À mon admirateur...

«Vivre, ce n’est pas d’attendre les orages qui passent mais apprendre à danser sous la pluie.»

Les jours au Diner se ressemblent tous. À vrai dire, tout mon quotidien est un piètre mensonge narcotique. Les seuls moments intéressants qui parviennent à égayer ma routine monotone et ennuyeuse, sont ceux que je passe au Raven. C’est ironique quand on y pense. Et puis il y a Oswald dont le regard de Corbeau ne me quitte jamais. Même quand il ne se montre pas, je sais qu’il est là, tapis dans l’ombre à observer mes moindre faits et gestes. C’est agaçant, ce regard aussi glacial que sévère, aussi impérieux qu’autoritaire, aussi mystérieux qu’extraordinaire, aussi terrifiant qu’attirant.

Je ne l’aime pas. Il m’insupporte. Et, je déteste cette sensation inexplicable qu’il éveille lorsque ses prunelles rencontrent les miennes, l’intensité de son regard lorsqu’il me dévisage en silence et ses pensées qui l’accompagnent que jamais je ne décèle. Il se méfie de moi. Il n’est pas stupide. Il sait que mes motivations sont ailleurs. Il l’a compris dès que j’ai mis un pied au Raven. Je dois redoubler de prudence.

C’est très étrange. Je sais ce qu’il est, ce qu’il représente, et pourtant, il n’y a qu’en sa compagnie que j’arrive à être moi, la Jill camouflée, étouffée sous l’identité puérile d’une petite serveuse du petit rad du quartier le plus craignos de la ville. Je ne comprends pas. Face à lui, je tiens mon rôle, mais sans l’ombre d’un mensonge. C’est assez difficile à expliquer. Je dois avouer que moi-même, je m’y perds et je n’aime pas ça. C’est sans doute pour cette raison que je le déteste encore plus.

Je pousse la porte du Diner, l’esprit un peu trop préoccupé par ce qui ne devrait pas. Je n’ai pas le temps d’atterrir que Caleb déboule pour m’aboyer dessus : Ah, c'est pas trop tôt !

Heuuu… Mes yeux s’écarquillent telles deux grosses billes turquoise. Mais pourquoi est-ce que tes petits copains t'envoient ça ici, ils ont pas ton adresse au moins ?

Attends…quoi ? je fronce les sourcils et mes lèvres se fondent dans une grimace.

Parce que ça prend de la place et en plus, je savais même pas si je devais les accepter ou pas moi ! mon regard redouble de stupeur en découvrant le bouquet de roses dans une casserole.

Il y a une carte et je sais plus où je l'ai mise, parce que vos petits cadeaux là, je peux comprendre, et puis les clients ils fantasment sur les serveuses mais moi j'ai les mains dans la flotte, mes lèvres se délient pour le couper, mais quand Caleb part dans ses jérémiades c’est presque impossible de l’arrêter. Aucun mot ne parvient à trouver le chemin de mes lèvres.

je peux pas signer les reçus, parce que ce putain de livreur, il voulait absolument une signature ! Ses roses de merde là, avec ses épines de merde, regarde l'état de mes mains là un peu ! je l’écoute s’exciter. Je le regarde se scandaliser, les yeux encore plus éberlués lorsqu’il me fout ses mains éraflées devant la tronche.

Alors oui l'amour c'est beau, mais quand même, ils exagèrent ! Attends, je vais essayer de trouver la carte... et s’empresse de filer à la cuisine. Je reste là, interdite, stupéfaite avant de lâcher un bonjour à toi aussi Caleb, sarcastique.

Pendant qu’il cherche la carte, je me rapproche du bouquet. Le bout de mes doigts glisse sous le sépale d’une rose tandis que mon douce vient caresser une pétale rouge avant de la porter à mon visage pour en apprécier l’odeur exquise. Qui a pu me les envoyer ?

Elle est signée ? demandai-je en haussant légèrement la voix pour qu'il m'entende.

À mon admirateur...

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Bla bla bla de bonjour... C'est pas des bonjour que j'ai besoin moi, c'est... J'en sais trop rien, mais pas un bonjour là comme ça…

Les sourcils haussés, je me dis qu’il a un sacré culot pour critiquer mon accueil quand on voit celui auquel j’ai le droit en arrivant.

Et toi qui m’aboies dessus comme un pittbull on en parle ? répliquai-je en croisant les bras. Il revient dans la salle, visiblement très concentré. Je l’observe chercher un peu partout en fronçant les sourcils. Finalement c’est autour de la caisse qu’il parvient à dénicher la carte. Il me jette une œillade avec ce regard fier et victorieux. Ça va ! remets-toi, t’as pas trouvé le trésor de l’Atlantide non plus. Je ne relève pas, parce que sinon, je vais finir par l’envoyer bouler. Il me tend alors la carte, mais ne me la remet pas directement en main. Non. Il commence alors à lire ce qu’il y est écrit.

Ma petite chérie... Nan je rigole, ça commence pas comme ça ! Mes sourcils se réhaussent de plus bel . Des fois, j’ai vraiment l’impression que Caleb aimerait qu’on soit un peu plus…quelqu’un devrait lui dire de changer de méthode car se plaindre à tout bout de champs n’a rien de séduisant. On dirait un grand-père aigri dans un corps d’ados ! Il devrait définitivement se trouver une nana, ça le détendrait un peu !

Chère Jill, il n'y a rien pour vous dans cette ville. Rentrez à la maison, ou vous dormirez avec,Carter et Alonso. C'est qui, eux ? Tes mecs ? les traits de mon visage se crispent, mon cœur s’arrête et mon corps se fige. Un frisson atroce me parcoure l’échine et hérisse les poils de ma peau. Mes lèvres se délient laissant passer mon souffle qui se saccade et s’intensifie à mesure que les secondes s’écoulent. Caleb ricane comme un abruti avant de lâcher la carte et de s'éloigner en chantonnant l’air guilleret. Une sensation effroyable me transperce. Je la sens foisonner dans chaque partie de mon corps pétrifié. Je n’arrive pas à bouger, le bout de mes doigts se raidit et devient soudain très douloureux. Je suis prise de vertiges et j’ai du mal à respirer. Mon cœur, au bord de l’implosion assène ma cage thoracique. Ses battements s’intensifient et retentissent jusque dans ma tête et mes extrémités. Je plaque une main sur ma poitrine tandis que ma vue s’obscurcit. Je perds un instant l’équilibre, vacillant doucement sur le côté, avant de me rattraper sur une table avec mon autre main. Je tente de reprendre mon souffle mais l’angoisse ne cesse de grimper. Il est là. Il sait…

Cinq minutes passent et un regain de colère me donne la force de me ressaisir pour aller prendre le bouquet et le jeter violemment dans la poubelle. Quant à la carte, je la déchire en plusieurs morceaux avant de les jeter également. Les paumes plaquées contre le comptoir, mon regard haineux et dédaigneux s'assombrit et je scrute l’extérieur à l'affût du moindre mouvement. Viens espèce d’enfoiré. Je t’attends.

À mon admirateur...

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Un pitbull ? Mais non mais... ma réflexion semble l’avoir scié, si bien qu’il achève sa phrase en excuse. Bien. Au moins, il a compris. Caleb n’est pas un mauvais garçon, mais il faut juste le remettre de temps en temps à sa place quand il s’enflamme. C’est une grande gueule mais au fond, c’est un gros nounours.

Finalement, il retrouve cette fameuse carte jumelée au bouquet qu’il avait mis de côté. Je me demande pourquoi, en théorie, elle doit se trouver dans le bouquet. À mon avis, il a fourré son nez dans ce qui ne le regarde pas. Je lui aurais bien fait la remarqué, mais lorsque mes yeux découvrent les quelques lignes qui y sont rédigées, un frisson désagréable me parcourt l’échine. Je me décompose. Littéralement, comme aspirée au fond d’un trou noir, mes jambes flageolent, s’alourdissent et perds légèrement l’équilibre. Cette angoisse qui soudain me gagne, m’octroie cette désagréable sensation que mon corps lentement me lâcher. Et puis, quand la colère finit par me gagner, je déchire la carte et jette le bouquet à la poubelle puis toise l’extérieur avec dédain. Ce fils de pute est ici. Il sait. Il m’observe. Mais, depuis combien de temps ? Est-ce que…putain…est ce que je l’aurais croisé ? Est-il venu ici ? L’aurais-je servi comme un client lambda ? Des millions de questions fusent dans ma tête, et plus elles défilent, plus ce sentiment d’insécurité s’enracine en moi. Il faut que je contacte Fangs et au plus vite !

Tout à coup, je sens une main délicate se poser sur mon dos, mais qui me fait légèrement tressaillir. Je tourne instinctivement la tête et remarque Caleb qui se tient tout près : Je suis désolé je pensais pas que... que ça te ferait ça... Tu veux que je t'amène un verre d'eau ?

Nan t’inquiète, je me redresse sensiblement puis déglutis, tout baigne, je force à sourire feignant un air plus assuré, non, je te remercie, ça ira, dis-je reconnaissante, puis, je me frotte nerveusement la nuque, allez ! on se met au boulot sinon, on risque de ne pas être prêt pour le service. Je pars à la caisse enfiler mon tablier mais en effectuant le nœud au creux de mes reins, je finis par lui demander : Euh Caleb...quelqu’un est venu déposer le bouquet ou il était déjà là à ton arrivée ?

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On ne va pas se leurrer…il n’est pas assez stupide pour les livrer lui-même. Mais, je ne perds rien à poser la question au petit nouveau. Il me désigne la porte d’entrée : Tu vois, dès que quelqu'un te voit avant les heures d'ouverture, tu te fais alpaguer ! Je pensais que c'était un client alors je lui ai dit de dégager avant que je m'énerve, bon je sais qu'il faut pas dire ça mais je me disais qu'il savait très bien puis j'ai vu la camionnette derrière lui. Hum. Une camionnette, d’une petite société de transport indépendante selon lui. J’humecte mes lèvres: Je vois. Et, tu te souviens de ce qui était écrit sur le véhicule ? De quelle couleur il était ?

C'est le livreur qu'est venu les déposer, un gars gentil qui s'est excusé, vu qu'on lui a dit de se pointer à cette heure-là, je plisse les yeux, dubitative. quelle heure était-il ? Et puis je percute et fronce les sourcils. On ? il t’a donné d’autres précisions ? Je penche le visage sur le côté et dévisage Caleb pendant qu’il m’explique ce dont il a été témoin. Et puis, il se dirige de nouveau vers l’évier pour se laver encore les mains. Je le regarde faire, sceptique : Caleb…pourquoi tu… j’hésite un instant mais la curiosité a raison de moi, pourquoi tu te laves encore les mains ?

C'était un vieux... genre 50-60 ans. Il ricane et ajoute : Un vieux pour les jeunes, comme dirait mon père ! je hausse les yeux au ciel. Il ne peut pas s’empêcher de vouloir amuser la galerie. Je soupire avec une pointe d’exaspération. Il faut dire…qu’avec l’Empoisonneur à mes trousses, je n’ai pas la patience de supporter ses petites blagues débiles : Okay. Un détail particulier qui t’aurais marqué par hasard ?

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Le long soupire de Caleb tentant de se remémorer certains éléments dont j’ai besoin m’offre deux option : celle où ce qui lui sert de cerveau s’avère être une mémoire de poisson rouge ou bien…il est en train de me baratiner. Ses réponses sont floues. Une camionnette blanche du nom de Fleur machin. On va aller loin comme ça ! Dubitative, je le dévisage: Avant l'ouverture, je t'ai dit ! Il est venu me faire chier alors que j'étais tout seul comme un abruti pour tout préparer avant que vous arriviez avec les filles, j'ai même pas eu le temps de prendre une clope avant l'ouverture avec ses conneries ! Je fronce les sourcils puis croise les bras sur la défensive.

Tout préparer ? ton rôle est principalement de t’occuper de la plonge et de la vaisselle. Le reste ne te concerne pas. répondis-je froidement en arquant un sourcil. Depuis quand Marsha lui octroie des responsabilités ? Mon regard se pose alors sur ses mains. Depuis quand une société livre des bouquets de roses sans protection pour les mains ? à moins qu’elles aient été directement cueillies sur le rosier ! Caleb me ment, c’est indéniable. Et si ? Si c’était lui ?

Lorsque je lui demande l’intérêt de se relaver les mains en si peu de temps. Une question d’hygiène ? Il se fout de moi !

Avec le vieux livreur ? Nan rien, désolé... Il était plutôt sympa, ça se voyait que ça le faisait chier de venir si tôt... Est-ce que c'est grave ? Pourquoi tu me demandes tout ça ? Ton ex te veut du mal ? À vrai dire, je n’écoute pas un traitre mot qui sort ensuite de sa bouche. Mon regard se noircit de haine et je fonds rapidement sur lui, le choppe par le col et le plaque violemment contre le mur en faisant pression sur sa gorge avec mon avant-bras.

Tu me prends pour une idiote ? Tes tâches se résument à faire de la vaisselle. Alors maintenant tu vas me dire qu’est-ce que tu foutais ici matin ? je lui bloque la respiration pour qu’il sache exactement à qui il a affaire en pressant davantage sa gorge puis le relâche pour le laisser répondre et l’enchaîne de nouveau.

C’est toi qui a cueilli ces roses ? Avoue-le ! sifflai-je méchamment en pressant de nouveau sa gorge tout en ajoutant. C’est toi l’Empoisonneur pas vrai ? ou c'est lui qui t'as donné cette putain de carte !! t'as joué les garçon de courses pour lui, c 'est ça ?!

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Ezekiel disait vrai. La gentillesse ne paie pas. Notre petit plongeur n’a visiblement plus de problème de mémoire quand on le secoue un peu. Je déteste qu’on se paie ma tête. J’ai assez perdu de temps. Je me fous qu’il me prenne pour une psychopathe, et je le malmènerais jusqu’à ce qu’il me dise tout ce qu’il sait :  Je... je viens plus tôt pour laver la cuisine et faire des heures supp, jte jure ! J'ai juste besoin d'argent, je connais personne de ton passé moi, jte jure ! Jte jure Zoey ! Nouvelle pression et mon ton monte d’un cran.

Qui t’as mis en tête que c’était une personne de mon passé ? Mon cerveau réfléchit trop vite. L’état de ses mains m’amène à penser qu’il a cueilli lui-même ces fleurs et qu’il s’est improvisé livreur. Mais il nie mes arguments en secouant la tête, complètement apeuré comme un petit agneau égaré, prêt à se faire dévorer par le grand méchant loup : Non non, je te jure ! Je te promets ! J'ai rien fait ! Y'a encore... son index tendu vers la poubelle tremble, y'a encore le plastique des fleurs dans la poubelle, je les ai juste mises dans l'eau et j'ai regardé la carte, c'est vrai ! Je ne presse plus mon avant-bras, mais je le maintiens bien fermement de manière à ce qu’il ne puisse pas s’échapper. Je tourne légèrement la tête en direction de la poubelle lorsqu’il me la désigne de son index. Mes yeux assassins en revient à notre plongeur :Qui t’as permis de la lire ? sifflai-je en pressant de nouveau.

Jte demande pardon, j'aurais pas dû regarder... J'ai rien fait, je te jure ! Je savais pas pour ton ex j’esquisse un sourire las. jsuis désolé... je le fusille à nouveau du regard quand tout à coup, comme une petit ampoule s’allumant au-dessus de sa tête, il s’exclame : Il avait une casquette ! Une casquette des Bears de Chicago, le livreur ! Jte promets ! Je fronce les sourcils. Ils les auraient livrées lui-même ? Les Bears de Chicago ? un fan ou un natif de là-bas ? Hum…

Tiens donc ! tu n’as plus de problème de mémoire tout à coup ! je marque une pause pour lui libérer la gorge. Toutefois, je l’empoigne de nouveau par le col et l’amène violemment jusqu’à moi, Ecoute-moi bien. Caleb. T’as plutôt intérêt à me dire tout ce que tu sais à son sujet sinon je te promets que je te casse la gueule !!! Couleur de yeux ? une barbe ? Moustache ? couleur de peau ? Taille ? Corpulence. Je veux tout savoir sur ce que tu as vu, car malheureusement pour toi, c’est toi qui a échangé avec lui. Alors t’as plutôt intérêt à te souvenir !

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T'as dit que c'était ton ex ! pardon ? mon sang ne fait qu’un tour et cette fois, la colère en moi s’embrase, j’écrase plus violemment son cou en lui bloquant la respiration en répliquant sèchement et durement: ]espèce de sale menteur !

Tout s’embrouille dans ma tête, j’ai cette vilaine impression qu’il se moque de moi mais qu’il me dit à la fois la vérité. Je jette une brève œillade à la poubelle lorsqu’il confesse avoir jeté l’emballage du bouquet à la poubelle. Non mais sérieusement ! de quoi je me mêle ? Vaine tentative de m’éloigner en pressant sur mes épaules, mais malheureusement pour lui, je ne suis pas une petite chose fragile. J’ai plus de force et de poigne que lui. Bizarrement, après l’avoir un peu malmené, sa langue semble tout à coup se délier. Le livreur portait visiblement une casquette des Bears de Chicago, ce qui m’amène à m’interroger sur deux choses : soit c’est un fan de l’équipe ou alors il est natif de là-bas. Mais, si je ne m’abuse, l’Empoisonneur a frappé pour la première fois à Chicago. Ce n’est donc pas un hasard. Il est originaire de là-bas !

Je lui libère alors la gorge, afin de lui faire reprendre son souffle, mais je ne compte pas en rester là. Je l’empoigne vigoureusement par le col et le menace de lui casser la gueule s’il ne consent pas à me donner tous les détails de son entrevue avec le livreur. Je n’ai plus la patience de jouer la tendre et insignifiante petite serveuse du Diner. Il semblerait que ma méthode, certes, moins conventionnelle porte ses fruits : Non non rien de tout ça... c'était un type normal. Sa casquette avait l'air trop petite, elle était carrément enfoncée sur sa tête, on a parlé football vite fait. Il était sympa, un peu désolé d'être là avant l'ouverture... un mec normal quoi... Je l’écoute avec une extrême attention, pesant et analysant chacune de ses explications. Alors comme ça, l’Empoisonneur aime le foot. C’est un détail à ne pas négliger surtout s’il se font dans la masse tel un monsieur Tout le Monde. En plus d’aimer le football, c’est un fan de Chicago, sa ville natale. Voilà qui est intéressant !

Caleb, gagné par la panique se met à crier tandis que mon regard se durcit et mes sourcils se froncent sous le ton qu’il emploie et qui ne me plait pas : Mais MERDE ! J'ai pas baisé avec, moi, comment jdois savoir c'est quoi son putain de groupe sanguin ? C'était un livreur quoi ! Il a posé le bouquet, j'ai signé une feuille et il est parti !

Alors que je m’apprête à lui rabattre à nouveau le caquet d’une nouvelle menace, voilà que des larmes rougeoyantes s’écoulent soudain de ses yeux, me laissant sans voix, les yeux écarquillés. Instinctivement, mes mains le libèrent, instinctivement, il se frotte les yeux salissant ses mains de son sang : Je saigne ? Putain Zoey, je saigne des yeux ! Je saigne des yeux

Les yeux écarquillés, je reste littéralement figée face à ce spectacle sanglant qui tout à coup, m’horrifie et me glace le sang. Un frisson me parcoure l’échine tandis que je souffle :Caleb… se pourrait-il que ? non...pas ça...Il…il l’a empoisonné. Oh mon dieu… soufflai-je impuissante.

Mon regard balaie la cuisine, à la recherche d’un chiffon. Je me précipite pour en chopper un sur une pile qu’il avait soigneusement plié avant mon arrivée, toutefois, avant de revenir, je cours illico presto jusqu’à la porte d’entrée du Diner que je verrouille en retournant le panneau ouvert et reviens très vite au jeune plongeur. Je récupère de vieux gants de plonge et les enfile : Tiens, mets ça. je dépose délicatement le chiffon sur ses yeux sanglants. S’il est empoisonné, vieux vaut éviter le contact avec son sang : Putain… murmurai-je en attrapant le téléphone sur le comptoir de la cuisine pour composer le numéro des secours.

Tu n’aurais jamais dû toucher ce bouquet, dis-je avec un peu plus de douceur mais tout en gardant une certaine fermeté. Ma main a couper qu’elle est couverte d’Anthrax ! Les secours répondent et je leur explique rapidement la situation.