Une journée, il avait mal à la tête, mais ça allait. Deux jours, rien de bien différent, la lumière lui fait mal aux yeux, les sons sont plus forts ce qui n’aide pas son mal de tête, il a l’impression que tout goûte trop fort ce qui lui donne mal au cœur, mais rien de bien méchant. C’est la troisième journée qu’il se dit que quelque chose clochait, il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait, il entendait des voix parler de mec qu’il doit tuer, il avait plusieurs vérifications dans le corridor de son appartement sans voir personne. Il avait été vérifier chaque pièce et rien toujours, il ne comprenait rien. La peur commençait à le prendre aux tripes, il s’habilla rapidement, son flingue en main, il était sur ses gardes. Il vit des hommes passer à sa fenêtre, il avait l’impression de les entendre se promener dans le building, il sortait dans le couloir vide, montait les marches et attendait sur le bord de l’escalier, des voix se faisaient entendre.

On la trouve et cette fois lui et cette petite blonde, c’est terminé.

Blonde ? Jamais il n’eut de femme dans sa vie à part Alita, est-ce qu’il parlait d’elle vraiment ? La peur au ventre, il quitta son chez lui, sortit dans la rue et se dirigea chez elle, il devait la mettre en sûreté, il ne pouvait pas permettre que du mal lui soit fait, pas à elle. Il courut comme s’il était suivi, ce qu’il avait l’impression, il voyait des ombres sur son chemin. Arrivé à sa porte, il cogna comme un demeuré, hurlant son prénom.

Alita…. Ali.. Ouvre !!!

Dos à la porte, il pointa son flingue sur cet homme devant lui, il avait peur, il s’approchait, comment avait-il fait pour le trouver ? Comment avait-il fait pour être encore en vie, il le reconnaissait finalement cet homme était mort de ses mains, il lui avait foutu une balle en pleine tête, comment ? Il cogna à nouveau, se prenant la tête entre les mains, il avait mal, la lumière, les sons de l’extérieur, sa peau brûlait des rayons du soleil, il souffrait le martyre, il allait s’effondrer devant la porte de celle qu’il considérait comme sa sœur. Clairement, il n'allait pas bien, qu'est-ce qu'il lui arrivait ?

Herbe à la meurtrie

Alita & Elijah

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. »

Les plantes et les fleurs n'auront bientôt plus de secrets pour toi, ma Petite Fleur, te répète Amâ, alors que tu es absorbée par ce livre que tu as déniché à la bibliothèque. Elle t'extirpe de ta lecture par un baiser sur ton front, signalant qu'elle retourne à la boutique. Tu voudrais l'accompagner mais elle insiste pour que tu restes te reposer chez vous. Elle s'inquiète. Elle sait que depuis quelques jours, tu n'es pas vraiment au mieux de ta forme. Elle a remarqué que tu te faisais du soucis pour ton frère, après un évènement qui lui échappe. Elle a remarqué également que tu n'avais pas le goût de sortir, depuis cette dernière soirée avec tes amies. Tu n'as pas vraiment voulu t'étendre sur le sujet, mais tu lui as semblé contrariée. Difficile de cacher derrière un sourire tes véritables sentiments face à celle qui t'a façonnée en son sein...

Elle te laisse à ta lecture, te demande de t'épargner un peu et de te reposer. Elle hésite sur le pas de la porte avant de te proposer :

« Je peux annuler, ce soir, si tu ne te sens pas très bien. J'ai des scrupules de te laisser seule, ma Petite Fleur. »

Tes doigts effleures les pages vieillies de ton livre tandis que tu y glisses ton index pour suspendre ta lecture sans en perdre le fil. Tu la rassures d'un sourire :

« Non, c'est bon, ça ira, je t'assure. Profites de ta soirée. Tu embrasseras Apa pour moi ? »

Cette semaine a été rude, tu sais que pour être présente, ta mère s'est abstenue de voir son nouveau compagnon. Ce n'était probablement pas le moment propice pour le présenter à Alexander, alors elle a préféré garder le secret encore quelques temps. Amâ acquiesce tendrement et disparait derrière la porte, te laissant seule avec ton ouvrage sur les plantes médicinales d'occident. Pensivement, ta main libre vient faire tourner la boule à infusion dans ta tasse avant de l'extraire pour la poser sur la soucoupe que tu avais préparé dans ce but. Tu travailles sur l'élaboration de nouvelles recettes d'infusion mais pas seulement : tu essayes de trouver ou plutôt de redécouvrir des synergies que vous autres, contemporains, avez oublié.

Tu esquisses un sourire : Apa est de très bons conseils, et il t'aide généralement à penser plus loin. Prise dans ta lecture, tu n'as pas vu le temps défiler. Pourtant, les coups sur ta porte t'obligent à abandonner ta lecture, comme si tu sortais enfin la tête de sous l'eau.

« Alita…. Ali.. Ouvre !!!» hurle une voix familière, derrière la porte.

Les sourcils froncés, tu te lèves en abandonnant ton livre et ta boisson pour approcher prudemment de la porte d'entrée. En regardant à travers le judas de la porte, tu n'as plus aucun doute : il s'agit bien d'Elijah qui semble en proie à une crise d'angoisse. Prenant en joue quelque chose d'invisible en face de lui. Une situation qui te semble soudain familière... Tu ouvres la porte d'un coup, en signalant ta présence :

« Elijah ? Qu'est-ce qui t'arrive ?... » Tu deviens presque livide quand tu le vois avec son arme à la main, faisant un pas en arrière, ton regard cherchant le sien, affolé. « S'il te plaît, Eli... Range ça... Il... Il n'y a personne... »

Il avait courser sur sa moto, jusqu’à chez eux, il avait couru à la porte et cogné comme un débile. Il avait entendu les voix, il les avaient vu le suivre, ils n’étaient pas en sécurité, il falllait qu’il mette Alita et sa mère en sécurité, Alec viendrait ensuite, pas question que sa petite soeur et la seule femme qui a oser prendre soin de lui meurent par sa faute. Son arme en main, chose qu’il s’est toujours interdit lors de ses visites, il continuait de cogner sur la porte en hurlant son nom. Le soleil lui faisait mal aux yeux, sa tête bourdonnait et les ombres approchaient à grande vitesse. La porte dans son dos finit par s’ouvrir, il essaya de se relever, puisqu’il était tombé son corps le lâchant, son arme toujours pointer devant lui, il entendit à peine la douce voix lui dire qu’il n’y avait personne. Il osa un regard vers la blonde, sa vision double repris son sens et il ne vit qu’eux, lui pointant son arme et elle apeurée. Il laissa le fusil sur le sol, se prenant la tête entre les mains, ça allait exploser.

Alita…

Il avait peur, tout ça semblait si réel et pourtant il ne voyait rien à cet instant. Difficilement, il pris appuis sur le cadre de porte, ses jambes ne voulant plus le porter dès qu’il fit un pas vers l’intérieur, il s’étala comme une merde. Les voix reprirent dans sa tête, il se roula en boule, les mains sur les oreilles.

Non, vous n’êtes pas vrai…

Il répétait cette phrase en boucle, il essayait de rester connecté et ne pas se faire avoir, mais le bourdonnement incessant de son mal de tête s'amplifie. Son arme étant rester dehors, il se sentait vulnérable et la peur le reprit. Il se releva tant bien que mal à genoux, chercha la blonde du regard et lui pris le poignet avec vigueur.

Alita… Faut fuir, vite !!!

Et il retombe, inconscient.

Herbe à la meurtrie

Alita & Elijah

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. »

Tu l'observes. Tu le dévisages tandis qu'il semble en proie à une peur qui t'échappe, en train de lutter contre un ennemi invisible à tes yeux. Il finit par lâcher son arme et l'abandonner au sol. Et c'est seulement dès lors qu'il ne l'a plus en main que tu oses t'avancer vers lui, repoussant le pistolet du bout du pied.

« Eli, calme-toi, il n'y a personne, je... je ne vois personne... Qu'est-ce qui t'effraie comme ça ? »

Ta voix se fait douce, bienveillante, comme elle l'a toujours été pour ceux que tu aimes, ceux que tu comptes dans ce cercle intime et familial qui ne s'arrête pas au sang. Il semble souffrir et ça t'est simplement insupportable. Ta main s'approche de lui, tes yeux cherchent les siens quand il finit par t'attraper -un peu trop fermement d'ailleurs- par le poignet.

« Alita… Faut fuir, vite !!!» t'implore-t-il avant de finalement relâcher sa prise, s'échouant au sol, inconscient.

Tu le dévisages un court instant, sidérée : tu ne l'as jamais vu dans un état pareil. Sa peau est ruisselante de sueur, sans que tu saches s'il s'agit de la fièvre, de la peur ou bien du fait qu'il soit venu en courant. Tu poses immédiatement les genoux à terre et contrôle son pouls, comme Ama te l'a appris. Tes doigts fins s'aventurent vers les lèvres et les narines d'Elijah tandis que tu te concentres sur ce souffle que tu sens sur ta peau. Tu soupires et après un coup d'œil à gauche et à droite, tu décides de puiser dans tes forces pour le traîner à l'intérieur, dans ton salon, prenant soin d'installer sa tête sur un coussin.

Bien évidemment, tu retournes récupérer l'arme avec un gilet dans lequel tu l'emballes. Tu décides de la cacher, dans un recoin supérieur de ton armoire. Puis tu retournes au chevet de ton ami.

Quand il finit par rouvrir les yeux, tu es installée sur tes genoux, à la petite table de votre salon, en train de préparer une concoction qui pourrait, tu songes, l'aider à traverser cette fièvre délirante en la remplaçant par un sommeil sans rêve...
A ses premiers gestes, tu lui intimes de rester tranquille et laisse ton mélange de plante pour t'approcher de lui avec un petit saladier d'eau ainsi qu'un linge. Tu prends sa tête sur tes genoux, tu trempes et essors le linge dans le saladier avant de venir doucement tamponner son front avec le linge humide et frais.

« Tiens-toi tranquille, tout va bien...» lui murmures-tu. « Tu as de la fièvre... »

Il s’était effondré complètement inconscient de ce qui se déroulait autour de lui, tout ce qu’il se souvenait était c’est hommes qui les cherchaient lui, Alec et Alita, comment avait-il pus se faire avoir de la sorte, comment avait-il pus laissé les informations sur sa petite soeur passé ? Il n’était plus un débutant et pourtant il y avait des hommes qui lui courraient après. Tout s’enchaînait si vite, il avait réussit a trouver Alita, elle lui avait promis qu’il n’y avait personne, il avait lâcher son arme et trou noir, il devait se réveiller, il devait les sauvés. À peine ses yeux ouverts, qu’il se mit à gémir, la lumière lui faisait mal au yeux, sa tête allait exploser, les odeurs autour de lui étaient trop fortes, cela lui donnait la nausée et on ne parlait même pas des sons, ses sens était explosif.

Il vit la blonde venir à ses côtés, il se boucha les oreilles lorsqu’elle lui parla et il grogna lorsqu’elle lui prit la tête, elle ne l’aidait pas du tout. Il voulut se lever, mais son corps le faisait atrocement souffrir, la main en visière pour se protéger de la lumière, il regarda autour de lui, rien, qu’un salon vide à part eux deux. Les yeux fermés finalement il remit sa tête sur ses genoux, de la fièvre, c’était bien sa veine.

Mal… Froid..

Sa gorge était si sèche qu'il s’étouffa en parlant. Bordel, quel microbe ou virus avait-il pogné encore ? Il se remit à grogné, il n’aimait pas vraiment être traité comme un gamin, encore moins malade, mais là il devait avouer, ne pas pouvoir bouger. Elijah osa ouvrir les yeux, un peu pas beaucoup, la lumière lui brûlait la rétine et regarda la jeune fille, il s’en voulait d’avoir atterrit chez elle, jamais il avait voulu l’effrayer, en plus avec son arme, quel con ! D’ailleurs où est son arme ?

Ali.. mon.. Tousse arme Tousse plus fort.

Pas qu’il en avait besoin, mais il ne voulait pas lui causer plus de tort encore et si son frère arrive et voit l’arme à feu, il est mort cette fois. Il essaya à nouveau de se lever, mais ne put que sortir un gémissement de douleur avant de s'effondrer à nouveau et de voir cette bonne vieille noirceur, ce dernier effort avait eu raison de ses dernières forces.

Herbe à la meurtrie

Alita & Elijah

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. »

Tu ne comprends pas vraiment quel mal le prend, après tout, tes connaissances sont assez limitées sur le sujet. Mais tu comprends que les illusions intrusives de tout à l'heure ont laissé leur place à la migraine et à une fièvre plus forte encore. Tu voudrais le soulager mais pour cela, encore faudrait-il qu'il cesse de gesticuler pour te laisser faire. Tes douces mains tentent bien de le dissuader de quitter sa tête de tes genoux, passant avec douceur le linge humide sur son front.

« Shhh... c'est normal, avec la fièvre que tu as... »

Ta voix est douce, bienveillante, tel un murmure délicat. Tout l'inverse de celle d'Elijah qui semble trouver bien du mal à s'échapper d'entre ses lèvres. Il tousse à plusieurs reprises sans que tu ne le quittes de tes yeux verts. Il se souvient de son arme et tu fronces légèrement les sourcils avant de le rassurer :

« Je l'ai cachée... Je te la rendrai plus tard...» lui assures-tu, refusant catégoriquement de la lui remettre maintenant, tant qu'il se trouve dans cet état... « Je t'ai préparé une tisane, ça aidera à faire baisser la fièvre.»

Tu reposes le linge dans le saladier, passant affectueusement tes doigts froids et délicats dans les cheveux d'Elijah. Tu tends le bras vers la petite table pour récupérer la petite tasse que tu préparais, avant qu'il ne se réveille et l'approche de tes lèvres pour souffler dessus. Puis tu intimes à celui qui est venu trouver refuge chez toi de se redresser légèrement pour porter la tasse à ses lèvres.

« Prends quelques gorgées seulement, ne bois pas trop vite...» lui recommandes-tu sans le laisser, veillant à ne pas l'ébouillanter avec le contenu de la tasse. Tu finis par la reposer sur la petite table...

Et puis voilà qu'il semble partir de nouveau, reposant sa tête sur tes genoux. Tu restes à son chevet pour veiller sur lui, espérant que la tisane fera son effet...

Il hallucine, la fièvre, c’est ce qu’il croit entendre de sa bouche, il tousse, c’est comme s’il manquait d’air, il a mal partout, il peut à peine articuler, son cerveau peine à réfléchir et transmettre les informations à ses organes, alors parler lui est impossible, il se sent tomber, mais il ne peut pas, si Alex arrive tandis qu’il est là armé ça va être la guerre alors il veut quitter, partir avec et oublier qu’il est venu, mais il n'y arrive pas et elle ne le laisse pas faire, lui donnant un tasse de tisane. Il se souvient des tisanes que la mère leur faisait quand ils étaient malades, le goût était horrible, mais ça fonctionnait. Alors il ne chercha pas à se plaindre et bu quelques gorgés comme demander, le goût n’ayant pas changé, il eut le réflexe de le cracher, mais avala le tout avant de lui redonner. Tête lourde, il se coucha à nouveau et partit dans le néant, tout devint noir, aucune conscience du monde extérieur.

La fièvre qui ne baissait pas, sa conscience qui faisait des sauts, il ouvrait les yeux de temps en temps, voyait la blonde sans comprendre réellement qui s’était et où il se trouvait, il voyait d’autre monde, surement encore ses hallucinations, mais tout était si réel. Une fois où il reprit pied avec la réalité, il avait rêvé, cauchemardé, souvenir de cette nuit où tout à changé entre eux, la nuit où il a fait le con, ses yeux pleures en silence, puis il voit Alita, il voudrait sourire, mais ne le peut pas, il a froid et est si fatigué.

Pardon.. J’aurais pas du.. J’étais furax. J’avais peur… Je lui ai fait mal.. Je l’aime Ali..

Il tousse à nouveau, frissonne, ses yeux se ferme, il se bat pour rester éveillé, mais tout tourne, sa main trouve celle de la blonde, il se met à fixer devant lui, ses yeux s’ouvre et se ferme, il ne veut pas perdre à nouveau conscience, il a peur de ce qu’il va voir encore. Un frisson le prend, suivit d'une quinte de toux, il a même le haut le coeur qui suit, mais rien n'en sort, peut-être aurait-il du ne pas prendre cette injection.

Alec.. il.. fâcher..

Il était triste, n'en pouvait plus, il ferma les yeux pour de bon et perdit à nouveau conscience.

Herbe à la meurtrie

Alita & Elijah

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. »

Il consent à t'obéir sans broncher et il boit finalement la tisane que tu lui as préparé. Tu continues de passer ta main dans ses cheveux pour l'apaiser, en attendant que la décoction fasse effet. Lentement, après qu'il ait terminé sa tasse et fermé les yeux alors tu l'accompagnes dans son sommeil artificiel sans cesser de passer tes doigts dans ses cheveux.

Le temps passe et tu lui murmures une berceuse qu'Amâ te chantait quand tu étais petite. Et puis, d'un coup, il rompt le silence, semblant une nouvelle fois lutter entre la réalité et le royaume onirique. Il cherche ton regard de ses yeux affolés et commence à tenir des propos incompréhensibles.

« Pardon.. J’aurais pas dû... J’étais furax. J’avais peur… Je lui ai fait mal... Je l’aime Ali...»

De qui parle-t-il ? Tu n'en es pas vraiment sûre alors, tu cherches son regard. La main d'Elijah trouve la tienne et ne la lâche plus. Il s'y agrippe autant qu'il semble s'agripper à sa conscience pour ne pas sombrer de nouveau dans son état comateux. Il frissonne de nouveau et tu lui intimes de se calmer, lui assurant que tout va bien, que tu es là, avec lui... Mais la question te brûle tout de même les lèvres.

« Qui ? A qui as-tu fait du mal, Elijah ? »

« Alec.. il.. fâcher..»

Sa réponse est comme une lame dans ton coeur tant elle te prend au dépourvu. Ton frère. Ton sang. Que lui a-t-il fait ? Est-ce pour ça qu'ils s'évitaient tous les deux depuis des semaines ? Qu'ils semblaient en froid ? Il a dit qu'il l'aimait.

« Elijah ? Qu... Qu'est-ce que tu lui as fait ? Dis-moi ? »

Ton regard ne lâche pas le sien, comme si tu pouvais lui extirper la vérité sans même avoir à l'écouter. Tu perçois bien la tristesse dans ses prunelles, le désespoir... Mais tu n'as pas ta réponse. Pas pour l'instant en tout cas... Puisqu'il sombre de nouveau dans son sommeil.
Tu fronces les sourcils.
Ta main a cessé de glisser dans ses cheveux.
Ta voix a cessé de fredonner une berceuse.
Tu attends.
A son réveil, tu obtiendras une réponse claire, c'est ce que tu te répètes sans le quitter des yeux.

Tu avais parlé sous l’effet de la fièvre, tu ne t’en ai même pas rendu compte, mais les aveux que tu avais fait avaient tout chamboulé, tu voulais en dire plus, mais tu perdis à nouveau connaissance, la voix de la blonde devint lointaine, tu étais à nouveau dans les limbes de la conscience sans pouvoir t’en sortir. Tu dormis durant des heures, moment difficile pour ton corps qui fut secoué de spasmes et de tremblement, la fièvre venait et partait, tu te mis à gémir dans ton sommeil parsemer de mauvais rêves, souvenir horrible de ton passé, tout ceux que tu as enfoui dans un tiroir de ton subconscient pour pouvoir continuer à te tenir sur tes deux jambes.

Lorsque tu ouvres finalement les yeux, une légère couche fine de sueur sur la peau et une petite fièvre, un mal de tête carabiner, mais le noir de la nuit avait laissé place à la lumière protégeant tes iris.

Alita ?

Tu te souviens d’elle, tu ne te rappelles pas comment tu es arrivée là, mais tu sais où tu te trouves. Des brides refont surface, toi avec ton arme, toi en panique et elle qui te rassure du mieux qu’elle peut. Puis les aveux, ils te frappent d’un coup de choc, tu avais vraiment dit tout ça, tu avais vraiment annoncer aimer son frère tout en admettant avoir fait une conneries, tu as tellement le don de te mettre dans le pétrin. Tu sais qu’elle n’est pas loin, quand ça concerne Alex, elle reste toujours en alerte et là, tu sais qu’elle a attendu ton réveil avec impatience, tu soupirs avant de t’assoir, le dos coller sur le canapé, tu l’as regarde un peu gêner, son regard sur toi est un des seuls qui compte dans ta vie, tu ne veux pas la décevoir et pourtant tu sais que tu l’as fait.

Tu veux des réponses c’est ça ?

Tu grognes en te replaçant, ton corps te fait mal.

Il a joué aux cartes avec un homme pas net, il a joué au plus fin avec lui, chose qu’il n’aurait pas dû. J’ai perdu le contrôle et brisé la jambe de l’homme en le menaçant de ne pas toucher à Alex. Mais quand ton frère l’a su, parce que je lui avais avoué, il s’est fâché et on en est venu au main. J’aurais pas du le toucher, j’ai vu noir par le fait qu’il prend tout ça à la légère et m’en veuille de vouloir le protéger. Merde je donerais ma vie pour lui et il semble même pas s’en rendre compte, je sais qu’il ne va pas me voir comme moi je le vois, jamais, les hommes c’est pas son truc, mais putain, il pourrait au moins s’en rendre compte non ? Je.. Fuck..

Tu viens de te rendre compte de tout ce que tu viens d’avouer, vider ton coeur, de ce que tu traines depuis des années et qui te fait presque pleurer en ce moment, tu déteste être vulnérable, même devant ta famille et pourtant tu sais que tu n’as pas à avoir peur avec elle.

Herbe à la meurtrie

Alita & Elijah

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. »

« Tu veux des réponses c’est ça ? »

Voilà ce qu'il te demande alors qu'il émerge enfin, reprenant conscience après ce sommeil de plomb durant lequel tu n'as pas quitté son chevet. Il sait bien. Après ton frère et ta mère, Elijah est sans doute celui qui te connait le mieux. Tu n'as pas besoin de parler, parce qu'il peut aussi bien t'entendre dans tes silences et lire dans tes regards. Sans le quitter de tes prunelles vertes, tu l'observes se redresser et sans doute chercher avec une extrême précaution les mots qu'il compte utiliser. Parce qu'il a beau compter pour toi, il sait très bien ce que représente ton frère à tes yeux.

« Il a joué aux cartes avec un homme pas net, il a joué au plus fin avec lui, chose qu’il n’aurait pas dû. J’ai perdu le contrôle et brisé la jambe de l’homme en le menaçant de ne pas toucher à Alex.»

Tu l'écoutes attentivement, gardant tes lèvres scellées sans que l'émeraude de tes pupilles ne le quitte. Elijah a protégé Alexander, alors quel est véritablement le problème ? Tu sais qu'Alexander a sa fierté, bien sûr...

« Mais quand ton frère l’a su, parce que je lui avais avoué, il s’est fâché et on en est venu aux mains.»

Tu la sens, cette vague glaciale qui déferle dans tes veines, te faisant écarquiller les yeux de stupeur et d'une colère sourde qui commence doucement à s'éveiller. En venir aux mains ? Comment ont-ils pu en arriver à se battre ?

« J’aurais pas dû le toucher, j’ai vu noir par le fait qu’il prend tout ça à la légère et m’en veuille de vouloir le protéger. Merde je donnerais ma vie pour lui et il semble même pas s’en rendre compte, je sais qu’il ne va pas me voir comme moi je le vois, jamais, les hommes c’est pas son truc, mais putain, il pourrait au moins s’en rendre compte non ? Je.. Fuck..»

Tu sens tes doigts se refermer sur tes genoux, si fort que tes ongles fins et délicatement apprêtés viennent se planter dans la chair de ta paume, comme pour contenir cette fureur que tu sens monter en toi. Ta respiration change alors que tu l'écoutes continuer, alors que, les sourcils froncés, tu réalises qu'il a outrepassé cette limite physique qu'il sait pourtant, concernant ton frère. Tu pourrais le gifler, là, maintenant. Et pourtant, tu n'en fais rien. Tu n'en fais rien, sans que tu ne saches vraiment si c'est à cause du lien qui vous unit ou bien si c'est à cause de ce qu'il confesse.

« Tu l'aimes.» réalises-tu soudain.

Tu cherches son regard, tu cherches la vérité et la sincérité de son regard et il te semble alors percevoir les prémices de larmes bien authentiques. C'est maintenant une évidence, oui. Son amour est sincère, ça tu ne l'as jamais ignoré. Mais la nature de cet amour t'avait tout simplement échappé. Tes doigts se sont décrispés pour venir chercher la main d'Elijah pour lui offrir ta douceur et ton soutien.

« Pourquoi... tu ne lui dis pas, tout simplement ? »

Ton corps te faisais un mal de chien, comme si chaque muscle étaient en feu, le moindre mouvement te fait grimacer, respirer te faisait mal, tu voudrais fermer les yeux et oublier, mais comment le pourrais-tu, tu venais de te dévoiler et la vision de son visage passant par toute les couleurs de l’arc-en-ciel te donne la nausée. Tu pourrais t’excuser, mais cela ne changerait rien, elle ne pourrait rien faire pour réparer tes torts et tu le sais, en même temps tu es soulagés, il y a quelqu’un d’autre dans ce monde qui connait tes sentiments, le fond de ton coeur, tu n’auras plus à te cacher face à elle. Quand tu pensais qu’elle allait te frapper, t'engueuler comme le con que tu es, elle te prends la main, tout la rage qu’elle ressentait il y a de ça quelques secondes c’est envolé, elle a comprit l’amour que tu portes à son frère, cherchant à savoir pourquoi ne pas lui dire. Tu le voudrais, mais jamais les mots ne sortiront de cette maison, il ne pouvait pas savoir ce secret, c’était ton jardin.

Tu regardes ta sœur de cœur, les yeux embués de larmes, serrant sa main dans la tienne malgré la douleur infligée par tes os endoloris. Ton coeur aussi à mal, tu soupires et penche la tête en arrière, moindre effort pour ne pas pleurer.

Je viens de le perdre a vie Alita, je ne me vois pas cogner chez lui et lui avouer que son connard de meilleur ami est amoureux de lui.

Tu relevas la tête apeurée presque pour la regarder dans les yeux.

Il ne doit pas savoir, jamais, ça reste entre nous, tu n’étais pas plus supposé être au courant.

Tu t’étais promis l’année que tu as compris ce que tu ressentais pour lui que tu allais apporter ça dans la tombe avec toi, pas question de lui faire savoir et puis il est tellement hétéro, c’est presque à se demander si Alex sait que tu es gay. Tu essaie de te lever, ne voulant pas rester plus longtemps dans cette maison, tu ne te sens plus tellement à l’aise maintenant que tu t’es dévoilés ainsi, mais la douleur de tes os te rappelle à l’ordre et tu retombe en grognant.

Herbe à la meurtrie

Alita & Elijah

« Chacun a sa blessure et son trésor au même endroit. »

« Je viens de le perdre à vie Alita, je ne me vois pas cogner chez lui et lui avouer que son connard de meilleur ami est amoureux de lui.»

Tu le dévisages silencieusement, tenant toujours sa main entre tes petits doigts fins et froids. Tes iris à la teinte verdoyante ne le quittent pas, tes insondables pupilles cherchant au plus profond de lui ce qu'il peut bien ressentir, là, maintenant. Est-il toujours en train de délirer ou bien se livre-t-il à toi sans plus aucun voile de pudeur ? Tu sens bien qu'il est vulnérable, à cet instant, et tu sais qu'il ne cherche pas à t'amadouer avec des mensonges. Même s'il les retient, tu sens que les larmes ne tarderont pas à poindre au fond de ses yeux s'il continue de subir l'assaut inlassable de tes yeux.

Quand as-tu pleuré pour la dernière fois, Petite Fleur ? Il te semble que la vie t'a retiré cette capacité à t'émouvoir. Il te semble que la dernière fois qu'une larme a roulé sur la peau pêcheuse de ta joue remonte à la condamnation de ton frère. Est-ce que pour autant, tu ne ressens rien ? Est-ce que toutes les larmes que tu as pleuré, enfant, ont tari ce cœur, ces organes ?  

Elijah relève les yeux vers toi pour capter ton regard et probablement s'assurer que tu entendras bien ce qu'il te dit.

« Il ne doit pas savoir, jamais, ça reste entre nous, tu n’étais pas plus supposée être au courant.»

Il attend de toi que tu gardes cette confession secrète, que tu caches une vérité qui concerne pourtant ton frère et qui pourrait probablement coûter la vie à leur amitié. N'est-ce au contraire pas le moment pour le lui admettre ? Quel risque serait encouru, de toutes manières, maintenant que le miroir de leur confiance est brisée en mille tessons ? Tu pourrais justement être celle qui retient ces éclats ensemble pour qu'ils ne s'effondrent pas...
Pour le moment, aucun mot, aucune promesse ne franchit tes lèvres au risque que cela ne soit un parjure. Mais quand Elijah essaye de se relever, souhaitant probablement quitter les lieux, tu le retiens dans sa chute alors qu'il s'effondre une nouvelle fois en grognant.

« Je garderai ton secret, mais n'espère pas que je te laisse quitter sa vie sans essayer quelque chose...» lui murmures-tu, en cherchant son regard, ta main ayant relâché la sienne.  

« Repose toi le temps qu'il te faudra... Tu es ici chez toi. Mais ne t'avises plus jamais de lever la main sur lui, Elijah.»

Ta voix est douce, pourtant, probablement aussi douce que le velours de ta peau ou la caresse de ton regard. Mais la mise en garde est là, bien réelle.

Je pourrais dire que cela me fait un bien fou de finalement l’avoir avouer à voix haute, mais non, c'est le contraire, cela fait des années que je me suis admis à moi-même que je suis amoureux de lui, mais de là à le dire a quelqu’un et de plus sa soeur, le stress me prend les tripes, qu’est-ce que j’ai fait bon sang. Elle me regarde comme si j’avais détruit son monde, puis son regard change et ce que je ne voulais pas voir y apparaît, de la pitié, de l’amour, je sais que nous ne somme pas du même sang, mais pour moi cette femme blonde est tout ce qui se rapproche d’une soeur et avouer tout ce que je viens de lui dire est en ce moment la pire chose au monde, j’ai peur de ce qu’elle penses de moi maintenant. J’essaie de me relever, ma la terre tangue encore, mes jambes me lâche et elle me rattrape, je voulais fuir, rentrer chez moi et me terrer le temps que je retrouve mes sens, mais non, mon corps à décidé que je devais m’effondrer encore un peu. Je fais tout pour ne pas fixer ses yeux, je ne veux pas qu’elle voit à quel point ce moment me brise, me fait mal, je suis supposé être fort, cacher ce que je ressens et pas pleurer comme une merde sur son canapé. Je suis tout de même soulager lorsqu’elle me confirme qu’elle ne dira rien, mais il reste ce pressentiment au fond de moi qu’il va arriver quelque chose, Alita reste sa soeur, bien qu’elle soit plus jeune, elle a toujours tout fait pour le protéger, pour nous remettre dans les bras l’un de l’autre à chaque dispute, elle est têtu comme fille et on ne peut lui dire non. Je me recouche sur le canapé, fermant les yeux, un mal de tête me prenant à nouveau, je sais que je vais à nouveau perdre connaissance, mais je trouve tout de même la force de l’avertir une dernière fois.

Alita ne recolle pas les morceaux cette fois.

J’avais entendu son avertissement, levant le pouce en l’air avant de sombrer dans le noir. Je crois avoir dormi toute la nuit, lorsque j’ouvrais enfin les yeux, les oiseaux s’étaient mis à piailler dehors et les premiers rayons du soleil passaient les rideaux. Je n’aurais pas dû quitter comme un voleur, mais je ne suis pas courageux devant les personnes qui compte le plus à mes yeux. Mon chef peut me demander ce qu’il veut de moi, j’obéirais, mais faire face au regard de mes proches était totalement impossible pour moi. Alors j’avais repris mon arme, laissée sur le top de l’armoire, je me rappelle étrangement ce moment, j’avais remis mes chaussure et quitter la maison sans faire de bruit, un simple mot d’excuse laisser sur la petite table du salon pour Alita.