Les dés sont jetés

Elisabeth & Les autres

«La vie est un jeu. Soit tu y joues, soit tu deviens un jouet.»

Les faire consommer, qu’ils ne manquent de rien, veiller à ce que leur verre ne soit jamais vide pour gonfler les caisses. Quoiqu’il arrive, sourire et servir. Le client est Roi. Mr Allende a été clair là-dessus. Le service doit être irréprochable. Ça ne me dérange pas de jouer les serveuses pour la soirée, au prix où il compte nous payer. À Atlanta, je bossais tous les étés comme serveuse dans le restaurant mexicain de notre quartier. Contrairement à Spence, j’évitai ainsi de soutirer de l’argent à nos parents. Nate disait toujours : si tu veux quelque chose, donne-toi les moyens de l’obtenir. Ainsi, tu ne devras jamais rien à personne.

Je ne suis pas réfractaire à l’idée d’arrondir un peu mes fins de mois, mais je n’en suis pas moins insouciante. Malheureusement, des gens acceptent tout et n’importe quoi en contrepartie d’argent. Il y a quelques semaines, un labo dont le nom m’est sorti de la tête, recherchait des cobayes pour tester un soi-disant nouveau traitement contre les migraines. J’ai moi-même reçu leur sms, mais je l’ai rapidement supprimé de mon téléphone. Il faut être fou ou complètement désespéré. J’ai besoin d’argent pour préparer ma rentrée au campus c’est vrai, mais pas au péril de ma santé, même si aujourd’hui, mon bien-être dépends de petites pilules…

Mr Allende est un homme très carré. Il prend cette soirée très au sérieux. De ce que j’ai compris, certains de ses associés très haut placés seraient présents ce soir. Mieux vaut ne pas le décevoir. Je tire sur ma tignasse pour resserrer l’élastique de ma queue de cheval, prenant soin de replacer les petits cheveux derrière l’oreille. Je passe une main sur ma chemise noire que je tire une dernière fois, puis observe les clients entrer en me pinçant les lèvres. Je garnis les plateaux de quelques verres de champagne soigneusement préparés et commence le service.

Bonsoir, un grand et chaleureux sourire accueille nos invités, bienvenu au Coconut Diamond, je tends un premier verre à une dame vêtue d’une jolie robe rouge fendue, ainsi qu’à celui que je suppose être son mari, plus grand et plus imposant, orné d’un costard bleu probablement hors de prix, d’une chemise blanche parfaitement repassée et d’une barbe très soignée. Son allure, ses yeux et ce regard perçant me laisse présager qu’il s’agit d’un homme de l’Est. Il accueille mon verre d’un charmant sourire et me remercient chaleureusement.

Monsieur et Madame  Shevchenko ! soyez les bienvenus, On dirait que Monsieur Allende les connait. Je m’éclipse rapidement pour les laisser discuter.
Je vais accueillir un nouvel invité, cette fois, plus sombre et moins souriant que le couple précédent. Ses vêtements, pourtant très classes et élégants, sont à l’image de sa noirceur. Le regard dur, sévère et impassible balaie la salle du regard. Il porte des gants de cuir noir et s’appuie sur une canne très raffinée pour marcher. Il est accompagné d’un homme grand et imposant, au regard aussi fermé qu’effrayant. Probablement son homme de main. Je déglutis légèrement, pas vraiment à l’aise. Je respire un bon coup pour me redonner un peu de contenance puis m’avance dans leur direction. Je les accueille aussi d’un chaleureux sourire et offre une coupe à l’homme à la canne @Oswald Novák : Bonsoir. Je vous souhaite la bienvenu au Coconut Dimond. La froideur de ses prunelles me donnent froid dans le dos. Mon petit doigt me dit que les invités de ce soir font partie d’un public très particulier que je d’ordinaire, je devrais clairement éviter.

Jeudi 15 août

J'inspire profondément et jette un dernier coup d'œil à mon reflet dans le miroir des vestiaires. Quand j'ai répondu à l'annonce du Maire proposant de "louer" les services de quelques agents de Police pour renforcer la sécurité lors d'un évènement dans un casino, je ne m'attendais pas vraiment à ce qu'on me demande de me mettre sur mon 31. Je ne sais pas encore si c'est intelligent ou ridicule. M. Allende attend que son personnel soit impeccable, y compris son service de sécurité, visiblement... Ma main passe dans ma tignasse qui a bien poussé depuis mon arrivée, ce printemps. C'est dingue, je crois que mes cheveux n'ont jamais été aussi soyeux. J'arrange mon oreillette du côté où mes cheveux retombent, pour la dissimuler avec discrétion. Puis j'arrive le col de cette chemise blanche impeccablement repassée et sur-mesure. Je crois pouvoir dire sans me tromper que ce vêtement doit coûter plus cher que l'ensemble du contenu de mon placard. Je soupire en espérant qu'il n'y a pas de caution dessus, ou de retenue de salaire si jamais je viens à la détériorer.

J'abandonne finalement les vestiaires pour rejoindre mon équipe pour la soirée. Je ne suis pas la seule habillée comme un pingouin, ni à être maquillée et coiffée. Je leur glisse un regard à tous, tâchant de réviser mentalement leurs noms à tous. Le chef de la sécurité nous fait un topo : l'équipe des "tirés à quatre épingles" devra patrouiller en salle, à l'étage, tandis qu'une autre équipe dans la loge se charge de la surveillance des écrans ainsi que de récupérer les tricheurs ou fauteurs de trouble qu'on leur ramènera discrètement. Je soupire légèrement, me disant que je serais bien restée avec l'équipe du sous-sol mais bon... Ils n'ont pas tous une tronche aussi avenante que la mienne, une fois maquillée.

Je lève les yeux au ciel quand la réunion prend fin et qu'on nous demande de rejoindre nos postes, après avoir marmonné un :

▬ Allez, Collins... T'as besoin de cet argent.

A l'étage, je rejoins mon secteur, les mains jointes dans mon dos et observe un peu l'arrivée des différents invités. Je ne suis pas encore parfaitement familiarisée avec les grands noms du coin mais, je remarque certains profils qui éveille quelque peu mon intuition de flic. J'essaye de dissimuler mon regard suspicieux en esquissant parfois un sourire -plutôt forcé- quand mon regard vient à croiser celui d'un invité. Les milieux friqués regorgent de types parfois plus pourris que ce qu'on peut trouver au fin fond d'Overtown. J'aime pas cette ambiance qui pue le fric. Qui pue le pouvoir.

Mon regard croise celui d'une jeune fille qui s'occupe d'accueillir un invité particulièrement peu commode. Je lui adresse furtivement un sourire compatissant. Elle semble jeune et mignonne et les regards qu'on lui glissent parfois ne m'échappent pas. Je note dans un coin de ma tête de garder un œil sur elle également : je cautionnerai jamais ce... genre de débordement.

Résumé:

L'idée ne m'enchante guère : j'ai mon propre business qui m'attend... Mais M. Allende est le genre d'invitation qu'on ne peut pas vraiment se permettre de décliner. Loin de moi l'idée de craindre quoique ce soit : si je devais emprunter les mots d'une récente connaissance, nous pourrions alors convenir que j'ai la prétention de penser que je suis celui qu'il vaut mieux avoir dans ses petits papiers...

Je ne peux que rarement m'absenter du Raven, cela reviendrait à laisser l'occasion au chaos de se répandre, et je déteste que les choses échappent à mon contrôle. Néanmoins, de récents évènements ont mené à ... l'avènement de mon nouvel associé. Je fronce les sourcils, au souvenir de la naïveté d'Alexander de penser que la pitié avait un quelconque poids dans ma prise de décision. La pitié. Je ne suis pas homme à m'émouvoir face à la misère des autres. Mes motivations sont ailleurs. Elles seraient probablement de la même trempe que celle qui me conduirait à punir quiconque s'en prendrait à Hans ou à n'importe quel de mes employés sous prétexte de m'atteindre.

Du moins, c'est mon intime conviction.

Faire d'Alexander mon associé en le ralliant sous mon égide est un choix beaucoup plus stratégique qu'il n'y parait. Il est un atout précieux qui, jusque-là, se contentait de vivoter en prêtant ses services à qui voudrait bien le payer. Son manque d'allégeance commençait à s'attirer les foudres de certains gangs, je le sais bien. Les bruits courent et les rumeurs suivent. Et l'incident avec les Bones & Ashes n'a fait, finalement, que me souffler l'idée. Ils estimaient qu'il m'était précieux, j'en ai fait mon... disons mon associé. Et tout affront à son encontre sera perçu comme une menace à la mienne. Les Bones & Ashes ont fait une erreur. Je ne suis pas de ceux qui tendent l'autre joue. Ils auraient mieux fait de laisser cette histoire à ce qu'elle était : une simple entrevue familiale...

▬ Bonsoir. Je vous souhaite la bienvenu au Coconut Dimond.

J'abandonne mes pensées pour dévisager un instant la jeune fille qui m'accueille en me tendant une coupe de champagne que je ne saisis pas. L'ivresse dérèglent tous les sens. Un client qui consomme est un client qui perd la notion du temps... et qui se montre un peu plus bavard. Je décline la boisson, sans un mot, un simple regard,  avec cet air sévère qui ne me quitte jamais vraiment. La fille n'y est pour rien, il est vrai, mais je n'ai pas de temps à perdre en politesse et courtoisie avec le petit personnel.

J'avance, observant autour de moi les tables où je peux déjà reconnaître quelques visages familiers. Le vernis sur la crasse. Je ne serais pas étonné de croiser Victor Darcy dans un endroit pareil. Alors que j'approche d'une table de jeu, toujours accompagné d'Hans, je fais mine de m'intéresser à la partie de craps en cours quand du coin de l'œil, je ne peux m'empêcher de deviner la présence des agents de sécurité parmi nous.
Je croise enfin M. Allende et le salue. Quand la question se pose de rejoindre une table de craps, je décline : je n'ai jamais aimé m'en remettre au hasard. Je contrôle les choses ou bien ne m'y expose pas. Les dés sont trop aléatoires.

▬ Je ne suis pas un homme qui s'en remet au hasard, M. Allende. Ma préférence va aux cartes.

Il finit par nous quitter pour naviguer entre ses invités. Il ne me faut que quelques pas avant de croiser un visage qui ne m'est pas inconnu et dont la présence à le don de tendre Hans, juste derrière moi. Il ne me fait pas état de son ressenti, se contentant de tenir sa place, un ou deux pas derrière moi.  @Volcov Shevchenko est exactement le genre de relation qu'il faut entretenir.

▬ M. Shevchenko. Je le salue avant de me tourner vers la femme à ses côtés, esquissant une légère courbette sans toutefois que la sévérité n'abandonne mes traits. Et sa charmante épouse.

Je glisse un regard à l'homme en face de moi, tandis que mes deux mains gantées se joignent sur le pommeau de ma canne.

▬ Peut-être aurons-nous l'occasion de nous entretenir, ce soir, si votre dame me le permet, bien évidemment...

Spoiler:

Jeudi 15 août

Et c'est parti pour une soirée abrutissante de bruits, de gens, de lumières et d'alcool. Les machines à sous crachent déjà du son et de la lumière sous le regard hypnotisé de ceux qui les bourrent de jetons. Je fronce les sourcils : j'ai toujours trouvé ça ridicule et débile, un peu comme jouer au loto. C'est un truc qui se finance tout seul et les gens sont trop cons pour le remarquer. Finalement, y'en a 10 000 qui se saignent pour qu'un seul rafle la mise. On dit que l'argent appelle l'argent, et c'est pas faux j'imagine. Y'a qu'à les regarder, tous...

Un peu plus loin, je remarque un attroupement qui m'intrigue, apparemment, y'en a un qui est en veine ce soir et si c'était pas du craps, je me poserais la question de la triche. Les dés pipés, j'imagine que ça existe aussi, après tout... Mais puisque le grand patron du soir n'a pas l'air de s'alarmer, je suppose que ça ne vaut pas le coup de s'y intéresser. D'ailleurs, le voilà qui s'en va, tout sourire. Circonspecte, les bras dans le dos, dans une attitude qui trahit sans doute en quelle qualité je suis là ce soir, je recule de quelques pas en jetant un coup d'œil circulaire aux tables autour de moi.

Le chef de la sécurité ne tarde pas à me rejoindre et je vais à sa rencontre en avançant moi-même de quelques pas, l'air circonspect. Il me désigne un homme, un peu plus loin, qui a l'air paumé et me demande d'aller vérifier ses papiers et son droit d'entrée.  

▬ Bien reçu. dis-je simplement, en me dirigeant vers l'individu en question.

Je l'observe, restant vigilante tout de même et m'approche de lui en lui signalant ma présence, d'un ton un peu las :

▬ Bonsoir Monsieur, c'est une soirée privée. Présentez-moi vos papiers et votre droit d'entrée... j'vous prie. je me racle la gorge, jetant un coup d'œil circulaire quand même, autour de moi, avant d'en revenir à mon interpelé.

Mais, ce dernier n'a pas vraiment l'air de vouloir coopérer...

Résumé:

Les dés sont jetés

Elisabeth & Les autres

«La vie est un jeu. Soit tu y joues, soit tu deviens un jouet.»

L’homme au regard glacial n’est pas plus bavard. Je dois me contenter de ses yeux perçants qui me dévisagent en ignorant le verre que je lui tends. Pas une considération de sa part, il serpente ensuite auprès de M. Shevchenko, assurément plus commode. Je me retrouve un peu comme une idiote, le verre toujours en main, un sourire inconfortable sur les lèvres. Allez Elisabeth, ressaisis-toi, ce n’est pas grave. Ce n’est qu’un individu mal-aimable. Tu ne dois pas perdre la face. Contente-toi de sourire comme tu sais si bien faire.

Je déglutis, essayant de chasser la position malaisante dans lequel son manque de considération me met. Le regard compatissant de l’agente de sécurité ne m’échappe pas et je lui réponds d’un sourire tout aussi éloquent que le sien. Le bout de mes doigts vient nerveusement pincer le lobe de mon oreille quand tout à coup, Monsieur Allende, d’un signe de la main me demande de divertir ce youtubeur que tout le monde admire, ThimothéeThé. J’acquiesce d’un doux signe de la tête et m’exécute en me dirigeant vers l’influenceur. Je lui décroche mon plus charmant sourire : Bonsoir. Puis-je vous offrir un petit rafraichissement ? je lui tends alors le champagne de bienvenu.

Jeudi 15 août

Je reste plantée face à celui que je viens d’interpeller pour contrôler ses papiers et son invitation. Il dit qu’il s’appelle Oliver Miles sans pouvoir toutefois me le confirmer avec ses papiers d’identité.

▬ D’accord, M. Miles, mais je dois voir votre invitation… dis-je alors que du coin de l’œil, je ne saurais dire comment, je perçois un regard appuyé sur moi.

Je braque mon regard en direction d’un homme armé d’un appareil photo et réalise, en fronçant les sourcils, que mon interpellé et moi-même étions dans son objectif. Incrédule et agacée par l’initiative de ce qui est peut-être un journaliste, je me retiens d’aller directement lui expliquer ma façon de penser en éclatant son appareil, peu importe qu’il soit hors de prix ou non. Je déteste l’idée qu’on puisse prendre une photo de moi à mon insu. Il y a quelques mois, Mannoia et moi, on s’était retrouvé dans un magazine de presse à scandales, truc qui ne m’était jamais arrivé à Los Angeles. Ça l’avait mis dans un état…

Je déteste ce genre de soirée qui pue l’oseille à plein nez et le genre de personnes que ça rassemble : je sens clairement qu’on n’est pas du même monde, et M. Allende le premier. Il a ses petites exigences, et assez d’influence pour obtenir ce qu’il veut… Je suppose que son réseau de connaissances étend ses tentacules dans différentes sphères… Il n’y a qu’à voir, qu’à faire le compte de ses dépenses pour rincer ses nombreux invités au Champagne… Si je n’avais pas été de service, ou si j’avais été moins professionnelle, j’me serais permis de me servir une coupe… Mais pas là.

Le type bafouille des excuses, s’agite, confus, et le photographe m’a gratifié d’un sourire avant de filer, ce qui ne fait que nourrir mon agacement… Notons en plus ce volume sonore de la musique qui me semble soudainement insupportable… je perds un peu patience. Je sais que l’organisateur de cette soirée ne veut pas que les fauteurs de trouble soient en contact avec ses invités mais peut-on vraiment dire que c’en est un ? Cependant, la musique m’empêche de l’entendre de toute façon.

▬ Écoutez, la musique est beaucoup trop forte, on va avoir du mal à s’entendre… Vous allez me suivre dans un endroit plus calme et on va reprendre tout ça… dis-je simplement, en invitant l’individu à me suivre, pour l’emmener en bas. Peut-être qu’on pourra vérifier son identité ou bien sa présence sur la liste des invités…

Résumé:

▬ Et vous êtes ?

Mes traits naturellement sévères se durcissent un peu plus. Comme s'il l'ignorait... Mon menton se lève imperceptiblement tandis que je me tiens droit, prenant toujours appui sur le pommeau de ma canne où mes doigts gantés pianotent avec impatience. Bien qu'elle soit insultante, je réponds à son interrogation d'une voix sourde et posée tandis que derrière moi, je perçois les légers piétinements d'Hans.

▬ Je suis certain que vous êtes plus informé que vous ne souhaitez le laisser paraître. Mon regard perçant ne quitte pas le sien, sans être pourtant vindicatif. Oswald Novák.

Son épouse et lui-même s'échangent un regard et des sourires qui m'arrachent un léger rictus grimaçant. S'il est une chose que je ne tolère sous aucun prétexte - si ce n'est déjà cette atroce cacophonie qu'on ose appeler musique - c'est que l'on me prenne pour un idiot. Et c'est justement l'impression que me laissent M. et Mme. Shevchenko. Certes, nous naviguons dans des eaux similaires et nos fortunes n'ont rien à s'envier. Mais si mes richesses puisent leurs origines d'un lointain titre de noblesse dont j'ai hérité de mon côté maternel, par le sang, il me semble que ce Shevchenko n'est rien d'autre qu'un vulgaire et prétentieux bourgeois, un de ces nouveaux riches qui oublient probablement le vrai sens du mot pouvoir...

Pourtant, je n'en laisse rien paraître, gardant pour moi mes pensées dédaigneuses en attendant que le russe daigne m'accorder son intérêt.

▬ Pourquoi pas. Même si je doute que vous ayez quelque chose à m’offrir qui puisse m’intéresser. Da ! ça me passera le temps pendant que Madame jouera à la roulette.

▬ Je suis certain que nous trouverons probablement un intérêt mutuel... dis-je avec cette esquisse de ce qui se veut être un sourire, au coin de mes lèvres, tandis que je décline une nouvelle fois, avec la même sévérité, une coupe de Champagne tandis que la serveuse en propose une au Russe et à son épouse.

Leur laissant le temps de prendre ou ne pas prendre la consommation, je fronce les sourcils en laissant mon regard balayer les alentours pour chercher le responsable de cette cacophonie. Avant que la serveuse ne parte, je la retiens en lui barrant le passage de ma canne :

▬ La musique est beaucoup trop forte. lui dis-je sévèrement, comme si cette dernière était responsable et capable de remédier au problème... Mais ça, ça ne me regarde pas : c'est à elle de trouver la personne compétente pour régler ce problème...

Spoiler:

Les dés sont jetés

Elisabeth & Les autres

«La vie est un jeu. Soit tu y joues, soit tu deviens un jouet.»

La fièvre de la fortune semble lui avoir monté à la tête. Dans l’euphorie de sa joie, il devient plus tactile et passe sa main sur ma taille, m’octroyant ainsi des yeux ronds et incrédules…La richesse rend fou, capable de pervertir le plus sage des hommes. L’homme ne naît pas cupide, il le devient. L’homme, éternel insatisfait ne se contente jamais de ce qu’il a, il en voudra toujours plus. L’homme rupin a du pouvoir, de l’influence, mais il n’est pas intouchable, tout comme Thimothée.

La main agrippée à ma taille m’octroie un malaise. Je mords la joue intérieure avec violence et force un sourire pour tenter de garder la face. Je déglutis péniblement tandis que mon regard fixe Mr Allende, dans l’espoir qu’il me sollicite pour servir un autre client. Je laisse échapper un sourire nasal, reposant mon regard sur l'influenceur, espérant qu'il comprenne de lui même que son geste est malaisant.