceux qui perdent la leur ? Je serre les lèvres en essayant d'être attentif à l'échange entre Collins et le suspect mais je dois me rendre à l'évidence...

▬ Si t'as rien à te reprocher, pourquoi t'as essayé de te tirer, abruti... On avait juste des questions à te poser, Robert White, mais maintenant, on t'arrête pour délit de fuite, sans compter que t'avais rien à foutre sur les lieux du crime... Et un vol de voiture, visiblement. J'te conseille de garder ta salive et de bien rassembler ta mémoire pour quand tu passeras à l'interrogatoire. En attendant, tu es en état d'arrestation, tu as le droit de garder le silence, tout ce que tu as dis ou diras pourra être retenu contre toi devant un tribunal. Tu as le droit de demander un avocat et si c'est pas dans tes moyens, l'un d'entre eux te sera commis d'office. Tu as bien compris tes droits ? Qu'est-ce que tu foutais là, si t'avais rien à te reprocher, alors, espèce d'idiot ?

Aidé de Collins, je parviens à me redresser. Je fais un petit pas pour sortir de l'ascenseur et passe naturellement mon bras autour des épaules de ma partenaire pour me permettre d'avancer plus vite. Si je fais pas un avc, qu'est-ce qu'il m'arrive, bordel de merde ? Je ne sais pas si je le dis pour elle ou pour moi, mais au moment où mon regard croise le sien, je lui souffle :
▬ T'inquiète, ça va aller. Je ne sais pas si c'est vrai, je ne sais pas si j'y crois. Mais instinctivement, une sorte de naturel me pousse à lui souffler ça. Mon orgueil et ma place au sein de la famille me poussent à être celui qui ne connaît pas de failles. Forcément, forcément que je suis humain. Orazio et Nino m'ont déjà vu assis sur le balcon, le visage écrasé contre mes genoux quand les heures étaient sombres, quand le ciel était couvert, quand le temps était ralenti. Je ne suis pas un monstre, ils le savent. Enfin je crois qu'ils le savent. Mais simplement j'ai toujours eu à cœur de ne pas leur laisser croire que je pourrais m'écrouler n'importe quand. C'est important qu'il sache que je resterais debout quoiqu'il arrive. Que je ne me briserais jamais. Et d'un autre côté, Collins est là en face de moi. Elle est peut-être la dernière personne que je vois, et je me sens vraiment, vraiment mal cette fois. Alors je ne sais pas... si c'est pour elle ou pour moi que je dis ça.

Il y a tellement de choses que je n'ai pas dites, des instructions que je n'ai pas données. Mon étreinte se resserre sur Collins et je lui fais un signe de la main de ralentir. Finalement, nous arrivons tant bien que mal à la voiture, et elle prend naturellement la place du conducteur. Je pose mon front contre la vitre sur laquelle un peu de condensation a commencé à se déposer.

▬ Au dispensaire, au dispensaire... que je lui dis en désignant la route à gauche du bout du doigt. Dépose-moi.
▬ Écoutez, écoutez... Laissez-moi partir, je vous jure que je dirai rien à personne ! Je voulais juste, juste... enfin on habitait là quand même ! S'il vous plaît ! Laissez-moi partir et je vous jure que je me rends demain matin ! Jveux juste... comprendre qui a tué ma Mimi...


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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Ven 2 Sep - 19:08
La planque
Mannoia & Collins


La mort a longtemps été un concept assez abstrait pour moi. J'en avais pas peur, parce qu'après tout, ce genre de choses, ça arrive aux autres, pas à moi, pas vrai ? Ma mère voyait le danger partout, tapi dans les moindres recoins alors que de mon côté, ce que je voyais, c'était des fragments de vie, à l'état pur. La moto, par exemple. Je sais bien ce qu'elle en pense, ce qu'elle y voit et qu'elle se fait un sang d'encre depuis le jour même où j'en ai fait l'acquisition. J'me suis jamais vu mourir en moto, je suis prudente sur la route, et même si je ressens une sensation unique quand je conduis, je n'oublie pas les différents accidents que j'ai pu croiser durant ma carrière.

Pourtant, ça m'est arrivé une fois. De me retrouver dans une situation où j'ai cru que j'allais mourir. Et ça m'a probablement marquée viscéralement pour toujours. Je me souviens de mes poumons qui brûlent, de la panique qui s'est emparée de moi. Je me souviens de cette eau glaciale qui m'a saisie comme l'étreinte de la mort. Je me souviens du visage inquiet de Doug quand il m'a repêchée, et de ses gros bras chauds. Je me rappelle la douleur de dégueuler de la flotte. J'ai plus jamais foutu un pied à ce lac, qu'il soit gelé ou non. Ni même à la plage ou en piscine.

▬ T'inquiète, ça va aller. Voilà ce qu'il me dit, quand je cherche son regard, alors qu'il y a quoi, une poignée de minutes, il psalmodiait des prières en italien. Je sais pas pourquoi il essaye de me rassurer, et un instant je me demande si c'est pas une façon de se rassurer lui-même.

J'essaye de chasser, après un frisson, cette peur de crever que j'ai effleuré en pensée pour la planquer tout au fond de mon âme, là où elle ne m'empêchera pas de vivre. Et j'acquiesce, sans rien dire, sans confirmer ni rien. Juste un petit hochement de menton alors qu'il passe ses bras autour de mes épaules en s'appuyant sur moi pour avancer. J'le sens bien, que c'est pas du cinéma. Je le savais bien avant de sentir son poids peser sur mon dos.

▬ J'm'inquiète pas, t'es trop têtu pour clamser comme ça... J'esquisse un bref sourire sans pour autant cesser de lui jeter des coups d'œil.

Mais pour être honnête, je m'inquiète. Une balle, une fracture, j'peux faire quelque chose. Mais là, j'ai l'impression de devoir me battre contre un adversaire invisible et impalpable. Je me sens impuissante, et c'est assez difficile de ne pas céder à la panique. Mais, je garde mon sang-froid, pour lui, pour pas qu'il s'inquiète : ça ne ferait qu'amplifier son inquiétude et peut-être ses symptômes. Mannoia resserre son étreinte et je ralentis. Je l'aide à grimper du côté passager alors que notre suspect attend toujours sagement. Je me mets derrière le volant et prévois déjà de ne pas forcément respecter les limitations de vitesse...

▬ Au dispensaire, au dispensaire... Dépose-moi.

Je lui glisse un regard intrigué : pourquoi le dispensaire, et pourquoi pas les urgences ? J'imagine que ça peut être une raison de proximité, après tout le dispensaire n'est pas si loin... Je suis ses consignes sans discuter, lui jetant par moment quelques regards curieux et anxieux. Ma conduite n'est pas particulièrement souple, mais je vais au plus vite.

▬ J'fais vite... je lui souffle, comme une promesse.

▬ Écoutez, écoutez... Laissez-moi partir, je vous jure que je dirai rien à personne ! Je voulais juste, juste... enfin on habitait là quand même ! S'il vous plaît ! Laissez-moi partir et je vous jure que je me rends demain matin ! Jveux juste... comprendre qui a tué ma Mimi...

Oh putain, y'a lui aussi ! Je le cherche en regardant dans mon rétroviseur intérieur.

▬ Dire quoi à qui ? ...T'as rendez-vous quelque part, peut-être ? Je soupire et reprends un ton plus bas et moins abrupte : Écoute, j'peux pas faire ça. Si t'as vraiment rien à voir avec sa mort, et que t'as un alibi, alors ça ira. Pour ce qui est de comprendre qui a tué ta..."copine", c'est le travail de la Police, ok ? Mon regard passe de la route au rétroviseur pour que je capte son regard : A moins de t'appeler Sherlock Holmes ou d'être... je sais pas moi, un génie ou un médium, laisse faire les autorités compétentes... Je comprends que... Je me racle la gorge en me concentrant sur la route : ...ça doit pas être facile. Mais, aller sur le lieu  du crime, comme ça, c'est risquer de faire perdre du temps aux enquêteurs ou même de contaminer la zone, ok ?

Quand on arrive enfin, je me gare un peu à l'arrache, au plus près. Je coupe le contact et demande au suspect d'être patient, que je reviens, puis je fais le tour de la voiture pour aider Mannoia à descendre et l'accompagne jusqu'au dispensaire. J'attends qu'il soit pris en charge et lui assure en posant ma main sur son avant-bras :

▬ J'reviens. J'me dépêche. Un échange de regard et je le relâche.

Après un échange téléphonique, les collègues m'apprennent que c'est Sullivan qui se charge de venir récupérer le suspect. L'échange se fait assez brièvement, sans trop de questions. Et quand Sullivan s'interroge du point de rendez-vous, j'lui dis que ça le concerne pas. Je rejoins rapidement le dispensaire et fais les cent pas dans la salle d'attente avant d'accepter de poser mon cul sur une chaise en plastique que je quitte d'un bond quand un mec en blouse débarque enfin pour faire un point ou peut-être juste pour me dire si je peux le rejoindre ou le reprendre, j'en sais rien...

▬ Comment il va ? Je m'empresse de lui demander en m'approchant, cherchant à voir derrière le médecin si je peux distinguer mon collègue.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Lun 5 Sep - 22:08


▬ Mais je... je sais que vous pensez que c'est mort ! C'est un coup monté, vous allez faire une grosse erreur. J'ai rien fait, et comme j'ai un casier, on va dire que c'est moi ! …

La voix s'éloigne un peu alors qu'il répète la même chose. Ma main droite caresse mon bras alors que mes paupières alternent entre un noir partiel et la vision de la rue qui s'échappe sous les pneus qui tournent à toute allure. J'essaie de me concentrer, parce que je sais que lorsqu'on est blessé, on nous dit de rester concentré pour ne pas perdre conscience. Alors dès qu'une sorte de vague cotonneuse me prend, je me raccroche à la douleur dans ma poitrine et songe qu'il vaut mieux rester conscient. Je ne sais pas si c'est en mon pouvoir, si c'est le fait de ma seule volonté. Mais je décide que oui. Je me souviens avoir pris assez de coups pour qu'un blackout complet me tombe dessus, le réveil a été compliqué. Et j'ai pas envie de me réveiller dans dix semaines avec les bras et les jambes qui auront fondu, la gorge enflée par des tuyaux, le doigt écrasé par un capteur qui n'aura cessé de vérifier que je suis vivant... Je soupire et laisse échapper un lourd : « Ta gueule... »

Il finit par ralentir le rythme de la chanson, même si les paroles ne changent pas, elles. À vrai dire, j'en ai rien à foutre de son innocence. Peut-être que je me sentirais plus investi sur cette enquête si j'avais vraiment vu le corps ou si j'étais sur l'affaire mais pour moi, il n'est qu'un coup de main à Morrisson et Blake, rien de plus. Son sort ne m'intéresse pas, le sort des drogués en général m'en touche une sans faire bouger l'autre. Ce sont des fantômes, des déchets qui ont décidé de leur sort et s'y sont abandonnés avec une lâcheté exceptionnelle. J'aurais jamais accepté ou de devenir comme ça, ou qu'un de mes petits le devienne. C'est finalement assez amusant. C'est amusant, que Collins m'ait dit ça :
▬ J'm'inquiète pas, t'es trop têtu pour clamser comme ça...

Je garde la tête appuyée contre la vitre, franchement j'espère. Une bonne nuit, un tour au dispensaire et une bonne nuit de sommeil et on n'en parlera plus. J'inspire lourdement par le nez, essayant de suivre des conseils de respiration qu'on m'a prodigué à un moment donné, même si je ne sais pas si ça peut changer quoique ce soit dans la situation présente. Elle me dit qu'elle fait vite, je la remercie pas mais le cœur y est. Je hoche de la tête et me courbe légèrement vers l'avant. Le trajet me semble désormais court, très court. Quand la portière s'ouvre, je suis Collins jusqu'à l'entrée du dispensaire. Je connais ces couloirs, c'est là que nous allons quand il y a un problème du genre « grosse tuile », de celles qui ne passent pas avec une compresse d'eau froide ou une sieste. Avant qu'elle ne s'en aille, j'attrape l'épaule de ma coéquipière puis détends mes muscles pour attraper mon arme et la lui tendre, silencieusement, juste en appuyant ma demande silencieuse d'un regard qu'elle comprendra. Les yeux dans les yeux. Le médecin arrive, demande ce qui m'arrive, avec une sorte de légereté qui ne me convient pas. Finalement, j'aurais dû garder mon flingue.

On me parle de ballonnet, d'angioplastie et de l'option se secours qui consiste à me filer des fluidifiants pour essayer de faire passer ce qu'ils pensent être un infarctus du myocarde. Je profite d'être toujours conscient – et têtu apparemment – pour refuser l'angioplastie qui nécessite que je reste à l'hôpital et d'être allongé 24h. Comment je pourrais expliquer ça à Nonna, à Nino ou à la Lieutenant ? Je choisis l'option médicamenteuse et me fais sérieusement engueuler par le médecin, mais par ici, tout le monde est un peu pareil. Chacun veut rentrer chez soi.

Et j'ai envie de rentrer chez moi. J'accepte quand même de me déshabiller le temps de plusieurs examens auxquels je ne me soustrais naturellement pas. Pressé, prudent, mais pas complètement stupide quand même. Je réponds en bougonnant aux questions concernant mon hygiène de vie, ma famille... Je dis qu'ils sont tous en bonne santé et que ceux qui sont morts le sont pas de problèmes cardiaques en tout cas. Passé l'electrocardiagramme, il me demande de rester allongé un petit moment :
▬ Le thrombolytique fait son effet, essayez de rester tranquille quelques heures, ajoute-t-il en me tapotant la jambe. Et si la douleur est insupportable, je peux vous faire administrer une dose de morphine.

Je force grossièrement un sourire et décline d'un « Je devrais survivre à ça ». À peine s'est-il éloigné du box que je me laisse retomber complètement sur le lit où on m'a collé et pousse un profond soupir. J'ai encore l'impression qu'on a foutu le feu à ma cage thoracique et mon bras, qu'on saute à pieds joints sur ma poitrine mais au moins, j'ai la satisfaction d'être vivant. Et conscient.

* * *

Le médecin quitte les urgences et retrouve le visage connu de la jeune femme qui a conduit le policier – il le sait pour l'avoir entendu lui dire cinq fois – au dispensaire. Il croise les bras et soupire en la rejoignant. Après avoir lancé une oeillade au-dessus de son épaule, il annonce :
▬ Votre collègue a fait un infarctus du myocarde. Le positif : il a été pris rapidement. On lui a donné ce qu'il faut pour fluidifier le sang, et que son cœur soit bien irrigué, pour qu'il n'y ait pas de nouveau caillot. Il est désagréable, donc il va mieux maintenant qu'en arrivant. Il soupire et pivote légèrement pour désigner le rideau d'un geste du menton. Il a déjà signé la décharge pour partir, donc je le garde une heure et il rentre chez lui. Pas d'antécédents dans la famille, pas d'alcool, pas de cigarette, pas de stress... il a une hygiène de vie parfaite ce monsieur..... Bref silence. Je ne suis pas cardiologue, il faudra qu'il aille en voir un. On lui enverra la facture. Il s'écarte, laissant implicitement Dylan le rejoindre et s'en va s'occuper de ses patients.

* * *
▬ Collins... souffle-je quand elle apparaît. Putain, c'est maintenant le moment où je me sens con. Je fronce les sourcils et ne prends pas tout de suite la peine de me redresser. Je te revaudrai ça... mais faut que tu me donnes ta parole... je fais un large geste du bras, la laissant combler les trous : Personne, personne, okay ? Est-ce que je dois lui demander de me ramener ? Je me sens pas capable d'aller me promener jusqu'à l'appartement. Et j'ai pas envie de lui dire « oh tu sais, je me sens pas capable de me rendre jusqu'à mon appartement. » Normalement, Nonna est en train d'user ses doigts pour finir le plaid qu'elle veut donner à Mrs Tully pour le concours de broderie et Nino... j'en sais rien, il est encore sorti sans dire où il va. Et je peux pas rester là parce que je dois le voir demain normalement.

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Sam 10 Sep - 17:38
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▬ Comment il va ? Je m'empresse de demander au toubib qui vient finalement vers moi en soupirant.

J'approche, en fourrant mes mains dans mes poches arrières, essayant au passage de jeter un coup d'œil par-dessus son épaule alors qu'il m'annonce après un soupire :

▬ Votre collègue a fait un infarctus du myocarde. Merde alors. Je sens comme une espèce de sensation de froid qui me bouffe jusqu'aux os, laissant échapper un juron qui échappe peut-être au toubib. Le positif : il a été pris rapidement. On lui a donné ce qu'il faut pour fluidifier le sang, et que son cœur soit bien irrigué, pour qu'il n'y ait pas de nouveau caillot. Il est désagréable, donc il va mieux maintenant qu'en arrivant. Malgré une certaine inquiétude, j'esquisse un léger ricanement : désagréable, hein. Le doc a bien cerné l'animal... Il soupire de nouveau et pivote légèrement pour me désigner le rideau d'un geste du menton. Il a déjà signé la décharge pour partir, donc je le garde une heure et il rentre chez lui. J'acquiesce en silence, le laissant poursuivre, jetant un nouveau coup d'œil impatient vers le rideau. Pas d'antécédents dans la famille, pas d'alcool, pas de cigarette, pas de stress... il a une hygiène de vie parfaite ce monsieur..... Son silence est éloquent et en dit long, surtout quand il me voit légèrement grimacer. Pas de clopes, il a du culot... Je ne suis pas cardiologue, il faudra qu'il aille en voir un. On lui enverra la facture.

▬ Ok... Merci, Docteur. Je le remercie tandis qu'il s'écarte pour me laisser rejoindre mon coéquipier qui vient de réchapper à je ne sais quel sort. J'essaye de pas penser au cas où on se serait trouvé trop loin d'un service d'urgences ou, s'il avait été seul, pour une raison ou une autre.

▬ Toc toc toc... dis-je, après avoir soufflé un bon coup, en écartant légèrement le rideau pour y passer une partie de mon visage. J'espère que t'es présentable...

J'esquisse un sourire en entrant, tirant le rideau derrière moi pour nous offrir une intimité de paille. Mon regard glisse un peu sur ce qui nous entoure : j'ai jamais aimé les hôpitaux, ni cette ambiance, là. Je sais pas trop pourquoi, je ne pourrais pas trop l'expliquer. P't'être un genre de trauma post-natal qu'on explique pas, mais qui laisse son empreinte sur nous le reste de notre vie, qui sait.

▬ Collins... marmonne-t-il depuis son lit sans se relever et peut-être pour casser ce malaise qui s'installe, je me sens de glisser une petite blague...

▬ J'crois que j'ai gagné un statut d'Ange Gardien, mais, ok, j'te passe cette familiarité... J'esquisse un sourire en me pinçant les lèvres et m'approche, posant une fesse sur le rebord du lit, lui demandant plus sérieusement : Comment tu te sens... ?

▬ Je te revaudrai ça... dit-il, sans prendre le temps de répondre tout de suite à ma question. J'esquisse à peine l'ombre d'un sourire, me disant que c'est sans doute trop tôt pour plaisanter à propos des dix dollars et de la gâterie... J'acquiesce simplement parce que... c'est normal en fait, j'attendais rien en retour... J'allais pas le laisser crever... ...mais faut que tu me donnes ta parole...

Et voilà, nous y voilà... Je fronce légèrement les sourcils même si je sais bien ce qu'il veut dire par là. J'dois rester discrète à ce propos. Je le dévisage alors qu'il en rajoute une couche :

▬ Personne, personne, okay ?

En même temps, j'côtoie pas grand monde, j'vois pas à qui je pourrais en parler si ce n'est à la hiérarchie ou aux collègues. Et j'ai pas envie de lui faire un coup pareil.

▬ T'inquiète pas. J'en parlerai pas... dis-je en le dévisageant tout de même. Tant que tu fais ce qu'il faut pour pas que ça arrive de nouveau...

Je cherche son regard : c'est pas que j'ai envie de lui apprendre la vie ou mettre des conditions à mon silence. Simplement, j'dois être sûre de pouvoir me reposer sur lui, quand on intervient tous les deux, et ça, j'espère qu'il en a conscience. J'peux le couvrir, là... Mais imaginons que ça recommence, et que ça nous coûte... je ne sais pas moi, la vie d'un agent ? Notre suspect a essayé de s'enfuir, mais dans un autre scénario, qui sait ce qu'il aurait fait de l'arme tombée aux pieds de Mannoia...

Je cherche son regard et je l'appuis un peu plus en pinçant les lèvres. J'ai besoin d'être sûre de pouvoir compter sur lui. Et j'ai pas envie de me retrouver de nouveau dans cette situation stressante de me battre contre un truc invisible. A encaisser sa peur sans céder à la mienne.

▬ Le toubib dit qu'il faut que tu consultes un cardiologue. j'annonce simplement, comme pour appuyer ce que je viens de lui dire juste avant. Je jette un coup d'œil à ma montre. On attend encore 50 min et après je te raccompagne chez toi... Vu que t'as signé la décharge.

Je croise les bras et me redresse, m'éloignant du lit sur lequel je m'étais assise. Je fais un petit tour d'horizon tout en reprenant, avec l'ombre d'un sourire aux lèvres :

▬ Alors comme ça, pas de clopes et pas de stress, hein ?

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Dim 11 Sep - 3:15


Au « toc toc toc », j'accueille ma coéquipière d'un simple geste du bras, comme si elle s’apprêtait à passer le pas de la porte. Je ne suis pas franchement d'humeur à avoir une longue conversation au sujet de ce qu'il vient de se passer mais j'imagine que je lui dois quand même quelques explications... Et puis, je me dois quand même de la remercier pour son intervention. Je ne suis pas malade, j'en reviens toujours pas de ce qu'il vient de se passer. Comment on a pu passer d'une planque tranquille qui devait être accompagnée d'un morceau de rôti à une sortie au dispensaire avec moi qui fait bip par ci et bip par là ? Le médecin ne m'apprécie pas, et c'est pas ce que je lui demande, donc on s'en branle un peu, n'est-ce pas ? J'ai la chance d'avoir gardé mon froc mais je crois que ma chemise se trouve pas loin avec ma veste. Sur le dos d'une chaise, ah oui, celle-là.

▬ J'espère que t'es présentable... dit-elle et j'esquisse un sourire avant de ricaner derrière ma main. Ouais, bien entendu. Je suis plus proche de la sortie que de l'entrée. Je ne me redresse pas tout de suite, préférant réunir encore un peu mes forces. J'ai mal à la jambe, et ce cahier rouge se promène dans un coin de ma tête quand même... Collins tire le rideau derrière elle, je la regarde faire silencieusement. Je la vois qui observe brièvement ce qui nous entoure et finalement, mon regard accompagne le sien, comme s'il m'était donné de finalement suivre le fil de ses pensées. Elle a probablement envie d'être ailleurs qu'ici, je peux bien comprendre ça. Finalement, elle décide d'adopter un ton plus léger, allant jusqu'à se qualifier d'ange gardien.

Je lève les yeux au ciel puis hausse finalement des épaules quand elle me demande de mes nouvelles, je préfère me concentrer sur l'essentiel. D'abord, personne ne doit savoir ce qu'il vient de se passer. C'est la priorité numéro un. Ensuite, une chose à la fois... je la remercie à ma façon avant d'en venir à la chose la plus importante. Personne, personne.

Elle donne son accord... puis pose sa putain de condition. Mon visage se crispe immédiatement. Elle est marrante elle, faire ce qu'il faut ? Qu'est-ce que je suis sensé faire, et comment je pouvais prévoir qu'une merde pareille allait me tomber sur la gueule ? C'est arrivé, ça reviendra pas demain. Je suis jeune, j'ai sans doute moins bouffé de fast-food dégueule dans toute ma vie que Collins la semaine dernière, et je ne fume que des petits bouts de cigarette. L'heure n'est pas au pacemaker quand même. Je lui souffle que ça risque pas de se reproduire, passant sous silence les détails inutiles.

Et en même temps, je peux comprendre qu'elle s'inquiète aussi. J'ai fait tomber mon flingue, je ne savais plus marcher, plus respirer... Je ne sais pas ce que j'aurais fait si la situation inverse s'était produite, ça aurait été problématique... Elle cherche mon regard, j'écarquille les yeux, l'air de lui demander : quoi, quoi ? Qu'est-ce que je dois dire de plus ? Je n'ai pas besoin qu'on me fasse chier, qu'on m'explique comment je dois gérer ma vie. C'est moi le chef, je suis celui qui prend les meilleures décisions, celui qui surveille les heures d'entrées, de sorties, les notes, les fréquentations, les bobos. J'ai pas besoin qu'on me chaperonne.

▬ Le toubib dit qu'il faut que tu consultes un cardiologue.

Je lui lance un regard de défi, une pointe de colère qui commence à faire surface. Elle regarde sa montre et je la vois essayer de bien faire mais ma position est claire. Je me redresse finalement et désigne la chaise d'un simple geste du doigt en lançant un « chemise ». Je m'assieds sur le bord du lit.
▬ Qu'il aille se faire foutre, on attend rien du tout. Je rentre chez moi. Elle se lève, fait un bref tour du box avant de mettre le doigt sur la jolie petite histoire que j'ai racontée au médecin juste parce qu'il n'avait pas besoin de connaître les détails de ma vie.
▬ Alors comme ça, pas de clopes et pas de stress, hein ?
▬ Je suis un homme très détendu, lui dis-je en prenant la chemise et de l'enfiler en grimaçant. Je pose la main sur l'épaule de Collins et lui demande – à ma manière – de se charger de prendre ma veste et de faire gaffe à mon portefeuille qui se trouve à l'intérieur. Tu vas me ramener chez moi, maintenant. J'en ai marre de ce putain d'interrogatoire, on va quand... même pas me casser les couilles pendant cinquante minutes. Je décroche la perfusion de la perche métallique sur laquelle elle pendait. Allons-y, veux-tu. Je vais te donner l'adresse...

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MessageRe: [ENQUÊTE #3] La planque écrit Dim 11 Sep - 17:11
La planque
Mannoia & Collins


On aurait pu croire que de frôler la mort l'aurait rendu un peu plus aimable, mais non... Chassez le naturel, il revient au galop. Je fronce les sourcils à mon tour et croise les bras. Quoi ? Je ne suis pas l'ennemi, Mannoia, détend-toi. Alors oui, je peux comprendre qu'il soit contrarié, que c'était pas dans ses plans et -ô comble du ridicule...- qu'il se soit senti ....émasculé ou une connerie dans le genre devant sa coéquipière qui, non content d'être une femme, et aussi une gamine, selon lui. Mais merde ! Je ne suis pas revenue pour lui faire la leçon ou je ne sais quoi. D'ailleurs, y'a rien qui m'obligeait à revenir, j'aurais simplement pu le larguer là, et j'aurais fait ma part. J'aurais très bien pu appeler les secours, et suivre le protocole  en incluant la hiérarchie, mais non, j'ai pris en considération son p'tit égo masculin toxique de merde, là.

Je prends sur moi, j'laisse couler et évoque simplement le rendez-vous avec le cardiologue ce qui ne fait que balancer de l'huile sur le feu, je crois bien. Il me fusille presque du regard et je plisse les paupières, commençant déjà à ouvrir ma gueule pour lui voler dans les plumes mais, non, encore une fois, je ravale mon fiel parce que j'me dis que c'est pas le moment que Monsieur pique sa petite crise. Je m'humecte les lèvres et préfère éluder, jetant un coup d'œil à ma montre et fais même l'effort d'être sympa en lui proposant de le raccompagner. Il se redresse et pointe du doigt la chaise derrière moi, que je découvre en suivant son geste du regard.

▬ Chemise. Qu'il aille se faire foutre, on attend rien du tout. Je rentre chez moi.

Je suis sidérée. Vraiment. Je lui glisse un regard mauvais face à son ingratitude. Je sais que ça change pas de sa manière de parler de tous les jours, mais je pensais qu'après s'être retrouvé à prier dans un ascenseur, il se serait montré un peu moins rude avec moi. Il s'assied sur le bord du lit et je pousse un soupire en levant les yeux au ciel.

▬ Tu sais quoi, oublie le coup de "j'te revaudrai ça, Collins." Parle-moi juste bien, ça ira très bien... dis-je en m'approchant de la chaise avant de lui lancer sa chemise sans autre forme de procès.

Je demande pas qu'il me sorte les grandes formules de politesse, mais j'apprécierais qu'il arrête de me parler comme un chien.

▬ Alors comme ça, pas de clopes et pas de stress, hein ?

▬ Je suis un homme très détendu répond-il alors que je lève les yeux au ciel.

▬ Oh oui, un modèle de zenitude...

Je l'observe galérer à passer sa chemise en grimaçant. J'amorce un pas vers lui, sans trop savoir pourquoi je tiens à l'aider alors que cette petit rappel à l'ordre de l'univers tombe à pic... Mais il pose sa main sur mon épaule en me demandant encore une fois sans y mettre vraiment les formes, sa veste et d'être vigilante avec le contenu de sa poche. Je soupire, maugréant avec ironie, en allant prendre sa veste :

▬ Je sais que j'abuse mais, tu peux prendre ma veste Collins ? Ouiii, bien entendu, Mannoia ! Merci, Collins, t'es vraiment la meilleure partenaire que j'ai jamais eu. Ooooh arrête ton char, Mannoia, tu vas me faire rougir...

Je plie la veste sur mon avant-bras et lui décoche un regard en coin et un sourire pincé. J'ai pas envie de m'agacer. Cette soirée a été longue et bizarre. Et éprouvante, même, mais j'imagine que ça ne l'était pas autant que de faire un infarctus... Je l'écoute grommeler et me dire de le ramener chez lui sans attendre les cinquante minutes d'observation. Peu importe, j'vais pas me battre avec lui. Il décroche sa perfusion et je le regarde faire sans m'y opposer.

▬ Allons-y, veux-tu. Je vais te donner l'adresse...

Je hoche simplement le menton. Je passe la tête par le rideau pour vérifier que les toubibs soient tous plus ou moins occupés avant d'ouvrir la voie jusqu'à la voiture.
Alors que je démarre, laissant le silence s'installer un peu, je cherche une clope à tâtons puis me ravise.

▬ Tu sais qu'ils font pas ça pour te faire chier. je lâche simplement, les yeux rivés sur la route. J'hausse les épaules. Les toubibs. Ils font juste leur boulot. Ils enquêtent, à leur façon. Je me fais la réflexion que dans un sens, on a de la chance : les morts ne peuvent pas mentir. C'est sans doute plus difficile de bosser avec les vivants... Je glisse un coup d'œil à Mannoia. Et moi, j'te faisais pas la morale. Ni... du chantage.

Je le laisse me guider jusqu'à chez lui, réalisant qu'il vit sur Overtown, également, dans un coin où je ne fous pas souvent les pieds. Quand on arrive, je gare la voiture  et coupe le contact, gardant les mains sur le volant un instant.

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