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Anastasia & Alexander

«5 Novembre 2022»

Je tourne en rond depuis des heures dans ce putain d'appart à me demander pourquoi elle ne répondait pas à mes textos. On discutait tranquillement quand soudain, Silence Radio. Et puis, l'hôpital à appelé, pour me dire qu'elle a été agressée. Dame Culpabilité a alors pointé le bout de son nez et a foutu le bordel dans ma tête. Putain, j'étais enfin prêt. Je sentais que c'était le bon moment. J'pouvais plus continuer cette mascarade. Tout est différent depuis cette nuit là. Quand j'pense à lui je...RAAAAA ! J'me surprends à mater des gens que j'devrais pas. Putain mais c'est pas moi ! Si ? J'sais plus. j'suis perdu. Mais, j'sais que cette relation, Ana, c'est pas fait pour moi. Ça fait des mois que j'me fais des nœuds au cerveau, savoir comment j'peux lui annoncer ça ! Et quand j'trouve enfin le courage de porter mes couilles, j'me prends un mur en pleine gueule.

J'peux pas ! Non. J'peux pas faire ça ! Rompre alors qu'un psychopathe l'a agressée. Quel genre de connard je serais si je la laissais tomber dans un moment pareil ? Alors, pour la énième fois, je prends sur moi et j'laisse ça pour plus tard. Même si c'est plus comme avant, même si j'l'aime autrement, elle reste Ana. Ma Ana. Mon amie. J'ai toujours beaucoup d'affection pour elle.

Je coupe le moteur et sors rapidement de la bagnole que j'ai garée au parking de l'hosto. J'ai un putain de nœud à l'estomac. J'sais pas dans quel état j'vais la récupérer, et cette pensée me fait flipper. J'me grouille de regagner l'accueil et de demander le numéro de sa chambre. D'un pas hâtif, je la rejoins. Elle est là, allongée, dans ce lit d'hôpital, endormie, les stigmates de son agression bien visibles. Je serre les dents à la pensée de ce qu'il a pu lui faire et me rapproche sans la quitter des yeux. Je viens doucement m'assoir à son chevet, sur le matelas de son lit puis glisse une main tendre sur sa joue que mon pouce chérit d'une caresse.

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Novembre 2022

- Une éternité, c’est ce que tu as eu l’impression de subir durant ces cinq jours où tu étais entre les mains de ce taré dont tu ignores encore les intentions. Tu sais juste qu’il a tenté de te maintenir tantôt sous drogue, tantôt sans alors que tu étais littéralement à cran mais surtout tu n’as pas pu fermer l’oeil une seule fois. Lorsqu’il t’a relâché, tu as trouvé refuge à l’hôpital de la ville car tu étais complètement désorientée et surtout sans aucun moyen de joindre qui que ce soit. Ils ont préféré te garder en observation pour les prochaines heures étant donné l’état dans lequel tu étais et ils en ont profité pour te faire quelques examens.

Jusqu’à ce que la prise de sang révèle une nouvelle à laquelle tu n’étais pas prête. Enceinte de trois mois alors que ton corps ne t'avait envoyé aucun signal d’alerte étant donné que tu avais encore tes règles et que tu n’as eu aucun vomissement ni quoi que ce soit dans le genre. Il faut dire que ce dernier est pas mal déréglé à cause des quantités de drogue que tu lui apportes. Tu as cru devenir folle lorsque tu as appris cette nouvelle, le pire c’est que tu n’avais même plus la possibilité d’avorter car le délai légal était dépassé. Qu’est-ce que tu allais faire? Il est évident que tu es incapable de t’occuper d’un enfant, tu ne sais déjà pas prendre soin de toi alors d’un autre ce serait encore pire. Tu as tenté de supplier les médecins mais rien à faire, ils ne pouvaient rien faire pour toi. Tu as tenté de te faire du mal volontairement dans l’espoir de le faire partir mais tu t’es rapidement fait maîtrisé par le personnel soignant, ton état actuel ne t’aidant absolument pas.

Tu as eu le droit à une bonne dose de tranquillisant et c’est pour cette raison que tu as réussi à trouver le sommeil lorsque Alex entre dans la pièce. Tu reprends des forces suite à ce calvaire mais tu sors aussitôt de ta rêverie lorsque tu sens une main contre ta joue. Tu sursautes en venant prendre vivement cette dernière pour l’éloigner de toi mais lorsque tu te redresses, tu constates que c’est ton petit-ami. - “C’est toi…” - Tu desserres doucement l’emprise de son poignet pour ne pas lui faire de mal alors que tu observes les environs. Tu espérais que ce ne soit qu’un mauvais rêve mais malheureusement tu constates que ce n’est que la réalité. - “Je…” - Tu ne parviens même pas à trouver les mots et lorsque tu croises son regard, tu ne peut contenir tes larmes que tu contiens depuis des heures. Tu viens presque t'effondrer sur lui. -

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Anastasia & Alexander

«5 Novembre 2022»

C’est toi… que sa voix cassée peine à exprimer. Shhhh et mes doigts qui ne cessent de chérir sa main de ma douceur.

Mon regard glisse sur elle remarquant un certain nombre de stigmates. J’serais pas expliquer ce que je ressens à l’heure actuelle. Ma poitrine me fait mal, j’ai la désagréable sensation qu’on me serre violemment la gorge, je déglutis péniblement. J’ai l’impression de sentir des larmes monter, mais elle ne se déversent pas et se contente de faire briller tristement mes prunelles. Putain Ana…j’me sens mal, assailli soudain de culpabilité. J’pensais qu’à la quitter alors qu’elle…elle…souffrait quelque part. Et puis, la colère s’amène et bouillonne à l’intérieur. Qui ? Qui a osé lui faire ça ? je trouverai ce fils de pute et je le buterai de mes propres mains.

Je sens l’étreinte de nos mains se desserrer, tandis qu’elle découvre lentement où elle est. je… mais elle n’achève pas sa phrase qu’elle s’effondre dans mes bras, littéralement. Mes bras la couvrent, l’enlacent et la chérissent de ma présence. Je la serre tout contre moi. Je suis là… susurrai-je au creux de son oreille tandis qu’elle évacue les maux. Je la laisse pleurer, sans jamais la lâcher, plongeant mon visage au creux de son cou.

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Novembre 2022

- Tu es soulagée qu’il soit là, même si tu avais prétendu que tu n’avais personne auprès des infirmières. En même temps, tu n’avais aucun moyen de contacter qui que ce soit étant donné que tu n’avais plus ton téléphone. Tu ne parviens même pas à te souvenir d’une adresse alors comment est-ce que tu pourrais garder un numéro de téléphone en tête? Quoi qu’il en soit, ils ont tout de même réussi à avoir le contact de l’un de tes proches par le biais des réseaux sociaux grâce à une gentille aide soignante qui fait plus que son travail. Le plus important c’est que tu ne sois plus seule désormais mais cela signifie qu’il va aussi falloir que tu lui annonces cette nouvelle qui te bouleverse tant, pas celle pour laquelle tu es ici à la base. Tu tentes de te reprendre mais c’est plus facile à dire qu’à faire, les larmes qui dévalent encore de tes yeux, tu te redresses doucement pour lui faire face. - “Merci…” - Tu te décales doucement pour lui faire de la place auprès de toi. - “Je… j’ai.. il faut que je te dise quelque chose.” - Tu ne parviens pas à trouver les mots. Il faut dire que tu ne parviens même pas à le réaliser toi même donc comment tu serais capable d’en parler à voix haute? - “Avec les prises de sang, ils ont découvert que j’étais enceinte.” - Tu as la voix tremblante. Le dire te paraît soudainement plus concret, même si tu ne veux pas encore y croire. Tu ne sais plus exactement ce que les médecins ont pu te dire, tu étais déjà dans un état second dans les secondes qui ont suivi l’annonce mais dans tes souvenirs tu n’as même pas de recours possible. Tu as clairement l’impression que le sort s’acharne sur toi, même si tu es aussi responsable de cette situation, il n’est pas rare que tu oubliais de prendre ta pilule à cause de ton mode de vie bancal. -

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«5 Novembre 2022»

Je suis là. Je la couvre de mes bras pour lui offrir le réconfort qu’il se doit. Je serre vigoureusement la mâchoire et prends sur moi, lorsque mon regard bifurque un instant sur les cicatrices parsemant ses bras. Quel monstre peut faire ça ? J’vais retrouver cet enculé et j’vais le buter. M’en bats les couilles de finir entre quatre murs.

La voilà qui se redresse, sans pour autant retenir ses larmes qui déferlent sur ses joues rougies par la peine. Elle me remercie. Pour ? tu plaisantes j’espère ? ma main se glissant sur son visage, le bout de mes doigts s’engouffrant à l’arrière de sa chevelure. j’serai toujours là pour toi Ana. Je la fixe avec insistance. Toujours.

Elle se décale pour m’inviter à m’assoir à ses côtés. Je m’exécute pendant la prendre à nouveau dans mes bras, mais il semblerait qu’elle ait quelque chose à m’annoncer. Mon expression devient soudain grave et je fronce les sourcils, la laissant poursuivre, une certaine appréhension incontrôlée me parcourant l’échine. Avec les prises de sang, ils ont découvert que j’étais enceinte.

Douche froide. Coup de massue. Ma tête est tout à coup très lourde. Seul cet étrange bruit sourd et incessant resonne dans ma tête tandis que le reste des sons me paraissent si lointains. J’ai l’impression que mon esprit a, l’espace de quelque seconde, déserté mon crâne. Il me faut un certain temps pour réaliser ce qu’elle vient de balancer. Enceinte ? Je la fixe comme un con, interdit, incrédule et désemparé par cette nouvelle, si bien que mon premier réflexe est de dire : Attends. Quoi ?! la bouche entrouverte pour continuer, mais je dois m’y reprendre à deux fois. Ils…ils sont sûrs ? que je demande, les sourcils froncés, connaissant malheureusement déjà la réponse. Enceinte. Enceinte…ENCEINTE ! De moi ? DE MOI ! BOOOOOOOOOOORDEEEELLLLLLL ! Putain… que je murmure, impuissant.

J’avoue que d’un coup, j’me sens pas très bien. Je passe ma main dans mes cheveux. Je reprends mon souffle pour m’exprimer mais aucun son ne parvient à franchir mes lèvres. Et puis, je remarque qu’elle est encore plus désemparée que moi. Je prends une profonde inspiration puis lâche un profond soupire en fermant brièvement mes yeux. Ma main vient couvrir le dos de sa main et l’enserre pour lui montrer que je suis là. Un rictus en coin nerveux étire le creux de mes lèvres. J’essaie de faire bonne figure, mais au fond, je sens que je me liquéfie. Mes jambes en tremblent. Mon estomac et ma gorge se noue, et mon palpitant bat à en rompre ma cage thoracique. Enceinte. Ça veut dire que…je…j’vais avoir…un bébé ? ON va…un bébé ? P-U-T-A-I-N D-E M-E-R-D-E !

Je… je déglutis, ne pouvant me résoudre à poursuivre. En vérité, je ne sais pas quoi dire, ni comment réagir. Si je m’écoutais, je me tirerais aussi loin qu'il est possible d'aller, mais, j'suis pas un connard. J'peux pas me permettre de laisser Ana traverser ça toute seule. Mais une question me taraude, et j’sais pas trop comment l’aborder avec elle sans risquer de la froisser.

J’humecte mes lèvres : Ana...c'est... je soupire et finalement je me tais pour la prendre à nouveau dans mes bras. J'sais pas quoi dire, alors je ne dis rien. Les actes sont parfois plus parlant que les mots...

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Novembre 2022

- Il fallait que tu craches le morceau d’une manière ou d’une autre. Tu n’allais pas pouvoir le cacher indéfiniment et tu ignores quand est-ce que ce sera visible. Jusqu’à maintenant, tu n’avais pourtant eu aucun signaux qui aurait pu te faire comprendre ce qui allait arriver. Tu ne peux pas dire que tu as un mode de vie parfait, c’est sans doute pour toutes ces raisons que tu te retrouves dans cette situation à l’heure actuelle. Peut-être même que sans ce séjour obligatoire à l’hôpital, tu ne l’aurais pas su avant encore un long moment voir juste avant l’accouchement. Tu crois toujours que ce sont des cas isolés, que ca n’arrive qu’aux autres mais tu as été une malchanceuse de ce lot. Et maintenant, qu’est-ce qu’il va arriver? Tu as même la crainte qu’il ne décide de fuir, il est évident que vous n’êtes pas prêt à avoir un enfant.

Tu observes son visage afin de scruter la moindre réaction qui ne se fait pas attendre. Il y a d’abord le choc de l’annonce, comme s’il avait mal entendu ce que tu venais de dire. Tu étais pareil il y a encore quelques heures avant de vriller complètement, obligeant les infirmières à administrer des tranquillisants. Tu hoches doucement la tête à sa question, bien que tu aurais aimé dire le contraire mais ce n’est pas le cas. Tu aurais pu avoir un doute s’il s’agissait d’un test de grossesse mais pas d'une prise de sang. Tu lui laisses le temps de digérer la nouvelle, tentant d’essuyer tes larmes d’un revers de main - “Je suis désolé…” - Tu te sens la seule responsable de ce qui arrive. Bien sûr qu’il faut être deux pour concevoir un enfant mais tu étais censée prendre la pilule. Le fait est que tu n’as jamais été régulière à ce sujet, ce qui n’est absolument pas étonnant.

Tu crois comprendre qu’il ne veut pas de cet enfant, au moins vous êtes d’accord sur ce point. Du moins, c’est ce que tu penses à l’heure actuelle en remarquant qu’il tremble. Lorsque tu te cales contre son torse, tu peux également sentir son coeur qui bat comme un fou furieux à l’intérieur de sa poitrine. Tu fermes les yeux à ton tour, prenant le temps de faire le point sur la situation mais tout est si flou dans ta tête. Ce dont tu es certaine c’est que tu n’envisages pas un avenir avec un bébé dans les bras, ni maintenant ni dans plusieurs années. - “J’ai demandé d’avorter.” - Tu n’as aucune raison de lui mentir à ce sujet, il doit certainement se douter qu’il s’agissait de ton premier choix. Si c’était possible, tu ne sais même pas si tu lui aurais dit quoi que ce soit à ce sujet mais si tu en parles, c’est bien parce qu’il y a un problème qui se présente à toi. - “J’ai pas trop compris ce qu’ils m’ont raconté ensuite mais… ce que je sais c’est que c’est trop tard.” - Le délai légal dépassé, impossible d’interrompre la grossesse médicalement parlant. La seconde option est de te faire du mal volontairement dans l’espoir de le faire partir mais il ne vaut mieux pas que tu l’évoques à voix haute car il ne te laissera pas faire une telle chose. - “Mais je peux toujours avoir un accouchement sous X…” - Tu es prête à prendre la moindre solution qui s’offre à toi à l’heure actuelle. Tu joues nerveusement avec un bout de drap entre tes doigts, n’osant même plus affronter son regard.-

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«5 Novembre 2022»

J’me sens tout à coup déphasé, un peu comme quand toi tu t’arrêtes de bouger, de respirer pendant que le reste du monde continue de tourner. Les gens parlent mais tu captes que dalle à leur baratin, parce que t’as qu’un seul mot en tête :paternité.

Pour une fois, j’n’ai rien à répondre, moi, qui d’habitude la ramène toujours, c’est une grande première. Ce mot vient s’écraser un peu plus sur mes épaules, et dans ma tête, mille et une questions commencent à fuser. Le problème, c’est qu’j’sais pas trop par où commencer, ce que je dois dire, ce que j’peux demander, ce que j’ai le droit d’exiger. Ana s’est faite agressée putain, j’voudrais la chérir comme elle le mérite, mais j’n’arrive pas à assurer. Puis, j’me dis que des fois, ça n’sert à rien de parler à part remuer le couteau dans la plaie. Dans ces moments-là, j’sais que le silence est d’or.

Elle est bouleversée. J’vois à quel point ça la fait chier. Elle s’excuse en chassant une larme tandis que mon corps parle à ma place. J’contrôle pas ces putains de spasmes qui me font trembler les doigts. J’veux pas qu’elle pense que j’suis une flipette. Parce que j’suis là, j’ai pas pris mes jambes à mon cou comme certains connards pourraient le faire. J’en ai pas envie. C’est pour ça que je l’accueille chaleureusement dans mes bras, même si mon corps fébrile encaisse difficilement la nouvelle. J’dois pas lui montrer que j’suis secoué par cette nouvelle.

On reste là, lovés l’un contre l’autre, dans un silence de plomb, jusqu’à ce qu’elle le brise pour m’avouer qu’elle a demandé d’avorter. Je me décale mon visage légèrement en retrait pour la regarder. Elle poursuit en m’expliquant qu’il serait trop tard pour interrompre cette grossesse. Mes sourcils se froncent par reflexe lorsque je commence à cogiter. S’il est trop tard, c’est que le délai légal est dépassé. Comment est-ce possible que…Attends. T’aurais fait un déni de grossesse ? mais je n’attends pas de réponse, je me faisait simplement la réflexion. Un rictus en coin étire le creux de mes lèvres, et mon pouce vient chérir son menton. Je la serre ensuite tout contre moi, reposant mon visage sur sa tête que je caresse d’un baiser avant de fermer ainsi les yeux. Il y a…quelque chose de réconfortant de la savoir là, dans mes bras, alors qu’elle porte mon enfant. Mon enfant…

Mais je peux toujours avoir un accouchement sous X… sous x ? mais l’enfant devient quoi ? ça me fait tout à coup une sensation désagréable dans la poitrine. Ça me surprend. Etonnamment. Est-ce que je veux que mon enfant finisse dans une famille d’accueil sans la certitude qu’il doit traité comme il le mérite ? Quel genre de père il aura ? Puis, la simple pensé qu’il tombe sur un mec comme le connard qui m’a élevé me révulse. J’sais pas pourquoi. Mais j’veux pas. Si Ana accouche, j’veux pas que mon enfant soit jeté chez Pierre Paul Jacques. J’le veux…avec moi. Avec nous. Est-ce égoïste de ma part ? j’en sais foutrement rien. J’sais juste qu’aussitôt j’réagis: Non. Je plonge à nouveau mon regard dans le sien et la dévisage intensément. J’le reconnaîtrais. Il portera mon nom et j’l’assumerai. J’te laisserais pas tomber Ana. J’te l’promets. et je viens sceller cette promesse d’un baiser.

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@Alexander Redfield & @Anastasia Sokolov

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Novembre 2022

- Tu aurais aimé avoir le choix concernant cette grossesse, comme chaque femme qui se retrouvent enceinte ou presque. Tu comptes parmi ces rares cas qui ont fait un déni, même si finalement tu as eu la chance de le découvrir assez rapidement grâce à cette prise de sang. Cela dit, sans doute que tu aurais pu ne pas le savoir tout de suite si tu n’avais pas subi cette agression et que tu ne t’étais pas retrouvé ici. De toute façon, tu commences à avoir l’habitude d’enchaîner les malchances, ta vie est une succession de bordel qui ne se termine jamais. Tu as appris à vivre avec cette idée, ce n’est pas comme si tu faisais en sorte que ca s’arrange non plus. Au contraire, tu laisses couler et tu te contentes de vivre au jour le jour, c’est sans doute pour cette raison que soudainement apercevoir un semblant d’avenir te fait flipper. Tu hausse doucement les épaules, peu importe ce que cela porte comme nom de toute façon car la finalité te fait bien chier. - “peut-être, mon corps c’est de la merde de toute façon. il est même pas foutu de faire les choses correctement.” - tu échappes un soupire, te sentant un peu dépassé par la situation. La vérité c’est que t’es quand même responsable de cette situation, si tu parvenais à être plus assidue sur ta contraception et surtout si tu n’avais pas une vie de dépravé, ca irait beaucoup mieux. C’est un peu ce que l’infirmière a essayé de te faire comprendre d’ailleurs mais tu l’as envoyé chier comme il se doit.

Il y a pas dix solutions qui se présentent à toi désormais mais visiblement, celle qui semble la plus évidente pour toi ne l’est pas pour Alex. Il se redresse pour te regarder et tu ne peux t’empêcher d’hausser un sourcil en voyant qu’il a quelque chose derrière la tête. Tu vois à son visage qu’il est entrain de réfléchir avant de rétorquer négativement à ta proposition. Tu as l’impression qu’il n’a jamais été aussi sûr de lui alors que ce n’est clairement pas une décision à prendre à la légère. - “Tu n’es pas obligé de…” - Tu n’as pas le temps de finir ta phrase avec une assurance que tu n’as jamais connue malgré le fait qu’il plonge dans l’inconnu. N’importe qui aurait pu prendre ses jambes à son cou à sa place mais ce n’est pas son cas, il est encore là et il est même prêt à assumer cet enfant. - “Je…” - Il tôte un peu les mots de la bouche. Tu n’es même pas certaine d’être capable de tenir jusqu’au bout de cette grossesse, encore plus avec tes problèmes de drogue. - “je ne doute pas de toi mais plutôt de moi. Jamais je ne serais une mère digne de ce nom, je n’envisageais même pas de l’être un jour.” - Tu te mords la lèvre inférieure, espérant qu’il soit conscient de la gravité de la situation. Tu reviens cacher ton visage contre son torse parce qu’il est la seule personne à qui tu peux t’accrocher à l’heure actuelle, ton phare dans cette nuit noire. -

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