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 Little Walk, Little Havana • Dylan  

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Gabriel M. Mannoia
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MessageLittle Walk, Little Havana • Dylan écrit Lun 24 Oct - 13:12


Le 31.10
Je ne suis pas un fervent admirateur de voyages. C'est pas que je m'y intéresse pas, c'est pas que j'ai jamais eu la curiosité de lever le regard de mon journal. Juste quand j'aurais eu envie de partir, j'avais pas les moyens de le faire et ensuite, c'est comme si ça s'était imposé que ça changerait pas. Maintenant, je suis bien installé chez moi, dans ma vie, les choses tournent.

J'ai demandé à Collins si elle pouvait m'accompagner car j'ai besoin d'un coup de main pour changer une pièce sur la bécane d'Orazio. Je ne comprends pas qu'elle se soit pas méfiée que je lui demande, à elle de l'aide pour faire de la mécanique... C'est comme si Nonna me demandait de lui expliquer comme frotter les assiettes. Bref.

J'écrase ma cigarette et lui demande si elle veut monter. Je disparais quelques minutes à la salle de bains, histoire de changer de chemise, de me remettre un coup de peigne. Je fourre mon portefeuille dans ma poche, observe l'appartement vide de ses occupants -soupçonnant Nonna d'être partie comme elle peut chez Albert, le voisin du dessus qui aurait un petit canaris adorable...

Je me présente à Dylan puis souris et vais chercher mon paquet de cigarettes dans le tiroir de la cuisine. Un toussotement me rappelle à l'ordre alors que je le glisse dans une petite boîte de métal que je mets dans ma poche intérieure. Je prends aussi mon flingue -pas mon arme de service- parce que Dylan a eu la bonne idée de naître à Halloween, et ça rend les gens tarés. Je lui fais un signe de tête :
▬ J'ai réservé une table dans Little Cubana. C'est pas Los Angeles mais ce sera mieux qu'Overtown, tu penses pas ? Je cherche son regard et tends finalement la main dans sa direction, un sourire en coin.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Jeu 3 Nov - 12:01
Little Walk, Little Havana
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31 octobre 2022 - soirée

Je n'ai jamais pris trop à cœur de fêter mon anniversaire. Peut-être parce qu'il ne me rappelle pas vraiment de bons souvenirs et qu'il a le goût amer d'une carte de vœu impersonnelle que ma mère devait sans doute acheter pour me faire croire que mon père pensait à moi pendant ses déplacements. En grandissant, j'ai abandonné l'idée qu'il soit présent pour moi ce jour-là. Ma mère essayait bien de rendre le jour parfait, mais bon... Difficile de rivaliser avec des fêtes d'Halloween.

J'ai fini par embrasser la solitude de ce jour et m'en parer comme d'un manteau, l'adoptant comme si finalement, elle était de ma propre volonté. Mon oncle y pensait toujours et faisait en sorte d'avoir toujours une attention pour moi -qui n'était pas toujours au goût de ma mère d'ailleurs... Je me souviens encore de son air scandalisé quand il m'a offert un petit taser pour qu'on arrête de m'emmerder au collège.

Aujourd'hui, je fais comme habituellement. C'est un jour normal, comme les autres, avec seulement quelques appels auxquels je ne réponds pas. Quelques messages que je lis en fronçant les sourcils en y répondant ou non... Je crois pas avoir parlé de ma date d'anniversaire à quiconque au boulot. Et pourtant, sur mon bureau, il y avait une petite carte, sobre, posée là. La dernière fois que j'ai trouvé quelque chose sur mon bureau, c'était une petite boîte sans mot ni rien, avec un parfum au lilas... J'ai froncé les sourcils en cherchant l'auteur de la carte, interrogeant Gabriel d'une œillade pour finalement découvrir à son verso la signature de la Lieutenant. J'imagine qu'avec nos dossiers, elle a accès à nos date de naissance également. J'ai rangé la carte dans un tiroir sans rien dire et j'ai laissé la journée défiler.

Mannoia m'a demandé de l'accompagner pour changer une pièce de moto, pour son frère et j'ai accepté. De toute façon, j'ai pas vraiment de programme qui m'attend... Et j'avoue que ça m'a surprise et fait sourire qu'il me demande mon aide. Je le regarde écraser sa clope en cherchant déjà la bécane des yeux mais il me propose de monter. J'humecte mes lèvres en haussant les épaules en acceptant : il veut sûrement passer des fringues qui risquent rien, les miennes iront au sale de toute manière.    

Je l'attends sagement dans l'entrée de cet appartement où je suis venue quelques fois déjà. Notamment après que ma porte se soit faite forcer, il y a deux semaines... Je ne sais pas vraiment si on peut à proprement parler d'un cambriolage : j'ai rien de valeur et les seules pertes que je pouvais déplorer, c'est le flacon de parfum offert par Gabriel et mon tiroir de sous-vêtements partiellement pillé... Ce qui a valu à ce cambrioleur d'écoper de la part de Mannoia du surnom de "Renifleur de petites culottes".

Le voilà qui revient et m'adresse un sourire alors que je dois lui lancer un regard assez sceptique : il n'est pas du tout en tenue pour de la mécanique, au contraire. Je remarque qu'il a changé de chemise et ressort encore plus soigné qu'il ne l'était avant d'aller se changer. Je souris en décroisant les bras pour poser mes mains sur mes hanches.

▬ Tu sais que la mécanique, c'est crade, quand même ?

Je me rapproche en faisant mine de l'interroger du regard et remarque alors qu'il prend ce qui ressemble à sa boîte de clopes pour la mettre dans sa poche, m'arrachant un petit raclement de gorge de jugement...
Interloquée, je le regarde ranger une arme dans son holster sous sa veste sans saisir ce qu'il compte faire de tout ça.

▬ J'ai réservé une table dans Little Cubana. C'est pas Los Angeles mais ce sera mieux qu'Overtown, tu penses pas ?

Incrédule, je le dévisage, sans émettre ni un son ni un mouvement alors qu'il capte mon regard. Est-ce qu'il vient de me tendre un guet-apens pour m'inviter à sortir et que finalement cette histoire de pièce de moto, c'était que du flan ? Je l'interroge une nouvelle fois du regard, un peu décontenancée. Ce qui devait être un coup, comme ça, juste une fois s'est mué en quelque chose de plus régulier. Sans pouvoir définir vraiment ce qui est en train de se tisser, j'ai quand même commencé à sentir que... je sais pas. C'était pas comme avec les autres.

Je m'en plains pas vraiment, j'ai l'impression que de s'envoyer en l'air a réglé beaucoup de conflits et de tensions entre nous. Mais... Je ne sais pas, ces attentions sont parfois... déroutantes et contradictoires. Je le dévisage curieusement alors qu'il me sourit en tendant une main vers moi.

▬ ... Comment t'as su ?

Je demande en m'approchant finalement en retenant un sourire en pinçant mes lèvres. Parce que je sais que ce n'est pas une invitation comme ça, au pif. Je le soupçonne un instant d'avoir vu la carte sur mon bureau, ou bien d'avoir entendu la Lieutenant le dire. J'humecte mes lèvres et fais mine de repousser sa main pour lui pincer les côtes en bougonnant dans un sourire quand même :

▬ La moto, c'était des conneries, hein ?

Je lâche un soupire en passant une main dans mes cheveux, et le dévisage, intriguée, en me mordillant la lèvre. Mes doigts viennent effleurer le bout des siens.

▬ Ok... J'ai le temps de passer autre chose ou alors c'est un restau de routiers et j'y vais comme ça ?

Je l'interroge, avec l'esquisse d'un sourire de chat aux lèvres, une nouvelle fois surprise et touchée par les attentions qu'il peut avoir à mon égard quand il y a encore quelques mois, je l'aurais catégorisé d'odieux connard...

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Ven 4 Nov - 23:29



▬ Tu sais que la mécanique, c'est crade, quand même ?

Je passe une main contre mes cheveux, glissant une oeillade de biais à Collins quand elle me dit que la mécanique peut salir, comme si j'étais une sorte de bourgeois délicat. J'ai renoncé à toute sorte de manières très jeune, d'ailleurs on n'a pas été élevés comme ça et les années qui se sont succédé m'ont bien enseigné à ne pas avoir peur de ce qui est dégueulasse. Après tout, de la merde ce n'est que de la merde, et du dégueulasse, ce n'est que du dégueulasse... Je pince les lèvres quelques secondes puis confie avec sincérité, croisant son regard à peine un instant, le temps de capter un peu de son attention :
▬ Je crois que j'ai assez tripoté, le sang, le vomi et la merde pour en être vacciné, tu sais. Rien de bien glamour mais j'ai jamais rechigné à récupérer mon petit frère sur mes genoux quand il était malade, alors même que c'était l'âge où j'aurais dû sortir pour emballer des nenettes. Au lieu d'aller danser à une soirée quelconque, j'essayais avec Nonna de faire baisser la fièvre à l'aide de gants de toilettes tiédasses sur sa cage thoracique. J'en ai ramassé, des choses dégueulasses. Plus tard, nous avons traversé des scènes de crimes gores qui m'ont plusieurs fois retourné l'estomac malgré tout. J'ai cessé d'avoir peur du sang quand j'ai compris que ce n'est que du sang, après tout. Ce n'est pas parce que je cherche à rester crédible et moins craignos que le fut ma condition que je ne saurais pas me salir les mains quand le moment serait venu. Je conclus, passant un doigt contre ma propre lèvre : Je crains pas les huiles de moteur.

Je jette un œil au-dessus de son épaule alors que je récupère mon étui. Je sais, j'ai pas réussi à m'arrêter, je suis pas prêt à essayer pour l'instant. C'est une des rares choses qui parvient à me calmer un peu, et admettre qu'il faut arrêter, c'est pas admettre qu'il y a un problème ? Je me mords la lèvre inférieure sans rebondir sur ce petit raclement de gorge que je comprends. Pas maintenant, Dylan, s'il te plaît.

▬ J'ai réservé une table dans Little Cubana. C'est pas Los Angeles mais ce sera mieux qu'Overtown, tu penses pas ?

Elle me fixe sans rien dire. Merde, à sa remarque sur la mécanique, j'aurais juste dire qu'on n'allait pas vraiment faire de mécanique, simplement. Oh et puis merde, tant pis. Qu'elle pense ce qu'elle veut, après tout. Je dessine un léger sourire au coin de mes lèvres, satisfait de mon effet de surprise sur Collins. Elle s'approche et me demande comment j'ai su. Je pose les mains contre ses hanches, maintenant qu'elle est assez proche de moi et rétorque que j'ai pris mes informations quand elle a débarqué au poste et que je sais tout d'elle... je penche la tête sur le côté et ajoute que c'est peut-être le Lieutenant qui me l'a dit quand j'ai demandé ce qu'elle mettait sur le bureau.

▬ La moto, c'était des conneries, hein ?
▬ Tu penses que j'aurais demandé un coup de main à une femme pour de la mécanique ? demande-je avec une réelle surprise, surpris qu'elle y ait cru si facilement, surpris qu'elle n'a pas imaginé la réponse à cette question-là. Il y a quand même des choses qu'on ne peut pas changer et je vais pas demander à une femme de faire de la mécanique pour moi, est-ce que j'ai proposé à Marylou de porter les gosses, moi ?

Elle repousse ma main et le contact sur mes côtes m'arrache un bref rire alors que je me contortionne pour éviter ses doigts. Ses doigts rejoignent les miens et je plonge mon regard dans le sien, essayant de reprendre un peu de sérieux pour lui avouer que je suis certainement chatouilleux. Je suis trop sensible à ce genre de petits contacts... Je baisse le regard sur nos doigts, je me demande dans quoi on va, là ? On ne s'est jamais engagés l'un envers l'autre, les choses ont toujours été claires pour nous deux sur ça... Dès le premier jour, on s'est mis d'accord sur le fait que du cul, ce n'est que du cul et que ça ne changerait rien. Mais parfois, j'ai comme la sensation que la situation n'attend pas notre approbation mais j'arrive pas à bien comprendre ce que c'est, et j'en ai pas envie. La situation comme elle est me convient, tout est simple. Si Collins dit stop demain, ça ne changera rien à mon quotidien.

▬ Ok... J'ai le temps de passer autre chose ou alors c'est un restau de routiers et j'y vais comme ça ?
▬ Pour qui est-ce que tu me prends ? râle-je en levant les yeux au ciel, passablement vexé par une telle question. Si on n'invite pas les femmes à faire de la mécanique, on ne les invite pas plus dans un... restau de routiers. Autant poser une bougie sur une table du mess au commissariat ! Je perds mon regard dans le vide et lui fais remarquer que : Chez moi, on sait comment il faut traiter les femmes. J'accède à sa demande de passer autre chose et nous faisons une halte chez Collins pour qu'elle puisse se changer. Nous descendons et j'observe la nouvelle serrure d'un œil un peu plus attentif pendant qu'elle se change.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mar 15 Nov - 15:24
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31 octobre 2022 - soirée

▬ Je crois que j'ai assez tripoté, le sang, le vomi et la merde pour en être vacciné, tu sais. me répond-il quand tout ce que je faisais n'était que faire remarquer le décalage entre sa tenue et ce qu'il avait prévu de faire. Il capte un instant mon regard alors que j'incline légèrement la tête sur le côté sans le quitter des yeux. Est-ce que j'ai déjà pensé qu'il pouvait être du genre précieux ? Pas vraiment : après tout, quand la situation l'exigeait, je l'ai vu foutre les doigts dans une charpie de chair et de sang pour sauver un gamin estropié par un requin... J'esquisse l'ombre d'un sourire en me faisant la réflexion silencieuse que, même après six mois à bosser ensemble, malgré notre relation plus intime depuis plusieurs semaines, il arrive encore à Mannoia de ne pas entendre le second degré. Je crains pas les huiles de moteur.

J'enfile les mains dans mes poches arrière et m'approche tout en humectant mes lèvres dans un hochement de tête pour acquiescer. Et puis, je cherche quand même à capter son regard quand j'éclaircis mes propos :

▬ Je disais juste ça pour ta chemise propre...

Je crois qu'il nous arrive encore de ne pas vraiment nous comprendre sur certains points, de balancer des trucs maladroits et vexants sans vraiment nous en rendre compte, mais, quelque chose a changé malgré tout, dans notre communication... Et une espèce de rituel s'est installé, dans ces moments où l'on se retrouve la tête posée sur l'oreiller, le corps et l'esprit vides de toute... tension. C'est dans ces moments-là qu'on arrive à parler sans même que ça soit forcé. J'ai abordé des sujets avec lui que je n'ai jamais partagé avec quelqu'un d'autre. Et c'est dans ces moments-là également que lui-même laisse entrevoir un peu plus ses pensées.

Les choses sont simples comme elles sont. Elles me conviennent. Et je crois que ça nous convient à tous les deux, même si parfois, la situation me déroute tant je ne suis pas habituée... J'esquisse un sourire amusé au souvenir de ce petit sac venant d'une boutique de lingerie qu'il m'a refourgué dans les mains en baragouinant quelque chose à propos de la lingerie manquante dans mes tiroirs... Je ne savais pas trop comment réagir, au-début... Ce genre de... cadeaux, le parfum (qu'on m'a volé d'ailleurs), la lingerie... Au début, j'ai pensé qu'il cherchait en quelque sorte à... je ne sais pas, me dédommager en quelque sorte mais... Non, c'est autre chose... J'esquisse un sourire à la pensée de sa maladresse quand il insiste sur le fait que c'est rien de plus que ce que c'est, et de sa demande, à mi-mots, de lui réserver -à lui et lui seul- le privilège de revoir cette lingerie... Je ne crois pas qu'il cherche à me changer en quelque chose d'autre, ni qu'il cherche à me donner le reflet d'une autre... Sous ses airs, Mannoia est un homme qui se soucie, qui a des attentions pour ceux qui entrent dans son cercle.

Par exemple, ce restaurant improvisé pour un anniversaire dont je n'ai même pas parlé.

▬ ... Comment t'as su ?

Je lui demande alors que, tout fier de lui, son sourire en coin, il pose ses mains sur mes hanches et me joue la carte de l'Inspecteur qui n'ignore rien de son coéquipier, avant de finalement admettre à mi-mots qu'il tient l'info de la Lieutenant. Je m'humecte les lèvres et esquisse un sourire en coin, amusée et, à vrai dire, plutôt agréablement surprise par son initiative...

▬ La moto, c'était des conneries, hein ?

▬ Tu penses que j'aurais demandé un coup de main à une femme pour de la mécanique ? répond-il le plus naturellement du monde, comme une évidence, avant de récolter mon pincement de côtes, le faisant se tortiller et lâcher le rire le plus spontané et sincère que j'ai entendu franchir ses lèvres. Me vient à l'esprit qu'à cet instant précis, je le trouve beau.

Je le dévisage, surprise et un sourire conquis prend naissance au coin de mes lèvres alors qu'il confesse être chatouilleux et mes doigts abandonnent leur torture pour venir effleurer le bout des siens.
J'ignore ce qu'il a prévu et quel crédit il accorde à cette sortie, alors je lui demande -avec mon habituelle désinvolture- si j'ai le temps de me changer ou bien si c'est pas vraiment nécessaire...

▬ Ok... J'ai le temps de passer autre chose ou alors c'est un restau de routiers et j'y vais comme ça ?

Et comme toujours, mon second degré lui reste parfaitement insoluble à en juger la vexation dans sa réaction alors qu'il râle. Pour qui est-ce que je le prends ? Comme si je venais de l'insulter de je ne sais quoi. Je ris légèrement en cherchant son regard et hausse innocemment les épaules. Disons qu'avant... ça... ce qui se passe et qui demeure sans nom... il ne m'a pas vraiment habituée à un traitement de gentleman...

▬ Chez moi, on sait comment il faut traiter les femmes. dit-il, le regard perdu quelque part et j'esquisse un sourire malicieux en venant attraper son menton pour capter son regard.

▬ De piccola stronza avant tout... dis-je en roulant innocemment les yeux au ciel, effleurant son menton râpeux avec mon pouce avant de le relâcher.

Le voir piqué au vif pour quelque chose que je ne pense même pas m'amuse, je l'avoue... En arrivant chez moi, je balance mon trousseau de clé sur la table de la cuisine en lui assurant que ça ne prendra pas longtemps et file me faire un brin de toilette pour me changer. Au sortir de la douche la plus rapide de l'univers, j'avise le sac de lingerie que je n'ai encore jamais porté, ne sachant pas trop comment interpréter ce cadeau jusque-là... ni n'ayant vraiment trouvé l'occasion puisque je mets pas ça pour le boulot... Un sourire s'étire au coin de mes lèvres tandis que je décide de la mettre pour l'occasion.

Quand je reviens dans le salon, pas de coiffure sophistiquée, un maquillage assez simple et pourtant, je crois que Gabriel frise la crise cardiaque quand il découvre ma tenue. Une robe noire à bretelle, relativement simple, laissant apparaître une bonne partie de mes jambes. Je me mordille la lèvre et m'observe à mon tour avant de chercher son regard :

▬ Quoi... ? C'est trop... ? je hasarde, avant d'avoir son feu vert, éclairant mon visage d'un sourire.

Je trouve au fond d'un carton resté là, dans le salon, depuis mon aménagement, une paire de talon et une pochette que je porte très rarement et glisse ma plaque et mon flingue dans mon sac comme n'importe quelle nana y glisserait un rouge à lèvre et son téléphone. Je glisse une dernière fois une main dans mes cheveux pour les arranger plus ou moins et annonce :

▬ J'suis prête !

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mer 16 Nov - 0:15


▬ Je disais juste ça pour ta chemise propre... qu'elle confesse, face à ma réaction, face à mon explication. J'ai toujours un peu essayé de me convaincre que j'avais pas de la fierté mal placée, trop d'orgueil. Pas seulement parce que c'est pêché mais parce que je savais bien qu'un jour, on me les enfoncerait bien profond au fond de la gorge et que ça passerait mieux si j'ouvrais pas ma gueule. J'ai essayé, vraiment, de me souvenir de qui jsuis mais en même temps, tout me gorge de fierté. Et si j'ai pas ça, je ne rends pas honneur ni à mon nom ni à ceux qui me l'ont donné, ni presque à ceux à qui j'aurais pu le donner. Je ne suis qu'un flic, je sais bien que je ne suis pas un homme brillant, je ne suis pas un sportif accompli. Mais dans le fond, tout ce que j'ai fait jusqu'à présent, je suis quand même fier de l'avoir fait. Que c'eût été brillant ou dégueulasse, glorifiant ou abjecte ; tout ce que j'ai fait, je l'ai fait de mes propres mains. Alors c'est vrai que je ne comprends pas l'humour de Dylan, parfois, mais c'est pas de la vantardise, dans le fond, c'est juste de rétablir les choses et les remettre dans le bon ordre...

Je hausse des épaules, comme pour passer à autre chose. C'est vrai, que les choses sont simples comme elles sont. J'ai pas vraiment envie de me reposer la question de l'avenir, j'ai pas envie de me faire des projets sur la comète quand je sais ce qu'il peut advenir désormais et je suis encore une bête blessée qui boîte au lieu de marcher, alors j'imagine même pas courir. J'arrive même plus à en vouloir à qui que ce soit, et j'ai eu l'audace de penser que c'est moi qui pardonnerais à Dio l'offense qu'il nous a fait et la blessure injuste qu'il nous a infligée. Mais jsais pas, y'a un poids dont j'arrive toujours pas à me défaire, ce truc dans la patte... Les jours passent, je prie pour mes frères. Qu'ils construisent leur vie avec une gentille femme qui les épaulera, dans une jolie maison, et parfois je prie aussi pour que Fiore et Luccia partent avant moi, dans l'ordre des choses. Quant à moi, l'idée de tous les abandonner me file mal au ventre. C'est vrai, que les choses sont simples comme elles sont. Statiques.

Les choses statiques, avec Dylan, elles me plaisent bien à vrai dire. Je ne souhaite pas me rendre disponible pour une relation mais les moments passés en sa compagnie sont des sortes de parenthèse... C'est toujours un peu déroutant de la voir évoluer sous mon regard d'homme, quand mon regard de flic ne peut pas se permettre de changer. Et pourtant parfois, quand elle passe d'une salle à l'autre, je la suis discrètement du regard, simplement pour le plaisir de la voir passer. J'ai envie de passer mes mains contre elle, de sentir ses lèvres sur les miennes, envie de la sentir contre moi. Au final, même s'ils sont stériles parfois, nos échanges sont simples aussi. Elle a cette sorte de capacité parfois à sembler comprendre, tout comprendre, facilement. Quand ses doigts viennent saisir mon menton et que mon regard échoue dans le sien, je me sens comme démuni. Je me sens mis à nu. Je ne sais plus quoi lui dire, et je me perds à mon tour dans son regard à elle. Je fronce les sourcils, surpris quand elle parvient à ressortir mes propres mots en italien, quand je l'avais traitée de petite garce à notre première sortie ensemble. Est-ce qu'elle sait vraiment ce qu'elle veut dire ? Je sonde quelques instants ces deux grandes pupilles en cherchant s'il s'agit là d'une demande tardive d'explication ou pas vraiment... Finalement, je me mords la lèvre inférieure et lui confesse :
▬ Ce que je dis, je le pense quand je le dis. Je la laisse avec cette information, la laissant comprendre que je m'excuserai probablement jamais pour ce que j'avais dit ce jour-là mais si elle n'essuie plus d'insultes, c'est que je ne veux pas lui en dire davantage. Qu'elle le prenne comme elle le veut, après tout... Finalement, on se rend chez elle. Je fais abstraction de l'état, et observe de loin le trou dans le canapé, qu'est toujours là. Je la laisse aller prendre sa douche, je me recoiffe maladroitement en son absence. Je n'entends plus l'eau couler. Je vais au salon, je regarde par la fenêtre, regarde la distance entre la gouttière et la fenêtre, la pousse du doigt comme si elle allait s'ouvrir par magie.

Dylan apparaît dans le salon. J'écarquille les yeux, de la voir habillée ainsi. C'est pour le moins inhabituel... c'est... Elle est différente... la robe, ses yeux, ses lèvres, ses cheveux... Je m'approche d'elle alors qu'elle me demande si c'est trop. Je pose doucement les mains sur ses hanches et m'écarte pour la contempler, sans pourtant la lacher.
▬ Tu es... ravissante, lui dis-je simplement. Mes doigts glissent contre les siens et je lève soudain le bras pour l'inviter à tourner sur elle-même. Le sourire demeure sur mes lèvres et je garde sa main dans la mienne pour l'emmener. On part en voiture et je me gare dans le quartier, pas juste à côté du restaurant, pour avoir l'occasion de lui montrer quelques ruelles plutôt sympas. Et sans me perdre en plus ! Instinctivement, ma main reprend la sienne et je lui montre quelques maisons qui ont la particularité de... se trouver là, simplement, alignées loin du boulevard qui ronronne en fond sonore. Mais on s'en éloigne, assez des boulevards. Finalement, sans trop savoir pourquoi, je lui dis :
▬ Eres muy « wapa », ça veut dire que tu es très jolie... quelques secondes pour ménager mon effet d'annonce, en espagnol ! Regarde, c'est là-bas, que je lui dis en désignant le restaurant du bout du doigt. Je ne m'offusque pas des graffitis qui ornent les murs, bien au contraire et la fais entrer en même temps que moi.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mer 23 Nov - 11:48
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31 octobre 2022 - soirée

▬ Ce que je dis, je le pense quand je le dis.

Cette phrase tourne dans ma tête alors que je lui ai simplement répondu par un léger sourire. J'attends pas de lui qu'il s'explique ou qu'il s'excuse. On a essuyé des débuts pour le moins explosifs, lui et moi... Et aujourd'hui, je me retrouve à passer cette lingerie noire en dentelle fine, à me parer de la féminité d'une robe et des artifices du maquillage dans l'unique but inavoué de m'attirer son regard... ses caresses... Je prends un instant pour observer mon reflet avant de quitter la salle de bain et le rejoindre. J'ai l'impression de contempler un reflet qui n'est pas le mien, mais plutôt celui d'une vieille amie dont on garde un souvenir flou. Je ne porte presque jamais de robes. Enfant, je les détestais, parce qu'elles ne représentaient qu'une sorte de prison de tissu. Une féminité synonyme de faiblesse, d'infériorité, de silence, de retenue.

J'observe mon reflet de femme, m'obligeant à lever le menton face à ce que le miroir me renvoie. C'est seulement devenue adulte que je comprends que ce n'est pas une histoire de robe. Ni une histoire de cheveux coupés. Tous les jours, au boulot, j'habille les apparences, je nourris cette image que rien ne peut m'affecter, que si je ne suis pas femme alors je ne suis pas faible. Mais aujourd'hui, la frontière est mince, avec Gabriel, entre le travail et le reste. Et la confiance qu'on a tissé, cette relation sans nom qu'on n'a pas vraiment réussi à contenir entre parenthèses me laisse songer que je peux lui laisser entrevoir cette autre part de moi sans craindre son regard. J'ai déjà fait mes preuves, il connait ma valeur, et porter une robe ne changera pas son regard, il ne me trouvera pas moins compétente...

Et pourtant, si, son regard change... Il écarquille les yeux et un moment, je me demande si c'est trop habillé pour l'endroit qu'il prévoit mais il ne semble pas de cet avis. Mon regard ne lâche pas le sien quand je réalise qu'il ne me regarde pas simplement. Il me contemple. Ma bouche devient sèche et ma langue vient brièvement humecter mes lèvres avant qu'elles ne s'étirent en un doux sourire.

▬ Tu es... ravissante, dit-il simplement, glissant ses doigts jusqu'aux miens avant de lever le bras pour m'inviter à tourner sur moi-même.

Ce que je dis, je le pense quand je le dis.
Son sourire me transperce. Ses mots me nourrissent. Mais son regard, lui, me désarme. Il garde ma main dans la sienne pour m'emmener et à ce moment-là, il me semble que je pourrais le suivre n'importe où.

Durant le trajet en voiture, nos regards se croisent par moment et le sourire ne quitte pas mes lèvres. Je plaisante même sur le fait qu'il m'impressionne, de ne pas utiliser de GPS... Nous descendons de voiture et sa main vient reprendre la mienne. Mes doigts cherchent naturellement à caresser la peau de sa main alors qu'il m'indique quelques maisons, en attirant mon attention sur des détails architecturaux que lui-même ne maîtrise sans doute pas. Je souris, mais du coin de l'œil, c'est lui que j'observe. J'aime le voir sourire. J'aime la chaleur de sa main dans la mienne. J'aime me sentir femme en sa présence et la façon qu'il a de chérir mon corps à chacune de nos étreintes. J'aime découvrir l'homme attentionné qu'il est finalement... Et, aussi déconcertant que ça puisse être, j'aime être le sujet de ses attentions...

▬ Eres muy « wapa », ça veut dire que tu es très jolie... en espagnol !

Je souris, amusée par ce comportement si inattendu de sa part et humecte mes lèvres avant de chercher son regard quand je lui assure, d'un sourire malicieux :

▬ Merci... Et tu n'as encore rien vu...

Comme un écho, qui me ramène à ce soir de septembre où finalement tout a commencé... Je le dévisage avec ce petit truc au fond des yeux, le sourire aux lèvres. Il m'indique finalement un restaurant du bout du doigt et mes yeux suivent ce qu'il pointe. Il ouvre la porte et me fait entrer juste avant lui. Je me laisse guider, jetant un coup d'œil autour de nous, un sourire ravi aux lèvres, prenant connaissance des lieux. La cuisine épicée est sans doute ma préférée et je sens justement quelques plats qui éveillent mes papilles.

▬ J'adore les plats épicés... dis-je simplement, alors que l'on se retrouve assis, l'un en face de l'autre. Les coudes sur la table, je pose mon menton sur mes mains jointes en le dévisageant, un sourire reconnaissant aux lèvres. Merci, Gabriel...

Sous la table, à l'abri des regards, mon pied vient effleurer son mollet, comme s'il m'était impossible de me tenir à proximité de lui sans le toucher...

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mer 21 Déc - 23:20


▬ Eres muy « wapa », ça veut dire que tu es très jolie... en espagnol !

Mon regard cherche une réaction, du coin de l'oeil. Mes quelques apprentissages de l'espagnol ne me sont pas forcément utiles au quotidien, hormis pour un « callate o usaré lo que diras, puedes llamar a tu abogado, hijo de puta » de temps en temps. Ils sont pas non-plus très nombreux, les latinos qui ne captent pas un seul mot en anglais mais parfois, on préfère prendre nos précautions pour éviter qu'ils ne disent plus tard qu'ils n'ont pas compris. Je me démerde et je ne suis pas le genre à chanter la sérénade en espagnol pour impressionner les demoiselles. À vrai dire, j'ai pas dans l'idée d'impressionner qui que ce soit au sein d'une relation depuis longtemps. Mes ambitions se sont restreintes à passer un bon moment et ensuite, passer à autre chose en me disant que c'était un bon moment. Je ne couche jamais deux fois avec le même type, parce que c'est comme ça. Et les femmes, bon... J'ai pas envie de prendre trop d'énergie à essayer de construire quelque chose.

Mon regard cherche une réaction de Dylan, du coin de l'oeil. Je ne sais pas pourquoi, j'ai pas envie de l'impressionner, et puis quand on s'est rencontrés, je me suis tout de suite dit que c'était une connasse butée et pas agréable. Je la voyais vulgaire, avec sa cigarette et à la voir ainsi près de moi maintenant, à marcher dans la Little Havana, j'ai la sensation qu'on est deux autres personnes. Comme si on avait pris le risque de retirer nos costumes de la journée, pour se laisser aller à quelques pas sans... sans avoir peur. Enfin, ce n'est pas que j'ai peur mais, je sais pas... Quant à elle, j'arrive pas à saisir ce grand écart, comment elle peut cohabiter avec deux Dylan aussi différentes. De la même façon que je ne peux pas me comporter de la même façon avec les « garçons », avec Dylan ou au boulot... j'imagine que c'est la même chose pour elle.

Mon regard cherche la réaction de Dylan, alors que je tourne la tête vers elle. Nos regards se croisent, quand je la vois comme ça, j'aimerais qu'elle n'appartienne qu'à moi. Je voudrais être le seul détenteur de cette Dylan, et de toutes les autres. En quelque sorte, je le lui ai déjà fait comprendre quand je lui ai demandé si elle couchait avec cet abruti de voisin. Je ne sais plus comment, on en est venus à se demander chacun si on fréquentait quelqu'un. Même si on n'est pas vraiment un couple, avec Dylan, je me vois pas en faire ma maîtresse et je ne veux pas voir une autre femme... Je suis fidèle, même si mes relations sont singulières, mes principes restent présents. On ne fréquente pas les hommes, on est fidèles aux relations qu'on a, on traite bien les femmes. Aussi risibles soient mes préceptes pour certains, je les trouve honorables et c'est ceux qui guident ma ligne de vie. Celle que j'ai commencé à suivre jusqu'à l'adolescence et que j'ai fini de construire tout seul. Si je sais bien ce que je suis, ce que je vaux, je n'ai pas honte de qui je suis, je suis à la hauteur de ce que j'entreprends et je traverse les épreuves avec fierté. Je ne crains pas ce que Dylan peut penser, je ne crains pas qu'elle se barre d'un coup. Mais ses regards sont des présents inattendus que je découvre avec une sorte d'appréhension et de surprise...

Mon regard cherche la réaction de Dylan, je m'amuse de sa réponse. Est-ce qu'elle me réserve une surprise, à moi, pour son anniversaire ? J'ouvre la porte l'invite à entrer, la suivant du regard dans cet environnement qui n'a rien de chic ni de misérable, juste populaire et baigné dans les couleurs de, j'imagine, la véritable Cuba. Je lui souris alors qu'elle révèle sa préférence pour les plats épicés, heureusement... M'enfin, elle aurait quand même pu prendre quelque chose à se convenance tout de même. Mais elle ne passera pas à côté de leurs spécialités. On s'assied, je retire la serviette que je déplie et pose naturellement sur mes genoux. Je me redresse et pose les mains devant moi en attendant qu'on vienne nous proposer un apéritif.

▬ Merci, Gabriel...

Je fronce les sourcils et détourne le regard avant de lui demander, l'air de noyer le poisson, s'ils fêtent pas les anniversaires en Californie. J'attends quelques secondes puis lui fais un clin d'oeil rapide en guise de réponse. Je lui tends la carte des boissons quand son pied vient toucher mon mollet sous la table. Je jette une oeillade par dessus mon épaule et lui demande, un peu amusé par la situation, quand même :
▬ Mais à quoi tu joues ? Je croise les bras, cale mon dos contre le siège et glisse légèrement mes fesses sur l'assise pour la considérer quelques instants. Mon regard se balade à nouveau dans le restaurant, comme si on nous observait, ou que je m'apprêtais à faire une connerie. Est-ce que c'est vraiment une connerie ? Je me racle la gorge et pose mes mains sur mes genoux, je fais moins cette chose, d'inspirer par le nez. Ça me fait encore un peu mal. Je repose les yeux sur Dylan, la considère quelques instants puis je pose le bras droit sur la table, contre l'angle de cette dernière, paume offerte, attendant d'accueillir la main de Dylan.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mar 27 Déc - 9:39
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31 octobre 2022 - soirée

▬ Merci, Gabriel...

Je l'observe froncer les sourcils et détourner le regard, alors qu'il se moque gentiment, histoire de banaliser encore une attention de sa part... Comme il l'a fait pour le parfum, comme il l'a fait pour la lingerie... Pourtant, il ne croit pas si bien dire : je ne fêtais plus vraiment mes anniversaires et disons que je ne m'attendais pas vraiment à ce que ça change, à Miami... J'esquisse un sourire entendu, celui qui veut dire "c'est bon, tu sais où je veux en venir..." alors qu'il me répond par un bref clin d'oeil. J'ai encore du mal à comprendre cette distance, parfois, qu'il met, sur ses attentions... J'imagine que c'est un peu comme lorsque je dissimule tout ce qui fait ma féminité.

Il me tend la carte des boissons et j'abandonne mon menton pour m'en saisir et la parcourir, un sourire aux lèvres, alors que mon pied vient frôler son mollet, sous la table. Je fais mine de rien, lui glissant par moment quelques regards au-dessus de la carte alors qu'il me jette lui-même une oeillade, jetant des coups d'oeil circulaires comme s'il craignait qu'on puisse nous surprendre.

▬ Mais à quoi tu joues ? il m'interroge, avec cette pointe de surprise et d'amusement dans la voix malgré tout, en croisant les bras en se réinstallant dans sa chaise.

Moi, je joue la carte de l'innocence, lui glissant le regard le plus ingénu qu'il n'ait pu voir sur ma tronche, jusque-là, avant d'en revenir à la carte des boissons, en me mordillant la lèvre pour retenir un sourire plus franc. Je ne sais pas pourquoi je me sens comme ça, avec lui... Mais j'aime ça, aussi, jouer avec lui, j'aime ces taquineries qu'on se balance parfois... Maintenant que j'y pense, même si c'était plutôt des crasses, au début, y'avait déjà ... ce truc de se chercher.
Du coin de l'oeil, je le guette, et pose finalement la carte en la glissant vers lui.

▬ Je vais prendre un mojito... Et toi ?

Sous la table, mon pied n'a pas cessé son manège, effleurant toujours son mollet sans que je ne le quitte des yeux. Je l'observe, avec ce sourire amusé et taquin à la naissance de mes lèvres. Il a cette attitude, ce réflexe de regarder autour de lui comme lorsqu'on se permet un écart dans un coin du comico. Comme deux ados qui se planquent pour pas être surpris... Il y a... cette sensation d'interdit, ce petit goût qui donne toute sa saveur à ces moments... Et ce soir, on est à l'abri des regards, finalement... Tout en s'exposant l'un à l'autre, d'une certaine manière... Il se racle la gorge et je l'interroge du regard : est-ce que c'est trop inconfortable ? Son regard finit par trouver le mien et j'attends en me pinçant légèrement les lèvres...

Finalement, mon regard abandonne le sien pour mieux glisser vers la main qu'il vient d'étendre vers moi, en m'offrant sa paume. Mes lèvres s'étirent de nouveau en un sourire en coin, plus si secrètement conquise... Je capture de nouveau son regard avec le mien, alors que doucement, mes doigts fins viennent se glisser dans sa paume. Pas un mot à ce sujet, juste la caresse de mon regard et de la pulpe de mes doigts...

▬ Je ne fête pas mon anniversaire, habituellement... Enfin, plus depuis un moment déjà, je lâche finalement, comme pour répondre à son interrogation de plus tôt, haussant imperceptiblement les épaules.

Je ressens le besoin d'humecter mes lèvres, riant doucement tandis que je lui glisse un regard curieux et doux :

▬ Si on m'avait dit que Mannoia me complimenterait en me tenant galamment une porte plutôt que de me la lâcher en pleine poire...

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Lun 16 Jan - 11:25


▬ Je vais prendre un mojito... Et toi ?

Mon regard croise et s'accroche à celui de Dylan, alors que je récupère la carte. Je me racle la gorge et reprend contenance en faisant mine de lui accorder beaucoup plus d'attention qu'il n'est, en réalité. Ouais, des cocktails de gonzesses avec plein de couleurs. Un mojito, putain j'ai toujours eu ce truc en horreur. Je fais une légère grimace puis laisse échapper qu'ils avaient du « Paddy » à l'époque, qu'ils n'auront qu'à me mettre ça avec trois glaçons et que ça fera l'affaire. Je laisse retomber la carte à plat avant de la poser sur le coin de la table pour signifier au personnel qu'ils peuvent se ramener.

Je tends la main pour accueillir la sienne dans un geste lent et silencieux, ne sachant pas si elle acceptera. Finalement, peut-être que ça n'emprunte pas la direction qu'elle voulait, qu'elle aurait imaginée. Moi aussi, quand jsuis arrivé trempé à la porte son appartement, je n'imaginais trop rien. J'avais juste une sorte de vide passager à combler et je me disais qu'on s'enverrait en l'air, et que ça irait mieux après. C'est très... ça a le mérite de marcher pour moi. Ma main se referme sur la sienne et mon pouce caresse sa peau, mes yeux venant glisser sur nos mains posées ainsi sur la table.

▬ Je ne fête pas mon anniversaire, habituellement... Enfin, plus depuis un moment déjà.

J'inspire, essayant de considérer un peu la chose, sans vraiment comprendre comment on peut passer outre ces événements. Parfois, ça les faisait chier, parfois, ils préféraient être ailleurs, mais au sein de mon foyer, j'ai toujours mis un point d'honneur à fêter ces dates. Je faisais un gateau pour l'anniversaire de Nonna, un pour maman, un pour Orazio, un pour Nino, même s'ils n'étaient pas d'humeur. Ils méritaient quand même que ce soit leur journée, que ce soit leur moment. Et je faisais aussi un gateau pour le mien, d'ailleurs. Le premier que j'ai fait était brûlé alors j'ai étalé du chocolat au-dessus pour camoufler. Nonna a toussoté à la première bouchée, avant de me convaincre qu'il était parfait. Il était odieux, mais c'est vrai qu'il était parfait, en fait.

▬ Chez nous, on est... enfin « je » suis attaché aux traditions. Pour moi c'est ça qui... constitue les bases du foyer, tu comprends ? De ma main libre, je fais un petit geste à une serveuse qui nous observait oisivement du coin de l'oeil. Elle s'amène et je lui abandonne juste : Un mojito bien frais avec un Paddy, levant juste mes pouce, index et majeur pour qu'elle y mette les glaçons avant de le ramener. Elle s'échappe puis je continue d'essayer de m'expliquer. Parfois, quand les gros événements nous échappent, c'est les petits qui permettent de maintenir le bateau à flots. Tu vois ? Finalement, je laisse échapper un ricanement un peu amusé puis la considère avant d'expliquer : Je devais bien voir à quoi j'avais à faire, aussi. L'expérience a prouvé que tu sais ouvrir une porte toute seule, au moins.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mer 25 Jan - 23:06
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31 octobre 2022 - soirée

Sa main se referme sur la mienne et son pouce commence doucement à caresser le dos de ma main. Il y a quelque chose de doux et de tendre, chez Gabriel. Des attentions qu'il dissimule parfois gauchement derrière une réflexion maladroite ou une prise de distance inexpliquée. C'est pas la première fois que je le remarque, même si ce soir, ça me semble encore plus flagrant. Nos regards se croisent et s'agrippent l'un à l'autre, comme si finalement, on tombait le masque, chacun notre tour. C'était peut-être pas ce qu'on cherchait, à la base, ni lui, ni moi et pourtant c'est là, maintenant. Ça a beau être sulfureux et explosif, la douceur s'est pourtant invitée dans nos gestes, ceux qu'on se donne à l'abri des regards.

A part ce soir. Ce soir, c'est différent...

Après lui avoir glissé la carte des boissons, je lui laisse entendre que j'ai pas vraiment l'habitude de fêter mon anniversaire, ou du moins, plus depuis un moment. Alors, est-ce que ça compte, une bière et une pizza avec mon oncle ? Ma mère tenait à ce que je viennes manger à la maison, mais je m'arrangeais toujours pour bosser ce jour-là et m'épargner ce moment avec mon paternel... Je sens à sa façon d'inspirer que Gabriel ne comprend probablement pas. En même temps, je ne peux pas lui en vouloir.

▬ Chez nous, on est... enfin « je » suis attaché aux traditions. Pour moi c'est ça qui... constitue les bases du foyer, tu comprends ?

J'esquisse un sourire en coin : attaché aux traditions, tu m'en diras tant... Je sais que sur certains points, il est vieux jeu et attaché à des principes dont l'importance m'échappe. D'ailleurs, c'est un peu avec ça que tout à commencé, non ? D'une vanne sur sa virginité avant le mariage et sur sa proposition de me montrer tout le contraire... Une vanne qui a fait son chemin, finalement... Il appelle la serveuse d'un petit geste et je l'observe du coin de l'oeil alors qu'elle nous rejoint. Il passe ma commande et la sienne alors que je le dévisage avec cette pointe de curiosité. C'est nouveau pour moi, on ne va pas se mentir. C'est déroutant et en même temps... J'ai envie de voir... La serveuse file et je la remercie, mon regard cherchant celui de Gabriel alors qu'il essaye d'éclaircir son explication.

▬ Parfois, quand les gros événements nous échappent, c'est les petits qui permettent de maintenir le bateau à flots. Tu vois ?

Je ne suis pas certaine de comprendre, malheureusement, ni ce qu'il entend par les gros événements qui nous échappent ni en quoi ce genre de petites choses peuvent tenir une famille à flots. Peut-être parce que mes rapports avec ma famille sont trop différents des siens. Pourtant, pour avoir partagé quelques repas avec les Mannoia, et même si je n'entends pas la position et les devoirs de chacun, j'ai remarqué à quel point ils sont soudés. Je ne compte plus sur ce genre de petits événements pour sauver quoi que ce soit, chez moi. C'est pas faute d'avoir espéré qu'il en soit autrement.

▬ Ta famille est très soudée, vous êtes là les uns pour les autres... Même si vous êtes pas toujours d'accord... Je hausse légèrement les épaules, me pinçant imperceptiblement la lèvre, soudain un peu envieuse de ce rapport que je n'ai pas. J'me sens bien, chez toi. C'est pas le cas, avec ma famille. Enfin, surtout avec mon père. Tout est... compliqué. Mon oncle, lui, c'est différent. On se comprend mieux...

Je laisse un silence passé : je crois qu'on a déjà évoqué une fois, la tête sur l'oreiller, nos familles, des trucs qui nous prenaient la tête. C'est un peu le moment où c'est plus facile de parler, dans le noir, quand le corps est vidé de ses tensions, la tête suit plus facilement... J'humecte mes lèvres, comme si j'avais pas envie de glisser sur ce terrain-là, parce que le moment présent, là, il me plait et j'ai pas envie qu'il soit parasité par ce conflit avec mon père qui intéresserait sûrement le psy...

Alors, je chasse le sujet en trouvant de nouveau refuge dans le bleu glacial et pourtant réconfortant des yeux de Gabriel.

▬ Si on m'avait dit que Mannoia me complimenterait en me tenant galamment une porte plutôt que de me la lâcher en pleine poire...

Il ricane et mes lèvres s'étirent dans un sourire : cette porte dans la gueule n'était pas restée impunie. Je me souviens encore de l'expression sur son visage quand j'ai appuyé sur tous les boutons de l'ascenseur avant de filer dans les escaliers en lui souhaitant bon voyage... Avant que les portes ne se referment totalement, je crois que je l'ai entendu me traiter de connasse, d'ailleurs...

▬ Je devais bien voir à quoi j'avais à faire, aussi. L'expérience a prouvé que tu sais ouvrir une porte toute seule, au moins.

J'arque un sourcil faussement sceptique mais lui répond dans un sourire, ma main toujours à portée de la sienne :

▬ Satisfait ? Tu sais, tu serais étonné par toutes les choses épatantes que je suis capable de faire... Comme une grande fille.

J'humecte mes lèvres, mon menton venant prendre appuie sur ma main libre, le bras accoudé à la table. Dans un sourire doux et amusé, je lui réponds sans le quitter de mon regard émeraude :

▬ A commencer par la mécanique. Mon oncle m'a montré pas mal de trucs, quand j'étais gamine... Déjà, parce que j'étais souvent collée à ses baskets, ensuite... Parce qu'il voulait pas que je me laisse impressionner par les mecs...

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mar 31 Jan - 1:20


▬ Ta famille est très soudée, vous êtes là les uns pour les autres... Même si vous êtes pas toujours d'accord... J'me sens bien, chez toi. C'est pas le cas, avec ma famille. Enfin, surtout avec mon père. Tout est... compliqué. Mon oncle, lui, c'est différent. On se comprend mieux...

Je la considère quelques secondes quand elle nous présente comme une famille soudée, présent les uns pour les autres. Je pense aussi que c'est le cas, même si je n'attendrais jamais de mes petits frères qu'ils prennent des risques pour moi ou fassent quelque chose qui les mettrait dans une situation périlleuse, ce n'est pas leur rôle et ce n'est pas que mon orgueil mal placé qui parle, ce n'est pas à eux de faire ça. Le mien est de les protéger, par la gentillesse ou par la contrainte, parfois... Je balance la tête en arrière et explique sur le ton de l'humour que quelle que soit la tournure de la conversation, le principal est de retenir que « Le chef a toujours raison ». Comme si c'était pas assez clair, je précise :
▬ Et le chef, c'est moi. Je réfléchis à son histoire de père. Au final, je ne sais même pas comment auraient été les relations avec le mien, avec les années. Il avait bon caractère, j'aime à croire que ça aurait été simple, plus simple qu'avec Lucia d'ailleurs. Alors qu'on découvre nos verres, je garde encore un moment la main de Dylan, mon regard se balade brièvement autour de nous avant que j'essaie de lui expliquer quelque chose, aussi maladroitement que d'habitude. J'ai du mal à expliquer ces choses-là, j'ai pas trop l'art de manier les mots... C'est pas facile, d'endosser cette responsabilité. Quelques secondes de flottement. Si ton père n'est pas un mauvais homme, alors il ne sait sûrement pas comment te dire les choses. Je pince les lèvres. D'ailleurs, Fiore et les petits frères t'aiment bien aussi.

Je laisse sa main le temps de prendre mon verre que je lève, l'invitant en quelque sorte à trinquer à son anniversaire. Je descends la moitié du verre et compte les glaçons dans la tempête ambrée qui reprend place sur le coin de la table. Nous évoquons nos débuts compliqués, quand je me disais qu'on m'avait filé ce petit morceau de coéquipier comme une sorte de punition ou d'épreuve. Je lui ai accordé le bénéfice du doute dès qu'elle a fait partie de notre binôme, j'ai accepté de croire qu'elle pouvait peut-être être à la hauteur de ce que j'attendais d'elle.

▬ Je devais bien voir à quoi j'avais à faire, aussi. L'expérience a prouvé que tu sais ouvrir une porte toute seule, au moins.
▬ Satisfait ? Tu sais, tu serais étonné par toutes les choses épatantes que je suis capable de faire... Comme une grande fille.

Je lui souris, à la fois amusé et condescendant, pas franchement impressionné par le possible de ses facilités. Je raye déjà tout sens de l'organisation, du rangement et la cuisine de ses qualités. C'est amusant parce que Dylan n'est pas vraiment mon type de femme à vrai dire. Mon type de femme, je ne songe pas aux histoires de cul. Qui qu'elles concernèrent, ce ne sont pas des personnes avec qui je finirais mes jours de toutes façons. Elle a cette étonnante capacité à ne pas abandonner sans s'accrocher à des causes perdues. Je vois parfois son regard s'assombrir sous l'une de mes remarques, et pourtant je lui ai découvert une patience très juste auprès de Bobby, notre présumé assassin qui s'est effondré en larmes dans ses bras. Pas sûr qu'un mec qui étrangle sa copine jusqu'à la priver d'oxygène laisse une inconnue le voir chialer comme un enfant. Elle sait quand le jeu commence, elle sait quand il s'arrête.

▬ A commencer par la mécanique. Mon oncle m'a montré pas mal de trucs, quand j'étais gamine... Déjà, parce que j'étais souvent collée à ses baskets, ensuite... Parce qu'il voulait pas que je me laisse impressionner par les mecs...

Je la regarde effleurer ses souvenirs d'enfance et de mécanique simultanément, une sorte de petite étincelle dans le regard et je lui épargne mes propres souvenirs d'enfance. Ils ne sont pas les premières pages d'une comédie ni d'un drame, il n'y a rien d'exceptionnel à en tirer. Et c'est ça qui les rend agréables à mon souvenir. J'avais aussi la famille de mon père qui venait parfois à la maison. L'un de mes oncles m'a laissé un paquet de cigarettes d'ailleurs, un jour. Il m'a dit qu'il fallait en tirer une après avoir couché avec une femme, j'ai commencé par la cigarette. Le plus mystérieux de nos oncles, c'est Giorgio. L'oncle Giorgio qui vit à Rome et qui envoie de l'argent tous les mois pour Lucia. On n'a jamais de cartes de sa part, d'appels, l'adresse ne mènerait nulle part. Giorgio fait route avec nous depuis quelques années. Moi, plus jeune, je m'appuyais quand même souvent sur Fiore et Lucia. Je me cale de nouveau sur l'arrière de ma chaise, lève sensiblement le menton puis demande à mi-voix à Dylan :
▬ Alors Collins, est-ce que je t'impressionne ? Je bascule la tête sur le côté, mon regard restant accroché au sien. Je souris, comme pour lui signifier le manque de sérieux de cette question puis baisse finalement le regard sur mon verre. Les femmes qui bricolent ne m'impressionnent pas, moi, fais mieux que ça, lui dis-je finalement sur le ton du défi.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mar 21 Fév - 17:23
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31 octobre 2022 - soirée

Je l’écoute se brosser le portrait de chef de famille , d’espèce de patriarche qui a toujours le dernier mot, en levant doucement les yeux au ciel en pinçant les lèvres. Derrière le trait d’humour, je sais qu’il y a un fond de vérité, j’ai appris à connaître l’animal. Et derrière mon apparente exaspération quand il se proclame chef, il y a pourtant de l’amusement et plus de tolérance. Mon regard croise celui de Gabriel, le sondant avec plus de bienveillance et de compréhension qu’aux premiers jours. Je sais maintenant, que malgré des gestes ou des paroles gauches ou encore des refrains pompés d’une autre époque, les intentions de Gabriel sont bonnes et légitimes… Ça m’échappe parfois, mais la plupart du temps, ce qu’il fait, c’est pour protéger les siens, que ça leur chante ou pas. D’ailleurs, j’en ai plus ou moins fait les frais moi aussi, quand mon appartement s’est fait visiter…

J’aime beaucoup sa famille, et pour être honnête, je me sens mieux parmi les siens que dans ma propre famille et c’est ce que je lui laisse entendre quand j’évoque mon père. Ou plutôt les rapports catastrophiques qu’on entretient. Je le dévisage alors qu’il a l’air de chercher les mots pour se faire presque l’avocat du diable, et je ne peux pas m’empêcher de penser que ça ne concerne peut-être pas que mon vieux…

▬ Si ton père n'est pas un mauvais homme, alors il ne sait sûrement pas comment te dire les choses.

Je passe brièvement ma langue sur mes lèvres et serre ensuite un peu les dents dans une esquisse de sourire crispé. A vrai dire, j’ai arrêté. J’ai arrêté de m’interroger, d’essayer d’aller vers lui et aujourd’hui, nos échanges ne sont que conflits. On ne se comprend pas et je suppose qu’on se dédie une rancoeur réciproque. Je crois pas que Gabriel puisse comprendre. Nos familles sont trop différentes. Et je suis pas sûre d’avoir envie de parler de ce …trauma de gamine qui est à la base de tout ce que je suis aujourd’hui, finalement.

▬ Encore faudrait-il qu’il veuille me voir… je marmonne, mes doigts venant chercher mon verre de mojito en même temps que Gabriel récupère son apéritif. J’esquisse un bref sourire qui devient plus radieux et sincère quand il annonce :

▬ D'ailleurs, Fiore et les petits frères t'aiment bien aussi.

▬ Ils sont chouettes, tous… Je souris et humecte mes lèvres, amusée par quelques souvenirs en leur compagnie et leur curiosité nous concernant, Gabriel et moi. La mamie a bien essayé quelques questions innocentes. Le plus jeune frangin s’est montré plus taquin mais ils m’ont accueillie sans faire d’histoire quand j’en ai eu besoin, lors du changement de ma serrure…

Il prend son verre et m’invite à en faire de même pour trinquer à mon anniversaire. J’esquisse un sourire, plutôt charmée, je dois l’admettre, alors que je prends une gorgée de mon mojito sans quitter des yeux ceux de l’homme assis en face de moi. On évoque avec légèreté nos débuts plutôt houleux, et je lui laisse entendre qu’il pourrait être surpris de tout ce que je sais faire et qu’il estime en dehors des compétences d’une femme. Je sais pourtant qu’il a fait du chemin, sur ce plan, au moins concernant notre travail et la confiance qu’on s’accorde tous les deux. J’ai plus rien à lui prouver, et même si on n’est pas toujours d’accord, on arrive mieux à laisser une petit place pour l’opinion de l’autre, maintenant…

Je lui parle de la mécanique, comme un exemple parmi d’autres, parce que c’était le prétexte qu’il m’avait servi pour me faire venir, au lieu de simplement m’inviter au restaurant et me laisser l’opportunité de décliner l’invitation… Ces souvenirs de mécanique me sont chers, je l’admets, et ça doit se lire sur mon visage parce qu’ils sont directement reliés à mon oncle. Doug, même si pour plein de trucs, il est de la vieille école, il a bien compris qu’il serait pas toujours là -par la force des choses- pour veiller sur moi, et que la meilleure façon de me protéger, c’était de m’apprendre à le faire par mes propres moyens… Avec du recul, je pense qu’il a été beaucoup plus clairvoyant que mon père ou ma mère… Je dis avec un sourire en coin, quelque peu nostalgique, qu’il voulait pas que je me laisse impressionner par les mecs…

Mes doigts jouent avec le verre qui suinte d’eau à cause du froid des glaçons, alors que j’observe Gabriel se réinstaller dans sa chaise et me glisser à mi-voix, d’un air joueur :

▬ Alors Collins, est-ce que je t'impressionne ?

Son regard attrape le mien sans le lâcher, alors qu’il incline, taquin, la tête légèrement sur le côté en m’offrant un sourire. La question n’est pas sérieuse, mais pourtant, je tiens à y répondre. Ma langue vient brièvement humecter mes lèvres, sans le quitter de mon regard félin.

▬ Je ne laisse personne m’intimider… Sous la table, mon pied recommence son manège, venant glisser lentement le long de sa cheville. A mon tour d’incliner légèrement la tête sur le côté, le menton appuyé sur la main de mon bras accoudé à  la table. Je me mordille brièvement la lèvre, essayant de remettre à plus tard le souvenir chaud de ses lèvres dans mon cou. …Mais… je dois admettre que tu arrives à me surprendre… et que, ce soir, tu m’impressionnes…

Son regard m’échappe quelques secondes  alors qu’il m’annonce avec un ton de défi :

▬ Les femmes qui bricolent ne m'impressionnent pas, moi, fais mieux que ça.

▬ Et qu’est-ce qui pourrait bien impressionner Gabriel Mannoia, hm ? je lui demande, en sondant son regard, approchant mon verre de mojito de mes lèvres pour en boire une nouvelle gorgée.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Ven 3 Mar - 1:01


▬ Si ton père n'est pas un mauvais homme, alors il ne sait sûrement pas comment te dire les choses.

Elle est gênée, ça se voit qu'elle est gênée. Nos regards se croisent, elle passe la langue sur ses lèvres, mon regard finit par abandonner le sien, qu'est-ce que j'en sais après tout ? Quelle expérience puis-je bien avoir ? Elle évoque leurs relations par une simple phrase qui m'intrigue, et qui devrait m'attrister. Quel père ne veut pas voir ses enfants ? Mais j'en demande pas plus pour le moment, je me dis qu'il sera bien temps de savoir ce qu'il en retourne plus tard. Cette soirée, c'est un peu la nôtre non ?

Parfois, je me demande quand moi-même je suis sensé entrer dans les détails de ma propre vie privée ? J'ai jamais su faire la part entre ce que les gens devraient savoir et ce qui ne les regarde pas, classant tout dans ce qui ne les regarde pas, finalement. Elle sait que je vis avec ma grand-mère et un de mes frères, et qu'ils sont deux. Voilà. C'est pas un secret que mon père se soit fait refroidir il y a des années, les collègues sont au courant et je me fais pas d'illusion sur le fait qu'un a pu lâcher ça comme une petite anecdote me concernant. Ça ferait chier, mais c'est possible.

Sur certains points, on se ressemble tous les deux. On a du mal à dire des choses, et quand on ouvre la bouche, c'est un peu cru et abrupte mais ça a le mérite d'être toujours à peu près sincère. J'ai bien vu un peu de surprise chez Dylan quand je m'adresse à Nonna mais c'est parce qu'elle ne la connaît pas. Ce n'est pas qu'une vieille dame, c'est un monument de notre famille. Elle a traversé l'océan en étant enceinte, elle a tout traversé et tout enduré en maintenant cette famille debout quand elle menaçait de s'écrouler, c'est pour ça que je suis dur avec elle. Parce que jvais pas lui tapoter l'épaule en permanence comme si elle n'était qu'une pauvre vieille. Elle a toujours sa place au sein de notre famille, et elle a toujours son rôle, même si elle fatigue un peu.

Quand j'ai dit à Dylan de venir à son changement de serrure, elle m'a cassé les couilles pour pas dormir toute seule dans la chambre d'Orazio. Ou elle était prête à dormir dans le canapé. Les bonnes femmes... Je me souviens la chaleur de ses épaules et la froideur de ses orteils quand je me suis finalement glissé contre elle dans la chambre de mon petit frère, alors que Nonna était en train de taper sa meilleure symphonie inferna-sa-le.

On trinque, je la suis du regard, tous ses petits mouvements. C'est amusant parce qu'on est sans arrêt sur une sorte de défiance réciproque mais je peux que lui accorder ma confiance. Déjà parce qu'elle est une bonne flic, c'est une première chose, ensuite parce qu'elle percute. Elle réfléchit, c'est une femme avec du caractère. D'habitude, j'aime pas les tracteurs, je préfère les petites femmes discrètes, un peu de celles qui savent se faire oublier quand il faut. Et Dylan, en fait, j'ai pas envie qu'elle se fasse oublier.

▬ Alors Collins, est-ce que je t'impressionne ?
▬ Je ne laisse personne m’intimider…
Je n'en attendais pas moins, même si je n'espère pas l'intimider quand même. D'autres, ça se peut mais elle... À un moment, je claquais des pieds dans l'escalier quand je rentrais du boulot pour que la famille sache que j'étais en train de revenir, pour qu'ils débarrassent si des merdes que je ne voulais pas voir traînaient, et au boulot, je sais que Hayes avait l'habitude de proposer « gentil flic méchant flic » mais de nous deux, on trouvait rarement le gentil. Il était tout de même celui qui possédait le plus de patience de nous deux. Mais… je dois admettre que tu arrives à me surprendre… et que, ce soir, tu m’impressionnes… J'esquisse un sourire. Impressionnée ? Est-ce parce qu'elle m'imagine tellement rustre que je ne saurais pas faire la cour à une femme, ou est-ce parce que ce simple dîner sort tellement de l'ordinaire pour elle ? Je la jauge un peu du regard, n'arrivant pas trancher, le futur nous le dira.

Attends, est-ce que je suis en train de lui faire la cour ? Parce que c'est un dîner d'anniversaire avec ma coéquipière, et je me retrouve à ressentir un frisson quand son pied joueur passe contre moi et que je plonge sans me retenir dans son regard gourmand. Oh putain. Non mais... on n'est pas 'vraiment' un couple, nous deux. C'est différent, plus simple.

▬ Les femmes qui bricolent ne m'impressionnent pas, moi, fais mieux que ça.
▬ Et qu’est-ce qui pourrait bien impressionner Gabriel Mannoia, hm ?


J'arque soudain un sourcil, pas certain qu'elle veuille vraiment la réponse. Je lance une oeillade autour de nous, profitant un peu du décor pendant que je m'accorde le temps de la réflexion. D'abord je réponds « qu'elle fasse son lit » puis glisse un nouvelle fois le verre à mes lèvres, ma langue venant récupérer les dernières gouttes d'alcool alors que je repose mon verre. M'impressionner ? Il y a la fois tellement de choses, et absolument aucune. Je ricane et annonce :
▬ Jsuis impressionné par ceux qui arrivent à faire pousser un putain de potager sur leur balcon, ça c'est fort. Ils vendent de ces petites serres, toutes petites, ou y'en a encore qui foutent ça dans des jardinières. Ça, c'est un putain d'exploit. Je souris en cherchant son regard. Le reste, c'est impressionnant que par ceux qui veulent bien se laisser impressionner. Mais tu sais quoi ? Je pose un coude sur la table, me rapproche de Dylan comme pour parler sur le ton de ma confidence : Je suis prêt à me laisser impressionner par toi. Retourne-moi la tête.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Sam 18 Mar - 13:55
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31 octobre 2022 - soirée

Je sens bien qu'il a du mal à saisir ce froid, entre mon père et moi et que sans explication de ma part, c'est encore plus insoluble comme situation. Mais je ne juge pas vraiment ça très pertinent d'approfondir le sujet... Ou alors c'est peut-être juste parce que je ne suis toujours pas à l'aise avec ça, au fond, et que ça représente sans doute ma plus grande faille, la brèche que je colmate avec tout et rien pour me donner l'air que rien ne peut plus m'atteindre. Pourtant... Pourtant, quand je le regarde, comme ça, en face de moi... Quand son regard attrape le mien, comme ça... Je sens que je pourrais lui exposer mes blessures ou mes faiblesses sans craindre quoique ce soit de néfaste, de sa part... Au contraire, je crois.

J'humecte mes lèvres après une gorgée de mojito et chasse au passage ce sujet qu'on abordera peut-être un peu plus tard. Du coin de l'œil, je l'observe : des fois, j'aimerais entendre ses pensées. J'ai déjà remarqué qu'il peut parfois y avoir une dimension entre ce qu'il dit maladroitement et ce qu'il fait. Et ce soir, je sais pas, ça m'amène à me questionner, je crois... Je sais pas trop ce qu'il se passe, mais d'un côté, je préfère ne pas y réfléchir et me laisser porter parce que, les choses me plaisent, comme ça... Et, des fois, je sens que ça m'échappe un peu plus, que je lâche de la corde, et je crois que j'ai peur de m'attacher... Je lui confierais ma vie sans aucune hésitation, et je crois que je lui ai prouvé qu'il peut en faire de même, et pourtant... Pourtant, j'ai beau me targuer que je suis une femme indépendante qui n'appartiendra jamais à personne, j'ai du mal à me passer de sa proximité... J'ai du mal à l'imaginer aux bras d'une autre personne sans avoir cette torsion désagréable dans l'abdomen.

On l'a eu, cette conversation, sur la route pour son appart', après l'incident avec Eli. Et même si j'étais contrariée par son entêtement, je dois avouer que cette soudaine possessivité ne m'a pas laissée parfaitement indifférente. Je crois que, ça avait quelque chose de grisant, d'être désirée si fort, finalement... On a crevé un abcès, concernant l'exclusivité de notre relation, en relâchant finalement un peu de mou de chaque côté de la corde.

Pendant les quelques jours passés chez lui, même si on tâchait d'être discrets, je crois que la grand-mère et le petit frère se doutaient de quelque chose. Je crois que c'est après un repas, pendant un petit café du soir que Fiore a commencé à me faire la généalogie des Mannoia. C'est elle qui m'a parlé des parents de Gabriel et qui m'a précisé ce que je pensais avoir déjà compris, à propos du père.

▬ Alors Collins, est-ce que je t'impressionne ?

▬ Je ne laisse personne m’intimider… Mais… je dois admettre que tu arrives à me surprendre… et que, ce soir, tu m’impressionnes…

Il esquisse un sourire et je m'aperçois que, ça va au-delà de la simple séduction : je dis pas ça pour le charmer, pas seulement du moins, mais plutôt pour lui admettre que... je sais pas... d'une certaine façon, je ne suis pas insensible à cet homme, qui porte la peau du grincheux Mannoia. Mes autres relations n'avaient rien à voir avec celle-là... On se jauge, nos regards s'attrapent, et mon pied vient le taquiner sous la table. Je souris avec une certaine satisfaction quand je le sens frissonner et se contracter à ce contact.

▬ Les femmes qui bricolent ne m'impressionnent pas, moi, fais mieux que ça.

▬ Et qu’est-ce qui pourrait bien impressionner Gabriel Mannoia, hm ?

Je l'observe, laissant mon regard émeraude s'échapper de derrière mon verre où je viens prendre une gorgée. Il semble réfléchir, et je m'amuse de penser qu'il doit être en train d'hésiter entre me servir une connerie ou bien un fond d'honnêteté, sans savoir ce que j'attends réellement. Et évidemment, sa première réponse m'extirpe un petit ricanement alors que je pose mon verre devant moi.

▬ Très drôle...

Il termine son verre en réfléchissant, laissant sa langue humecter ses lèvres et je me fais la réflexion silencieuse que j'en ferais bien de même, me mordillant la lèvre au souvenir brûlant de ses baisers. Je me redresse sur mon assise alors qu'il ricane et annonce finalement :

▬ J'suis impressionné par ceux qui arrivent à faire pousser un putain de potager sur leur balcon, ça c'est fort. Ils vendent de ces petites serres, toutes petites, ou y'en a encore qui foutent ça dans des jardinières. Ça, c'est un putain d'exploit.

Il sourit, cherchant mon regard et je réponds à son sourire, un peu surprise et amusée de cet aveu. Je crois que j'ai pas la main verte. Ma mère, au contraire, je crois qu'elle est née dans la terre et respire par photosynthèse. Je me souviens pas de l'avoir déjà vu travailler, en dehors de s'occuper de moi, de la maison ou de son jardin. Je me souviens quand même de petits moments privilégiés que l'on passait toutes les deux dehors, dans son petit jardin. A bien y réfléchir... Je réalise, maintenant, qu'à force d'avoir tant voulu mon père, finalement, j'en ai peut-être rejeté ce que j'avais pourtant déjà avec ma mère...

▬ Le reste, c'est impressionnant que par ceux qui veulent bien se laisser impressionner. Mais tu sais quoi ?

J'abandonne mon introspection pour perdre mon regard dans celui de Gabriel, qui se penche vers moi, s'accoudant sur la table. Je le questionne du regard quand il me dit finalement sur le ton de la confidence :

▬ Je suis prêt à me laisser impressionner par toi. Retourne-moi la tête.

Je le dévisage un instant, pas certaine de comprendre correctement ce qu'il entend par-là. Est-ce qu'il attend une réponse de ma part, là, tout de suite, ou bien... Ou bien est-ce que c'est une invitation, quelque part... Est-ce qu'il me cède à son tour un peu plus de corde ? A mon tour d'humecter mes lèvres, me penchant à mon tour au-dessus de la table, pour approcher mon visage du sien, mes doigts venant chercher les siens. J'aime ça, je crois... L'idée qu'il me laisse entrer... Je lui susurre d'un air joueur et complice, en le dévorant du regard :

▬ Ah oui...? Eh bien... Si tu veux bien te montrer patient, ce soir, tu devrais être servi...

Alors que mes lèvres s'approchent des siennes, mon pied serpente le long de son mollet pour finalement revenir docilement sous ma chaise. Mes doigts abandonnent les siens pour venir cueillir avec douceur son menton alors que je lui dérobe le baiser le plus doux et délicat que j'ai pu offrir de ma vie. Moi-même légèrement troublée par ce baiser et par l'intensité de son regard, j'effleure très délicatement son mention de mon pouce en me pinçant les lèvres. Un sourire en coin, je reprends d'un air facétieux :

▬ Non seulement, mon lit est fait, mais, j'ai une parure de draps flambant neuve...

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Ven 7 Avr - 11:12


Je fais mine de lancer un regard sur la carte couchée sur la table et lève finalement les yeux sur elle, avec ses belles promesses et ses jolis yeux. Je ne sais pas, quand ses doigts caressent mon menton, c'est comme si je me sentais prêt à abandonner une partie de ma méfiance naturelle sur son autel. Ma main caresse sa joue et mon sourire s'efface, le temps que je sonde son regard. Je ne sais pas à quoi elle joue, mais le jeu prend une drôle de tournure pour moi. Je n'ai pas connu qu'une femme dans ma vie, mais il a suffi de quelques jours pour que finalement mon ticket soit consommé. Je ne me suis jamais vraiment imaginé me remettre en couple avec quelqu'un, c'est devenu une sorte de fatalité tranquille avec laquelle je vis...

Collins va galoper jusqu'en Californie quand elle en aura l'occasion, elle va se trouver un mec de son âge et elle va disparaître... J'esquisse un sourire quand elle évoque sur le même fil de plaisanterie sa parure de lit toute neuve. Je secoue la tête et finalement je me lève, je viens mettre ma chaise sur un autre côté de la table pour me rapprocher d'elle, je cale mon dos contre la chaise et lui dis que je vais lui faire visiter le quartier d'abord. Je lance un coup d’œil au-dessus de son épaule et sors une cigarette en attendant qu'on prenne nos commandes. Ma main vient rencontrer à nouveau la sienne alors que je fais mine de ne pas y prêter d'importance, mais finalement ce contact qui s'installe me plaît bien. On discute, à cheval entre le sérieux de nos passés différents et de notre jeu du chat et de la souris, je reprends un verre et lui en paye un autre en la prévenant que je ne la porterai pas sur mon épaule si elle ne tient pas l'alcool. Je passe la main contre ma nuque, lui lance un coup d'oeil, cherchant une fois encore à savoir ce qu'elle attend, qu'est-ce qu'elle ressent ?

Le repas se déroule et je me lance à lui demander un peu, sur l'air d'une conversation anodine, pourquoi une fille « comme elle » n'a pas de petit copain ? Je souffle par le nez, me rendant compte de ma question au moment où je la pose, comme si je venais d'établir de façon ferme et définitive qu'au final, on ne sort pas ensemble tous les deux. Et finalement, je ne veux pas qu'elle ait de petit copain, je ne veux pas la partager avec quelqu'un d'autre.
▬ Tu sais, je pensais vraiment ce que je t'ai dit l'autre jour, sur le fait que je voulais pas que tu vois quelqu'un d'autre. Je passe la langue contre ma lèvre inférieure et soupire, en baladant son regard sur les alentours, ayant souvent du mal à exprimer ce que je veux dire quand ça rentre un peu trop dans ce genre de subtilités. J'aime bien ce qu'il y a entre nous, tu vois...

Sourcils froncés, je m'énerve tout seul de ne pas réussir à m'expliquer clairement et lâche un juron avant de me balancer en arrière. Finalement, je préfère diriger ma mauvaise humeur sur la bonne femme la plus proche en lui braillant que c'est pas possible d'avoir une putain de carafe d'eau ici ? Elle affiche des yeux ronds et disparaît. La propriétaire, c'est elle qui revient avec le bro qu'elle claque presque sur le coin de la table, on échange un regard et elle s'en va. Je soupire et me sers un verre d'eau avant de repousser brutalement le verre et de me tourner vers Dylan.
▬ Laisse-moi continuer, lui dis-je comme si elle était en train de m'interrompre. T'es jeune, on n'a pas le même passé. Je soupire et viens tirer une nouvelle cigarette du paquet que j'allume à la hâte, alors même que les assiettes ne sont pas encore totalement vides. Écoute... je veux pas te partager, pigé ? Mais je peux pas te promettre de te donner le happy ending que les gamines attendent, oui ? Ça arrivera pas, j'ai déjà passé mon tour. J'envoie un nuage de fumée au-dessus de nos têtes.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Lun 24 Avr - 12:09
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31 octobre 2022 - soirée

Je sais plus quoi penser, là, quand sa main vient caresser ma joue, quand son regard attrape le mien comme ça. Je voudrais juste que ça dure et en même temps, ça me fout un peu la trouille, ce que je ressens avec lui... pour lui. Je voudrais entendre ses pensées, je voudrais pouvoir comprendre ce qu'il ressent et ce qu'il attend vraiment... Je déglutis légèrement et offre une diversion en plaisantant à propos de ma nouvelle parure de drap et je remarque l'esquisse de son sourire. Quand il se lève finalement, je fronce légèrement les sourcils en le regardant faire, interrogative : il va quand même pas se barrer, pas vrai ? Prenant sa chaise pour la mettre sur le côté et se rapprocher de moi, il se réinstalle en se calant sur son assise, ajoutant mine de rien qu'il me fera visiter le quartier avant de rentrer. Un sourire discret étire mes lèvres en coin quand, de nouveau, sa main vient chercher la mienne. J'aime ça. Ce moment-là, qu'on passe tous les deux, proches, à se raconter des choses sur notre passé, ce petit jeu qu'on continue d'alimenter de taquineries...

Je ris quand après m'avoir offert un nouveau verre, il m'annonce qu'il ne me portera pas sur son épaule jusqu'à la bagnole si je ne tiens pas l'alcool. Je le rassure en disant que c'est sûrement pas deux pauvres mojitos qui devraient me mettre la tête à l'envers... Et puis, pour être honnête, je ressens pas vraiment le besoin de me perdre dans le fond de mon verre, quand je suis avec lui... Cet été, ouais, j'ai fait quelques écarts que j'ai payé le lendemain à coup d'aspirine et de lunettes de soleil. Mais là, là j'suis bien... Et c'est peut-être une des raisons qui m'a poussée à décliner le poste qui s'est libéré au LAPD, quand Doug m'en a parlé. Je crois qu'il a été surpris, que je décide finalement de rester à Miami.

On vient finalement prendre nos commandes et nos menus, puis le repas se déroule tranquillement au rythme de nos discussions. Et puis d'un coup, il me demande pourquoi une fille comme moi n'a pas de petit copain. Sur le coup, j'ai suspendu mon geste et humecté lèvres en reposant ma fourchette, sur le bord de l'assiette, lui glissant un regard légèrement interrogatif. Qu'est-ce qu'il entend par-là ? Parce que, j'ai pas vraiment l'habitude que ça soit très flatteur, quand on parle de filles comme moi. Je monte pas sur mes grands chevaux, je l'observe un peu et me pince légèrement les lèvres avant de demander :

▬ Une fille comme moi ? J'ai déjà fait les frais des indélicatesses de Gabriel, surtout au tout début, et je sais bien ce qu'il pensait de moi. Je crois pas que ce soit encore le cas... Une nouvelle fois, je viens humecter mes lèvres et hausse légèrement les épaules, en laissant glisser mon regard sur mes doigts qui s'agitent un peu sur la table. Pour répondre à ta question... Probablement parce que j'en cherche pas vraiment... J'préfère me concentrer sur le boulot, et... J'ai pas... Enfin d'habitude, ça se passe pas... comme ça...

Ok, j'ai eu le malheur de croiser son regard et je crois que j'suis un peu en train de perdre mes moyens... Je me mordille la lèvre et préfère me taire finalement parce que je sais plus vraiment ce que je suis en train de lui dire, et j'suis pas sûre de comprendre tout ce qui se passe... Seulement qu'on est aussi dégourdi l'un que l'autre, visiblement, pour mettre des mots sur les choses...

▬ Tu sais, je pensais vraiment ce que je t'ai dit l'autre jour, sur le fait que je voulais pas que tu vois quelqu'un d'autre. J'aime bien ce qu'il y a entre nous, tu vois...

Je ne dis plus rien, je me contente de l'observer, en essayant de comprendre pourquoi ça a l'air de tant le contrarier. Moi aussi, j'aime ce qu'il y a entre nous, et j'ai pas envie de le partager non plus. Je pince les lèvres en le laissant continuer alors qu'il pousse un juron avant de réclamer une carafe d'eau avec ce ton odieux qu'il peut avoir, parfois. Je fronce légèrement les sourcils et je commence à me dire qu'il tourne autour du pot et qu'il y a un truc qu'il n'arrive pas à me dire, je sais juste pas si c'est gênant pour lui ou mauvais pour moi. Quand le broc claque sur la table, les lèvres pincées, je glisse un regard à Gabriel qui se sert un verre qu'il repousse finalement d'un geste un peu brutal avant de se tourner vers moi :

▬ Laisse-moi continuer, qu'il me dit, alors que j'ouvre des yeux un peu ronds, parce que j'allais pas spécialement l'interrompre. T'es jeune, on n'a pas le même passé. Il soupire et je le regarde se griller une clope, comme une réponse à sa nervosité. Je commence à les reconnaître, ses petites manies... Le même passé ? Je sais pas trop où il veut en venir, mais j'imagine qu'il parle de ses relations passées. Je sais pas tout de lui, mais je sais qu'il a eu une fiancée et que ça s'est pas soldé comme ça aurait dû. De mon côté, j'ai pas vraiment évoqué mon parcours chaotique, mais il s'est déjà fait une idée, je suppose. P't'être qu'il me trouve immature ? Pourtant, le fait d'avoir préféré rester seule, c'est pas parce que j'étais pas sérieuse, c'était juste pour me protéger, parce que j'avais peur de d'accorder ma confiance à la mauvaise personne... Écoute... je veux pas te partager, pigé ? Mais je peux pas te promettre de te donner le happy ending que les gamines attendent, oui ? Ça arrivera pas, j'ai déjà passé mon tour.

Mes yeux verts de chat l'interrogent doucement alors que je laisse les mots faire leur chemin. Quel happy ending ? Est-ce qu'il pense vraiment que c'est ça, mon aspiration dans la vie ? Le conte de fée, avec mariage et ribambelle de mômes ? Une nouvelle fois, je viens humecter mes lèvres le temps de choisir soigneusement les mots qui vont franchir mes lèvres.

▬ J'attends rien, moi, Gabe... Je prends simplement ce que tu me donnes... je murmure, et après hésitation, mes doigts viennent timidement chercher le bout des siens. J'aime ce truc, entre nous... Et le temps qu'on passe ensemble que ce soit au boulot, ici, ou dans mon lit... J'ai jamais connu ça, avant. T'es le premier en qui j'ai autant confiance.

Mon regard trouve une nouvelle fois le sien alors que j'essaye d'esquisser un sourire un peu plus assuré que je ne le suis réellement :

▬ J'ai pas envie de te partager non plus. Et... J'ai pas envie que ça s'arrête, ce truc, entre nous.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Jeu 10 Aoû - 16:06


▬ J'aime ce truc, entre nous... Et le temps qu'on passe ensemble que ce soit au boulot, ici, ou dans mon lit... J'ai jamais connu ça, avant. T'es le premier en qui j'ai autant confiance.

J'esquisse un sourire, cherchant, fuyant son regard. Moi non-plus, elle n'est pas le genre de femmes que j'ai l'occasion de fréquenter habituellement, elle l'aura aisément deviné. Je pensais pas pouvoir considérer une femme comme mon égal à vrai dire. Aussi horrible que cela puisse sembler, ce n'est pas vraiment une question de misogynie comme cet article de merde avait pu le laisser penser. C'est juste que je suis dans des dynamiques où il y a des relations de pouvoir, c'est relations de domination et je ne veux pas pas – je ne peux pas laisser de terrain – c'est comme ça.

Mais avec Dylan, c'est différent. J'arrive à baisser la garde. Dans un sens, je me disais que comme il n'y aurait pas de lendemain, ce ne serait pas bien grave après tout qu'elle ait conscience de mes « failles » et maintenant que ça a l'air moins futile... Cela me rassure en quelque sorte qu'elle n'attende rien, je ne suis pas sûr de ce que j'ai à lui offrir. Des nuits ou des coups, ce n'est que du sexe. Ça n'implique rien... Mais dès que le jour se lève, il faut savoir si on veut se réveiller sur le canapé ou auprès de l'autre. Je ne peux pas offrir à Dylan ce qu'elle me demandera forcément un jour : elle voudra qu'on officialise un couple, elle voudra qu'on sorte ensemble, elle voudra qu'on se fiance, elle voudra qu'on se marie, elle voudra tomber enceinte, elle voudra fonder une famille, elle voudra déménager. Et elle voudra partir. Je ne me sens pas capable de lui offrir tout ça, et de tout supporter.

Le repas se passe et finalement, je me dis qu'on sera bien à aller se promener dehors peut-être. On termine, et naturellement je paie puis je lui propose de sortir. À peine avons-nous mis un pied dehors que ma main vient rejoindre la sienne. Je passe la langue contre ma lèvre inférieure et prends un air faussement détaché. Je balance sans introduction que j'aime bien le quartier...
▬ Moi aussi j'ai confiance en toi.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Sam 19 Aoû - 16:19
Little Walk, Little Havana
Gabriel & Dylan


31 octobre 2022 - soirée

Le repas se passe, entre coups d'oeil et esquisses de sourire. Je sais pas trop ce qu'il pense, je comprends pas trop les freins qu'il a l'air de mettre, comme si j'allais, j'en sais rien, le supplier de me passer la bague au doigt. T'es jeune, on n'a pas le même passé. Qu'est-ce que ça peut foutre, après tout ? Si on est bien comme ça, alors, quel est le problème ? Je comprends bien que ça coince, mais que c'est pas moi, le vrai problème. J'le sens à sa façon de me regarder, par moment, j'le sens aux mots qu'il ne me dit pas, mais qui sont cachés, là, à l'intérieur d'une montagne de non-dits. J'le sens aussi à travers sa façon d'être ou à ses paroles maladroites.

Lui, il n'en a pas parlé, mais Nonna a déjà évoqué le sujet, une fois, comme ça. Je ne sais pas si c'est parce que ça lui a échappé ou si c'est simplement qu'elle essayait de me faire comprendre quelque chose. Gabriel avait une fiancée, il avait un avenir à construire selon son idéal traditionnel, mais elle est partie. Elle est partie, cette femme, et pas sans faire de dégâts, apparemment. J'ai compris que c'était un genre de tabou, quand Nino a eu l'air de l'empêcher d'en dire plus.

Pendant tout le repas, je peux pas m'empêcher de réfléchir à ce qu'il a dit, je peux pas m'empêcher de faire tourner les mots encore et encore. Ça arrivera pas, j'ai déjà passé mon tour. J'attends rien, moi, je prends ce qu'il me donne et ça me va très bien qu'on se laisse vivre comme ça... C'est ce que je lui dis, pour nous rassurer, lui comme moi, pour s'alléger d'une pression qu'on ne se met pourtant pas l'un sur l'autre. Je crois comprendre, dans un sens, qu'il a déjà foutu le pied dans le piège à ours et qu'il en garde une vilaine morsure. De temps en temps, mon regard curieux glisse sur ses traits naturellement durs, sur ce regard que je trouvais si froid, les premières fois. Je la voyais pas la blessure, avant. Mais même s'il en dit rien, je l'entends, maintenant. Et j'ai pas envie qu'il pense qu'à la première occasion, je m'engouffrerai dans une de ces failles pour lui faire du mal, moi aussi. J'ai pas envie qu'il pense que j'suis pas digne de confiance, au boulot comme dans le privé.

J'ai remarqué, que c'était plus qu'une affaire de sexe, je crois que je m'en suis doutée mais qu'on disait rien, ni l'un ni l'autre. Mais là qu'on arrête un peu de faire l'autruche, je me dis que c'est peut-être l'occasion de se montrer parfaitement honnête sans forcément parler d'attentes.
On quitte finalement la table et alors que je vais pour sortir mon portefeuille, Gabriel s'impose pour payer. J'esquisse un sourire et ne songe même pas à faire une scène pour payer ma moitié. Je sais que là, maintenant, c'est même pas la peine d'y compter. J'ai fini par accepter ses attentions, ses gestes, ses cadeaux pour ce qu'ils étaient. Des attentions sans aucune attente ou obligation derrière. Et à mon tour, j'en glisse certaines à son égard, sans crainte...

J'accepte sa proposition pour aller marcher, et à peine à l'extérieur, nos mains se cherchent et se trouvent. J'ai soudain cette impression d'être de retour au collège... Je me pince les lèvres pour retenir un sourire, après l'avoir remercié pour le repas. Mes doigts s'accrochent délicatement aux siens alors qu'il balance qu'il aime bien le quartier. J'esquisse un sourire : c'est dépaysant, c'est vrai, j'aime bien la vie qui l'anime. Mais ce que j'aime particulièrement, ce soir, c'est ce qu'il me laisse voir de lui.

▬ Moi aussi j'ai confiance en toi.

Je ralentis le pas, cherchant à attraper son regard avec le mien, un sourire de gratitude aux lèvres. Je l'observe un instant, en silence et alors qu'on reprend la marche, mon regard se dérobe sur les bâtiments. Je lui lâche simplement, pour sceller notre relation même si elle n'a pas de nom :

▬ Tu sais... Y'avait un poste qui s'est libéré, au LAPD, à la fin de l'été. Mon regard cherche le sien. Je hausse légèrement les épaules. J'l'ai refusé.

Je sais pas si ça a un quelconque poids, à ses yeux, mais pour moi, ça ne veut pas rien dire. Un échange de regard. Une esquisse de sourire. Et on reprend la marche...

▬ Je suis pas sûre de savoir ce qui te tracasse, mais... Un nouvel haussement d'épaules, j'humecte brièvement mes lèvres. Enfin, j'veux pas que tu te sentes piégé avec moi.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Mar 22 Aoû - 0:01


Je ne sais pas, ce n'est pas vraiment pour signifier qu'elle serait avec moi, puisqu'elle ne l'est pas vraiment. Ce n'est pas pour lui faire passer je sais pas trop quel message, c'est juste qu'à cet instant, j'ai bien envie de sentir sa main dans la mienne. D'ordinaire, je suis un gars plutôt tactile, je file des coups d'épaule, des coups de coude, il m'arrive aussi de tirer les oreilles de mes frères, leur mettre des mandales derrière le crâne – enfin ça plutôt avant – ou saisir les joues de quelqu'un pour qu'il me regarde bien droit dans les yeux. Le contact de doigt sur ma peau, ça a une sorte d'effet immédiat sur moi ; comme s'il y avait des poids de pression qui n'en sont pas, qui permettaient d'abaisser toutes les barrières. Je sais pas, c'est étrange comme sensation. Alors j'ai juste envie de sentir sa main dans la mienne, noyer ses doigts dans la chaleur des miens. Et puis je sais pas comment elle a vécu ses « histoires »... Pour les miennes, les vraies histoires, y'a pas de honte à être démonstratif...

Elle me remercie pour le repas, je hausse des épaules puis me laisse aller à lui avouer que je lui ferai un gâteau, y'a pas à bouffer un truc de restaurant pour un anniversaire. Je passe sous silence notre tradition familiale, l'incluant malgré elle dedans finalement. Elle ralentit, sans s'arrêter et mon regard croise le sien, elle sourit. Je souris à mon tour, comme un peu gêné et marmonne en regardant à nouveau devant moi :
▬ Y'a pas à en faire une histoire...

Nous reprenons notre marche et je la vois regarder à droite à gauche, ne sachant pas trop ce qu'elle cherche. Elle me parle alors d'un poste qui s'était libéré cet été, en Californie. Je fronce les sourcils et glisse un nouveau regard sur elle, pas bien sûr de savoir où elle veut en venir exactement ? Elle vient couler un regard dans ma direction, m'annonce simplement qu'elle l'a refusé. Sur le ton de la plaisanterie, je lui demande si elle s'est habituée au climat de Miami et ma main abandonne la sienne pour finalement venir chercher mon paquet de cigarettes dans un pan de ma veste. J'en extrais mon briquet qui y est rangé et commence à chercher de quoi l'accompagner, sans trop voir de mégots au sol à cause de l'obscurité.

▬ Je suis pas sûre de savoir ce qui te tracasse, mais... Enfin, j'veux pas que tu te sentes piégé avec moi.

Je m'accroupis soudainement et ma main vient caresser le trottoir pour trouver l'objet du délit. J'aurais pas dû balancer la clope que j'avais en rentrant tout à l'heure, j'y gagne pas au change. Je vérifie l'humidité et la viabilité de la chose avant de la glisser entre mon pouce et mon index :
▬ C'est pas ça, je me sens pas piégé...

Hésitant, je rajoute à son intention :
▬ C'est compliqué... Agacé, j'allume le mégot et le glisse finalement entre mes lèvres pour tirer ce qu'il reste à tirer avant d'atteindre le filtre. Tu me dis que je suis le premier avec qui tu partages ça... Je me redresse, passe la langue contre ma lèvre inférieure et balance un regard à gauche et à droite vite fait. Je te promets de te parler plus franchement plus tard, mais pas ce soir, ça te va ? Et puis, c'est ta soirée. Je repince le mégot du bout des lèvres et mon bras passe naturellement dans son dos.

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MessageRe: Little Walk, Little Havana • Dylan écrit Ven 1 Sep - 19:40
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31 octobre 2022 - soirée

Un gâteau. Lui, il va me faire un gâteau, pour mon anniversaire ? Je ne peux pas faire autrement que de l’interroger du regard, laissant un petit rire m’échapper. C’est pas que je le prends pas au sérieux, au contraire. Ça m’avait bien étonnée, la première fois, de le voir remonter ses manches pour nous cuisiner un truc ou encore faire ma vaisselle qui traîne. Les premiers coups, je m’étais imaginée qu’il vivait bien planqué auprès de sa petite grand-mère en attendant qu’elle lui donne encore la becquée, je l’avoue. Mais ça, c’était avant de le connaître vraiment. Derrière ses attitudes macho-misogynes-traditionalistes, il y a un homme prévenant, soucieux du mieux pour ceux qu’il aime. J’ai remarqué, que les toutes premières fois, quand je venais manger chez lui en tant que collègue, c’était Nonna qui s’affairait en cuisine. Et puis, je sais pas, un jour, ça a changé, comme si j’étais plus vraiment considérée comme une invitée exceptionnelle, mais comme faisant partie du décor. C’est là que j’ai compris qu’il n’était pas à charge de Nonna, mais plutôt qu’il était une espèce d’engrenage reliant les autres plus petits entre eux, dans cette famille.

Il se laisse pas vivre, Gabriel, non. Il met plutôt un point d’honneur à faire vivre les siens, ouais, c’est plutôt ça… Alors c’est vrai, il me fait sourire, quand il parle de chef de famille, avec tout son sérieux, mais, en vrai, je les remarque, ses priorités. Il y a deux chambres, la plupart du temps vides, qui en témoignent, pendant que lui se contente d’un canapé qu’il replie et déplie matin et soir. Il a pas de chambre à lui, il a même pas de meuble pour ses affaires, à part des caisses qu’il glisse par endroit. Ça a été difficile de le raisonner, pour qu’il me rejoigne dans la chambre, quand il m’a accueillie le temps de changer mon verrou. Parce qu’il veille à n’effacer l’empreinte de personne, chez eux, à part peut-être la sienne finalement…

▬ Y'a pas à en faire une histoire... qu’il marmonne, dans un petit sourire gêné. Je souris également avant de reprendre la marche à côté de lui.

Je lui parle de la Californie, du poste que j’ai refusé pour rester à Miami. Si au début, il a l’air circonspect, il finit par plaisanter et me demander si je me suis habituée au climat.

▬ Ouais… Ça doit être ça… Écoute… Un nouvel haussement d'épaules, j'humecte brièvement mes lèvres. Je suis pas sûre de savoir ce qui te tracasse, mais... Enfin, j'veux pas que tu te sentes piégé avec moi.

Je le regarde lâcher ma main et s’accroupir pour fouiller sur le trottoir… J’y crois pas, pas maintenant, je déteste ça… Je fronce les sourcils, lève les yeux au ciel et grimace de dégoût alors qu’il trouve son petit bonheur parterre. C’est pas faute de rabâcher que c’est dégueulasse, parterre… Il inspecte sa trouvaille, alors que je soupire :

▬ Y’a les chiens et les ivrognes qui pissent sur les trottoirs, Gabe…

▬ C'est pas ça, je me sens pas piégé... Il commence, alors que je croise simplement les bras en le dévisageant. Je frissonne. Il fait frais d’un coup… Ou bien, c’est une forme d’inquiétude qui me fait cet effet ?

▬ C'est compliqué... Je le sens agacé. Il s’allume le mégot qu’il glisse entre ses lèvres pour en tirer le peu qu’il reste. Qu’est-ce qui est compliqué ? Je l’interroge du regard. Tu me dis que je suis le premier avec qui tu partages ça... Il se redresse sans que je le lâche du regard, fronçant légèrement les sourcils pour l’interroger du regard une nouvelle fois, alors que le sien se dérobe. Je te promets de te parler plus franchement plus tard, mais pas ce soir, ça te va ? Et puis, c'est ta soirée.

Je laisse couler, parce que moi-même, je ne suis pas certaine de vouloir m’engager sur cette discussion et ce qui en découlerait finalement. Un nouveau frisson et j’acquiesce simplement alors qu’il vient passer son bras dans mon dos. Je fais mine de regarder ailleurs, alors qu’on reprend notre marche… et puis, pas si faussement sérieuse que ça, je lui annonce :

▬ ….N’espère même pas m’embrasser sans te laver la bouche… Je lui glisse un coup d’œil et esquisse un sourire en coin avant de laisser ma tête se poser contre son épaule.

Quand on arrive finalement en bas de chez moi, c’est évident. Évident qu’il va pas repartir tout de suite. Évident qu’il va monter et prolonger cette soirée comme c’est prévu déjà, depuis que j’ai enfilé ces sous-vêtements… Ce qui est moins évident, c’est ce truc que je ressens et que j’ai du mal à mettre en mots mais qui fait que dès lors, pour moi, c’est plus qu’une affaire de cul. Le dos collé à ma porte d’entrée, les mains glissant sur les joues de Gabriel, pour suspendre notre baiser, je m’entends lui demander dans un murmure, mon regard suspendu au sien :

▬ Reste… Ce soir, reste avec moi.

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