Je n'avais pas travail aujourd'hui. Ce mardi était jour de repos mais j'étais tout de même de sortie, après tout rien ne valait un bon bol d'air frais, surtout le matin. J'étais vêtue simplement, je n'aimais pas trop sortir du lot, la discrétion était bien mon affaire. Cependant, je me décidai finalement à me rendre au centre commercial pour, peut-être, acheter des trucs.

Mais alors que j'étais en route pour une séance shopping bienvenue, mon téléphone sonna. Je décrochai, et j'appris alors qu'une femme avait retrouvé mon portefeuille et l'avait amené aux urgences. Ni une, ni deux, je fis demi-tour. Enfin... Je descendis du bus quoi, et je me mis à attendre celui en sens inverse. J'espérais que tout y serait encore, bien que je n'y avais pas mis masse d'argent à l'intérieur. Finalement, après une dizaine de minutes d'attente, le bus arriva. Je montai alors à bord et m'installais sur le premier siège libre que je trouvais. Sur le chemin, je regardai les passants vaquer à leurs affaires,  me disant que j'aurais pu en faire de même si je n'avais pas perdu ce fichu portefeuille.

Finalement, je descendis du bus devant l'hôpital et je pris la direction des urgences. J'entrais puis commençai à faire la queue. Il y avait pas mal d'agitation. Finalement, mon tour arriva, et je me présentais à la femme au comptoir.

- Bonjour, quelqu'un a déposé un portefeuille ici. Au nom de Caitlin Winchester.

La personne partit chercher dans les objets trouvés, et revint avec quelques instants après. Quel ne fut pas mon soulagement ! Mais alors que je me saisis du portefeuille, je n'eus pas le temps de remercier la personne que je remarquais, aux alentours, plusieurs personnes aux symptômes étranges, qui saignaient de part et d'autres du visage. Que se passait-il ? Mes pensées se bousculaient dans ma tête, alors que le service de sécurité décida de mettre le service en quarantaine. Mon cœur ne fit qu'un tour. Je n'y comprenais rien.

- Mais qu'est-ce qu'il se passe !?

Je regardais l'heure sur mon téléphone portable: 10h47, et quelque chose me disait que j'étais là pour un bon moment. Mais ce n'était pas ma préoccupation principale, quelque chose clochait. Et si ce truc était contagieux ? Bordel, nous n'avions pas besoin d'une épidémie mystère !

Ca courait dans tous les sens, et moi je ne savais pas où me situer. J'étais juste venue récupérer mon portefeuille, et voilà que je me retrouvais coincée au service d'urgences, avec une épidémie sur les bras.  Les gens allaient et venaient, autant qu'ils le pouvaient et je voyais déjà certains individus céder à la panique. Un infirmier me lança un masque que j'attrapais avant de l'enfiler, et peu après l'ordre fut donné à toutes les personnes saines pouvant marcher de monter au premier étage. Je m'exécutais, suivant la file d'individus, un peu forcée par un autre infirmier, dans les escaliers. Mon cœur battait à toute vitesse, mais je restais en apparence calme.

J'avais l'impression de me retrouver dans les bouchons sur l'autoroute, du monde autour. Je regardais les gens, au fond de moi je guettais pour voir si quelqu'un saignait des yeux, des oreilles ou du nez, mais personne ne semblait infectés. J'arrivai finalement à l'étage. Je me retrouvais, un peu perdue, aux côtés de l'infirmier qui m'avait donné mon masque. Un homme se tourna vers nous en nous posant deux questions.

- Je m'en serais bien passée de ce mardi... Quoi qu'il arrive, je pense qu'il faut rester calme. Sinon, ça empirerait les choses.

Après tout,  une insurrection ou une panique risquerait de favoriser la propagation de cette merde, quand bien même je n'y connaissais rien, c'était une question de logique. Je regardais l'heure, je me demandais combien de temps ça prendrait avant que les journalistes ne décident d'assiéger l'hôpital avant de faire les gros titres. Je m'appuyais contre un mur, regardant le plafond, soupirant. Cette matinée promettait d'être longue.

Je n'avais pas réellement choisi d'être ici, mais je l'étais. Et le pire, c'est que j'aurais pu attendre la fin de la journée pour aller le chercher, ce portefeuille ! Quoi qu'il y avait mes sous à l'intérieur, je n'aurais peut-être pas pu manger, mais qu'importe, je ne me serais pas retrouvée dans cette situation ! Je suivais le mouvement, montant à l'étage comme indiqué, les gens semblaient perdus, un peu comme moi. Mon cœur allait tambour battant, mais je gardais mon calme autant que faire se pouvait.

Un homme m'avait abordée pour me parler du mardi que l'on vivait. Et comme ma réponse pouvait le laisser penser, je m'en serais passée volontiers. Je parlais de garder le calme, mais j'étais angoissée, sans doute comme tout le monde ici, alors que j'arrivais à l'étage en compagnie de tout ce petit groupe. L'infirmier à mes côtés gardait le silence, certaines personnes regardaient un peu partout, perdues, ce n'était pas l'anarchie, mais on sentait clairement qu'il se passait quelque chose. L'homme à mes côtés, celui qui avait parlé d'un "drôle de mardi" se pencha vers moi en m'incitant à rester naturelle. Il s'identifia comme l'agent Fangs, du FBI, insistant sur le fait que nous étions peut-être surveillés et écoutés. Mon cœur ne fit qu'un tour: Tout ceci était-ce d'origine criminelle ? Je ne voulais pas aller trop vite en besogne, mais tout cela était étrange. J'acquiesçai à l'agent Fangs, sans rien dire pour ne pas attirer les soupçons, puis je me tournais vers l'infirmier à mes côtés, mais avant que je ne puisse rien dire, je sentis un léger malaise. Je me tins la tête.

-Ah bordel...

Etais-je infectée ? Je ne croyais pas aux coïncidences, si j'étais malade, il était fort possible que ce soit cette saleté qui circulait dans l'hôpital en quarantaine. Allais-je vraiment mourir ici ? On ne savait pas si c'était mortel, en fin de compte, on ne savait rien du tout, on ne nous disait rien. Mais saigner de tous les orifices du visage n'était pas une alternative particulièrement réjouissante. D'ailleurs en parlant de ça... Je vis un patient saigner du nez. Mon regard s'écarquilla et, par réflexe, je m'éloignai de ce patient, bien que, vu mon malaise, il était probablement déjà trop tard pour me protéger. Je signalai, au passage, l'incident aux deux qui étaient près de moi.

- On a un problème.

Je continuais à m'éloigner ensuite, mais je fus bien vite bloquée. J'osais espérer que mes symptômes n'empireraient pas...