Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

Deux semaines se sont écoulées, Petite Fleur, depuis cette sordide nuit d'Halloween, où tes amis et toi, vous vous êtes retrouvés captifs, forcés, manipulés comme des marionnettes par un esprit malade et sombre. Sous la menace d'une mort plus imminente, il a réussi à semer la discorde et à révéler la vraie nature des personnes qui composaient ce groupe. Alors qu'au final, vous étiez déjà tous condamnés depuis le début... Pourtant, vous vous en êtes sorti... Tout te semble nébuleux, quand tu essayes de rassembler ta mémoire, tu n'arrives pas vraiment à te souvenir comment ce cauchemar a finalement pris fin. Tu étais sous l'emprise d'un poison beaucoup trop puissant. Ton corps et ton esprit n'étaient déjà plus les tiens. Tu te souviens de quelques moments majeurs, pourtant, comme la présence d'Elijah, du poison que tu as bu, de ton incapacité à rassembler tes moyens pour répondre à une énigme, coûtant à cette fille d'environ ton âge une électrocution.

Parmi ces ténèbres, tu te souviens de lui. Du baiser qu'il est venu prendre à tes lèvres, quand il n'a jamais daigné venir te rendre visite ni te donner son nom, avant ce soir-même. Tu te souviens de la prévenance de ses gestes, de ses regards à ton égard. Tu te souviens de la violence de ses propos et de ses gestes à l'égard de tes amis. Tu te souviens du sentiment de trahison quand tu as compris qui il était, le métier qu'il exerçait. Tu sais que vous lui devez l'exécution du tortionnaire qui vous retenait prisonnier... mais même si quelque chose dans ton cœur te susurre méfiance et répulsion, pour te garder, il te semble que ce poison est toujours présent, quelque part, dans tes pensées. Tu es hantée. Mais finalement, pas par les actes horribles auxquels tu as participé... Ta mère pense que tu as été profondément choquée, toi, son innocente Petite Fleur, par ce que tu as vécu là-bas. Mais toi, tu sais que ton trouble est ailleurs. Est-ce que cela fait de toi une mauvaise personne ? Ce n'est pas que tu manques d'une quelconque empathie... Simplement, tu as connu la peur bien trop jeune pour la laisser te consumer, aujourd'hui...

Aujourd'hui, fatiguée de laisser tes pensées te ramener à lui, tu décides de retourner travailler... Ta mère trouve que c'est trop tôt, mais tu achèves de la convaincre quand tu lui certifies que si tu dois passer une nouvelle journée enfermée avec tes pensées, tu sombreras tout bonnement dans la folie. Tu la rassures de ton beau et doux sourire et toutes les deux, vous rejoignez la boutique...

C'est encore trop tôt, pour te laisser seule, ici, alors ta mère reste en caisse et te demande de t'occuper de refaire le plein de vos rayons, lister ce qui vous manque... Bientôt, un tintement de clochette annonce l'arrivée d'un client et la voix de ce dernier attire ton attention alors qu'il est chaleureusement accueilli par Sameen, ta mère. Tu souris doucement en te redressant, tout en époussetant ton tablier :

« Elijah... Comment tu te sens ? » lui demandes tu, en venant déposer un baiser sur sa joue pour le saluer.

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

Deux semaines, deux semaines que tu n'as pas pu me reposer, tu as bien pris une ou deux journée, mais tu avais été appelés pour un job qui a malheureusement pris plus d’une semaine à réaliser. Tu viens de revenir en ville, complètement drainer, depuis deux semaine que tu ne penses qu’à ce qui est arriver chez Alita la dernière fois après ton moment de folie, deux semaines que tu stresses sur ce que tu as oser lui avouer, tu sais qu’elle ne dira rien, mais tu as tout de même cette peur au fond de toi et puis la dernière fois que vous vous êtes croiser, vous n’étiez pas en très bon état. C’est sûrement pour ça que tu te trouves devant la boutique, accoudé à ta moto à regarder au travers de la grande vitre, cette tête blonde qui se promène entre les rangées. Tu soupirs avant de te décider à bouger, tu enfiles tout de même ton manteau, ne voulant pas effrayer les deux dames qui se trouvent à l’intérieur avec les blessures qui apparaissent sur tes bras, il fallait dire que ton dernier job avait été assez rude pour ton corps.

Tu passe finalement la porte au son du tintement de la clochette, tu n’aimes pas ce bruit trop aigu ou c’est le mal de tête qui te fait faire la grimace. Une chose est certaine c’est que tu es tout de suite accueilli par Sameen, bras ouvert, elle te fait le plus chaleureux des câlins, tu t’empêches de grogner, tu ne veux pas te faire sermonner à nouveau que tu t’es encore battu, ce n’est peut-être pas ta vrai mère, mais elle fait tout aussi peur quand elle décide d’agir comme tel.

Elijah, mon grand, comment vas-tu ? Tu as l’air malade, tu as manger ??

Et s’en suit les questions habituelles, toi qui la rassure et lui souris, tu aimes tellement Sameen, depuis tout jeune elle fait tout son possible pour que tu ne manques de rien, souvent tu l’as prends plus pour ta mère que celle qui t’a laissé avec cet ivrogne, en même temps, elle n’avait surement pas choisit de mourir de la sorte. Alita finit par s’approcher, vous coupant toi et sa mère, qui d’ailleurs vous laissent discuter. Elle te salue avec un baiser sur la joue et tu lui réponds un baiser sur le front. Tu effaces d’un mouvement de main sa réponse, ne voulant pas lui mentir, en fait maintenant à cet instant tu prendrais bien un bain glacé ou une douche et un repos d’au moins deux jours.

C’est toi qui m’inquiète..

Tu lui mets les mains sur les épaules et l’examine de bas en haut, elle l’air d’aller bien, rien d’anormal à première vue du moins. Tu l’as prend contre toi dans un câlin, tu veux seulement lui parler sans que Sameen entende ta question.

Tu avais l’air perdu dans tes pensées, qu'est-ce qui te tracasse ?

Tu la regardes, souriant, comme le ferait un grand frère, même si tu ne l’est pas, tu agis toujours comme tel, déjà que tu viens de lui avouer avoir été planté devant le magasin depuis un moment, sans vraiement le vouloir. Cette fille te fait trop parler.

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

Peut-être peut-il duper ta mère avec son sourire mutin et son visage angélique, mais toi, tu le connais trop pour ignorer ces grimaces de douleur qu'il réprime en saluant Sameen? Mais tu ne dis rien, pour ne pas l'embarrasser, pas tant que vous n'êtes pas seuls, lui et toi. Elijah a toujours été un garçon bagarreur, d'aussi loin que tu te souviennes. Sans doute même plus qu'Alexander. Votre passé commun concernant vos pères respectifs a sans nul doute à voir avec ces comportements belliqueux, mais là n'est pas la question... Elijah, comme ton frère, a toujours été discret, sur la réserve, concernant ses petites affaires. Mais depuis cet été, tes doutes se sont confirmés, peu à peu.

D'abord avec Elijah, lorsqu'il est arrivé chez toi, fiévreux et armé. Tu te doutais déjà qu'il devait flirter avec la légalité, auparavant, mais aujourd'hui, ce sont tant de petits détails qui se connectent entre eux et qui viennent confirmer tes soupçons.
Puis Alexander. Il a fini par se retrouver à l'hôpital, blessé par balle, peu de temps après cette étrange fièvre qui avait conduit Larry à le transporter jusque chez vous. Au pied du mur, Alexander avait consenti à parler, à dévoiler quelques détails.
Tu sais que l'un comme l'autre cherche à te préserver en te cachant la vérité, mais ils ignorent tous les deux que tu n'es pas cette petite chose naïve et fragile qu'ils s'imaginent. Tu as songé à suivre ton frère, une fois, pour comprendre dans quoi il était impliqué. Si tu t'es retenue jusque là, tu penses bientôt le faire, s'il continue de s'éloigner de toi...

Elijah se libère de l'étreinte de Sameen pour s'approcher de toi. Tu esquisses ce fin sourire qui te caractérise et dépose un baiser sur sa joue. Tu lui demandes comment il se sent, sous entendant par là que ses grimaces de douleur ne t'ont pas échappé, mais il balaye la question d'un geste de la main, comme si sa santé n'avait aucune sorte d'intérêt.

Le baiser qu'il dépose sur ton front est doux et protecteur, comme ceux de ton frère, même si depuis quelques temps, tu le trouves de plus en plus distant et préoccupé...

« C'est toi qui m'inquiète... »

Ses mains viennent se poser sur tes épaules tandis que son regard te scrute des pieds à la tête. Tes iris verts brillent d'une soudaine curiosité alors que tu l'observes d'un air interrogatif. L'inquiéter ? Pourquoi diable ? Il te semble pourtant ne pas laisser paraître un quelconque trouble... Il te prend finalement dans ses bras, t'attirant doucement à lui et alors que tu poses ton visage contre son épaule, il te souffle à l'oreille l'objet de son inquiétude.

« Tu avais l’air perdu dans tes pensées, qu'est-ce qui te tracasse ? »

Tu comprends alors qu'il t'observait sans doute bien avant que toi tu ne le remarques, lorsqu'il est entré dans la boutique. Tu te désengages en douceur de ce câlin, esquissant un sourire doux et reconnaissant. Tes doigts fins viennent discipliner une mèche de cheveux que tu rabats délicatement derrière ton oreille, le temps de trouver tes mots. Tu glisses un coup d'œil vers ta mère pour t'assurer qu'elle soit suffisamment loin et occupée pour ne pas entendre votre conversation. Puis, tes doigts viennent attraper ceux d'Elijah.

« Viens avec moi » lui dis-tu en l'entraînant dans les rayons sans trop lui laisser l'opportunité de décliner. Une fois à l'écart, tu lui murmures enfin, en faisant mine de reprendre le réapprovisionnement des étagères.

« Je vais bien. Je t'assure. Seulement... Je n'arrête pas d'y repenser... »

Tu n'as pas besoin de préciser ce à quoi tu fais référence : il s'agit bien de la nuit d'Halloween. Cependant, ce n'est pas vraiment ce terrible tortionnaire qui hante tes pensées... D'ailleurs, tu as un peu de mal à avouer à ton second frère que ton trouble et ta curiosité vont vers cet homme qu'il t'a pourtant intimé de ne pas approcher... Il est loin d'être un ange, c'est ce qu'il t'a dit. Détournant ton regard vers les bocaux de fleurs séchées que tu ranges, tu lui demandes alors avec cette innocence que l'on te prête :

« Elijah ? Le Sergent Jackson... d'où le connais-tu ? »

Du coin de l'œil, tu prêtes attention à sa réaction : va-t-il te servir un nouveau mensonge ou bien sera-t-il honnête ?

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

Cette famille, vous avez grandi l’un à côté de l’autre, leur mère qui prenait trop souvent ce rôle pour toi, tu l’as toujours eu en grande estime, ne voulant pas la décevoir et pourtant si elle savait ta vie aujourd’hui, même ta propre mère se retournerait dans sa tombe. Elle te prend dans ses bras, étreinte réconfortante et te demande les question d’usage, tu as grimacer lors du câlin, tu es malheureusement couvert de bleu et surement blessé au niveau des côtes, cela n'a pas passé inaperçu pour la jolie blonde qui vous regarde, mais tu lui fait signe d’abandonner, tu ne lui dira pas ce qui est arrivé, pas cette fois. À tes yeux, Alita en sait déjà beaucoup trop, quelle idée aussi de te présenter chez elle après l’injection et même la façon dont tu as agis à l'halloween, elle n’est pas stupide, elle a surement compris que tu ne fais pas dans la légalité et cela te gêne, elle ne devait pas savoir. Tu essayes de savoir comment elle va, elle t'a inquiété tout ce temps à regarder dans le vide quand tu essayais de te convaincre d’entrer dans le magasin et elle te tire, tu grimaces à nouveau, elle tire sur le côté où tu es blessé et tes côtés n’aiment pas du tout ça.

Elle fait semblant de replacer les rayons, façon subtile que sa mère ne se pose pas trop de questions et elle confirme tes doutes, cette soirée l’a marquer, tu sais quelle ne vie pas dans le pays des bisounours, que les contes de fée c’est terminé, mais tu ne voulais pas non plus lui mettre l’horreur devant les yeux, pire qu’elle le vivent, tu avais aussi eu peur pour elle cette nuit là, comment avouer à sa famille que tu n’as pas su la protéger, tu ne voulais pas vivre sa mort, pas elle. Tu lui prends la main, enlaçant vos doigts ensemble, ton pouce faisant de petits cercles sur sa peau.

Je suis désolé Ali, je n’ai pas pu mieux te protéger.

Voilà tu t'en voulais, même si toute cette histoire n’était pas de ta faute, tu mettais ça sur ta tête. Par contre, tu t’attendais à la prochaine question, tu aurais voulut qu’elle l’oublie, mais l’ange a jeté son dévolu sur ta sœur et tu ne peux que la supporter, la prévenir et être là au besoin. Tu colles ton dos sur l'étagère, croisant les bras sur ton torse doucement, ne voulant pas tirer encore plus sur le bleu qui s’est formé sous ton t-shirt. Tu soupires, tu ne devrais pas lui dire ça, mais tu pouvais pas non plus lui dire ne pas le connaître, vu ce qu'elle à été témoin, elle ne te croirais pas.

Il fait des contrats sous un autre nom, pour tuer ou autre, je lui est remis une enveloppe une fois. Ancien militaire à ce que j’ai compris, il n'est pas non plus un enfant de cœur. Alita, je ne te dirais pas de ne pas chercher à le revoir, car je sais que tu le feras, mais pitié fais attention et appelle-moi au moindre problème.

Franchement est-ce qu’il y avait une chose que cette fille ne savait pas sur ta vie, dernièrement tu ne fais que lui révéler tes secrets un après l’autre. Tu regardais la blonde du coin de l'œil, avant de la prendre contre toi dans une seconde étreinte, tu t’inquiétais vraiment pour elle.

Tu vas finir par oublier cette soirée, du moins, le souvenir sera un peu moins horrible.

Tu vivais avec des souvenirs tous plus horrible l'un que l'autre alors tu sais de quoi tu parles, tu voulais simplement la réconforter un peu, mais tu l’as décolle doucement en gémissant tu avais accroché un de tes bleus et ça faisait comme un coup de poignard dans tes côtés .

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

« Je suis désolé Ali, je n’ai pas pu mieux te protéger. »

Il t'a pris la main, son pouce décrivant de doux cercle sur le dos de ta main. Tes jolis yeux émeraudes passent de l'union de vos mains au regard d'Elijah. Ses gestes sont doux et bienveillants, et au fond de ses pupilles, tu peux lire toute la culpabilité qui l'assaille. Sans que cela paraisse sur ton visage, tu te questionnes pourtant : pourquoi se sent-il si affecté ? Vous êtes en vie, vous êtes ici. Et votre tortionnaire est mort comme il le méritait. Tu lui rends un léger et doux sourire, celui qui ne te quitte jamais, mais qui n'est pourtant pas toujours sincère. Ce sourire poli qui siège sur tes lèvres pour garder l'illusion que tout va bien.

« Tout va bien.»

Ta mère a toujours pensé, naïvement, que si Elijah était si présent dans vos vies, à ton frère et toi, c'était parce qu'il était amoureux de toi. Elle le répétait souvent, qu'il faisait déjà parti de la famille. Ce qu'elle ignorait alors, c'était qu'elle se trompait d'enfant. Elijah étaient bien amoureux, mais d'Alexander, pas de toi. Et tu le savais, maintenant. Tu esquisses un bref sourire faiblard en le dévisageant un instant. Tu aimerais que la discorde entre ton frère et Elijah cesse.

Tu récupères finalement tes mains pour reprendre le rangement des rayons, glissant quelques coups d'oeil vers Elijah. D'aussi loin que tu te souviennes, il ne te semble pas être déjà tombée amoureuse. Tu t'es déjà questionnée sur ta sexualité, mais il te semble qu'hormis un ou deux garçons qui t'ont déjà fait des avances, après l'incarcération de ton frère, un vide s'est créé autour de toi. Tu n'étais plus populaire, ou du moins, pas pour les bonnes raisons. Ton premier baiser, finalement, il t'a été ravi par un homme plus mûr que toi, bien loin des amourettes des premières fois. Cet homme incarne pourtant toute une profession qui te révulse, mais depuis que ses lèvres ont touché les tiennes, il a gangréné tes pensées et infecté ton sommeil.

Il te revient alors qu'Elijah le connaissait et qu'il t'a mis en garde, ce soir-là. C'est pourquoi tu le questionnes innocemment à ce propos. Sa réponse te coupe dans ton élan, alors que tu te figes. Tu ne t'attendais pas à ce qu'il tombe si facilement le masque et à ce qu'il se montre tout d'un coup aussi honnête à ce sujet, lui qui jusqu'alors t'avais préservé de ses magouilles. Le secret de son amour pour ton frère lui aurait-il finalement délié la langue ?

« Il fait des contrats sous un autre nom, pour tuer ou autre, je lui ai remis une enveloppe une fois. Ancien militaire à ce que j’ai compris, il n'est pas non plus un enfant de cœur. Alita, je ne te dirais pas de ne pas chercher à le revoir, car je sais que tu le feras, mais pitié fais attention et appelle-moi au moindre problème. »

Un mercenaire. Il était un mercenaire. Cette révélation devrait t'horrifier, probablement, et pourtant non. Au contraire. Elle ne fait que susciter un peu plus d'intrigue chez toi. Tu devrais craindre cet homme, et pourtant c'est tout le contraire. Elijah aurait probablement raison de t'intimer de ne pas le revoir, mais il a raison sur un point : tu ne comptes pas t'éloigner de la flamme maintenant que tu as pris goût de jouer avec le feu.

Elijah s'approche pour te prendre une nouvelle fois dans ses bras. Une seconde étreinte que tu lui rends distraitement, ton regard posé sur le néant, derrière lui.

« Tu vas finir par oublier cette soirée, du moins, le souvenir sera un peu moins horrible. » tâche-t-il de te rassurer, mais comment lui dire que c'est déjà le cas ? Ce que tu retiens de cette soirée n'a finalement plus rien de noir, ta rancoeur contre votre tortionnaire s'étant évanouie avec son agonie. Tu sais que ce genre de pensées ne sied pas à une jeune fille de ton âge, Petite Fleur. Tu en choquerais plus d'un alors, tu ne dis rien et t'habilles de cette fragilité que l'on te prête.

Il se recule finalement, retenant un gémissement de douleur qui te fait froncer les sourcils. Sans lui laisser le choix, tes doigts saisissent les siens et tu l'entraînes jusqu'à un petit coin de la boutique, l'obligeant à s'asseoir sur un petit fauteuil le temps d'aller cueillir dans un rayon, un onguent de votre confection.

« Retire ton haut. » lui dis-tu, ouvrant déjà le petit bocal pour récupérer une noisette de crème au bout de tes doigts. En un autre contexte, tu es consciente que ta requête aurait probablement conduit à un quiproquo. Mais entre toi et lui, tout est clair, aucune confusion n'est possible.

« C'est pour soulager la douleur. Je te vois grimacer depuis que tu es arrivé. Retire ton haut et montre-moi.» tu insistes.

Quand tu obtiens enfin gain de cause, tu appliques l'onguent avec douceur, de tes délicats doigts fins et froids. Le regard rivé sur les bleus, tu finis par murmurer :

« Je suppose que tu es tombé dans les escaliers... »

Du coin de l'œil, tu l'interroges. Mais il est sans doute clair, pour Elijah, qu'il ne peut pas te duper...

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

Vous parliez depuis un moment, elle faisait semblant de placer les étagères et toi qui la suivait, tous les deux essayant de ne pas paraître suspect aux yeux de la mère qui se trouvait un peu plus loin. Ce n’était pas nouveau de te trouver dans le magasin ou la maison avec la jeune fille, vous passiez souvent des moments ensemble, comme frère et soeur, bien que la mère Redfield ce soit mis en tête que vous alliez bien ensemble et que tu étais intéressé par elle, si seulement elle savait ce qui se passe vraiment dans ta tête. Alita posait des questions, tu pouvais décidément mal lui cacher les choses alors tu as préféré lui répondre le plus franchement possible, elle n’a même pas flancher, aucune réaction, cette fille est la plus forte que tu es connu et pourtant tu as essayer de ne pas l’impliquer dans cette vie, sauf que la vie a décidé de l'impliquer au maximum alors tu ne peux que la mettre en garde contre l’homme sur qui son regard est attiré. Le dernier calin fu de trop, tu aurais voulut cacher tes blessures un peu plus longtemps, du moins assez pour t’enfuir et t’en occuper seul, mais tu accroches une des marques sur ton flanc et ne peux t’empêcher de grimacer de douleur, putain le connard que tu as dégomer ne t’as pas manquer non plus.

Elle n’est pas idiote et te tire dans un coin reculé du magasin, te forçant à prendre place sur une chaise avant de te demander de retirer ton haut. Tu aurais pu obéir comme le frère que tu es, mais ta personnalité étant ce qu’elle est et au vu de ce que la mère à déjà en tête vous concernant, tu fais semblant d’être gêné en mettant tes bras devant toi comme pour cacher ce qu’il y a à voir.

Non mais ça va pas, j’ai ma pudeur aussi…


Bon tu en avais pas vraiment, alors tu finis par obéir, tu sais qu'elle ne veut que ton bien, en plus elle te le confirme, les crèmes, poudre et autre machin qu’elles fabriquent ont toujours su fonctionner, alors tu n’hésite pas, tu finis par enlever ton haut. Tu attends même les remontrances, en sachant à quoi ressemble ton dos, à la douleur prodiguée par la blessure, cela ne doit pas être beau. C’est froid lorsque l'onguent entre en contact avec ta peau, ça fait mal lorsque ses doigts appuient un peu pour masser la blessure, mais tu ne dis rien, tu as déjà eu pire. Tu figes, lorsque la douce voix de celle que tu considères ta sœur ose poser la question, les escaliers, n’est-ce pas ce qui est dit par quelqu’un qui ne veut pas avouer qu’elle subit la violence d’un autre ?

Pas exactement. J’ai gagné au moins.

Est-ce que ça avait de l’importance, non, le fait de gagner cette manche ne changeait rien, tu voulais seulement signifier que tu te trouvais vivant, qu’il n’y avait rien de plus à dire. Tes flanc et ton dos, sont les pires, tu as reçu tellement de coups, une chance tu as réussi à éviter les balles fuyantes qui t’étais désigné, comment aurais-tu expliquer ça à la blonde. Tu lui prends la main, la tirant vers toi, ton regard tourné vers elle, un regard externe penserait sûrement que vous alliez vous embrasser, mais non, tu ne peux pas.

Tout va bien ok. Je ne compte pas mourir demain, ce que tu vois là, ce n’est rien. Et pitié, va pas me mettre Alex dans les pattes.

Tu allais déjà subir Alita, tu n’avais pas besoin que ton meilleur ami viennent te tirer les oreilles ou s’inquiète pour toi, enfin si tu as encore une once d’importance à ses yeux. Ton regard devient sombre, tu lâche la jeune fille pour fixer le sol, il te manque ce crétin.

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

« Non mais ça va pas, j’ai ma pudeur aussi… »

Naturellement, sa remarque t'arrache un sourire mutin, tandis que tu inclines légèrement la tête sur le côté, comme pour l'inviter à cesser de jouer les idiots. Sa pudeur... Tu croises les bras, l'air faussement sévère tandis qu'il consent enfin à t'écouter, retirant son t-shirt sous ton regard curieux. Tu n'as jamais envisagé Elijah autrement que comme un frère, il ne t'était jamais venu à l'esprit, même avant de connaître son homosexualité, qu'il pourrait s'attirer ton regard curieux. Pourtant, ton regard émeraude balaye sa peau, suivant les constellations gravées dans sa chair. Tes doigts effleurent sans les toucher les bleus les plus récents. Tes sourcils froncés trahissent ta concentration. Dans ta langue, voilà que tu chuchotes quelque chose qui échappe à la compréhension d'Elijah mais dont l'exaspération est certaine...

Tes doigts froids viennent doucement appliquer l'onguent. Tu laisses ton regard s'échapper par moment sur la peau d'Elijah, qui se hérisse sous le contact froid de tes doigts. C'est à ce moment là que tu lui laisses entendre que tu sais qu'il ne s'agit pas d'une chute, et que c'est quelque chose d'habituel.

« Je suppose que tu es tombé dans les escaliers... »

« Pas exactement. J’ai gagné au moins.»

Ton regard vient chercher le sien, juste un instant. Au moins, il ne cherche pas à se complaire dans le déni et le mensonge... Tu le devinais bagarreur, mais tu t'interroges. Elijah est-il de ces hommes violents qui ne cesseront jamais de l'être ? Il n'avait jamais eu un geste dans ce sens pour toi. Pourtant, tu as appris récemment que ton frère, lui, avait été victime de ses coups. Tu as mis en garde Elijah de manière tacite. Tu lui as recommandé de ne plus jamais lever la main sur ton frère. La perspective de t'en prendre à Elijah ne t'enchante pas. Tu espères que ça n'arrivera jamais, et qu'il ne blessera plus jamais ton frère.

Tes doigts glissent, tes doigts serpentent avec délicatesse jusque chacune des ecchymoses. Tu es consciente qu'Elijah n'éveille aucun feu en toi, mais toucher sa peau chaude et ferme éveille ta curiosité. Et tu as bien du mal à chasser cette pensée intrusive qui te ramène toujours au même visage sévère et glacial quand la main d'Elijah attrape la tienne pour t'attirer à lui. Son regard attrape le tien et tu le dévisages un instant, un peu interdite plus que confuse. Ton autre main vient timidement se glisser dans ses cheveux bruns et un instant, tu ne sais plus si ce sont ses cheveux ou bien un souvenir que tu caresses...

« Tout va bien ok. Je ne compte pas mourir demain, ce que tu vois là, ce n’est rien. Et pitié, va pas me mettre Alex dans les pattes. »

Son regard devient plus grave et sa main relâche la tienne en même temps que son regard tombe au sol. Elijah redevient Elijah. Ta confusion cesse, emmenant avec elle tous tes questionnements. Tes doigts abandonnent délicatement les cheveux d'Elijah pour venir chercher doucement cette main qui a pourtant lâché la tienne. Il te faut quelques secondes avant de rompre le silence.

« Je crois qu'Alexander me cache quelque chose. » Ton regard cherche à capter le sien. « Il ne passe plus autant de temps avec nous. Avec moi... Et quand je le vois finalement, il a l'air... d'être seulement un fantôme. Il me manque... » confies-tu. Tu laisses passer un silence durant lequel ton regard sonde le sien. Tu inclines légèrement la tête sur le côté avant de lui demander : « Elijah... Tu sais quelque chose que j'ignore ? »

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

Tu as obéi. Même après cette tentative de détendre l'atmosphère. Son regard en disait long sur ce qu'elle pensait, alors tu as posé tes fesses sur cette chaise. Tu oses une réponse à sa question pour le moins subtile, non tu n’es pas tombé dans les escalier, elle soupire et prononce une phrase que tu peines à comprendre. Tu souris, tu aimes leur langues maternelle, tu ne comprends pas tout, mais à force tu enregistres certain bout. Ses doigts passent sur ta peau, doucement, ce qui te donne des frissons. Tu n’as aucune réaction pour Alita, tu l’as toujours vu comme une sœur, rien de plus. Elle semble ailleurs tout en étant présente avec toi. Tu sais vers où vont ses pensées et cela t’inquiète, tu aimerais tellement que ce ne soit pas le cas. Tu n’y peux rien, tu seras présent si le besoin se présente tout simplement. Tu finis par lui prendre la main, cela fait quatres fois qu'elle passe au même endroit et le baume commence à disparaître de ta peau., Tu l’as rapproché de toi, beaucoup trop près, mais tu ne fais rien, tu voulais seulement que vos regards se croisent. Tu lui promets que tu vas bien, elle passe sa main dans tes cheveux, tu fermes les yeux. Fait combien de temps qu’une personne gentille n’a pas passé ses doigts dans tes cheveux pour te rassurer ainsi. Tu l’as lâche finalement en demandant de ne rien dire à son frère. Vous ne vous parlez pas encore, manquerait plus qu’il débarque en furi parce que tu t’es battu.

Alex, tu t’en veux au point de te rendre malade, tu manques de sommeil, car tu ne fais que vivre à nouveau en ce moment. Mais tu as eu peur, tu as mal réagi, tu l’as vu jouer avec le danger et tu n’as pas su t’expliquer. En plus, ton patron, celui qui te tient en laisse, te courait après ce soir-là, tu n’as pas su faire la part des choses et tu as éclaté sur la seule personne au monde que tu as juré de protéger. Ton regard est planté au sol, tu culpabilises à nouveau, elle te reprend la main, ton regard capte de nouveau le sien.

Désolé Ali..

Désolé d’avoir été con. Désolé d’être ainsi. Ta vie te pèse et les seules personnes vers qui tu peux te tourner ne sont même pas de ta famille et ton meilleur ami ne te parles plus. C’est lourd. Elle te demande si tu sais quelque chose, qu’est-ce que tu devrais savoir sur lui ? Elle t’inquiète, il n’est pas présent, un fantôme, ce n’est pas votre Alex, si seulement tu n’avais pas été si con.

Je ne lui ai pas parlé depuis, pas sérieusement du moins, je ne sais pas ce qui lui arrive. Il est arrivé quelque chose ici pour qu’il soit si absent ?

Tu cherches une raison, peut-être que quelque chose de nouveau chez les Redfields serait la cause, tu le connais assez pour faire une supposition. Tu reprends ton haut, l’enfile en te levant de cette chaise.

Écoute. Tu en sais surement plus que moi, je peux passer le voir, mais je ne crois qu’il voudra de moi. Malheureusement pour moi, j’ai bousillé la moindre parcelle de chance que je pouvais avoir avec lui, si j’en avais déjà.

Elle sait que tu l’aimes, tu lui a avoué sous l’emprise du sérum, à quoi bon te cacher maintenant.

Silybum marianum

Alita & Elijah

« Il n'est point de secret que le temps ne révèle. »

« Désolé Ali...»

Tu inclines légèrement la tête sur le côté, sans le quitter du regard, incertaine de comprendre l'objet de ses excuses. Alors, tu ne dis rien, tu cherches simplement son regard avant de finalement oser crever cet abcès, concernant ton frère et ses activités secrètes. Encore une fois, ton regard le sonde quand tu l'interroges sur ce qu'il pourrait savoir et que tu ignores. Tu penses lire de l'inquiétude au fond de ses yeux, à l'évocation de l'absence de ton frère.

« Je ne lui ai pas parlé depuis, pas sérieusement du moins, je ne sais pas ce qui lui arrive. Il est arrivé quelque chose ici pour qu’il soit si absent ?»

Elijah semble concerné, réellement, tu n'en doutes pas. Il se relève pour enfiler de nouveau son haut tandis que tu lui offres soudain une intimité toute relative en lui tournant le dos, alors que tu viens de le frictionner avec un baume. Tes petits doigts délicats viennent saisir une longue mèche de tes cheveux, et, comme le ferait une araignée tissant sa toile, les voilà qui s'agitent nerveusement, triturant et tricotant la mèche.

« Je ne sais pas... Souvent, il n'est ni au garage, ni chez lui, ni chez nous... Cet été, il a fini à l'hôpital, gravement blessé... Et il y a cette fois, aussi, où il... » Tu fronces les sourcils, réalisant soudain que la fois où Larry l'a raccompagné chez vous, alors qu'il délirait te rappelle celle où Elijah était venu chez toi, tout aussi fiévreux. « Il ne veut pas me dire ce qu'il fait, mais je ne suis ni aveugle ni stupide. » Tu te retournes enfin pour chercher le regard d'Elijah. « Je m'inquiète pour lui. Je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose...»

« Écoute. Tu en sais sûrement plus que moi, je peux passer le voir, mais je ne crois pas qu’il voudra de moi. Malheureusement pour moi, j’ai bousillé la moindre parcelle de chance que je pouvais avoir avec lui, si j’en avais déjà.  »

Tu ne le quittes pas des yeux, tes doigts venant doucement se poser sur son avant-bras. Tu sais, tu devines la peine qu'il doit ressentir, mais tu sais aussi que l'entêtement d'Elijah le poussera à être présent pour ton frère, même quand ce dernier ne voudra plus le voir. Tu t'interroges. Pourrait-il aimer Elijah de la même manière que ce dernier ? Tu n'en sais rien. A vrai dire, les choses semblent un peu compromises vu son engagement auprès d'Anastasia, sa copine. Quoique pas vraiment sérieuse, cette relation reste pourtant bel et bien réelle. Te concernant, tu n'as pas d'a priori sur les genres et les inclinaisons. Du haut de tes 21 ans, tu as su garder ton innocence intacte, Petite Fleur immaculée. Ce n'est pas véritablement par choix, ni par volonté de te préserver. Simplement parce que cet appétit là ne s'était encore jamais éveillé en toi. Beaucoup de choses à ce sujet t'échappent encore. Mais aujourd'hui, il y avait un homme qui t'intriguait suffisamment pour peupler tes rêves les moins sages. Tu es novice, sur le sujet, c'est vrai, alors tu n'hésites pas à t'informer pour satisfaire ta curiosité.

Ton pouce effleure délicatement son poignet.

« Continue de veiller sur lui quand je ne le peux pas, s'il te plaît. »

Parce que tu en es certaine, Elijah connait un fragment de la vie d'Alexander que ce dernier ne te permet pas de voir.