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 Dans la maison de Dieu [Gabriel] 

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Oswald Novák
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MessageDans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Jeu 26 Mai - 23:28


Dans la maison de Dieu
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Assis à mon bureau, au-dessus du Raven qui n'est pas encore ouvert, je laisse mes doigts gantés de cuir pianoter sur le pommeau de ma canne. Je songe à la mission que j'ai confié à mon contact, celui que l'on appelle entre nous le Barista, à cause de ses origines italiennes et du lieu habituel qu'il a choisi pour récupérer le téléphone dédié à nos échanges. Un coup d'œil à ma montre : ce qui devait être fait doit l'être, maintenant. Il n'y a qu'un moyen de s'en assurer. Je prends l'un de mes téléphones et utilise le stylet pour ne pas avoir à ôter mes gants pour écrire mon message. Je fronce les sourcils : pourquoi vouloir communiquer par messages quand on pourrait tout simplement s'appeler...

Avez-vous ce que je vous ai demandé ?

La réponse ne tarde pas à arriver dans une brève sonnerie. Je fronce les sourcils en la lisant :

Ouai bien sur, vous vener le chercher ?

Les erreurs de frappe sont possibles, et généralement, les correcteurs automatiques font de leur mieux pour rattraper ce genre d'étourderies. Mais notre Barista réussit l'exceptionnel exploit de passer outre un correcteur. Ou bien peut-être utilise-t-il un de ces téléphones prépayés aux touches physiques d'antan... Venir chercher les clés ? Je suis quelque peu occupé, et puis, ce n'est pas à moi de parcourir la ville pour récupérer ce que lui devait me rapporter.

J'ai bien peur d'être quelque peu occupé. Amenez-les moi.
sa le plais pas trop
me
on se donne RDV ?

Ma langue vient claquer d'agacement sur mon palais : un effort. Je ne demande pas d'écrire en alexandrin, ni même en langage soutenu. Mais faites au moins l'effort d'être lisible et compréhensible. Quand je songe que mon anglais est parfait alors que je suis tchèque, cela m'alarme sur le niveau scolaire de ce pays.

Bien. Vous comme moi avons tout intérêt à ne pas être vus ensemble. Un lieu discret et neutre serait idéal.
j'ai un casié à la gare pour sa. Sauf si c encore trop loin pour sa magesté?

Je fronce à nouveau les sourcils : la gare ? Je peux concevoir la praticité d'un tel casier, mais on ne me prendra pas dans un tel lieu, en raison du niveau de sécurité, de sa haute fréquentation, des probables caméras de surveillance et surtout, n'oublions pas l'odeur nauséabonde de l'urine des SDF.

Il serait idiot pour moi de me rendre dans un lieu où chaque issue pourrait être sous surveillance video. Entre autre. L’église épiscopale de Sainte Agnès, 3rd avenue, à Overtown.

Je ne demande pas, je ne propose pas. Ma phrase est affirmative et je me cale un peu contre le dossier de mon fauteuil, m'attendant à un nouveau refus. Je reçois d'abord une série de petits points qui me contrarie : premièrement parce que les points vont par trois, et non par cinq, secondement parce que je sens déjà que son prochain message risque de me contrarier à son tour.

.....
ça me plais pas trop mais ok. 15H

Je soupire en me réinstallant contre mon dossier. J'ai bien l'impression que rien ne lui plaît, à cet homme-là, mais je peux comprendre qu'il ait des intérêts à protéger, au même titre que moi. Un service contre un service, c'est ainsi que mon réseau fonctionne la majorité du temps. Il impose son heure. C'est de bonne guerre. Je valide à mon tour par un

Très bien. J'y serai.


Il serait parfaitement imprudent et idiot de se rendre seul à ce rendez-vous. Je ne le suis jamais vraiment. Aujourd'hui, c'est Hans qui fait office de chauffeur mais également qui assure ma sécurité. Hans Lagerlöf, un grand gaillard aux origines suédoise écrase sa cigarette avant de monter au volant de la voiture. Il sait très bien ce qu'il adviendrait de ses dents s'il osait fumer dans l'habitacle de la voiture. Encore plus en ma présence. L'odeur de la cigarette m'indispose, et, slitování, elle s'incruste dans les textiles et les plastiques sans jamais vouloir disparaître.
Hans s'installe au volant, et, trop grand, se voit contraint de reculer largement le siège pour être à l'aise. Il me cherche dans le rétroviseur intérieur et après un échange de regard, nous partons.

▬ Attends-moi dehors, dis-je, en lui tendant un petit boitier en plastique. Si jamais les choses venaient à tourner au vinaigre, je te le ferai savoir.

Sous-entendu que si mon rendez-vous avec le Barista se trouvait finalement être un guet-apens, alors je le signalerais à Hans via le bipeur que je viens de lui donner, tout ça grâce à une pression discrète... J'entre dans l'église épiscopale de Sainte Agnès, et m'arrête au seuil. Depuis quand remonte ma dernière visite dans une église ? Probablement un événement comme le mariage d'un membre de ma famille, le baptême d'un cousin, d'une cousine... Suis-je croyant ? Je ne sais pas. Pratiquant, encore moins. Pourtant, je fais machinalement le signe de croix et avance jusque dans le transept de l'église, m'installant à un banc.
Et j'attends. J'ai bien balayé l'église du regard, pour vérifier si nous sommes susceptibles d'avoir de la compagnie...

Du coin de l'œil, je surveille l'entrée de l'église pour guetter l'arrivée de celui que j'attends.

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MessageRe: Dans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Lun 6 Juin - 2:18



Faire ce qu'il faut. Je glisse une cigarette entre mes lèvres pendant que Nonna est en train de préparer un café. Je m'aperçois qu'elle traîne un peu la patte ces jours-ci mais je ne lui fais pas remarquer, elle me répondra simplement qu'elle a mal à la hanche et je ne peux rien y faire. Je regarde la presse en attendant le café qui se fait un peu désirer et pour cause, Nonna le garde précieusement contre elle, le regard posé sur moi. J'hésite une seconde puis lève les yeux vers elle et lui aboie dessus un « quoi ? » pas très agréable. Elle s'assied près de moi et pose la main sur mon avant-bras, comme prévoyant qu'il faudra me retenir.
▬ Tu n'as pas été voir ta maman cette semaine, dit-elle comme sincèrement navrée par cette découverte.

Je soupire, lève un regard de jugement dans sa direction. Si, bien sûr que j'y suis allée mais comme d'habitude, ces dernières semaines, la rencontre n'a rien eu d'intéressante. D'abord, elle m'a appelée Franco la plupart du temps. Ensuite, elle m'a engueulée pendant la quasi-totalité de ma visite avant de se calmer enfin et que je puisse profiter de quelques dizaines de minutes tranquille avec elle. Elle ne se sentait pas bien, ça se voyait.
▬ J'y suis allé, elle a dormi presque tout le temps.

Mes doigts se nouent autour de la tasse et je lui intime juste de céder par un « lâche » qu'elle accepte dans un soupir contrarié. Et à peine a-t-elle perdu la bataille qu'elle sort sa dernière arme, marmonnant que je devrais aller demander pardon sur la tombe de mon papa pour être « comme ça » avec sa Nonna. Je lève les yeux au ciel, m'arrache à l'appartement à peine l'infirmière du matin est-elle arrivée. D'abord contrarié par le comportement de Nonna, je dois aussi supporter les caprices d'une crapules qui me fait chier sur une putain de paire de clefs. Je les fourre au fond de ma poche, le mouchoir de papier autour pour ne pas y coller mes empreintes. Il s'agit d'un jeu de plusieurs clefs : manifestement une de voiture – bien qu'elle ne soit pas électronique – deux pour des serrures de porte : une petite et une grosse – peut-être le couloir et l'appartement, j'en sais foutre rien – et deux petites clefs comme de bureau ou de cadenas. Avec tout cela, un joyeux porte-clefs qui annonce « FUCKME IMFAMOUS » avec son lot d'étoiles et de fond pailleté violet. Qui porte ça, franchement ?

Sa Majesté me donne rendez-vous dans une Église. Les rencontres étant généralement dangereuses, je prends soin de regarder derrière moi si je ne suis pas suivi. Même si je ne vois pas qui aurait intérêt à me suivre, en fait. J'entre après m'être défait de ma casquette et de ma cigarette sur laquelle j'ai tiré à peine trois fois. Je râpe l'extrémité au sol et cale le reste au-dessus de mon oreille. À l'intérieur, il n'y a qu'une vieille femme près de l'autel et un homme assis en retrait à ma gauche. Je vais m'asseoir à un rang derrière lui, sensiblement en décalage. Le numéro du portable étant 55-0126, je m'installe, passe la main sur le banc devant moi, tape une fois, puis deux fois et attends quelques instants. Qu'au moins je ne donne pas les clefs au premier troufion venu...

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MessageRe: Dans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Sam 11 Juin - 15:32
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Prendre des précautions est toujours quelque chose de nécessaire, surtout dans ce milieu. Ce que je connais de la vie, alors que je n'ai pas encore franchi le seuil de mes trente ans, c'est qu'il faut toujours prendre ses précautions avant de s'engager, avoir un coup d'avance ou bien à défaut, quelques garanties. Les dés de la vie se sont malencontreusement retournés contre mon défunt père, qui, non contents de lui faucher la vie, se sont permis d'empiéter sur la mienne. La vie est ainsi faite : les dommages collatéraux sont souvent inévitables mais bien que regrettables, on peut à mon sens, soit fuir son passé soit tout en apprendre.

Là où je pense prudence, mes collaborateurs susurrent paranoïa. Peut-être ont-ils raison, dans un sens. Mais à choisir, j'aime bien mieux être celui qui se méfie de tout que celui qui se fait tromper et abuser par trop de confiance. Hans, lui-même, à qui je confie ma sécurité n'est finalement qu'une marionnette de plus. Je n'ai que faire de son allégeance. L'argent est souvent le nerf de la guerre, mais pas seulement. J'applique simplement un principe des plus classiques : l'offre et la demande. Je peux m'assurer du bon vouloir de M. Lagerlöf, là, dehors, parce que je connais ses besoins, parce que je peux y répondre mais aussi parce que lui-même sait ce qu'il adviendrait s'il rompait notre contrat... Et je ne pense pas qu'il voit d'un mauvais œil cet accord. Je n'agite aucun appât ni ne lève aucune cravache pour l'y contraindre. Il sait, simplement, qu'un accord passé avec moi est aussi inviolable qu'un marché avec Hadès. Dans les deux sens.

Ma parole est d'or là où mes agissements se voilent de noirceur.

Et comme convenu, ma protection s'étendrait à sa famille et le paiement des soins de son enfant seraient maintenus, même si Hans perdait tragiquement la vie.

Et c'est tout ce qui compte, pour lui. Quel intérêt aurait-il à me trahir ?
Aucun.

Oswald Novák est une figure publique qui s'est faite une place dans le monde des finances. Je suis devenu un investisseur très influent et bien que mon nom soit suffisamment évocateur pour certains, mon visage n'est pas vraiment encore bien connu du public. Je m'arrange toujours pour gérer mes affaires à distance et refuse de répondre à la presse. Ce qui fait que pour une partie de la ville, je suis un nom sans visage. Et pour d'autres, je suis tout l'inverse.

Je prends place dans l'un des bras du transept, observant du coin de l'œil la vieille femme qui se tient proche de l'autel comme si cette dernière avait plus de chance d'obtenir la sympathie de Dieu par sa proximité. Des pas résonnent, franchissant le pas de la porte. En alerte, je les écoute venir, sans me retourner, jetant simplement un coup d'œil à ma montre à gousset -que j'estime plus raffinée et confortable qu'un bracelet à mon poignet.
Ce doit être lui.

Je sens la présence, derrière, mais reste immobile, et ne me retourne pas, mes deux mains posées sur le pommeau de ma canne. Je fronce légèrement les sourcils quand je l'entends toquer sur le banc. Il n'était aucunement question de code. Mais je ne peux pas vraiment lui en vouloir de prendre quelques précautions. Un coup. Deux coups. Et puis plus rien. Je réfléchis un instant à ce que le Barista pourrait bien attendre de moi, pour ce code. Mes calculs sont rapides : ce n'est pas du morse, il est évident qu'il n'attend pas une suite logique de trois coups. Ne reste qu'une possibilité : le numéro de téléphone. Sans me retourner, je dis assez fort pour qu'il soit le seul à m'entendre :

▬ Six. Aviez-vous quelques doutes sur ma ponctualité ou bien songiez-vous peut-être que je pouvais être cette vielle dame ? dis-je, en levant les yeux au ciel sans qu'il puisse vraiment le voir. Que voulez-vous, en échange ?

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MessageRe: Dans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Dim 12 Juin - 1:49



▬ Six. Aviez-vous quelques doutes sur ma ponctualité ou bien songiez-vous peut-être que je pouvais être cette vielle dame ? Que voulez-vous, en échange ?

J'esquisse un sourire en tournant la tête sur le côté. Les lumières étant ce qu'elles sont dans cette Église, je ne peux pas en distinguer tous les détails. Une simple silhouette assise à ma gauche qui fait de l'humour mais peu importe, je veux simplement être sûr d'avoir affaire à la bonne personne. La voix pourrait être une preuve suffisante, mais qu'est-ce qu'une voix ? Je fais un signe de croix en regardant en direction de l'autel. J'en ai fréquenté souvent, des églises et ça me fait chier qu'il ait décidé qu'on devait se rencontrer ici. J'étais jeune quand j'ai mesuré le poids de mon grand-père sur mon épaule, ce poids dont je n'ai jamais vraiment su me défaire. Je me redresse et joins les mains devant moi quelques secondes... pour finalement me mettre à genoux sur le bois du banc. Je prends une longue inspiration.

▬ Qu'est-ce que j'en sais, de ta ponctualité ? dis-je soudain en glissant un nouveau coup d'oeil vers l'homme sur ma gauche. Sa Majesté, son nom est décidément trop bien trouvé pour que je m'en déleste maintenant ! Mais après tout... je m'en fous de cet homme-là, je m'en fous de tous les autres. Je ne suis pas leur employé, pas leur homme de main, pas leur ami, pas leur complice et pas celui qui va leur courir après. Pas aujourd'hui du moins. Je me redresse sensiblement et me rapproche de l'homme à ma gauche, sans me montrer menaçant pour autant. S'il est intelligent – il a l'air intelligent – il saura que je ne lui veux aucun mal.

Je passe la main contre ma nuque et lance un petit coup d'oeil vers la fameuse petite vieille qui vit sa vie sans vraiment s'occuper de nous. C'est comme ça maintenant, les gens comme Sa Majesté et moi ne respectons plus rien, et les autres ne s'en offusquent plus. Je fronce doucement les sourcils, essaie d'apercevoir ce qu'il tient entre les mains, souhaitant que ce ne soit pas une arme. Il est vrai que si le partenariat conclu – et qui m'aide à faire respecter l'ordre – devait être brisé, il serait beaucoup plus simple que je meure.

▬ Peut-être que la vieille dame irait plus vite que toi, dis-je en désignant la canne qu'il tient précieusement d'un simple geste du menton. Plus vite que vous, votre précieuse Majesté. Il est l'heure de donner l'objet, il est l'heure de terminer la transaction. Je sors les clefs dans leur mouchoir et je les pose délicatement pour éviter que le bruit ne dérange la petite vieille, ou ne me fasse remarquer. Je retire délicatement un livret de messe posé sur le dos du banc devant moi et fais glisser le jeu de clefs sur ma gauche.

Je m'éclaircie la voix et cale mes doigts au niveau de mes poches. Je baisse le regard sur le livret que je ramène maintenant au niveau de mes mains.
▬ Vous savez où me virer ce que vous me devez. Récupérez ce qui vous intéresse, et partez avant moi. J'imagine que vous n'avez pas envie de prier ?

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MessageRe: Dans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Mer 22 Juin - 16:45
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▬ Qu'est-ce que j'en sais, de ta ponctualité ?

Depuis mon assise, je ne peux pas distinguer les traits de ce cher Barista, et pourtant, je suis tout à fait certain de pouvoir en brosser un portrait assez conforme, et ce depuis notre premier échange. Grossier, bourru. J'imagine une poigne de fer dans un gantelet de métal tout aussi inflexible. Une odeur nauséabonde de tabac froid semble émaner à la fois de son souffle et des vêtements qu'il porte tandis qu'il se rapproche sensiblement. Les sourcils froncés, mes doigts gantés toujours sur le pommeau de ma canne, je reste pourtant immobile, jetant un coup d'œil sans tourner la tête.

Il serait bien idiot de sa part de tenter quelque chose ici. Non pas que j'accorde un crédit particulier au regard divin, ni même au potentiel témoignage de cette personne âgée, là-bas. S'en prendre à moi alors qu'il n'a pas reçu sa contrepartie, voilà qui serait fâcheux... Et je crois pouvoir avancer sans me tromper que Barista, malgré son emploi dans la police, ne peut pas vraiment se reposer sur son petit salaire... Et si l'envie lui prenait de s'en prendre à moi, infirme ou non, je ne serais probablement pas de taille.

C'est pourquoi M. Lagerlöf patiente docilement dehors.

▬ Peut-être que la vieille dame irait plus vite que toi. Plus vite que vous, votre précieuse Majesté.  

Un rictus étire faiblement le coin de mes lèvres sans savoir s'il tient plus de l'amusement ou de mon irritabilité. Mes doigts se crispent sur le pommeau de ma canne, arrachant un grincement plaintif au cuir de mes gants.

Rien ne sert de courir ; il faut partir à point. dis-je, de mon accent britannique qui ne pourrait jamais trahir mes origines slaves. Je ne m'attends pas à ce qu'il sache d'où provient cette sagesse ni même qu'il en saisisse le sens, c'est probablement pourquoi je reprends, en laissant mon regard fixé sur les vitraux qui ornent le chœur, ...et savoir s'entourer de personnes compétentes.

Courir. Quelle idée saugrenue. Après quoi pourrais-je bien courir ? A mon sens, j'aime mieux être dans la position de celui que l'on fuit et que l'on craint. Quand bien même on tenterait de m'échapper, la vengeance est boiteuse : elle vient à pas lents, mais elle vient. Vous seriez probablement surpris, Barista, du poids de ma patience et de ma détermination face à votre précipitation et votre force brute. Probablement, un jour prochain, cette évidence vous apparaitra d'elle-même.

Le cliquetis spécifique d'un trousseau de clés attire mon attention. Le moment de la transaction approche. L'objet de mon mandat est glissé dans un mouchoir que j'imagine censé préserver notre Barista d'un fâcheux désagrément. Dans un bruit feutré, le jeu de clés glisse à ma portée tandis que l'homme derrière moi s'éclaircie la voix sans quitter son banc.

▬ Vous savez où me virer ce que vous me devez. Récupérez ce qui vous intéresse, et partez avant moi. J'imagine que vous n'avez pas envie de prier ?

▬ Si c'est une de vos plaisanteries, elle ne m'amuse guère. dis-je, en claquant ma langue à mon palais, passablement irrité de découvrir un porte-clés aussi ridicule que vulgaire. Quel genre de thérapeute pourrait assumer un tel porte-clés ? Méfiant, je me tourne légèrement sur ma droite pour chercher le regard du Barista et, par la même occasion, en découvrir le visage. Les sourcils froncés, les traits crispés et le regard circonspect, j'interroge des yeux l'homme proche de moi en repoussant le ridicule morceaux de plastique violet et pailleté. Êtes-vous certain qu'il s'agit bien là de ce que je vous ai demandé ?

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MessageRe: Dans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Ven 24 Juin - 18:56


▬ Rien ne sert de courir, je lance une oeillade dans sa direction. Ouais, rien ne sert de courir mais quand c'est nécessaire, j'imagine que ça reste utile de savoir faire trente mètres à la course quand même. Enfin, moi-même je ne suis pas un grand coureur, j'ai horreur de ça. Je me rends régulièrement au stand de tir, je m'entraîne un peu à la self défense et au corps à corps mais courir c'est vraiment une sorte de dégoût de l'extrême pour moi. Vraiment. Pour quoi ? il faut partir à point. Je lève à nouveau les yeux au ciel. C'est quoi ce proverbe à la con ? On ne va pas se lancer dans des petites politesses ici, maintenant, avec autant d'hypocrisie ? ...et savoir s'entourer de personnes compétentes.
▬ Ouais, j'ai bien pigé, dis-je simplement en ramenant mon regard droit devant moi. On a bien compris que tu ne cours pas mais que tu fais courir les autres à ta place. Pour ma part, je ne cherche pas de problème à mon très cher interlocuteur ni à ses hommes, à ses supérieurs, à sa femme ou à son chien.

Finalement, je lui remets ce qu'il attendait et conviens des modalités de règlement qu'il connaît. Je mettrai une partie sur un compte qui n'est pas à mon nom, c'est ma petite assurance vie dirons-nous... Je pince les lèvres, n'aimant pas trop aborder les détails avec lui, avec eux, mais c'est comme ça que ça marche. Je joins les mains devant moi et pousse un léger soupir, un peu impatient face à l'entretien qui s'éternise à mon sens. Je passe la langue contre ma lèvre inférieure et me dis que ça y est, on va repartir chacun de notre côté jusqu'au prochain rendez-vous...

▬ Si c'est une de vos plaisanteries, elle ne m'amuse guère.

J'écarquille soudain les yeux, sérieusement surpris par ses propos. Alors « l'une de mes plaisanteries » ? Depuis quand ai-je habitué qui que ce soit à être le joyeux luron du coin ? Depuis quand est-ce que je suis celui qui fait des plaisanteries, au juste ? Je le fixe assez incrédule, sentant que cette méprise pourrait me coûter cher si elle n'est pas dissipée vite fait. Parce qu'on plaisante vite fait, on échange deux trois mots cordiaux mais je ne perds pas de vue qu'ils ont les moyens que je n'ai pas et qu'il serait peut-être aisé pour l'homme à ma gauche de me coller ou me faire coller une balle, et à la petite vieille aussi, par dessus le marché ! Êtes-vous certain qu'il s'agit bien là de ce que je vous ai demandé ?

▬ Je vous assure que oui. J'ai vu moi-même mon gars le prendre à Arodaky. Mon regard suit celui du commanditaire sur l'objet : J'ai rien ajouté, j'ai rien retiré, je vous l'assure ! Je me racle la gorge, diminue d'un ton et conclus à l'intention de l'homme qu'on n'est pas là pour jouer aux cons, lui et moi, depuis le temps... J'aurai mon argent ?

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MessageRe: Dans la maison de Dieu [Gabriel] écrit Mer 29 Juin - 23:51
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▬ Êtes-vous certain qu'il s'agit bien là de ce que je vous ai demandé ? dis-je en repoussant le trousseau pour que mon interlocuteur puisse lui-même juger de ce qui me fait douter.

Suis-je contrarié ? Oui, je déteste clairement perdre mon temps. Et si ce trousseau n'est pas celui que j'attendais, mon propre commanditaire risque de se trouver contrarié. Un incident fâcheux. Et je n'aime pas les incidents fâcheux. Barista semble surpris, cherchant du regard pourquoi je doute de sa bonne foi.

▬ Je vous assure que oui. J'ai vu moi-même mon gars le prendre à Arodaky. J'ai rien ajouté, j'ai rien retiré, je vous l'assure !

Mon regard perçant le dévisage d'un air circonspect, comme s'il m'était possible de lire à travers la chair. Arodaky serait donc simplement un homme coupable de mauvais goût et probablement de vices des plus habituels... Il est somme toute plutôt curieux de porter ce genre de choses, surtout dans le cadre de son travail. Le raclement de gorge du Barista me ramène au terrestre, tandis qu'il baisse d'un ton, craignant probablement que cet incident soit tout aussi fâcheux pour lui.

▬ J'aurai mon argent ?  

Je le considère un instant, mes sourcils froncés, mes lèvres pincées dans cette expression perpétuellement contrariée qui ne me quitte jamais. Je respecte toujours ma part du marché, tant que la réciproque est vraie.

▬ Nous verrons.

Je laisse échapper un soupire : il est un autre dicton qui dit que si l'on veut que les choses soient bien faites, il faut les faire soi-même. Et c'est justement ce que je compte faire en me rendant en personne au cabinet de ce M. Arodaky. Avant de fournir la copie du trousseau à son commanditaire, je préfère m'assurer qu'il n'y aura pas de ...déconvenues.

Ma main gantée de noir attire de nouveau l'objet, puis je le glisse dans la poche de ma veste avant de joindre de nouveau mes mains sur le pommeau de ma canne.

▬ Vous recevrez le paiement. Je saurai vous retrouver s'il y avait un quelconque problème. dis-je, en guise d'avertissement se donnant l'air d'une menace. Mais je doute que ce sera nécessaire.

Après un dernier regard pour les vitraux qui ornent le chœur, je fais un simple signe de croix, mon esprit se laissant brièvement gangréner par des souvenirs, par la pensée, pour ma mère, qui s'invite. Il doute que je puisse prier, et pour être honnête je ne le fais plus vraiment. Et pourtant, je prends ces quelques secondes pour adresser une prière silencieuse pour le dernier membre de ma famille qui ne vit plus qu'en surface, perdue pour toujours dans un brouillard spirituel...

Je me lève, referme le bouton de ma veste, réajuste mon chapeau sur ma tête en soufflant au Barista :

▬ Au plaisir.

Puis, m'aidant de ma canne, je quitte l'église sans un regard derrière moi...


FIN DU RP


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