Del mio sangue

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Anastasia & Nino

?? janvier 2023 - Dans la matinée

Assis à une table du Missy's, face à l'entrée du diner, je fixe la porte avec une certaine impatience. Sous la table, je ne sens même plus ma jambe qui sautille nerveusement, je ne fais pas non plus attention à mes doigts qui sont en train de réduire mon ticket de caisse en millier de confetti. J'attends devant ma tasse de café déjà vide qu'elle passe enfin la porte pour me rejoindre, cherchant par moment mon téléphone pour vérifier l'heure ou une quelconque notification. La clochette tinte, je me redresse pour finalement me laisser retomber dans ma banquette : ce n'est pas elle.

Tout tourne en boucle, dans ma tête, depuis hier. Que ce soit cette histoire de grossesse cachée, du mensonge bien protégé autour de la naissance d'Anastasia et la haine de Gabriel à l'égard de Nonna quand il est rentré de sa visite à notre mère. J'ai pas trouvé le sommeil de la nuit. Déjà parce qu'il est rentré en furie, qu'il s'est adressé à notre grand-mère comme jamais je l'avais entendu le faire auparavant. Je comprenais pas ce qui le foutait dans une telle fureur, ni pourquoi il lui hurlait dessus, alors forcément, je me suis interposé malgré qu'il me dise de dégager ou de pas m'en mêler, à plusieurs reprises. Le regard de Nonna, il était tellement confus, j'crois que je pourrais jamais effacer cette image de ma tête. Y'avait de la douleur, dans son regard, et à sa manière, y'en avait aussi dans celui de Gabriel.

Il a fini par cracher le morceau, par dire pourquoi il était furieux, persuadé qu'il était que Nonna était mêlée à ce secret et finalement, il n'avait pas tort. J'ai tout appris comme ça, dans la confusion générale, dans les cris, dans les larmes, dans la rancoeur, et moi j'étais là, comme un con, à essayer de faire en sorte que rien ne s'effondre alors que moi-même, j'étais secoué par la nouvelle. Anastasia et moi, on a toujours eu un lien spécial, je mettais ça sur le compte de notre âge rapproché, mais finalement, c'était plus que ça, je m'en rends compte. J'étais déjà protecteur avec ma cousine, même si depuis l'arrivée de Lilo puis celle de Bella, j'ai eu moins de temps à lui consacrer.

Nan, pas d'excuse, Nino : tu n'as pas pris le temps.

Hier soir, j'ai essayé de l'appeler, mais comme elle ne répondait pas, alors je lui ai envoyé quelques messages, lui proposant qu'on se retrouve ici. Ma soeur. Certains diront qu'elle ne l'est qu'en partie, mais pour moi, c'était déjà mon sang avant, et ça l'est davantage aujourd'hui. Et je me dois d'être présent, d'être là pour elle.

La serveuse vient me proposer un autre café et je la remercie d'une esquisse de sourire, lui disant que j'attends quelqu'un, avant. Un nouveau tintement de clochette, je tourne la tête vers la porte pour découvrir enfin ce visage que je connais pourtant déjà, mais que j'ai l'impression de redécouvrir sous de nouveaux traits. Je la dévisage un instant, esquissant un sourire en me levant de la banquette. Je m'approche de quelques pas, un peu hésitant parce que, j'ai aucun mot qui me vient à l'esprit, alors quand elle est finalement à ma portée, ce sont mes bras qui viennent s'enrouler autour d'elle et je la garde un moment, comme ça, contre moi, en fermant un peu les yeux et en pinçant les lèvres. Je souffle un peu et la relâche pour m'écarter légèrement :

— J'ai pas été là pour toi quand t'en avais le plus besoin, excuse-moi... Sorellina. J'esquisse un sourire, à l'usage de ce surnom qui me semble bien nouveau, et attrape doucement sa main : J'suis là, d'accord ?

Je l'invite à prendre place sur la banquette la plus confortable, en l'accompagnant, maintenant conscient de son état, puis m'installe en face d'elle.

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@Nino F. Mannoia & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- L’intégralité de ton existence remise en question depuis quelques jours, tu ne comprends pas pourquoi tu n’as jamais su pour ce secret au sujet de tes véritables parents. C’est le genre de nouvelle qu’on finit par apprendre à un certain âge, une fois la maturité nécessaire acquise pour comprendre et tu avais dépassé ce cap depuis longtemps déjà. Un secret bien conservé pour ne pas entacher l’honneur de ta mère biologique, avant qu’elle ne le révèle elle-même à cause de l’émotion de ton annonce concernant ta grossesse. Et si ce n’était pas arrivé, est-ce qu’un jour tu l’aurais su? Tu ne peux pas en vouloir à ta mère adoptive, tu étais bien trop jeune lorsqu’elle a quitté ce monde et en ce qui concerne ton père, votre relation s’est dégradée juste après.

Tu comprends mieux pourquoi tu étais si proche de tes cousins, sans cesse auprès de ta tante. Les deux sœurs liées comme les doigts de la main depuis que tu es arrivée au monde. Tu ne peux pas lui en vouloir de cet abandon, elle a fait ce qui était le mieux pour elle ainsi que pour sa famille. Lorsque tu as vu la réaction de Gabriel, tu as compris pourquoi c’était mieux de n’avoir rien dit avant, persuadée qu’il en veut à ton existence même. Dans un sens, il ne s’agit pas vraiment d’une infidélité puisque son mari n’était plus mais elle voulait préserver sa famille tout simplement. C’était un peu brutal comme révélation, d’autant plus qu’à la base tu venais juste pour annoncer ta grossesse et que ce n’était même pas prévu que ton cousin soit là. Il est le dernier à qui tu voulais l’annoncer étant donné la tête qu’il faisait lorsqu’il a appris pour la fille de Nino.

Ce dernier a été mis au courant de la situation assez rapidement, le soir-même. Il a tenté de t’appeler mais en vain, tu n’avais pas ton téléphone avec toi. Tu as tout de même répondu à ses messages le lendemain, convenant d’un moment pour se voir dans un endroit tranquille. Tu as l’impression que cela fait une éternité que tu ne l’as pas vu, il faut dire que tu as été discrète également. Personne n’est au courant de ton enlèvement durant quelques jours le soir d’Halloween, si ce n’est Alex bien sûr étant donné qu’il n’a pas eu de nouvelle de ta part et que tu devais le rejoindre. Par la suite, tu as préféré te cloîtrer entre quatres murs pour ne pas céder à la tentation de la drogue pour le bien de ta grossesse mais également pour accepter cette dernière. Tu as hésité avant de venir mais tu as tout de même accepté, bien que tu as du mal à te dire qu’il s’agit de ton frère désormais même si ce n’est qu’un demi.

Le jour venu, tu entres dans ce dinner où tu devais le rejoindre et tu as déjà cette boule au ventre qui te prend aux tripes. Tu ignores pourquoi tu es ainsi mais tu as comme l’impression de n’être que l’erreur de votre mère et ce n’est pas aussi facile à vivre. Tu espères qu’il ne sera pas aussi vif que l’aîné mais alors que tu arrives près de lui, il vient déjà te prendre dans les bras sans que tu ne puisses dire quoi que ce soit. Tu te sens soulagée, laissant soudainement redescendre la pression alors que ce nouveau surnom te réchauffe le coeur. - “Nino je… merci.” - Tu n’as pas les mots pour exprimer ce que tu ressens à l’heure actuelle. Tu dois admettre que ca fait du bien d’avoir du soutien venant des tiens. Tu t’installes alors sur la banquette face à lui avec son aide. - “Je suis désolé, je n’ai pas eu le courage de le dire avant pour l’enfant.” - Le dire tout haut ce serait devoir l’accepter et ce n’était pas encore le cas il y a quelques jours. Pour dire vrai, tu n’es même pas encore vraiment prête. -

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Anastasia & Nino

?? janvier 2023 - Dans la matinée

Je la sens se relâcher, se détendre sous l'effet de mon étreinte et aussi sans doute de mon accueil chaleureux. Elle est rassurée. Mais comment j'aurais pu agir autrement ? Alors je sais, oui, j'imagine que c'est la réaction de Gabriel qui ne sait pas mâcher ses mots et qui, quand il entre en frénésie, dirige sa colère, sa frustration ou même sa peine vers tout le monde et personne à la fois. Il n'a pas tout raconté, de toutes façons, il n'a pas eu besoin de le faire : c'est mon frère, je sais comment il est, et j'imagine que trop bien les dommages collatéraux qu'il peut causer quand il entre en fureur. Je l'ai bien vu avec Nonna... J'irai voir notre mère, également : j'imagine que ça n'a sûrement pas aidé dans son état...

— Nino je… merci.

La chaleur de mon sourire, celle de mes bras et de mes mots semblent suffire à Ana pour la rassurer et je m'écarte légèrement pour chercher son regard avec la bienveillance du grand-frère que je n'ai jamais été et que je deviens soudain. Et puis plus bac, qui n'échappe maintenant plus à mon regard, je remarque la bosse qui donne une soudaine rondeur à celle que Nonna trouve toujours désespérément bien trop maigre. Alors il y a vraiment un p'tit être, qui s'est niché ici, qui s'est caché. Evidemment, ça m'amène à songer à ma propre situation, et donc au père de ce nouveau prodige Mannoia... Avec prévenance, je l'aide à s'installer à la banquette puis fais un petit signe à la serveuse pour lui signaler que cette fois, c'est bon, on peut commander.

— Je suis désolée, je n’ai pas eu le courage de le dire avant pour l’enfant, s'excuse-t-elle et j'esquisse un fin sourire après m'être humecté les lèvres : comme si j'allais lui jeter la pierre.

— Ouais, enfin... Un partout, la balle au centre, hein ? C'est pas comme si j'allais te faire la leçon, Ana... Je la regarde, la rassure de ce sourire et de ce regard chaleureux qu'elle a toujours connu. Au contraire, j'crois que j'suis bien placé pour comprendre...

Je laisse la serveuse prendre la commande d'Ana et je reprends moi-même un café. Il y a un bref instant de silence, où je cherche un peu mes mots.

— Est-ce que... tu as tout ce qu'il faut ? J'écarte un peu les mains en esquissant une brève grimace : c'est un peu maladroit et délicat, et j'ai pas envie qu'elle pense que je doute de sa maturité ou quoique ce soit. Je veux juste... Qu'elle sache qu'en cas de besoin, frère ou cousin, c'est la famille, et que je ne la laisserai pas. Je veux dire... Un toit, de l'argent... Du soutien ? ...Hm... Et, le... Enfin, le père, il sait ?

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@Nino F. Mannoia & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Tu as encore du mal à te mettre en tête que Nino n’est plus ton cousin mais ton demi-frère. Jamais tu n’aurais pu imaginer ce scénario un jour ou l’autre, d’autant plus que le secret avait été relativement bien conservé. Tu n’avais même pas encore eu le courage de voir ton père, cela fait bien trop de temps que tu n’as pas franchi la porte de la demeure familiale pour revenir comme une petite fleur. D’autant plus que les échanges risquent d’être tendus au possible, encore pire qu’auparavant. Tu sais pourtant qu’il n’est pas responsable de cette cachotterie, il n’a fait que suivre les indications de la famille de sa femme tout simplement. Quoi qu’il arrive, ils resteront tes parents car tu étais très proche de ta mère avant son décès et concernant ton véritable père, tu ne connais même pas son identité. Il ne semble pas être hostile au fait qu’il n’était pas au courant pour ta grossesse, pour dire vrai tu as du mal à l’admettre toi-même donc il est évident que tu étais incapable de l’annoncer à qui que ce soit. - “Ouai… ça paraît tellement irréel.” - Tu te souviens de sa réaction lorsqu’il a appris qu’il avait une fille. Par conséquent, toi tu es obligé de le savoir relativement tôt étant donné que c’est toi qui le porte.

Tu es profondément touchée de son soutien. Il a toujours été présent pour toi depuis ta plus tendre enfance et aujourd’hui il continue encore. Lorsque le serveur vient à vous une fois installé, tu te contentes de demander un thé. Ton attention se détourne ensuite sur Nino et tu hausse doucement les épaules. Tu ne peux pas dire que tu as beaucoup depuis que tu as décidé de partir de chez toi, tu sais pourtant que tu ne vas plus pouvoir vivre dans la rue comme tu le faisais avant. Cela dit, tu sais que tu auras toujours un toit chez tes cousins ou encore chez ton petit-ami, c’est même ce qui est prévu pour le bien du bébé. - “Je vais m’en sortir, enfin je crois. Je doute surtout de moi pour dire vrai.” - Pour le reste, tu sais qu’Alex sera capable d’assumer mais en ce qui te concerne, tu n’es clairement pas certaine d’être capable de devenir mère. Rien que ce terme te fait peur. - “Il est au courant oui. Il est aussi bousculé que moi mais il a l’air de mieux s’en accommoder. Enfin, on a pas le choix” - Il est vrai que tu n’avais même pas pris le temps de le présenter, préférant vivre ta petite romance tranquillement. - “Ca fait deux ans qu’on est ensemble mais c’est une relation plutôt paisible. J’aurai dû vous le présenter avant.” - Tu n’as jamais caché que tu avais quelqu’un dans ta vie cela dit. -

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Anastasia & Nino

?? janvier 2023 - Dans la matinée

Irréel. Ouais... J'esquisse un léger sourire en l'observant, sans la brusquer, lui offrant ma main comme un rappel de ma présence, si elle en a besoin. Je me souviendrai toujours du choc que j'ai ressenti quand Olivia m'a annoncé l'existence de Lilo. Peut-être que j'aurais agi différemment si j'avais appris sa grossesse, peut-être que le choc aurait été moins rude que de découvrir que je suis ...un genre de trou de 5 ans dans la vie de ma fille. De toute façon, on a beau retourner les choses dans tous les sens, ça ne changera rien. Aujourd'hui, je prends ce que je peux avoir et je lui offre tout ce dont je suis capable. Je sais déjà que ça serait inutile de courir après un temps que je peux pas rattraper, alors je m'accroche au wagon dans lequel on m'a laissé gravir et je profite. Lilo a donné un peu de sens à ma vie, c'est un peu... la boussole morale qui m'a manquée finalement.

Naturellement, je demande à Ana si elle a tout ce qu'il faut. Je sais, même si ce n'est que de manière superficielle, les tourments qui l'entourent. Je l'observe et je ne peux m'empêcher de la voir dans toute sa vulnérabilité. Je pouvais fermer les yeux sur certaines petites habitudes parce que je n'étais personne pour lui faire une quelconque leçon. Mais les choses me semblent différentes aujourd'hui. Parce qu'on n'est plus les ados sans insouciance d'avant, on peut plus se permettre d'être ceux qu'on était encore l'année dernière. Ni elle, ni moi. Et je ne veux pas que son monde s'effondre et qu'elle se retrouve seule, parce qu'elle ne le sera jamais. Peu importe ce que Gabriel peut dire, je sais aussi qu'il ne la laissera pas dans la merde. Parce que c'est comme ça, chez nous.

La famiglia prima di tutto.

— Je vais m’en sortir, enfin je crois. Je doute surtout de moi pour dire vrai.

— C'est normal... Enfin, j'crois. Mais t'es pas toute seule, lo sai ? On est là, et on trouvera toujours un moyen de te faire de la place chez nous, je lui dis en effleurant ses petits doigts tous frêles et froids avec mon pouce, en me penchant sur la table pour chercher son regard en même temps que je la rassure d'un sourire confiant. Vient la question du père et dans un sens, je suis soulagé que ça ne soit pas un sinistre inconnu d'un soir... Je suis partagé. Entre le fait que j'espère pour lui qu'il prendra soin d'elle et de l'enfant et qu'il prendra ses responsabilités, d'un côté. Et d'un autre, j'peux pas m'empêcher de compatir un minimum et de me dire qu'au moins, le bougre a la chance d'être mis au parfum rapidement.

— Il est au courant oui. Il est aussi bousculé que moi mais il a l’air de mieux s’en accommoder. Enfin, on a pas le choix.

J'ai relâché sa main, mon bras s'étendant sur le dossier de ma banquette pendant que mon autre main laisse galoper mes doigts sur la table alors que je cherche les mots pour pas être trop maladroit quand je commence à lui faire entendre que j'ignorais qu'elle avait un copain...

— Et c'est... Enfin, c'est un mec sérieux ? Je ne peux pas m'empêcher de lever les yeux au ciel d'exaspération contre moi-même tant j'ai l'impression d'entendre Gabriel, d'un coup... Je tends déjà ma main comme pour dire de laisser tomber, j'ai pas à en juger, mais la voilà qui précise :

— Ca fait deux ans qu’on est ensemble mais c’est une relation plutôt paisible. J’aurais dû vous le présenter avant.

J'acquiesce, un peu surpris et rassuré par cette information. J'humecte mes lèvres et passe une main dans mes cheveux le temps de formuler mes pensées puis me penche de nouveau vers elle.

— Nan, nan, t'inquiètes, j'comprends... J'ai pas voulu ramener Bella trop vite, j'avais pas envie de la confronter à Gabriel, alors qu'au final, je me fiche qu'il approuve ou non... Je crois que j'avais envie de la garder pour moi, le temps de bien comprendre ce que je voulais, d'apprendre ce que c'est finalement, d'être en couple, avec quelqu'un. C'est bien... S'il prend soin de toi et du bébé, c'est tout ce que j'ai besoin de savoir... Mais, on va bien finir par le rencontrer, le bougre, maintenant.

J'esquisse un sourire en lui adressant un clin d'œil et comme pour alléger un peu la conversation et lever le poids qui peut commencer à lui peser sur les épaules, je me redresse et lui dis :

— J'ai une copine, depuis quelques mois. Je souris déjà d'avance, parce qu'elle sait, Ana, que j'ai jamais été du genre à me poser, avant... Je l'ai présentée à Nonna...

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@Nino F. Mannoia & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Il y a encore quelques mois, c’était Nino qui devait annoncer sa paternité à l’intégralité de la famille. Tu te souviens parfaitement du choc de la nouvelle, plus particulièrement parce que Nino est celui dont tu es le plus proche et que jamais tu n’aurais imaginé qu’il deviendrait père aussi jeune. Il faut dire que ce n’était pas vraiment calculé et qu’il l’a appris assez tard puisque sa fille est déjà âgée de cinq ans. Il est vrai que c’est aussi parce que de ton côté, tu n’as jamais vraiment aimé les enfants mais tu dois admettre qu’elle est tout de même adorable sa petite et que tu as fais un effort parce qu’il s’agit de celle de ton cousin, enfin du moins ton demi-frère désormais. Il tente de te rassurer encore une fois mais pour cette fois, rien ne pourra te retirer ce doute de ne pas être à la hauteur pour élever cet enfant. - “Je sais, ce n’est pas le problème… C’est juste que je ne sais même pas m’occuper de moi-même alors comment veux tu que je le fasse avec une autre personne?” - Tu n’as pas vraiment une vie stable depuis quelques années maintenant. Tout a commencé avec le décès de ta mère et rien ne s’est arrangé à ta majorité lorsque tu as décidé de quitter la demeure familiale. Tu as l’impression d’être en errance constante depuis, alternant entre l’appartement des Manoia, celui d’Alex ou encore la rue quand tu ne parviens pas à retrouver l’un ou l’autre. Tu es une vraie loque, persuadée d’être un boulet pour les personnes qui t’entourent. Cette situation ne va rien arranger, si ce n’est que tu ne consommes plus depuis que tu as appris la nouvelle. Autant dire que ce n’est pas facile à vivre non plus, sans cesse à cran à cause du manque qui se fait ressentir. - “Je consomme plus mais… je l’ai su au bout de trois mois donc avant oui.” - Malgré tout, tu t’inquiètes pour les conséquences. Ce n’est pas pour toi mais surtout pour celui qui partage ta vie étant donné qu’il s’agit également de son enfant. Tu serres ta main tremblante dans la sienne alors que tu hoches doucement la tête, il a parfois tendance à avoir les mêmes paroles que l'aîné. - “Bien sûr.” - Tu es même persuadée qu’il sera beaucoup plus digne que toi pour élever l’enfant. Au moins, il aura tout de même un parent sur lequel il pourra s’appuyer.

Il n’a pas l’air de t’en vouloir concernant le fait que tu n’as jamais prit le temps de le présenter à personne. Tu dois admettre que tu aimes vivre dans ton petit cocon et ce n’est pas un secret depuis des années donc au final, ce n’est pas aussi surprenant. - “Je crois qu’on a plus vraiment d’autres choix.” - Il est temps qu’il soit présent durant les repas de famille et qu’il en rencontre l’intégralité. Il va falloir que tu lui parles de ce que tu viens d’apprendre étant donné qu’il pensait que tu étais fille unique, tout comme toi à la base. Le sujet devient soudainement plus léger lorsqu’il parle de lui pour t’annoncer qu’il a une copine depuis quelques mois. Tu ne peux t’empêcher d’avoir un doux sourire, tu es ravie d’entendre qu’il a trouvé quelqu’un qui a l’air de le rendre heureux. - “C’est vrai?” - Tu es tout de même surprise, lui qui était un bourreau des cours à la base. Il faut croire que le fait d’avoir un enfant l’a rendu plus mature et responsable, du moins si c’est vraiment pour cette raison. - “Je suis contente pour toi, tu le mérites.” - Elle a de la chance d’avoir un homme comme lui, il est si attentionné avec les personnes qu’il aime. - “Et qu’est–ce qu’elle a dit d’elle?” - Nonna, c’est un peu la voix de la raison, celle que tout le monde écoute. Par conséquent, tu sais que tu peux te fier à son avis pour avoir une première impression à son sujet. Cela dit, tu pourras t’en faire une toi-même lorsque tu pourras la rencontrer mais à ce sujet, tu n’as aucune envie de lui mettre la pression. -

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Anastasia & Nino

?? janvier 2023 - Dans la matinée

— Je sais, ce n’est pas le problème… C’est juste que je ne sais même pas m’occuper de moi-même alors comment veux tu que je le fasse avec une autre personne?

Je pince les lèvres et l'observe sans dire un mot parce que me vient finalement à l'esprit que ce n'est peut-être pas par choix qu'elle se retrouve à assumer un truc aussi irréversible qu'un môme... Moi, j'ai eu le choix, finalement, en quelque sorte. Celui d'entrer ou non dans la vie de Lilo et d'avoir le niveau d'implication que je souhaitais. J'imagine que c'est le privilège de l'homme, si on peut dire...

J'observe le visage de poupée fragile de ma petite soeur, creusé par la fatigue, mais pas seulement. J'suis pas con : ça fait un moment déjà qu'Ana traîne pas avec les bonnes personnes, qu'elle touche à des saloperies... Nonna pense qu'elle a un trouble alimentaire mais j'ai pas le coeur de lui dire que son problème n'a rien à voir avec la bouffe... Mais j'étais qui pour lui faire la morale ou pour la forcer à faire quoique ce soit, moi ? Même si ça me faisait chier, je me voyais pas jouer les patriarches moralisateurs alors que moi-même je fuyais le mien... Mais maintenant, je sais pas, j'ai le sentiment qu'il y'a un pas de moins qui nous sépare. Je sais pas trop comment aborder le sujet sans qu'elle ne se sente culpabilisée ou bien de paraître accusateur, alors, pendant que mon regard glisse vers son ventre, je fronce les sourcils en humectant mes lèvres, le temps de trouver les mots. Finalement, comme si elle pouvait deviner ce que j'ai en tête, c'est elle qui brise le silence pour répondre à la question que je n'ai pas pourtant pas posé :

— Je consomme plus mais… je l’ai su au bout de trois mois donc avant oui.

Je relève les yeux vers elle, cherchant son regard en acquiesçant brièvement.

— Va bene... je lui souffle simplement, laissant mes doigts pianoter sur ma tasse avec un léger inconfort. J'ose pas trop imaginer l'impact que ça pourrait avoir sur le bébé, mais c'est déjà une bonne chose qu'elle arrête. Pour lui comme pour elle. Je m'humecte brièvement les lèvres avant de poser l'ultime question dérangeante que je pourrais lui poser, mais il faut que je sache... Alors mes mains viennent chercher la sienne et je me penche un peu plus sur la table pour trouver son regard et lui demander à mi-voix, et en toute sincérité : Ana... Dis-moi seulement s'il t'a forcé la main pour le garder... Je sais que ça serait pas l'avis de Gabriel ou de Nonna, mais... J'arrive pas à terminer ma phrase, ni à parler clairement d'avortement parce que je me doute que c'est indélicat et maladroit... Pourtant, c'est à son bien-être à elle et à celui de l'enfant que je pense... A quoi bon si c'est pour faire deux malheureux...

Finalement, elle me rassure en m'affirmant que le type qu'elle fréquente est un type sérieux qui assume... Alors, pour lever un peu la pression de cette inquisition et pour changer de sujet, voilà que je détourne la discussion en lui parlant de Bella, dans les grandes lignes. Elle me répond d'un sourire doux, naturellement surprise quand je lui annonce que je me suis finalement posé avec une ragazza.

— C'est vrai ? Je suis contente pour toi, tu le mérites.

J'acquiesce en souriant et lui dit que je l'ai même présentée à Nonna.

— Et qu’est–ce qu’elle a dit d’elle ?

Je peux pas m'empêcher de ricaner doucement en me recalant dans ma banquette, un large sourire étirant le coin de mes lèvres.

— Bah, tu la connais ! Elle m'a fait comprendre avec beaucoup de subtilité qu'elle est très bien et qu'il s'agirait que j'me pose définitivement... je fais mine de rouler les yeux au ciel en souriant. Il a fallut d'un seul repas pour que Nonna revienne à la charge avec ses appels du pied pour le mariage. Naturellement, je lui ai dit qu'on en était pas là, loin de là, mais bon, c'est Nonna... T'auras l'occasion de la rencontrer... J'ai évité de la faire venir quand Gabriel était là, j'te fais pas un dessin, tu sais pourquoi... Mais faudra bien que ça arrive, si je veux que ça dure...

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@Nino F. Mannoia & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Tu peines clairement à t’imaginer dans le rôle de mère. Cette vie-là, ce n’est pas pour toi. Tu n’as clairement aucune envie d’avoir une quelconque responsabilité sur le dos. Tu es clairement désemparée, incapable de réfléchir correctement et le manque de drogue ne t’aide pas. Tu te demandes comment tu parviens à tenir le coup mais tu as clairement hâte d’en finir. Bien que la fin de cette grossesse apportera une autre emmerde. Tu es soulagé d’avoir une épaule sur laquelle tu peux t’appuyer parce que tu as la chance de ne pas être seule dans cette épreuve. Ta famille est présente et Alex également, dans le cas contraire tu te serais sûrement fait du mal volontairement dans l’espoir de faire partir ce truc. Un accident est si vite arrivé après tout… Tu dois admettre que cette idée t’a traversé l’idée une dizaine de fois mais à chaque fois, tu t’es résolu. Tu secoues doucement la tête lorsqu’il te demande s’il t’a forcé à garder ce bébé, autant dire que si tu avais eu la possibilité d’avorter tu l’aurais fait dans le plus grand des secrets. - “Je l’ai su trop tard. Je n’ai eu aucun symptôme, c’est une prise de sang qui l’a détectée. J’étais déjà à plus de trois mois sans que mon foutu corps ne me fasse comprendre quoi que ce soit.” - Est-ce que tu peux vraiment lui en vouloir? Il est vrai que tu le malmènes sans cesse donc il se défend comme il le peut. Un soupire s’échappe de tes lèvres alors que tu viens poser ton coude sur la table, ta tête venant s’appuyer sur ta main. - “Je ne sais pas comment je vais faire.” - Nino s’est montré bien plus courageux que toi à ce sujet étant donné qu’il n’a pas hésité à assumer Lilo, même en le sachant plus tard. Tu étais déjà sous le choc en apprenant la nouvelle à son sujet mais tu n’étais pas préparé à ce que la même chose te tombe dessus quelques semaines après.

Tu tentes de t’intéresser plutôt à cette demoiselle qui partage désormais la vie de ton frère. A croire qu’il est vraiment entrain de changer de vie lui aussi, peut-être que sa fille lui a apporté une certaine maturité lui indiquant qu’il est désormais prêt à se poser. Il faut juste espérer que cette demoiselle soit la bonne. Tu échappes un petit rire en imaginant Nona qui devait être la plus heureuse de savoir que le petit dernier de la famille s’est enfin posé. - “Dis lui que tu risques de lui faire peur si jamais tu tentes de lui faire ta demande en mariage après seulement quelques semaines de couple.” - A son époque, c’était beaucoup plus fréquent de se marier dès lors qu’on avait quelqu'un dans sa vie. Ce n’est plus le cas aujourd’hui et heureusement d’ailleurs. Même après presque deux ans de couple, le mariage est bien loin dans tes projets. Le bébé l’était encore plus mais tu es une exception étant donné que ta vie est un véritable bordel. Tu hoches la tête lorsqu’il te confie que tu auras l’occasion de la rencontrer mais d’abord sans Gabriel, tu vois très bien ce qu’il peut dire. - “Je pense qu’on peut faire une rencontre mutuelle dans ce cas… Il est grand temps que tu vois Alex aussi.” - Le petit cocon a assez duré, il est grand temps que tu le présentes à ta famille maintenant qu’il va être le père de ton enfant. En ce qui te concerne, il a été un peu mis devant le fait accompli lorsque tu l’as croisé en allant voir ta mère. Ce que tu ne savais pas, c’est qu’il connaissait déjà l’homme qui partage ta vie. Il n’avait pas l’air ravi de le constater mais il ne l’est jamais avec qui que ce soit. - “Il a été le premier à le savoir finalement… Il était avec moi lorsque j’ai rendu visite à ma tante. Enfin, à notre mère…” - C’est encore un terme que tu as du mal à prononcer. Il est évident que tu ne remplaceras jamais celle qui t’a élevé et qui n’est plus aujourd’hui mais voilà, elle reste celle qui t’a mise au monde. -

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Anastasia & Nino

?? janvier 2023 - Dans la matinée

— Je ne sais pas comment je vais faire.

Ces mots tournent et retournent dans ma tête. Un instant, je me demande si Olivia a traversé cette période de doute et d'appréhension, elle aussi, quand elle a découvert sa grossesse. Je me demande si elle s'est retrouvée avec ce sentiment de solitude, ce sentiment d'incompétence. Je me demande comment j'aurais assumé mes actes, si j'avais su plus tôt. Ma bouche est sèche alors je déglutis. Je peux pas lui certifier que tout va bien se passer, après tout, j'en sais rien moi, de comment c'est d'élever un bébé. Moi, j'ai la partie facile, après tout, avec Lilo. Elle est grande, elle est intelligente, elle pourrait se passer de moi, vu qu'elle a tout ce dont elle a besoin avec sa mère et -ça me tue de le dire- son beau-père. J'ai de la chance qu'elle estime que je manque à sa vie... J'ai pas de conseils à donner à Anastasia, j'peux seulement lui assurer une chose : dans cette famille, même si on se gueule dessus, on est quand même là les uns pour les autres. Donc je ne peux que lui dire ça : qu'on sera là, tous.

— Dis lui que tu risques de lui faire peur si jamais tu tentes de lui faire ta demande en mariage après seulement quelques semaines de couple. qu'elle me dit, me ramenant à notre nouveau sujet de discussion. Je ricane, en étendant mes bras sur le dossier de ma banquette.

— Amen ! Au moins, toi, tu me comprends ! je réponds, le sourire aux lèvres.

Finalement, je lui dis que je la lui présenterai probablement avant Gabriel, elle hoche la tête, comprenant où je veux en venir avec mes réticences. J'adore mon frère, mais je crois qu'à ses yeux, j'aurai toujours 12 ans, et je serai toujours incapable de m'occuper de moi-même...

— Je pense qu’on peut faire une rencontre mutuelle dans ce cas… Il est grand temps que tu vois Alex aussi.

— Alex ? je répète, apprenant le prénom de l'heureux élu par la même. Alors, c'est comme ça qu'il s'appelle : Alex. Va bene. J'esquisse un sourire malicieux quand j'ajoute, pour plaisanter -mais pas tant que ça finalement...- Faut bien que je joue mon nouveau rôle de grand-frère relou comme Gabriel, pas vrai ?

— Il a été le premier à le savoir finalement… Il était avec moi lorsque j’ai rendu visite à ma tante. Enfin, à notre mère…

J'acquiesce plus gravement, mon sourire s'évanouissant.

— Ouais... Je sais... il est rentré hors de lui. Enfin, pas tant pour le bambino, plutôt pour... tu sais ? Il était furieux après Nonna, j'l'ai jamais vu dans cet état...

Mes doigts pianotent sur la table tandis que je pince les lèvres, soudain plus grave. Je l'ai jamais vu aussi furieux après Nonna. Il s'est pas contenter de lui hurler dessus, il l'a insultée. Et moi, je comprenais pas ce qui se passait, j'étais démuni. Je pouvais juste m'interposer pour pas qu'il fasse quelque chose qu'il regretterait une fois la colère passée.

— Ouais... Enfin... Tu sais, il a beau gueuler, il fera quand même tout pour protéger la famille. Des fois, on a pas envie de son aide, mais c'est plus fort que lui... Orazio dit qu'il a pas toujours été comme ça, que c'est venu avec la mort de papa... Bref...

(c) princessecapricieuse

Del mio sangue

@Nino F. Mannoia & @Anastasia Sokolov

◊ ◊ ◊

- Tu sais que tu n'es pas seule pour surmonter cette épreuve mais mine de rien, c’est toi qui porte cet enfant. Le plus compliqué c’est ce sevrage que tu t’imposes pour la santé de ce dernier parce que le but n’est pas non plus de faire naître un malheureux. Bien que dans les faits, il risque d’avoir tout de même quelques séquelles étant donné ta consommation lors des premiers mois mais ce n’est pas encore certain, avec un peu de chance il n’en aura pas et ce sera tant mieux. Même si, personne ne peut vraiment t’en tenir rigueur étant donné que tu n’étais pas au courant. - “C’est normal, on est pas à la vieille époque de se marier au bout de deux semaines. Heureusement d’ailleurs.” - Tu hausse doucement les épaules. Même si tu es actuellement en couple, tu n’arrives pas à t’imaginer avec la bague au doigt un jour. Tu es de ceux qui pensent que ce n’est pas forcément une finalité en soit, qu’il s’agit juste d’un bonus et rien de plus. Si le mariage n’était pas une option à tes yeux, autant dire que la vie de famille en étant encore plus loin. Autant dire que tu n’as clairement pas la maturité nécessaire pour assumer cette charge mais il va pourtant le falloir… Heureusement qu’il te reste encore quelques mois pour te préparer. - “Exact. Je pense que tu risques de le rencontrer bien vite maintenant… avant que le bébé n’arrive j’imagine. Ce serait dommage que tu te retrouves nez à nez avec lui lorsque tu viendras nous rendre visite à l’hôpital.” - Tu lui offres tout de même un petit sourire. Tu tentes de faire comme si c’était une grossesse normale mais la vérité, c’est que tu te voiles la face. Un petit rire s’échappe d’entre tes lèvres lorsqu’il évoque le fait qu’il faut qu’il joue également le grand frère relou. Un terme que tu n’avais pourtant pas l’habitude d'entendre. - “C’est vrai. J’ai oublié que vous allez être encore plus relou maintenant que j’ai changé de statut.” - “Tu bois une gorgée de ton thé avant de te mettre dans le fond de ta chaise.

Tu te mords la lèvre inférieure lorsqu’il parle de ce qu’il s’est passé avec Gabriel. Tu n’imaginais pas que ce serait la journée des révélations entre celle qui est désormais ta véritable mère ainsi que l’enfant que tu portes. Elle a pourtant réussi à garder ce secret durant des années, jusqu’à être envahie par les émotions parce qu’elle allait être grand-mère. Comment lui en vouloir? Ca aurait presque pu être beau dans un autre contexte mais pour le coup, elle a surpris tout le monde. Il va d’ailleurs falloir que tu en parles à ton père, même si tu évites ce dernier depuis des mois maintenant. - “Je suis désolé. J’aurai dû revenir plus tard plutôt que de lui rendre visite avec Gabriel, c’est que… c’était inattendu.” - Tu passes une main dans ta chevelure, jouant nerveusement avec une mèche de tes cheveux. Tu as encore du mal à te faire à l’idée qu’il s’agit de tes frères désormais. - “Je sais… j’imagine que je risque de lui causer des cheveux blancs en plus désormais.”

(c) oxymort

Del mio sangue - Ana